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EAN : 9782363080301
235 pages
Arléa (05/09/2013)
3.5/5   12 notes
Résumé :
En apparence, Max avait laissé Auschwitz derrière lui.
Une histoire ancienne qui avait fini par s’effacer, comme dans mon souvenir le numéro tatoué sur son bras qu’enfant je connaissais par cœur, et que j’avais pourtant fini par oublier.
Mon grand-père Max était à présent un homme d’affaires qui, associé à Pavel, son vieil ami des camps, trafiquait par-dessus le mur de Berlin pour alimenter la nomenklatura d’Allemagne de l’Est en produits de luxe et ma... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Max était un homme affable et séduisant, un homme d'affaires prospère, et pour Nathalie, le grand-père qui l'accueillait chaque été à Berlin ou à Marbella. Mais derrière les apparences de réussite et de respectabilité, Max était un être insaisissable, secret, sans passé. Il avait abandonné la Belgique, sa femme, sa fille, pour se refaire une vie en Allemagne avec une nouvelle épouse allemande et un associé à l'Est, derrière le Mur. Il voulait oublier la guerre, les camps, la mine. Mais le numéro tatoué sur son avant-bras était un rappel constant de son passage dans les camps de la mort. Quand Nathalie se rend compte qu'elle a oublié ce numéro que son grand-père arborait ou cachait au gré des circonstances, elle éprouve le besoin de trouver, par-delà les non-dits et les silences, le Max qui se cachait derrière les apparences.


Ils n'étaient pas nombreux, à la fin de la guerre, ceux qui voulaient parler de l'enfer vécu dans les camps de concentration nazis. Honte des rescapés à avoir survécu là où tant d'autres sont tombés ? Besoin d'oublier ces horreurs sans nom ? Intuition que ceux qui avaient échappé aux camps ne pourraient pas comprendre ce qui s'y passait ? Volonté de tourner la page ? Pour les survivants, il s'agissait de se taire, de faire profil bas, de ne pas se faire remarquer. Mais peut-on oublier qu'on a vu la mort de trop près, qu'on a perdu un père, une soeur, une épouse, un fils ou toute sa famille ?
A travers le personnage ambigu de Max, son grand-père revenu de l'enfer, Nathalie SKOWRONEK ravive la mémoire des morts et des survivants et interroge sur la peur, l'angoisse, l'horreur que leurs descendants ont reçu en héritage. Son récit, touchant parce que très personnel, raconte un homme qui, sous la carapace du nanti séducteur et beau parleur, cachait les failles profondes de ceux qui ont tout perdu et se sont reconstruits sur les ruines de leur "vie d'avant".
Cependant, le récit est un peu confus, s'embrouillant dans les évènements et les dates. Max étant mort, pour Nathalie, il s'agit de collecter des informations, forcément de seconde main. Alors elle se renseigne, elle consulte les archives, elle interroge la famille, les amis, elle se rend sur les lieux forts de l'histoire de son grand-père, de Liège à Berlin, d'Auschwitz à Tel Aviv. Mais tout cela manque de liant...On a l'impression de lire le travail préparatoire d'un auteur, avant le travail d'écriture. C'est sans doute un parti pris que de vouloir livrer les informations brutes, sans soucis de chronologie ou de cohésion et la démarche peut s'expliquer par le fait de ne surtout pas ajouter une interprétation personnelle qui dénaturerait les faits. Malheureusement, cela donne une impression d'inachevé, de brouillon... Reste l'histoire de Max qui s'installât en Allemagne, trafiquât avec l'Est, évoluât parmi les notables, voulut être le témoin vivant, le rappel constant, pour les allemands, de leurs cruautés ou de leurs lâchetés.
Un hommage à ce grand-père peu loquace en famille et à toutes les familles disparues. Intéressant, parfois émouvant, mais pas totalement convaincant.
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J'ai lu le premier roman de Nathalie Skowronek, Karen et moi, il y a cinq ans déjà, j'ai longuement attendu avant de renouer avec elle,par crainte sans doute de ne pas retrouver le même enchantement (parfois je crains de ne plus rien avoir à lire d'un auteur aimé, pourtant ici trois titres sont parus depuis Max, en apparence, dont un tout récent).

Nathalie Skowronek fait allusion à son premier roman dans celui-ci, mais je ne me souvenais pas qu'elle évoquait déjà si explicitement le mal-être lié à ses ascendants, aux manques, aux trous dans son histoire familiale marquée par la déportation des Juifs de Belgique. Donc on peut dire que la narratrice de Karen et moi était déjà presque un double de l'autrice. Ici, celle-ci part sur les traces de son grand-père maternel, Max, rescapé d'Auschwitz ou plutôt de Jawischowitz, un des camps satellites où les prisonniers travaillaient durement à la mine de charbon. Max dont une grande partie de la famille a disparu à Auschwitz, ses parents, sa première femme, une soeur et des frères. Max qui a survécu aux marches de la mort. Une fois revenu, il s'est assez vite remarié avec Rayele, mais il a rapidement délaissé sa femme et sa fille (la mère de Nathalie Skowronek) pour vivre en Allemagne, à Berlin, et y mener des affaires plus ou moins louches avec un ami rescapé lui aussi du même camp, naviguant entre RDA et RFA et s'enrichissant rapidement et volontairement dans le pays où était né le régime nazi.

Max n'a jamais – ou si peu – évoqué ce qu'il avait vécu à Auschwitz. Consciente que les silences familiaux ont mené à la dépression de sa mère et à son propre mal-être, Nathalie Skowronek mène l'enquête auprès des membres survivants de la famille, dont certains ont émigré en Israël. Elle essaye aussi de rassembler ses propres souvenirs, avec pour fil conducteur le numéro tatoué sur le bras de Max, signe non verbal, implicite alors que l'homme n'a jamais raconté son histoire. L'auteure amasse aussi une quantité impressionnante de lectures sur le sujet, ce qui l'aide à construire son roman, tandis qu'elle ne cesse de se poser des questions sur la pertinence de sa recherche.

Cette lecture a suscité en moi de multiples sentiments. J'ai aimé tout cet aspect de recherche et de questionnement bien légitime et tellement délicat de la part de l'autrice vis-à-vis de sa famille. J'ai été surprise par la personnalité de Max, qui a recouvert de silence tout ce qu'il avait subi en tant que Juif jusqu'à la libération des camps : pendant quelques années, j'ai organisé pour les rhétos de mon école la rencontre avec d'anciens déportés et la question de la transmission semblait tellement évidente pour ces personnes que la volonté de silence de Max a vraiment été surprenante. Elle n'est certes pas si manichéenne que cela et l'homme avait vraiment une personnalité très complexe mais quand même… Je dois dire aussi qu'après une série de lecture sur des personnes âgées, sur le thème de la mémoire, du souvenir, dans lequel cette lecture s'intégrait parfaitement, et après plusieurs semaines de confinement et une perspective de sortie étrange, j'ai eu un peu de mal à arriver au bout du livre, assez pesant. Mais cela n'enlève rien à ses qualités et à la sensibilité de son autrice.
Lien : https://desmotsetdesnotes.wo..
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Difficile de définir le genre littéraire de ce livre , roman, biographie, enquête historique ? En tout cas j'ai découvert avec le plus grand intérêt cette auteure dont la trame de son ouvrage est à la fois instructive, fort bien documentée et repose sur le personnage du grand - pére de la narratrice et auteure ; Nathalie Skowronek.
C'est toute la recherche sur ce grand - père et la difficulté de saisir ses véritables motivations, son histoire, sa reconstruction, sa relative distance affective vis à vis de sa seconde épouse et de ses enfants que nous suivons ici. Ses drames et sa seconde vie en liaison avec les hommes d'affaire corrompus d'Allemagne de l'Est sont développés par la récolte des avis et témoignages des derniers survivants entre des voyages et séjours en Israël, en Espagne et les échanges trop rares entre l'auteure et son grand-père
Un personnage aux multiples facettes et à l'histoire personnelle trouble et douloureuse pour une part que ce Max. Douloureuse parce que sa famille juive et lui -même ont connu les affres du nazisme dans leur chair et dont une partie majeure n'est pas revenue des camps de la mort. Évocation de la première femme pétillante de Max, Laura, un des trop nombreuses victimes de la barbarie nazie, ses parents, oncles et frères, son propre internement dans une mine polonaise près d'Auschwitz, la rencontre et sa seconde union avec Rayele, diamétralement opposée à Laura et sa reconstruction mystérieuse avec ses affaires avec la nomenklatura est allemande....
Une histoire de vie menée comme une enquête policière, un enquête sensible et un livre que l'on lit avec curiosité et sans discontinuer. Un bon style narratif et une véritable découverte.
Lien : http://passiondelecteur.over..
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A force de lire des écrits de descendants de personnes enfermés dans les camps de concentration, je mesure le poids de l'histoire qui pèse sur ces enfants et petits-enfants. D'autant plus que ceux qui en ont échappés ne voulaient, ne pouvaient pas parler de leurs années d'enfer.
Nathalie Skowronek veut comprendre ce grand-père qui ne laissait entrevoir en témoignage qu'un numéro tatoué sur le bras. Ces années passées à travailler à la mine de Jawischowitz, cette chance inouïe d'y avoir survécu ont-ils ensuite influencer son choix de vie. Car Max a choisi l'Allemagne pour faire du commerce plus ou moins douteux avec Pavel, un ami vivant à Berlin Est.
Comme toutes les personnes qui essaient de comprendre le passé, sans l'avoir jamais entendu de la bouche de l'intéressé, l'auteur suppose à partir de témoignages, de références littéraires ou cinématographiques. Elle enquête auprès des administrations, se rend à Auschwitz pour s'imprégner de l'histoire, elle retourne à Berlin et en Israël.
" Est-ce suffisant pour prendre la parole? Ce que j'ai à dire justifie-t-il de rompre le silence ?"
De tels témoignages sont surtout nécessaires à l'auteur. Toutefois, Nathalie Skowronek est parvenu à m'intéresser en évoquant les conséquences sur l'entourage de Max ( avec sa grand-mère Rayele et surtout sa mère dépressive), et surtout en tentant de comprendre les agissements de Max pendant la guerre froide.
" Derrière ces interrogations, se cache la douleur d'une fille qui a vu son père se montrer toujours aimable avec les inconnus quand il était incapable de vivre en famille."
La construction est cependant un peu chaotique et le récit personnel pour vraiment me passionner.
Lien : http://surlaroutedejostein.w..
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Depuis toujours, Nathalie, dite « Epinglette » est fascinée par le tatouage de Max, son grand-père. Qui est vraiment cet homme mystérieux? Un homme d'affaires qui se livre à d'obscurs trafics entre les Allemagne de l'Est et de l'Ouest, dont il traverse la frontière sans problème? Un homme traqué qui, chaque matin, après avoir enfoui dans ses poches des médicaments et un sachet de diamants, tourne comme une bête fauve autour du zoo de la ville? Un paisible retraité qui accueille sa petite-fille dans sa villa de Marbella?
Quand Nathalie veut se remémorer ces chiffres sur l'avant-bras de Max, ils ont quitté sa mémoire. Alors, elle commence ses recherches. Les informations qu'elle récolte sont incomplètes et décousues. le récit de Nathalie Skowronek est à leur image. J'aurais aimé qu'elle synthétise et nous offre une trame construite, cohérente. Ce n'est pas le cas.
Le livre est divisé en cinq parties qui portent un nom de lieu. A certains moments, on y retrouve des idées, voire des passages entiers qu'on a déjà lus. Cela m'a désorientée.
Certains moments m'ont révoltée, comme celui de la répudiation de Rayele qui m'a semblé brutale, la femme étant traitée comme un objet qu'on jette quand on n'en a plus l'usage.
Je comprends bien la frustration ressentie par l'auteur, face à certaines questions qu'elle n'a jamais posées et qui, désormais, resteront sans réponse. Je l'ai déjà vécue souvent. Mais Max, lui, ne m'a pas paru vraiment sympathique.
Mon avis sur ce roman reste donc mitigé.
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critiques presse (1)
LeSoir
12 novembre 2013
Après Karen et moi, finaliste du Rossel des jeunes en 2011, Nathalie Skowronek interroge son passé pour mieux s’affronter elle-même.
Lire la critique sur le site : LeSoir
Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Quoique je tente, je n’écrirai jamais qu’un ersatz d’une réalité que je ne peux appréhender. Plus j’avance, plus j’interroge, plus je lis, plus je me sais vague, incomplète, en-deçà de ce qui a été. Et l’écrire (faute avouée, faute à moitié pardonnée ?) ne me protège de rien. Quoique je fasse, je reste de l’autre côté.
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Vidéo de Nathalie Skowronek
Présentation de l'EUPL,Prix Littéraire de l'Union Européenne, et interview de la lauréate belge 2020, Nathalie Skowronek, pour son roman "La carte des regrets", publié chez Grasset.
Musique et sound design : Gampopa
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