Pour le moment, ma plongée dans l'univers de Grant County a révélé des lectures plaisantes mais un brin inégales. Après un premier opus très chouette,
Au Fil du Rasoir avait été un vrai coup de coeur. Et si le tome suivant m'avait fait passer un moment agréable, j'en étais sortie avec quelques retenues. Que me réserverait donc ce quatrième volume des aventures de Sara, médecin légiste, et de Jeffrey, chef de la police d'une localité où se côtoient aussi bien intolérance que solidarité ?
le premier élément qui m'a frappée, dans
Indélébile, c'est la structure du récit. Depuis le début de la saga, ce dernier était découpé de manière temporelle, en journée, égrenant les évènement qui ponctuaient la ou les enquêtes. Cette fois nous avons le droit à une double narration. La première nous offre une prise d'otages en temps réelle, la seconde dévoile un pan du passé de Jeffrey et Sara, lors des débuts de leur relation complexe. Cette variation, par rapport aux trois premiers tomes, permet au lecteur de retrouver un regain d'intérêt pour la plume de madame Slaughter. Surtout que le point de départ, la prise d'otages, change énormément de ce que l'autrice nous avait proposé auparavant.
Indélébile possédait donc de nombreux aspects qui permettait d'augurer une très bonne critique. Sauf que, sauf que… Tu me connais ami-lecteur, je suis difficile, foutrement difficile. Particulièrement quand il s'agit de saga. Et ce que je redoutais dans ma dernière chronique, c'est à dire que « l'acharnement du destin sur les héros ne commence à devenir ridicule si la suite les confronte encore à des drames privés » a été confirmé ici. La prise d'otages, j'aurais pu tout à fait la tolérer, voire même y adhérer, mais pas le passé de nos héros. C'est lourd, très lourd même. Dans la vie des personnages de
Karin Slaughter, tout n'est que fracas, violence, tragédie et sombre secret. Quand je pense qu'il reste deux tomes à Grant County, je redoute ce que l'autrice leur réserve.
Tu pourras te demander, ami-lecteur, si je compte aller au bout de Grant County. Et bien oui. Car
Karin Slaughter continue, pour le moment, à décrire avec virtuosité la face sombre des petites villes, la pauvreté crasse de certains coins des États-Unis et l'ambivalence de l'être humaine, même s'agissant des « héros ». Bon, et puis je peux bien l'avouer, après avoir lu les deux-tiers, je trouverais un tantinet agaçant de ne pas connaître la fin.
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