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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Qu'on ne s'y trompe pas, « le parfum des fleurs la nuit » sous-titré « Ma nuit au musée » n'est pas une visite des lieux par l'auteure de « Chanson douce ». le musée en question, c'est la Punta della Dogana, les anciennes douanes de mer de Venise, transformées en un musée d'art contemporain. On peut y voir certaines des oeuvres de la collection Pinault. C'est dans cette énorme bâtisse où se mêlent passé et présent que l'autrice va passer une nuit solitaire, en face à face avec les oeuvres exposées.
« L'ensemble, d'une superficie totale de cinq mille mètres carrés, donne une impression d'austérité, de vide »
La voilà donc enfermée pour la nuit, seule avec elle-même
« Je me demande ce que je suis censée faire. Me promener dans les allées. Aller voir chaque oeuvre, essayer d'en tirer quelque chose ? »
L'approche, la contemplation de quelques-unes de ces oeuvres va favoriser une introspection sur son métier d'écrivaine. Ses origines et sa double culture entre Maroc et France sera évoquée. Ainsi va-t-elle également convoquer le passé et nous dresser le portrait émouvant d'un père disparu. La mort du père l'a poussée à « écrire avec rage », comme pour réparer l'injustice qu'il a subie. Les références littéraires jalonnent ce parcours nocturne car, Leila Slimani qui avoue ne pas comprendre grand-chose à l'art contemporain, insiste sur les livres qui l'ont nourrie et sur la création littéraire. Écrire est vécu comme un acte de résistance, une forme de liberté pour cette écrivaine marocaine qui se souvient de l'enfermement des femmes. Et elle aime plus que tout cette liberté de sortir la nuit, liberté chèrement acquise lorsqu'on est femme dans un pays patriarcal.
L'écriture est fluide, poétique. Après un début que j'ai trouvé laborieux et poussif, l'autrice nous livre un récit intime empreint d'émotion.
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"Ecrire c'est découvrir la liberté de s'inventer soi-même et d'inventer le monde. (p17)"

Comme vous le savez j'aime découvrir les parcours d'écrivain(e)s, ce qui les a menés à la littérature et également comment ils (elles) travaillent. J'ai plusieurs fois été tentée par la collection Ma nuit au musée car j'aime le principe qu'un(e) écrivain(e) se raconte dans la solitude d'un lieu dédié à l'art. Celui-ci aura-t-il une influence sur son discours, sera-t-il le pourvoyeur de souvenirs, d'évocations ou le (la) visiteur(se) nocturne restera-t-il (elle) insensible à son environnement ?

Je connais Leïla Slimani depuis la lecture de Chanson douce mais je reste toujours à distance de ses romans. Pourquoi ? je ne saurai trop le dire.... Alors, pour mieux la connaître et savoir pourquoi cette distance face à son écriture, j'ai trouvé l'occasion de lever un peu le voile sur elle avec ce court récit autobiographique.

Je n'ai rien appris d'elle que je ne savais déjà car je l'ai écoutée à diverses reprises dans des interviews et elle ne se dévoile pas plus pendant une nuit dans la Pointe de la Douane à Venise qu'elle ne le fait ailleurs. Je respecte sa volonté de ne pas en dire plus mais alors pourquoi accepter le challenge. Certes tout le monde n'a pas vue ou ne l'a pas écoutée et dans ce cas cela permet de la découvrir.

J'ai trouvé certaines incohérences (mais ne sommes-nous tous pas fait de plein de contradictions) comme dans le fait qu'elle vit en recluse pendant l'écriture de ses romans puis qu'en fin de récit elle parle de ses nombreux voyages, qu'elle s'attache peu à son apparence mais en parle beaucoup etc...

Elle évoque ses racines à Rabat au Maroc, son enfance bouleversée par l'emprisonnement de son père et sa perte, parle peu de sa mère,  de sa presque indifférence face à l'art contemporain. J'ai même eu le sentiment que c'est finalement plus Venise qui lui a plu que le Musée.

"Le galant de nuit c'est l'odeur de mes mensonges, de mes amours adolescentes, des cigarettes fumées en cachette et des fêtes interdites. C'est le parfum de la liberté.(p72)"

Elle a une jolie plume qui réussit à mettre en images ses souvenirs, son quotidien mais j'ai trouvé cela assez nombriliste (oui je sais c'est un récit autobiographique) dans le sens où j'ai l'impression qu'elle s'est construit un personnage, qu'elle n'en révèle que ce qu'elle a décidé d'avouer. Elle évoque à plusieurs reprises Virginia Woolf qui, elle, acceptait de montrer ses failles mais également un autre visage d'elle que l'on connaît moins (par exemple son humour, son sens critique).

Ah oui j'oubliais.... Que de citations d'auteur(e)s dont j'ai du mal à croire qu'elles lui soient venues ainsi, pendant sa déambulation... N'est pas Fabrice Luchini qui veut ! Et sans parler de son rapport addictif à la cigarette, allant même jusqu'à braver les interdictions dans le lieu. Oui elle aime fumer mais là n'ai pas le thème du récit.....

En résumé j'ai aimé parce qu'elle a une aisance et une fluidité de voix et d'écriture, mais elle aurait pu ne pas à aller à Venise pour se livrer, lieu magique que j'ai eu la chance de voir, pourquoi ne pas être restée à Paris par exemple dans l'Institut du Monde Arabe qui aurait peut-être poussée la narratrice à plus de profondeur dans ses ressentis, dans ses souvenirs, un lieu où ses deux racines, ses deux cultures se rejoignent et où la sincérité de ses propos m'auraient plus touchées. 

C'était un pari qu'elle a relevé mais qui, pour ma part, n'a pas remporté la mise.
Lien : https://mumudanslebocage.wor..
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Leïla Slimani est en panne d'écriture, recluse chez elle, refusant toute sollicitations pour avancer dans son roman. Rien n'y fait.
Quand son éditrice lui propose de participer à une réclusion volontaire d'une nuit à la Punta della Dogana, ancienne douane de Venise devenue musée d'art contemporain, elle accepte.
Nous la retrouvons quelques mois plus tard, en avril 2019 déambulant dans la ville puis déambulant pieds nus dans le musée silencieux, vide, se demandant ce qu'elle fait là.
Le récit de cette nuit est fait de va et vient entre certaines des oeuvres sur lesquelles elle s'arrête et dont elle dit ne rien comprendre et les réminiscences de souvenirs d'enfance, d'adolescence, de réflexions sur sa double identité culturelle, sur l'enfermement, bref et volontaire comme ce qu'elle est en train de vivre, l'enfermement des femmes au Maghreb, l'enfermement de son père qui a passé quelques mois en prison, et bien sûr des réflexions sur l'acte d'écrire….
C'est assez décousu comme nos pensées qui peuvent, au gré d'une flânerie, passer du coq à l'âne. Il y a donc une certaine lenteur, langueur qui n'est pas déplaisante. La langue est soignée mais, car il y a un mais, je dois bien admettre que cela ne m'a pas apporté grand-chose…

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Malgré un très joli titre plein de promesses, j'ai été quelque peu déroutée par ce récit, qui n'est pas à proprement parler un roman.
Le propos est assez confus, pas très construit, je n'ai pas très bien compris ou l'auteure voulait m'emmener, et j'ai eu l'impression qu'elle ne le savait pas bien non plus elle-même.
On oscille entre réflexions superficielles et plus profondes, on passe du coq à l'âne avec beaucoup de redites … Leïla Slimani enfonce quelques portes ouvertes sur les rapports hommes-femmes, la diversité, rien de très nouveau.
Les citations à foison n'apportent pas grand-chose et rendent le style parfois un peu pompeux.
Il y a des belles choses par bribes, mais c'est décousu, j'ai ressenti un réel manque de rythme et de cohérence.
Je me suis trainée sans enthousiasme dans ce musée, le roman sied beaucoup mieux à Mme Slimani !
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Passer une nuit dans un musée, espace artistique qui devient l'espace d'une création littéraire. Leïla Slimani en acceptant de participer au projet littéraire "Ma nuit au musée", se laisse donc enfermer dans un musée de Venise une nuit entière. Bon. Pourquoi pas, même si ma claustrophobie ne m'aide pas à me projeter (se faire enfermer, même dans un musée, quelle idée?). Et donc, l'autrice talentueuse que j'avais découverte avec le fabuleux "Une chanson douce" nous livre ici ses resssentis sur ce qu'est pour elle la création. C'est bien écrit mais l'intérêt de ce livre me parait relatif. Certains ont aimé , moi je cherche encore si cela m'a plu ou pas... Un avis mitigé donc même si (ou peut-être parce que) le titre alléchant m'avait bien séduite...
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Petite déception pour moi avec cette lecture.
Leila Slimani raconte dans ce livre sa "Nuit au Musée". Cet enfermement est surtout l'occasion pour elle de se raconter, de parler de son père, de son emprisonnement et de faire un parallèle avec son propre processus d'écriture.
J'ai trouvé que le contenu du livre était assez décousu. Je n'ai pas vu de fil conducteur.
Le seul point positif pour moi est la découverte, à travers cette "Nuit au Musée", d'artistes que je ne connaissais pas. C'est toujours intéressant et enrichissant de découvrir de nouveaux artistes et de visualiser leurs oeuvres après quelques recherches.
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Beaucoup de critiques délirantes, dithyrambiques.... Je suis un peu plus partagé : bien sûr, c'est bien écrit, l'introduction sur le métier d'écrivain m'a captivé, mais ensuite...
On a droit à une pléthore d'allusions ou de citations de différents auteurs; on a même droit à une biographie de Bérénice Abbott et Etel Adnan.
Je me suis souvenu qu'au lycée, nous avions en première ou terminale un prof qui réclamait que l'on étaie nos devoirs de citations... Il en voulait, il en a eu ! Avec mes deux complices, on apprenait par coeur chacun deux ou trois citations, sur mon "Dictionnaire des citations", juste avant d'entrer en classe... Quelquefois, il y avait comme une distorsion entre nos citations et le sujet; il fallait alors appliquer le plan B: inventer une jolie phrase en affirmant "Victor Hugo a dit: "..." "ou encore mieux: "Socrate un jour a dit à ses disciples : "...""
C'est l'impression que m'a donné ce livre : une compilation d'un dictionnaire de citations. de plus ce n'est pas parce qu'un auteur a dit la même chose que soi, que cela devient une Vérité absolue...

On dirait un travail d'une étudiante en maîtrise de lettres, une bonne élève appliquée, mais un peu "rasoir" à la longue. Heureusement, le livre est court !
A tenter...
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Dans ce petit livre, Leïla Slimani ne parle quasiment pas d'art, très peu de Venise, et tout aussi peu de la Punta della Dogana, où elle a donc passé la nuit.

Elle partage son ressenti, sa vision de l'écriture, témoigne de son rapport à l'écrit, intimement lié à son rapport au monde, de son identité complexe d'émigrée, de la double-identité devrais-je dire, qui s'accole à chaque personne née dans un pays et vivant dans un autre.

Elle parle de son père, de la fin de sa vie noyée dans la mélancolie et le mutisme sobre, de son arabité, qu'elle a fuie par bien des côtés, et qu'elle aime aussi par tant d'autres. Elle parle de la complexité d'être soi, et rend compte de son expérience singulière d'autrice.

On regrettera peut-être que le texte regorge de tant de citations (certes pertinentes et bien amenées) : leur surabondance alourdit parfois la lecture et donne une impression de besoin démonstratif, à mon sens inutile.

Les passages sur l'écriture (nombreux) sont peut-être plus subjectifs, notamment ceux où Leïla Slimani nous explique que l'écriture est une sorte d'envoutement, d'abandon total, de sacrifice social. Difficile d'adhérer à cette idée lorsqu'on lit peu après qu'elle a tellement voyagé, qu'elle en oubliait parfois dans quel pays elle dormait le soir, au fond de sa chambre d'hôtel. Est-ce être sacrifié et isolé socialement que de courir le monde d'aéroport en aéroport ?

Mais ce point n'est pas essentiel. le reste, ce qui rend compte de l'introspection, de la transcendance des blessures, de l'empathie de l'écrivain, tout cela semble parfaitement juste.

Enfin, on est touché par la sensibilité de la plume, par les mots justes qui jaillissent par endroits, sur la condition de femme dans ce monde qui lui est hostile (« Nous sommes du sexe de la peur », dit Despentes), et surtout, cette très belle réflexion sur la nature du peuple arabe, et son lien ancestral à la vie nomade.

Un court texte qu'on lira d'une traite, au coeur de la nuit.

Lien : https://alexissukrieh.com/le..
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C'est le premier livre que je lis de cette auteure.
Ici, on fait un voyage philosophique en quelque sorte qui pose des questions sur l'isolement, l'écriture, la liberté, l'art etc...
Quel bel hommage à l'écriture qui donne envie de prendre la plume pour faire revivre un passé révolu ou pour ajouter quelques couleurs à une réalité un peu trop terne.
Ce fut donc une sympathique lecture.
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J'ai mis plus de temps que je ne l'aurai pensé à lire ce livre, parce que j'ai fractionné sa lecture. Pour quelles raisons ? Je n'accrochai pas, c'est aussi simple que cela.
Je n'ai pas retenu grand chose de cette nuit au musée, même pas la description du musée, de ses oeuvres, à peine découvrons-nous Venise à travers cette oeuvre. Non, il s'agit d'abord de réflexions sur l'art et sur le métier d'écrivain, sur ce qui a poussé l'autrice à écrire, revisitant son passé, sa culture artistique, le poids de la religion, du déracinement aussi. Elle s'interroge aussi sur quoi écrire ? Quel sujet ? A qui prêter sa voix ?, entre son désir d'écriture et ce que les autres lui disent de faire.
Les citations sont nombreuses, très nombreuses, trop nombreuses, comme si l'autrice voulait à tout prix étaler son érudition, partageant ce récit d'une nuit avec des détails plus triviaux (manger, digérer le repas du soir, dormir, et fumer, peut-être).
Une oeuvre dont, à l'heure où j'écris, j'essaie de me rappeler, tout en n'y parvenant qu'imparfaitement.
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