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L'adaptation de l'essai " Sexe et mensonges " en roman graphique, quelle bonne idée ! C'est la possibilité de permettre à un plus grand nombre la compréhension d'un sujet si peu abordé, sans tabous . En donnant la parole à celles de l'ombre, abordant les relations hors mariages, la prostitution, l'homosexualité entre autres. Ce dont on ne parle pas, que tout le monde sait mais qu'on ne souhaite pas voir.
Ses femmes qui évoluent dans un monde où le regard des autres et la peur de la honte dictent leurs lois. Léa Slimani s'interroge, recueille des témoignages, ose. Si les mentalités tentent à vouloir évoluer, le chemin est encore loin et l'écrivaine n'a pas du être la bienvenue au pays pour tout le monde. On repose ce livre en se disant la grande chance que l'on a d'être une femme européenne, libre, bien plus libre.
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Il existerait un pays où, en apparence, personne ne couche avec personne – hors des liens sacrés du mariage bien sûr.
Dans ce pays les amoureux sont parfaitement chastes, aucune femme n'avorte et l'homosexualité n'existe pas.
Dit comme ça, ça semble étrange ; mais c'est pourtant ainsi que se présente la société marocaine.
Parce que si vous avez des relations homosexuelles, ou hétéro hors mariage, vous allez en prison. C'est la religion et c'est la loi.
Enfin... si ça se sait.
C'est pourquoi la population entière vit dans le secret et le mensonge.
Et c'est insupportable.
Aussi, lorsque Leïla Slimani commence à recueillir des témoignages de femmes marocaines, la parole se libère, se déverse, se bouscule.
Ces bouleversantes confidences sont mises en images avec talent et sensibilité par Laetitia Coryn.

Challenge Bande dessinée 2024
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Cette bande dessinée est une bande dessinée documentaire écrite à la suite d'entretiens menés par l'auteur avec différentes personnes de la société marocaine sur la sexualité, le mariage ou la libéralisation de la femme au Maroc.

Le constat présenté par Leila Slimani est celui d'une société hypocrite et schizophrène avec des valeurs traditionalistes vis à vis de la sexualité cohabitant avec des aspirations à des relations plus équilibrées. le comble présente étant quand même des femmes dans des relations longues avec des hommes qui ne se voient épouser qu'une femme vierge. L'ouvrage aborde aussi les problématiques d'homosexualité, de reconstitution d'hymens, de célibat, d'IVG…

Elle n'assène aucune vérité mais aborde plein de sujets pour entamer le dialogue, le débat et pour commencer à libérer la parole dans la société marocaine dans l'espoir d'un changement qui semble appeler par les jeunes. J'aimerais avoir la même sur la société française pour être capable de bien entamer le dialogue avec les adolescents.
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Très beau roman graphique qui dénonce, écrit par Leila Slimani. Alors oui, c'est un sujet qui n'est pas nouveau, que tout le monde connait, qui est actuel et c'est bien là que se situe le problème. En 2024, les droits des femmes ne sont pas toujours l'égal des droits des hommes et c'est pour moi (mais pas que !) inacceptable, encore plus à cause d'une religion (quelle qu'elle soit !).
Alors oui ce n'est pas le premier roman graphique, ni le premier ouvrage a en parler mais si ça peut ouvrir les yeux de, ne serait-ce que d'une personne, alors c'est que le livre a fait son travail et a été utile.

Ce roman graphique dépeint la société marocaine comme très inégalitaire, machiste et cruelle, et c'est ce qu'elle est. Tant que hommes et femmes ne seront pas libres d'aimer et s'afficher en public avec le ou les personnes qu'ielles aiment, ça sera un problème.
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Trouvée en double exemplaire dans mon ancien CDI l'année dernière, cette BD a captivé mon attention pour son titre et son résumé accrocheurs. Sentant que j'étais dans le bon mood pour la lire, je me suis enfin lancée dans cette lecture qui me faisait très envie.

Sentiment confirmé ! Je me suis directement plongée dans ce fort et poignant témoignage. Leila Slimani se met en scène dans le but de relater les paroles de ces femmes marocaines complètement bridées par cette société hypocrite et machiste. Suivre leurs destins ne laisse pas indifférent le lecteur tant ils sont criants de vérités et de réalités. C'est avec beaucoup de justesse et de réalisme que l'émancipation de ces personnages nous est dépeint. Les voir s'affranchir des moeurs est une véritable bouffée de fraîcheur ! Ce qu'elles vivent est totalement révoltant. Je ne pouvais pas ne pas m'y attacher et m'y retrouver dans certaines réflexions. Si le statut de la femme a une meilleure reconnaissance en France, il reste encore beaucoup de chemin à parcourir.

Au Maroc, n'en parlons pas ! C'est une véritable dictature !

Le mal-être de ces femmes est extrêmement bien exploité pour nous mettre la larme à l'oeil et nous faire prendre conscience de la chance que nous avons d'être dans un pays libre. Les autrices n'y vont pas par quatre chemins. C'est explicite. Parfois, le ton est brut, un peu cru, n'oubliant pas de rester sur un registre accessible. Femmes ou hommes, tout lecteur peut se sentir impliqué par la quête du protagoniste. Son besoin de s'enrichir des expériences de ces rencontres est bien retranscrit. Les pages dégagent une profonde humanité qui ne peut qu'émouvoir. C'est beau. C'est lumineux. C'est riche. Bref, je ne suis pas ressortie indemne de ma lecture.

L'illustratrice vient parsemer le tout pour renforcer l'immersion. J'adore ce coup de crayon très simpliste mais terriblement efficace. le choix des touches de couleurs parfait l'instant de lecture. C'est coloré mais pas trop. Ce n'est pas trop flashi, ni trop terne. le bon juste milieu pour attirer aussi bien les ados que les adultes.

Le seul bémol que je peux lui reprocher, c'est l'intervention trop furtive de ces portraits de femmes qui empêche le profond attachement.

Une BD à mettre entre toutes les mains dans les centres de documentation, dans les médiathèques, partout !
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"Une récente Fatwa a interdit aux femmes de toucher aux bananes et aux concombres ( Ah les C...combres! ) parce qu'ils ressemblent au sexe masculin."
- Mais la carotte, j'ai le droit?" Demande Leila Slimani l'auteure de "Dans le jardin de l'ogre."

Au Maroc en 2015, lors d'une dédicace, Leïla rencontre une lectrice qui lui parle de la pression sociale des Traditionalistes islamiques sur le Maroc et surtout sur les...Femmes!

"...Dans les premiers temps de l'Islam, le sexe était loin d'être condamnable". La sexualité était même considérée comme une source d'épanouissement.

"Mais aujourd'hui, chacun utilise la religion pour justifier tel ou tel interdit..."
-La femme est "Fitna: tentation.
-La femme est "Awra : illicite au regard
( Vous comprenez , la femme est un bijou, un joyau ou un...bonbon qu'il faut enrober pour le préserver des regards concupiscents!...)
On peut..l'enfermer, l'emprisonner, c'est toujours pour son bien."

Le film "Much Loved" sur des amies prostituées à Marrakech déclenche d'emblée une polémique violente ( beaucoup de femmes se prostituent pour pouvoir survivre, mais ça, personne ne veut l'entendre... Alors que le roi Mohammed VI a une fortune de 6 milliards selon le magazine Forbes, évaluation de 2015, et ce sans compter les rentrées occultes d'argent!)

Quelques semaines plus tard, c'est la tenue de Jennifer Lopez au festival Mawazine qui enflamme les gens. Certains marocains appellent à jeter dehors ce suppôt de Satan.
Et 2 femmes marocaines sont prises à partie par toute une foule, à cause de leur tenue jugée provocante... Et inculpées ( en plus! ) pour outrage public à la pudeur / article 483...

La société Marocaine ( refoulée et hypocrite) insiste sur le comportement vestimentaire, ou le corps.de la femme. Mais le Coran n'a jamais parlé de la femme de cette façon."
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Un court roman graphique qui est très instructif et un peu révoltant par moments.
C'est quand on lit ce genre de livre que l'on se rend compte qu'il y a quand même encore pas mal de chemin a faire avant que les femmes du monde entier aient accès a des soins sans préjugés, à une vie plus équitable, sans tabou et sans ce double standard. Ici on se trouve plutôt au Maroc, mais certainement que l'on pourrait dire la même chose dans d'autres pays.
On voit bien c'est en train de changer tranquillement.
J'ai beaucoup aimé la construction et les dessins de ce roman graphique.
Si les sujets de la libération des femmes, les essais vous touchent et vous intéressent, ce livre peut être fait pour vous.
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Dur, dur de rester de marbre face à ces confidences de femmes marocaines, ou d'hommes. Quand l'acte sexuel est placé sous la coupe de la religion, quelle qu'elle soit, cela ne donne jamais de bons résultats.

Leila Slimani mène l'enquête. de rencontres en interviews se dresse le portrait de la sexualité marocaine, longuement serinée, imposée, martelée dès le plus jeune âge. Cette image de la sexualité qui fait que les garçons couchent mais épousent des vierges. Celle qui fait répudier les filles qui s'assument. Celles qui pratiquent la sodomie pour rester "pures". Ou celles qui optent pour l'homosexualité. Ne parlons même pas de transgenre. L'idée que le sexe est "sale", que l'épanouissement sexuel est perversion... c'est une idée largement imposée par la réligion, peu importe laquelle.

Leila Slimani dicute avec des femmes, mais aussi quelques hommes, et dresse un portrait sans concession d'une société prise en étau entre religion, modernisme, tradition et évolution des moeurs. Dur, dur d'être une femme.

C'est impressionnant, percutant, cela prend aux tripes, laisse un goût amer en bouche, cela donne envie de changer le monde, de se révolter. C'est un peu comme si je n'avais attendu que cet instant pour lire Leila Slimani.
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Quand on lit ce roman graphique qui signe un combat pour les droits fondamentaux de la femme, on ne peut que souhaiter ardemment que le législateur marocain prenne conscience de l'hypocrisie de cette société aux nombreux carcans et mette tout en oeuvre pour que tous les citoyens puissent s'affranchir de la quaïda et vivre dignement et en sécurité leur vie affective et sexuelle.
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Cette bande dessinée explique très bien la situation des femmes au Maroc et tous les enjeux autour (regard des hommes, mais aussi des autres femmes, la religion, la politique...). Certains aspects sont spécifiques à la société marocaine mais d'autres sont malheureusement internationaux. le dessin est très agréable même si un peu classique. Un point qui m'a gênée : les dialogues sont souvent très écrits, très intellectualisés. le discours tenu/rapporté est certes pertinent, mais je trouve que la bd manque un peu son but à cause de ça. Je m'attendais à une parole plus simple et plus accessible à toutes et tous. C'est néanmoins un sujet important, rarement abordé par ce biais et qui ne jette pas excessivement la pierre aux hommes, eux aussi victimes de ce système.
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