1930, Viryv, Ukraine. Luka Mikhailovitch sidorov, soldat de l'armée impériale russe avant 1917, révolutionnaire de armée rouge, déserteur puis combattant anarchiste des armées vertes de Makhno, en Ukraine. Un soldat, voilà, ce qu'il était, est, et restera toujours. Au yeux des siens, du village de Vyriv, à l'ouest de l'Ukraine, il ne sera jamais un paysan, il est un chasseur. Il aime traquer.
Lorsqu'un inconnu, affamé, quasi mort pénètre dans
le village avec un traîneau transportant deux cadavres d'enfants, il sait que quelque chose se trame. Et quand sa nièce, Dariya, disparait, il part avec ses fils, à sa recherche dans la steppe glacée. Il faut la retrouver et arrêter "le voleur d'enfant".
Ce roman se situe quelques années après la guerre civile qui a ruiné, dévasté l'Urss naissante,
Lénine avait réouvert l'économie interieure par la Nep mais, à sa mort, Staline allait collectiviser par la force, en massacrant, affamant la paysannerie.
La crainte permanente des communistes, des petits bureaucrates locaux, mêlée au danger du psychopathe tueur d'enfant, sniper invisible, créé un climat oppressant.
Dans cette course poursuite dangereuse,
tout peut basculer d'un instant à l'autre : se faire arrêter par les activistes de Lermentov, bolchevik de la guepeou, qui ratisse les villages alentour où se faire descendre de loin.
L'écriture de Dan Smith a ce quelque chose de slave pour décrire la beauté tragique de cette nature désolée. Et surtout, ce sont les caractères des personnages qui sont magnifiquement écrits. A l'heure d'un événement tragique, toute l'âme humaine est décrite dans ses profondeurs.
C'est donc un bon roman policier, mais pas que...