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Chef d'oeuvre intemporel… un « Joyaux »… « Femmes » traverse les époques sans prendre une ride.
L'histoire ? le narrateur, un journaliste, écrivain américain voyage entre Paris et New-York et livre sa pensée sur la société, ses maux et sur ses rencontres. Il est le fil rouge de ce roman.
La lecture peut sembler ardue, le propos de l'auteur incompréhensible. Pour qui ne s'est jamais frotté à une oeuvre calée, s'échouera sur le récif de son hermétisme. « Femmes » est l'Odyssée de Sollers. Il faut se laisser porter par les eaux agitées de la narration, par la pensée de l'auteur, légère et agile comme le battement des ailes d'un papillon.
Les mots sont séduisants et nous enchantent. Ils ne sont pas noyés dans le dédale de phrases alambiquées. On devine l'influence du peintre Picasso pour qui l'auteur a une grande admiration, la sobriété des lignes épurées propres au cubisme. Ils frappent notre esprit et l'éclairent de mille nuances. La prose de Sollers a le pouvoir hypnotique de nous emporter dans son monde onirique. C'est du baroque. A l'opposé d'une promenade de santé, par ses phrases courtes, réduites parfois à un mot essentiel, il nous rudoie, nous empêche de nous endormir sur la certitude que nous maîtrisons tous les tenants et les aboutissants de son propos. Sollers n'est jamais là où on l'attend…
Rafales de mots, cacophonie ? Non, symphonie ! « C'est écrit à l'oreille. » La composition est parfaite pour qui a l'oreille absolue.
Impossible de tout expliquer car « Femmes » est un balcon sur l'incommensurable, la fabrique divine de la Vie et de la Mort : la Femme.
Il prend le sac de la vie, le secoue, le malaxe et le renverse sur la table du monde sous nos yeux ébahis. Salmigondis de vies, de morts, d'hommes et de femmes, de sexe et de religion…
Cyd, Louise, Kate, Flora, Esther, Ysia, Edith, Bernadette, Deborah, Diane… Toutes sont les étoiles de la constellation Sollers, les éléments de son tableau de Mendeleïev (comme il le dit lui-même lors d'un entretien sur France culture).
Il écrit : « le monde appartient aux femmes. C'est-à-dire à la mort. » Elles enfantent, donne la vie mais aussi la mort, comme une bombe à retardement, offrande piégée. le diable se cache dans le détail.
Ce n'est pas un texte écrit contre les femmes, Sollers est contre, tout contre chacune d'entre elles, c'est un pamphlet contre le féminisme totalitaire. La « femme » de Sollers n'est pas une femme-objet. Elle a sa pleine indépendance et jouit d'un pouvoir parfois bien supérieur à celui du narrateur. Elle est autonome. Elle assume ses choix et sa sexualité. Vade retro Rousseau and Co.
Le sexe n'est pas pornographique. Il est ce qu'il est, un outil de communication intersexes, une arme qui provoque la petite mort, un objet d'asservissement, la drogue ultime. Il surgit le plus naturellement dans le récit car il n'y a pas mille manières de nommer les choses, sans vulgarité, avec une sauvagerie domestiquée. Il a le parfum de la transgression.
La religion émaille le récit du narrateur. Il écrit : « Il faudrait que l'Eglise catholique, apostolique, romaine, issue de l'Evangile et de Pierre, approuve le tripotage génital de l'humanité… Alors qu'elle a pour principe d'en marquer les limites… Comme si l'essentiel était là !... Comme si la sexualité n'était pas une infirmité !... Lourde ou légère, ça dépend des dons… Qu'on y soit soumis, soit. Qu'on se débrouille comme on peut avec, soit encore. Mais en faire une valeur ! Et demander en plus à l'instance de l'au-delà de légitimer cette erreur !... de plus en plus curieux… »
S'en sert il comme d'un passeport pour violer les frontières de la moralité ? c'est comme mettre une carafe d'eau sur une table d'ivrognes, personne ne la boira mais elle a le mérite d'être là, comme un alibi.
Sollers reconnait s'être inspiré du style de Céline lors de la rédaction de son manuscrit. Il rend aussi hommage à Faulkner, Proust, Flaubert ou au génial Burroughs, au trublion Bukowsky et à Sade bien sûr.
Ce qui charme dans ce roman, c'est la fantaisie de l'auteur, son humour fin et incisif, et l'abondance des idées, son inépuisable érudition. C'est jubilatoire !
Alors… ne pas résister… se laisser aller, porter, emporter… puis sombrer…
Editions Gallimard, Folio, 667 pages.
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J'ai tenté de lire Femmes, il y a fort longtemps, au moment de sa parution.
J'avoue que malgré toutes les critiques élogieuses de l'époque, le n'ai pas réussi à le terminer et je dirais même que je n'ai plus jamais tenté de lire un autre livre de cet auteur qui m'a laissé une véritable impression de malaise.
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Non, vraiment non, je ne comprends pas où a voulu en venir l'auteur...Quel style insupportable ! Quelle masturbation intellectuelle inutile ! Je n'ai pas pu poursuivre après quelques pages lues en soupirant....Nul.
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Livre polémique .... Diatribe contre le politiquement correct ... Pavé dans la marre de la bien-pensance... non c'est sûr, çà ne va pas plaire à tout le monde!

La narrateur est un journaliste franco-américain, homme à femme, qui est pris de la curieuse idée d'écrire un livre. le roman qui affecte un style à la Céline, en moins inspiré tout de même, tire un tableau sans concession d'une époque en perdition. Politique, questions sociétales, art, religion, loisirs, sexe, relation homme-femme, tout passe au moulinet d'une prose extatique, acide et querelleuse. Des scènes allègrement pornographiques alternent avec des digressions sur la bible, des charges antiféministes sont interrompus par des considérations esthétisantes, Vénus dispute la primauté au Vatican. Il faut dire que les années 80 sont riches en événements, lourdement anxiogènes et l'auteur en tire le miel pour fouailler la bêtise ambiante à fleuret non moucheté. L'oeuvre ne peut pas laisser indifférent, les avis seront franchement partagés et assumés. Je doute que Sollers en ressorte le chéri de ses dames mais çà donnera grandement à réfléchir à ces messieurs, et c'est déjà beaucoup.
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Sollers nous présente un collectionneur qui trahit non seulement l'intimité qu'il vit avec les femmes dont il décrit les travers, mais offre un « docte » savoir sur ce qu'il comprend du sexe.
Il accumule, énumère avec des phrases courtes, sans trop de verbes et beaucoup d'adjectifs des jugements sans indulgence en ridiculisant avec un mépris quasi-paternaliste des clichés éculés.
Il reste à distance comme l'observateur d'une « faune » étrangère et bizarre avec laquelle il joue comme un chat avec une souris.
Ce qu'il y a d'actuel dans ce pavé c'est la liberté de langage (mais il y a toujours eu des romans « polissons » circulant sous le manteau) qui, en effet, montre une évolution de la société contemporaine de plus en plus décomplexée.
Sans être trop exigeante, je m'attendais à autre chose. Peut-être aurais-je dû continuer pour profiter de son analyse des années 80 sur le plan politique et autres, mais je me suis arrêtée à la page 30.
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Voilà le livre que je pourrais offrir à un addict de la lecture. Avec "ce" quelque chose là, il serait calmé pour un bout de temps...Une sorte de vaccin contre nature en quelque sorte.... Et pourtant le sujet déjà traité par ailleurs avec on ne peu plus de talent, aurait pu donner lieu à un bon roman.
A éviter.
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Ces réactions envers ce livre sont surprenantes . Certes il n'est pas forcément trés facile d'approche , mais le style de Sollers est assez remarquable et une fois entrainé dans le livre on se régale . Méme si il y a parfois quelques longueurs . Un ouvrage et un auteur à découvrir.
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Non, non, je n'ai pas aimé ce livre du tout ......
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En fait, j'ai dû le feuilleter ou même le commencer, et j'y ai renoncé.
L'ouvrage risque maintenant d'être un peu daté...
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Un récit du monde toujours d'actualité !
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