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lL'américaine Rebecca Solnit propose un regard souvent très original et, comme le titre français ne le révèle pas, s'intéresse beaucoup à l'histoire de la marche, en particulier en Angleterre et aux États Unis.

Au fil de ses pensées, tout en marchant aux alentours de San Francisco où elle réside, elle convoque les marcheurs historiques, tels Rousseau, Kierkegaard, Wordsworth, examine les théories sur la bipédie, évoque son pèlerinage à Chimayo ou ses marches dans le désert contre les essais nucléaires.

Direction l'Angleterre, où Jane Austen parle aussi des balades en campagne à son époque (Elisabeth Bennett est une marcheuse -parfois moquée- et découvre la région des Lacs), et la lutte pour garder accessibles les chemins de randonnée.

Pour la plupart d'entre nous, la marche fait penser à de longues randonnées dans la nature, parfois à des exploits sportifs inaccessibles au commun des mortels. Justement, dans une avant-dernière partie fort conséquente, intitulée La vie des rues, Rebecca Solnit traite de la marche en ville. Un chapitre sur Paris (si!) et enfin un chapitre dédié aux femmes (hé oui, les femmes étaient plus encouragées à demeurer à la maison qu'à marcher).

Avec humour elle termine avec les substituts à la marche, sur tapis roulant en salle de sport, se penche sur le cas de certaines villes américaines où marcher devient impossible, et termine, de façon étonnante mais finalement compréhensible, par une randonnée sur une avenue principale de Las Vegas...

Terminons avec une des Cinquante-trois étapes du Tokaido du peintre Hiroshige, car l'art a aussi sa place dans ce livre très complet et passionnant, intelligent et étonnant, bourré de remarques et informations éclairantes.

Lien : http://enlisantenvoyageant.b..
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Ce livre est un essai très documenté sur l'histoire de la marche à pied, de la "préhistoire humaine" à la période contemporaine. Rebecca Solnit évoque l'utilisation de la marche à travers les âges, déplacements nomades, quête de nourriture, pèlerinages, bienfaits de la promenade dans les allées des parcs et jardins, début de la conception touristique de la randonnée pédestre, à la campagne, en montagne, le long des côtes, flâneries citadines...., tout cela étant relié à la Grande Histoire.
Le livre s'achève sur un réquisitoire implacable contre tout ce qui aujourd'hui empêche l'exercice de la marche ( la voiture, les déplacements à grande vitesse, voulus ou imposés, la télévision, internet, et plus généralement tout ce qui détache l'être humain de la nature qui l'entoure.
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Balade historique, philosophique, parfois poétique, mais fourmillant toujours de mille références et anecdotes. Rebecca Solnit entraine le lecteur à la rencontre passionnante de l'histoire de la marche.

Au fil du livre, l'auteur site Rousseau et Kierkegaard, Orwell, Wordsworth, Hugo et Baudelaire. Elle fait le parallèle entre l'évolution de la philosophie et la marche, entre l'aristocratie Victorienne et les jardins anglais, entre le combat pour l'émancipation féminine et la marche urbaine.
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"Comme agir et travailler, marcher exige un engagement corps et âme dans le monde, c'est une façon de connaître le monde à partir du corps, et le corps à partir du monde". Dans L'Art de marcher, Rebecca Solnit retrace la longue histoire de la marche depuis l'avènement de la bipédie et explore ses multiples dimensions à partir du moment où l'acte dépasse le simple cadre utilitaire. Elle met particulièrement en lumière le parallèle entre la marche et l'esprit à travers pléthore de références littéraires parmi lesquelles on n'est pas surpris de trouver Virginia Woolf et l'association entre promenade et flux de conscience. La marche en tant qu'activité culturelle impliquant l'imprégnation du paysage a vraiment émergé au 19ème siècle chez les romantiques anglais, et on en ressent l'effet dans la littérature de l'époque. L'écrivaine en souligne le lien avec une certaine volonté d'émancipation féminine, un moyen de s'affranchir pendant quelques heures de lourdes contraintes sociétales. Sa réflexion extrêmement riche englobe tous les terrains, villes, campagnes, sommets (marche verticale) qui sont autant de matière à analyser à l'aune des évolutions des individus et des sociétés. La liberté de se mouvoir se heurte à l'urbanisation, aux clôtures qui font parfois figure de frontières infranchissables. Enfin, Rebecca Solnit étudie l'acte de marcher en tant que manifestation politique, toujours en lien avec la défense des libertés fondamentales. C'est passionnant, érudit, profond. Et passionnément féminin, voire féministe dans sa façon de réhabiliter toutes celles qui furent pionnières en la matière mais dont les noms sont restés dans l'ombre, les récits de voyages étant la plupart du temps signés par des hommes.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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Ce fut un régal que de découvrir cette histoire de la marche qui se transforme peu à peu : pratique évolutive (nos origines nomades : vous pouvez lire à ce sujet l'excellent essai de Kenneth White !), pratique hygiénique (naissance des galeries de châteaux et des jardins à l'anglaise), pratique religieuse (pèlerinage), pratique politique (manifestations), pratique philosophique (pensons aux péripatéticiens, élèves marcheurs d'Aristote), elle se fait avant tout, au fil des siècles, pratique de l'art, exercice de la sensibilité, ré-appropriation du corps-monde autant que de l'esprit. Rebecca Solnit suit notre rapport au cheminement et au chemin, jadis lieu de non-droit et de violence, aujourd'hui lieu de tourisme contemplatif. On retrouve certains penseurs & auteurs commentés par Coverley, étudie à plaisir l'appropriation du paysage anglais par ses écrivains (Wordsworth, Austen, Hardy)… et note, fébrilement, mille références à relire ou à découvrir. Là encore, un très beau livre, autant pour ses réflexions esthétiques que politiques : « le combat pour les espaces où marcher (espaces naturels ou espaces publics) doit s'accompagner de la défense du temps libre, seul disponible pour leur exploration. A défaut, l'imagination sera anéantie par le rouleur compresseur des débouchés offerts par l'appétit de consommation, de la fascination pour les crimes affreux et les scandales croustillants » (extrait du dernier chapitre, consacré à Las Vegas, décidément ville-symbole des Zéropolis à venir)

Lien : http://www.delitteris.com/in..
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En cette journée pluvieuse et morose d'avril, j'ai terminé cet essai dense et foisonnant qui retrace l'origine de l'activité de la marche, le portrait de ses premiers adeptes, les diverses fonctions données au fil des siècles à cette activité ( pèlerinage, défi sportif, manifestation, flânerie oisive ou artistique ).
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Rebecca Solnit livre ici un ouvrage érudit mais accessible où elle expose par-ci par-là ses ressentis personnels et son vécu.
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Certains passages m'ont plus passionnés que d'autres, notamment tous ceux traitant de personnages et personnalités littéraires comme les personnages de Jane Austen ou Virginia Woolf.
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Je ressors de cette lecture avec l'envie de marcher encore et toujours, marcher pour ma santé, pour admirer la beauté des paysages, mais surtout pour rester connectée au vivant et sauvegarder la liberté d'errer.
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Je vous encourage chaleureusement à découvrir ce livre et cette grande auteure engagée à la bibliographie des plus intéressante 😍
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Un essai qui ne peut être qu'incomplet (il reflète par exemple un point de vue essentiellement nord-américain et européen), mais absolument captivant sur la marche dans tous ses états, que l'on découvre au fil des pensées et des pas : un peu d'histoire, de philosophie, de religion, d'anecdotes,… j'ai particulièrement aimé l'analyse offerte par l'autrice sur notre société libérale et productiviste.
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Livre passionnant recommandé à tous ceux qui aiment marcher ainsi qu'à ceux qui n'aiment pas ça.
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