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Oristelle Bonis (Traducteur)
EAN : 9782742735846
395 pages
Actes Sud (04/02/2002)
3.81/5   37 notes
Résumé :
4° de couverture :
(Edition source : Actes Sud - 02/2002)


Cette étude divertissante considère la marche comme un art, avec ses maîtres, ses lieux de culte et son histoire.
Rebecca Solnit évoque les différentes écoles de cet art qui célèbrent la beauté des paysages et du grand air. Par ailleurs, elle étudie les pèlerinages, les marches de protes-tation, les flâneries urbaines, le nomadisme des comédiens et des musiciens, les voyag... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
lL'américaine Rebecca Solnit propose un regard souvent très original et, comme le titre français ne le révèle pas, s'intéresse beaucoup à l'histoire de la marche, en particulier en Angleterre et aux États Unis.

Au fil de ses pensées, tout en marchant aux alentours de San Francisco où elle réside, elle convoque les marcheurs historiques, tels Rousseau, Kierkegaard, Wordsworth, examine les théories sur la bipédie, évoque son pèlerinage à Chimayo ou ses marches dans le désert contre les essais nucléaires.

Direction l'Angleterre, où Jane Austen parle aussi des balades en campagne à son époque (Elisabeth Bennett est une marcheuse -parfois moquée- et découvre la région des Lacs), et la lutte pour garder accessibles les chemins de randonnée.

Pour la plupart d'entre nous, la marche fait penser à de longues randonnées dans la nature, parfois à des exploits sportifs inaccessibles au commun des mortels. Justement, dans une avant-dernière partie fort conséquente, intitulée La vie des rues, Rebecca Solnit traite de la marche en ville. Un chapitre sur Paris (si!) et enfin un chapitre dédié aux femmes (hé oui, les femmes étaient plus encouragées à demeurer à la maison qu'à marcher).

Avec humour elle termine avec les substituts à la marche, sur tapis roulant en salle de sport, se penche sur le cas de certaines villes américaines où marcher devient impossible, et termine, de façon étonnante mais finalement compréhensible, par une randonnée sur une avenue principale de Las Vegas...

Terminons avec une des Cinquante-trois étapes du Tokaido du peintre Hiroshige, car l'art a aussi sa place dans ce livre très complet et passionnant, intelligent et étonnant, bourré de remarques et informations éclairantes.

Lien : http://enlisantenvoyageant.b..
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Ce livre est un essai très documenté sur l'histoire de la marche à pied, de la "préhistoire humaine" à la période contemporaine. Rebecca Solnit évoque l'utilisation de la marche à travers les âges, déplacements nomades, quête de nourriture, pèlerinages, bienfaits de la promenade dans les allées des parcs et jardins, début de la conception touristique de la randonnée pédestre, à la campagne, en montagne, le long des côtes, flâneries citadines...., tout cela étant relié à la Grande Histoire.
Le livre s'achève sur un réquisitoire implacable contre tout ce qui aujourd'hui empêche l'exercice de la marche ( la voiture, les déplacements à grande vitesse, voulus ou imposés, la télévision, internet, et plus généralement tout ce qui détache l'être humain de la nature qui l'entoure.
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"Comme agir et travailler, marcher exige un engagement corps et âme dans le monde, c'est une façon de connaître le monde à partir du corps, et le corps à partir du monde". Dans L'Art de marcher, Rebecca Solnit retrace la longue histoire de la marche depuis l'avènement de la bipédie et explore ses multiples dimensions à partir du moment où l'acte dépasse le simple cadre utilitaire. Elle met particulièrement en lumière le parallèle entre la marche et l'esprit à travers pléthore de références littéraires parmi lesquelles on n'est pas surpris de trouver Virginia Woolf et l'association entre promenade et flux de conscience. La marche en tant qu'activité culturelle impliquant l'imprégnation du paysage a vraiment émergé au 19ème siècle chez les romantiques anglais, et on en ressent l'effet dans la littérature de l'époque. L'écrivaine en souligne le lien avec une certaine volonté d'émancipation féminine, un moyen de s'affranchir pendant quelques heures de lourdes contraintes sociétales. Sa réflexion extrêmement riche englobe tous les terrains, villes, campagnes, sommets (marche verticale) qui sont autant de matière à analyser à l'aune des évolutions des individus et des sociétés. La liberté de se mouvoir se heurte à l'urbanisation, aux clôtures qui font parfois figure de frontières infranchissables. Enfin, Rebecca Solnit étudie l'acte de marcher en tant que manifestation politique, toujours en lien avec la défense des libertés fondamentales. C'est passionnant, érudit, profond. Et passionnément féminin, voire féministe dans sa façon de réhabiliter toutes celles qui furent pionnières en la matière mais dont les noms sont restés dans l'ombre, les récits de voyages étant la plupart du temps signés par des hommes.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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Balade historique, philosophique, parfois poétique, mais fourmillant toujours de mille références et anecdotes. Rebecca Solnit entraine le lecteur à la rencontre passionnante de l'histoire de la marche.

Au fil du livre, l'auteur site Rousseau et Kierkegaard, Orwell, Wordsworth, Hugo et Baudelaire. Elle fait le parallèle entre l'évolution de la philosophie et la marche, entre l'aristocratie Victorienne et les jardins anglais, entre le combat pour l'émancipation féminine et la marche urbaine.
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Ce fut un régal que de découvrir cette histoire de la marche qui se transforme peu à peu : pratique évolutive (nos origines nomades : vous pouvez lire à ce sujet l'excellent essai de Kenneth White !), pratique hygiénique (naissance des galeries de châteaux et des jardins à l'anglaise), pratique religieuse (pèlerinage), pratique politique (manifestations), pratique philosophique (pensons aux péripatéticiens, élèves marcheurs d'Aristote), elle se fait avant tout, au fil des siècles, pratique de l'art, exercice de la sensibilité, ré-appropriation du corps-monde autant que de l'esprit. Rebecca Solnit suit notre rapport au cheminement et au chemin, jadis lieu de non-droit et de violence, aujourd'hui lieu de tourisme contemplatif. On retrouve certains penseurs & auteurs commentés par Coverley, étudie à plaisir l'appropriation du paysage anglais par ses écrivains (Wordsworth, Austen, Hardy)… et note, fébrilement, mille références à relire ou à découvrir. Là encore, un très beau livre, autant pour ses réflexions esthétiques que politiques : « le combat pour les espaces où marcher (espaces naturels ou espaces publics) doit s'accompagner de la défense du temps libre, seul disponible pour leur exploration. A défaut, l'imagination sera anéantie par le rouleur compresseur des débouchés offerts par l'appétit de consommation, de la fascination pour les crimes affreux et les scandales croustillants » (extrait du dernier chapitre, consacré à Las Vegas, décidément ville-symbole des Zéropolis à venir)

Lien : http://www.delitteris.com/in..
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critiques presse (1)
LesInrocks
22 juin 2022
Rebecca Solnit confère à l’acte de la marche le statut d’un art à part entière. Comme si le geste primitif du bipède contenait secrètement en lui-même une force, politique et poétique, qui excède le simple fait de faire un pas l’un après l'autre.
Lire la critique sur le site : LesInrocks
Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
Ce fut assez facile, au début.
Il fallut emprunter une passerelle en bois jetée par-dessus un cours d’eau aux berges d’une rare luxuriance, puis suivre la pente pour traverser le coude bordé de chênes que dessinait le champ de maïs de Greg et de MaLin.
Après avoir enjambé un fossé d’irrigation, nous avons sauté la barrière qui séparait leur domaine de la réserve de Nambe, première des innombrables clôtures que nous allions devoir franchir en nous faufilant dessous, en les escaladant tant bien que mal, en ouvrant de rudimentaires portails de pieux et de barbelés.
Une fois dans la réserve de Nambe, nous passâmes non loin de la cascade, sans vraiment la voir alors que nous l’entendions rugir au fond de sa gorge. Qu’elle nous reste ainsi cachée me plaisait, comme un rappel que nous n’étions pas là pour admirer des vues panoramiques ou découvrir le paysage conformément au goût européen de la promenade.
Nous étions tout près de cette cascade, nous l’entendions, et en nous tordant le cou nous pûmes en deviner une partie, mais étant donné le trajet que nous suivions, la seule solution pour au moins l’entrevoir distinctement aurait été de dégringoler jusqu’au goulot qu’elle creusait au fond de là-pic. Aussi, nous contentant de la rapide vision de ses franges d’écume blanche et du ruisseau né en contrebas, nous poursuivîmes notre chemin.
Jusqu’à mi-parcours nous marchâmes tous du même pas, en suivant un itinéraire qui à vrai dire ne ressemblait guère au trajet que Greg nous avait montré sur les cartes d’état-major mais qu’il arrivait à repérer sans trop de problèmes, en se fiant au tracé des routes, aux fossés d’irrigation, aux repères qui le jalonnaient.
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Arpenter à pied le cadre gracieux et onéreux du jardin, c'est associer la marche avec une nature aménagée pour les classes oisives et avec l'ordre garant de leur oisiveté. Arpenter le monde à pied revenait en revanche à associer l'excursion à pied avec une nature travaillée par les classes laborieuses et avec les efforts révolutionnaires de tout bord pour défendre les droits et les intérêts des "travailleurs".
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Avancer sur ses deux pieds rend semble-t-il plus facile le déplacement dans le temps ; l'esprit passe aisément des projets aux souvenirs, de la mémoire à l'observation.
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Marcher permet de se prémunir contre ces atteintes à l'intelligence, au corps, au paysage, fût-il urbain. Tout marcheur est un gardien qui veille pour protéger l'ineffable.
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On lui avait volé sa camionnette devant son atelier de West Oakland, et, m'avait-elle confié, alors que tout le monde avait l'air de trouver que c'était une vraie catastrophe, elle n'était pas si navrée de cette perte, ni si pressée de se procurer une nouvelle voiture. Elle découvrait avec ravissement que son corps suffisait à la transporter là où elle devait aller et y voyait une occasion rêvée de rendre plus tangibles et plus concrètes ses relations avec son quartier et ses voisins. Nous avions parlé du sens du temps, précieux pour qui se déplace à pied ou par les transports en commun et doit donc programmer ses allées et venues, les prévoir à l'avance au lieu de foncer au dernier moment - et du sens de l'espace, si particulier à la marche. Bien des gens, aujourd'hui, vivent dans une série d'intérieurs séparés les uns des autres, passant de la maison à la voiture, de la voiture à la salle de gym, au bureau, aux magasins. À pied, au contraire, ces lieux restent reliés, car qui marche occupe les espaces entre ces intérieurs. Vit dans le monde, plutôt qu'à l'abri des murs érigés pour protéger du monde.
Page 18
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