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C'est un livre très frais, l'histoire d'une femme juive abandonnée par son mari et qui se retrouve seule avec ses deux enfants dans une société très conservatrice. Mais cette femme semble avoir une bonne étoile et surtout un goût sûr pour les oeuvres d'art. Elle fera aussi les bonnes rencontres. Sa vie est parsemée de rencontres avec des artistes qui veulent faire son portrait pour différentes raisons : amour, amitié, pour payer une dette... Elle aura sa propre galerie de portraits en même temps qu'elle devient une galeriste renommée dont on suit la vie. Elle va tenter de retrouver son mari, demander le divorce, croquer de nouveau la vie à pleine dents, voit grandir ses enfants. Une vie bien remplie envers et contre tout.
C'est assez bien écrit, c'est très plaisant et divertissant, sans prise de tête. On se prend au jeu, on se prend de sympathie pour cette femme. J'avais adoré La vie rêvée de Jack Rosenbum. Celui-ci est peut-être moins drôle mais tout autant attendrissant. A lire pour changer, se divertir et prendre la vie du bon côté.
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L'âme derrière la toile

Pour certaines femmes, le mariage est le meilleur jour de la vie. Pour Juliet, c'est plutôt celui où son mari l'a abandonné avec leurs deux enfants : elle va s'en rendre compte progressivement, au fil des années. Issue d'une famille traditionnelle juive, fille d'opticien, l'avenir de Juliet Montague née Greene est tout tracé. Elle va devoir adopter les codes religieux de son milieu social, travailler à la boutique paternelle, et surtout, devenir une femme et une mère exemplaire. Un évènement imprévu survient le jour de ses 30 ans : son mari la quitte sans laisser de traces, si ce n'est la disparition d'un tableau qui la représente enfant. Dès lors, la vie de Juliet prend un aspect chaotique : ni veuve, ce qui serait acceptable, ni divorcée ce qui le serait moins, elle perd sa place au sein de la communauté religieuse. Elle va rencontrer de jeunes artistes qui réveilleront son goût pour l'art en général, et la peinture en particulier. Car depuis toujours, Juliet a un don : elle est capable de juger de la valeur d'un tableau, en se fiant aux sentiments qu'il éveille au plus profond d'elle-même. Elle va ouvrir une galerie d'art pour y exposer les oeuvres qu'elle juge à même de toucher les amateurs. Ce roman est l'histoire d'une jeune femme éprise de liberté, qui au travers des rencontres et des situations qui se présentent, chemine vers elle-même, en quête de son identité. Elle distend les liens familiaux qui la retenaient prisonnière. Ainsi le mari disparu emportant avec lui le portrait de Juliet enfant, est le point de rupture qui symbolise l'abandon des valeurs que lui ont inculqué ses parents. Au fil des pages, elle découvre son désir propre, et l'évolution de sa personnalité se fait au rythme des portraits d'elle-même que ses amis peintres réalisent.
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Ce roman est une belle surprise pour moi car le quatrième de couverture ne m'attirait pas et ce n'est pas le genre de livre que j'ai l'habitude de lire, et pourtant... Je me suis laissée happer par l'histoire de cette femme forte, Juliet, abandonnée par son mari qui décide de se libérer du carcan de la religion juive et d'ouvrir sa galerie d'art. Toute sa vie, elle découvrira des peintres pour réaliser son portrait et c'est ce qui va rythmer tout le livre, chapitre après chapitre, tel un catalogue. C'est en effet un beau roman d'émancipation de la femme dans les années 50 entre Londres et la Californie, un grand écart entre la tradition juive et l'amour de l'art et l'envie de liberté.
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Juliet Greene a grandi au sein d'une communauté juive très conservatrice. Son père, propriétaire d'un magasin d'optique, a toujours rêvé d'avoir un fils à qui léguer son commerce et très tôt, Juliet est donc persuadée d'être une source de déception pour lui. Un sentiment d'autant plus tenace que la jeune femme est par ailleurs la seule de sa famille à n'avoir jamais eu besoin de lunettes. Dans la famille Greene qui a bâti sa réussite professionnelle sur la vente de verres correcteurs et qui considère les troubles de la vue comme une bénédiction, la vision parfaite de Juliet est perçue comme une exception regrettable.

Adulte et mariée, Juliet s'est toujours conformée du mieux qu'elle le pouvait aux attentes de sa communauté. Mais après la disparition aussi soudaine qu'inexplicable de son mari, George, la jeune femme se retrouve affublée du statut peu enviable de aguna. Car selon la Loi juive, la procédure du divorce repose sur le consentement mutuel et obéit à des règles strictes selon lesquelles l'époux doit matériellement, en personne, ” donner le guet “ (le libellé de divorce) à sa femme qui doit accepter de le recevoir. Ainsi, dans le cas où l'époux ne peut pas donner l'acte de séparation (en cas de disparition par exemple), la femme ne peut être déclarée divorcée. Considérée comme encore mariée, il lui est alors impossible d'envisager de contracter une nouvelle union. Dès lors, toute relation avec un autre homme est considérée comme adultère et les enfants issus d'une telle union illégitimes.

Juliet se retrouve donc livrée à elle-même du jour au lendemain, seule avec ses deux enfants à charge. Et alors que toute sa famille tente de se convaincre que cette disparition ne peut être que temporaire, elle est la seule à appréhender les évènements avec lucidité. Alors qu'elle tente de mener l'existence que l'on attend d'une femme de sa condition, Juliet va donner à sa vie un tournant inattendu le jour de son trentième anniversaire. Après avoir longtemps économisé pour acheter un réfrigérateur, la jeune femme va, dans un accès d'audace, renoncer à cet achat afin de s'offrir un portrait d'elle réalisé par un jeune artiste croisé par hasard. Un choix qui, bien qu'anodin en apparence, va pourtant faire basculer la vie de cette mère de famille rangée. Car ce portrait à son effigie va être le premier d'une longue série que Juliet complètera toute sa vie, au fil de ses rencontres avec de nombreux artistes. Grâce à son oeil avisé, elle va progressivement intégrer le milieu artistique et s'imposer comme une dénicheuse de nouveaux talents, jusqu'à monter sa propre galerie.

Au fil de ce catalogue de portraits dans lequel chaque tableau nous dévoile une facette de l'héroïne, Natasha Solomons retrace des fragments de la vie de Juliet. de son enfance aux dernières années de sa vie, en passant par sa rencontre avec George, l'auteure retrace, à travers les multiples rencontres artistiques de Juliet et les portraits qui en naîtront, la vie incroyable et la trajectoire hors du commun d'une femme enchaînée à son statut marital et en perpétuelle quête d'identité.

De la construction même du récit, aussi astucieusement pensée que habilement menée, aux éléments en apparence secondaires de l'intrigue, rien ne semble avoir été pensé au hasard par l'auteure. Dans ce récit aux allures de conte initiatique, Natasha Solomons s'attache à donner un sens au moindre détail. Ainsi, lorsque George disparaît, il emporte avec lui l'objet le plus cher aux yeux de Juliet, un portrait d'elle peint par un client de son père lorsqu'elle était encore enfant. Au-delà de l'aspect matériel, le vol de ce tableau illustre bien comment, à travers son acte, George va priver Juliet d'une part de son identité. Car en disparaissant de la sorte sans accorder le divorce à son épouse, il la condamne à vivre enchaînée à son statut marital, sans possibilité de se reconstruire. Son obsession à se faire portraitiser par tous les artistes qu'elle rencontre devient dès lors révélatrice de sa quête d'identité désespérée.

De la même manière, le fait que Juliet soit l'unique membre de sa famille à ne pas avoir besoin de lunettes, outre le fait de témoigner de sa singularité, démontre également qu'elle est la seule, au sein de cette communauté très conservatrice, à ne pas voir le monde avec des oeillères. Les lunettes sont d'ailleurs un accessoire récurrent tout au long du récit dont l'auteure use afin de symboliser le regard critique porté par la société et le jugement permanent auquel chacun est soumis. Ainsi, lors de l'exposition que Juliet organise, « les critiques se distinguaient par leurs lunettes à monture noire» et le médecin qu'elle consulte quelques temps plus tard pour obtenir la pilule (alors réservée aux femmes mariées) portait quant à lui des « lunettes demi-lune ». Natasha Solomons pare ainsi, avec beaucoup d'intelligence et de subtilité, son récit d'autant de détails symboliques et pertinents afin d'appuyer son propos et de donner davantage de profondeur et de sens à son intrigue.

Pourtant, le soin permanent apporté aux symboles ainsi que la richesse du texte en connotations n'ont malheureusement pas suffit à me faire oublier un style minimaliste, avec des tournures de phrases peu recherchées et une écriture manquant de fluidité. Il m'aura ainsi fallu près de soixante-dix pages pour pleinement m'immerger dans l'histoire et m'accoutumer à ce style que j'ai personnellement trouvé peu engageant. Car si j'ai été totalement séduite par la teneur du message véhiculé et l'architecture du récit, j'ai en revanche eu beaucoup de difficultés à éprouver de l'empathie pour les personnages, peu séduite par l'écriture de Natasha Solomons, que j'ai trouvée dépourvue de charme et de raffinement.

Malgré cet écueil, « La galerie des maris disparus » n'en reste pas moins un roman de grande qualité, à la fois original et d'une grande intelligence, qui nous entraîne dans l'effervescence du milieu artistique londonien du début des années 60, à la rencontre d'une femme qui, tiraillée entre sa communauté trop conservatrice et un milieu artistique décomplexé, peine à trouver sa place.

Natasha Solomons nous livre ainsi le portrait d'une femme à la fois en quête d'identité, de liberté, d'amour et de réponses à ses questions. Condamnée à vivre enchaînée à un mari qui l'a abandonnée et réduite au statut de aguna par sa communauté, Juliet devra faire preuve de courage et d'audace pour briser ses chaînes, s'affranchir de l'opinion publique afin de conquérir sa liberté, et exister autrement qu'à travers son statut de femme mariée.
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En 1958, Juliet est une jeune femme qui vient tout juste d'être quittée par son mari, George, avec deux jeunes enfants, Frieda et Léonard. Ses parents, M. et Mrs Greene, Juifs originaires de Pologne, observent strictement les règles de leur communauté. La situation de Juliet ne peut pas être pire, puisqu'elle n'est pas veuve et qu'elle ne peut pas divorcer, son George étant parti sans laisser de trace. Elle est dans une sorte de no man's land très inconfortable, qui la fait regarder de travers par les autres.
Plus gênant encore, Juliet a une personnalité un peu fantasque, elle prend des libertés qui chagrinent sa mère, ne va pas à la synagogue toutes les semaines et ne respecte pas les us et coutumes de leur petite communauté. On chuchote dans son dos. Lorsque le roman démarre, Juliet a économisé sou par sou pour l'achat d'un réfrigérateur. Il suffit d'un peintre croisé sur sa route et l'argent disparaît dans la commande d'un portrait d'elle. Cet acte impulsif va changer toute l'orientation de sa vie.
Lien : http://legoutdeslivres.canal..
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Suite au départ de son mari qui est parti sans le lui dire et sans laisser d'adresse, Juliet devient une sorte de paria dans le milieu juif ou elle vit. En effet, elle ne peut plus refaire sa vie à moins d'optenir le divorce de son mari. Sa vie est terme entre ces enfants à élever et son métier barbant. Passionnée d'art, elle découvre un artiste qui va changer sa vie et lui permettre d'ouvrir une galerie d'art à Londres. Elle va se faire peindre par les différents artistes qu'elle va rencontrer le long de son chemin. Ce livre est un de mes livres coup de coeur de l'année. le destin de cette femme plus forte et plus ambitieuse qu'elle ne l'aurait pensée est superbe, l'auteur a su me captiver et une fois commencé je n'ai plus pu lâcher le livre.
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Gros coup de coeur pour ce roman très original dont chaque chapitre se construit autour d'un des portraits du personnage principal, Juliet. Des faubourgs de Londres aux Etats-Unis, de la galerie londonienne à la verte campagne anglaise, en passant par les soirées, les expositions et les vernissages, on suit Juliet, qui, se libérant des convenances sociales et religieuses des années 60, va s'affranchir de sa condition tout en se consacrant à la recherche d'artistes, en vrai dénicheuse de talents. Tous ces peintres qui se cherchent et se perdent dans ces évolutions nouvelles, ces courants, ces élans de liberté qui les traversent. C'est une captivante immersion dans le monde de l'art, de la peinture, mais également dans les traditions juives. Avec ce roman fourni aux personnages attachants et intelligents, l'auteur nous offre une belle exploration de la place des femmes dans un monde qui change. C'est touchant, frais, enlevé, parfois cynique, plus profond qu'il n'y paraît. Un véritable hymne à la femme et à la féminité, que je recommande !
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Ce roman est à la fois touchant, émouvant, drôle, cynique et une magnifique ode à la femme et au féminisme. L'héroine se retrouve abandonnée par son mari qui disparait en volant économies et un tableau représentant celle-ci enfant, et devient ainsi une paria dans une communauté juive ultra conservatrice dès lors qu'elle prend son avenir en main et fait de sa passion de la peinture un métier en ouvrant une galerie d'art et expose de jeunes talents. Ce roman est un joli livre sur le féministe ou tout simplement sur le combat d'une mère pour élever correctement ses enfants et surtout d'une femme qui décide de vivre une vie professionnelle et amoureuse épanouie. Il fait partie des romans qu'il est à la mode d'appeler "feel good", je l'ai d'ores et déjà recommandé vivement autour de moi
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Acheté en poche sur reco librairie l'A-C. Roman à système. La construction et "l'habileté" priment sur la psychologie (chaque chapitre -> 1 mari 1 portrait peint de l'héroïne, chronologie chamboulée). Je n'entre pas dedans. Pas de style et traduction médiocre. Juliet le perso central me laisse froide. Aucune sympathie ni tendresse pour elle. Du coup ses maris et ce qui s'ensuit m'indiffèrent itou. Je lâche p 143 (sur 450). Je remets en jeu/vente sur PM.
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