Commençons cette critique de Roslend avec la magnifique couverture de Tai-Marc le Thanh. Sur la moitié haute, la skyline de Londres avec
Big Ben et ses autres monuments sur fond de Union Jack. La célèbre horloge est accompagnée par son reflet aux couleurs orangées et l'effet miroir est renforcé par les bombardiers allemands qui font face aux oiseaux fantastiques de Roslend en bas. Au milieu de tout ça, les rouages d'une horloge.
Car c'est dans une horlogerie que tout commence.
A Londres, en 1940, alors que les bombardements de l'Allemagne nazie font rage sur la capitale anglaise (appelée L'Ego Monde par l'auteur), Lucan, 14 ans, suit un apprentissage d'horloger, contre son gré, auprès de son grand-père Axélief. Je dis "contre son gré" car ce dont rêve Lucan, c'est de devenir pilote dans la Royal Air Force. Pour se défouler il profite de son physique imposant pour jouer au hurling, un sport irlandais, tout comme lui, sous les yeux de son amie de toujours Catriona.
La guerre rattrape Lucan au moment où son grand-père est touché par une bombe. Sur son lit de mort, le vieil homme tient des propos incohérents sur
Big Ben, une clef et un mot inconnu à son petit fils : "Roslend". A Lucan de prendre les choses en main.
Pendant ce temps dans l'Alter-Monde, Altrïos et Xélion L'Immuable tentent de faire face au pays de Nelbri qui ne cesse de les attaquer. Cet Alter-Monde monde est en fait le reflet du nôtre, voilà pourquoi la guerre y fait aussi rage.
J'ai trouvé que l'histoire mettait un peu de temps à se mettre en place dans la première partie, mais une fois la première bascule faite, impossible de m'arrêter, que ce soit dans l'Ego Monde ou dans l'Alter-Monde.
Roslend est à la fois un roman historique sur le Londres de la Seconde guerre mondiale, on y rencontre d'ailleurs des personnages célèbres comme
Churchill, et un roman fantastique avec un monde parallèle bien ficelé. Il plaira à ceux qui aiment les univers fantastiques, les amateurs de quêtes identitaires et ceux qui s'intéressent à l'histoire, notamment à la Seconde guerre mondiale ou à l'histoire de l'Angleterre. A la fin l'auteur nous précise avec beaucoup d'humour ce qu'il y a de vrai dans son roman.
Tous les personnages ont un côté attachant et une histoire bien à eux. Lucan veut en savoir plus sur ses origines, Catriona veut vivre des aventures comme les garçons, Xélion veut échapper à son statut d'Immuable et séduire la belle Palioma, etc. Après réflexion ils n'ont peut être pas tous un côté attachant, je pense à l'horrible Brac Marquel du pays de Nelbri qui menace les dirigeants de son armée par la violence ou en s'en prenant à leurs filles.
Nathalie Somers laisse pas mal de questions en suspens à la fin de ce tome. J'ai envie de savoir comment le grand-père est arrivé à Londres, qui sont vraiment les parents de Lucan et son héritage, ce qui va arriver à Hircuz, si la relation entre Lucan et Catriona va évoluer... Il est évident que vais lire la suite !
Roslend figure sans nulle doute parmi mes coups de coeurs de l'année 2017. Sa grosseur pourrait dissuader certains adolescents (300 pages), il est pourtant à mettre sans hésiter entre les mains de lecteurs dès la fin du collège. Les adultes non rebutés par la littérature dite jeunesse y prendront également beaucoup de plaisir. 5/5