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3,78

sur 1560 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Ça craint à Thèbes . La peste s'est abattue sur la ville et la ville s'en remet à son roi, Oedipe, qui l'a déjà libérée du Sphinx. le roi a envoyé son beauf , Créeon , demander conseils aux Dieux. Tant que les assassins de Laïos, l'an roi, ne seront pas retrouvés, point de salut...

Qu'est ce que c'est bien quand même . Digne d'un bon polar, avec des héros pour qui l'honneur prévaut sur la vie . Et quelle énigme. Pauvre Oedipe, ce n'est pas bien cool comme situation tout ça. Coucher avec sa mère, tuer son père, tout cela sans le savoir, on ne le souhaite pas à son pire ennemi...
J'ai trouvé le texte très moderne, très facile à lire , et vraiment contemporain dans les idées. A part pour l'honneur des dirigeants. Quand dans la Grèce antique on est prêt à mourir pour un écart de langage , nous on a des politiciens qui nous mentent "les yeux dans les yeux "(quel champion celui là mais la déontologie qui m'habite me fera taire son nom).
C'est une heure de lecture , du suspens quand on ne connait pas l'énigme (il vaut mieux quand même entamer la lecture avec deux trois notions chronologiques ) mais aussi un plaisir de lectures avec des tirades magnifiques .
Sophocle, so folk !
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Ce n'est pas l'histoire que je préfère dans la mythologie grecque car je la trouve horriblement triste mais le texte est vraiment sublime.
Quant au destin d'Oedipe ... Que dire à part qu'il n'a vraiment pas de chance.
Il a voulu échapper à son destin, tout comme ses parents, mais le destin l'a rattrapé et puni d'une bien cruelle manière.
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Suite à un podcast que j'ai écouté cet été sur la vie d'Oedipe, je me suis lancé dans la lecture de l'oeuvre de Sophocle qui concerne la passage où Oedipe est roi de Thèbes et il apprend comme on le sait tous qui il est vraiment. Je n'étais donc pas perdu dans les personnages, et la lecture a été très fluide.
Je ne m'attendais pas à une lecture aussi facile venant d'un auteur de l'antiquité ! Tout est clair et on imagine bien les personnages sur une scène de Théâtre à réciter ces puissants vers.

J'aime beaucoup le génie de Sophocle qui a réussi à créer une pièce simple d'une histoire complexe. le personnage du devin Tiresias amène des clés de compréhension petit à petit, c'est très plaisant.

Cette pièce m'a donnée envie de découvrir d'autres oeuvres de Sophocle, comme Ajax et Antigone.
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Oedipe Roi est une des pièces les plus connus dans le théâtre Antique et moi, si j'ai eu l'envie de la lire c'est parce que j'ai suivi des cours de mythologie et de tous les mythes revus, j'ai été plus que touchée par l'histoire d'Oedipe. Je suis même littérairement tombée amoureuse d'Oedipe.

Pour vous expliquer un peu la pièce, elle se déroule un peu comme une intrigue policière. Les faits ont été commis. Oedipe a tué son père et épousé sa mère (sans savoir que ce sont ces parents) mais il recherche l'assassin. Il ignore bien entendu que c'est lui et c'est là le point intéressant de la pièce. Comment va réagir Oedipe face à ce cruel destin?

Quand je dis que je suis tombée littérairement amoureuse d'Oedipe, c'est par son histoire tragique et par ses répliques. Je trouve ce personnage vraiment attachant. La pièce se lit très vite au vue de son nombre de pages et ce n'est pas très difficile. Pas plus difficile que d'autres pièces de théâtre en tout cas.
Je trouve qu'Oedipe Roi est une pièce qui mérite d'être lu et de mon côté, c'est ma pièce de théâtre préférée.
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Oedipe roi est une tragédie vieille de vingt-quatre siècles et cependant sans rides. C'est aussi une preuve de plus que si l'on devait enseigner aux bambins de l'école primaire les mythes grecs tels qu'ils furent établis dans l'antiquité, ce serait direct la garde à vue ! Par exemple, demandez-vous pourquoi il y a de l'écume autour d'Aphrodite quand elle jaillit des eaux !
Cet Oedipe, on le récupère ici dans toute sa splendeur de roi de Thèbes, après avoir vaincu le Sphinx, sorte de Julien Lepers de l'époque en moins accommodant avec les candidats, les dévorant lorsqu'ils ne répondaient pas correctement aux questions !
Vient un devin, venu pour démêler une affaire de meurtre qui provoque la colère d'un dieu, lequel a répandu la peste dans Thèbes. Ce devin, c'est Tirésias – dont beaucoup plus tard, les mamelles accoucheront d'un mot promis à un grand succès : « surréaliste » ; les lecteurs d'Apollinaire me comprendront !
Ledit devin, contraint de révéler ce qu'il sait, répand sur Oedipe des secrets terribles qui vont le précipiter dans les affres de la tragédie. Il en ressortira comme vous savez…enfin, j'espère, parce que le mythe d'Oedipe est aussi important pour votre culture générale que de goûter au moins une fois aux Bêtises de Cambrai ! Donc, Oedipe, après avoir mené une enquête, doit se rendre à l'évidence : il a tué son père et épousé sa mère – c'est lourd à porter quand même ! Alors, il se crève les yeux. Ce qu'ils peuvent être excessifs ces méditerranéens !
Mais ce qui compte, ici, ce n'est pas le sujet, c'est l'art et la manière de Sophocle pour ménager l'intrigue et nous offrir des coups de théâtre de très haute voltige. Rarement le thème de la fatalité – c'est-à-dire ce qui est déterminé par avance et donc inévitable, selon le dictionnaire – aura été traité avec une telle intensité et une telle modernité, encore de nos jours. Alors, lisez cet Oedipe roi, avec ou sans complexe !
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Encore une édition scolaire très recommandable au lecteur adulte qui désire découvrir de nouveaux horizons. le texte de la pièce de Sophocle existe dans une infinité d'éditions différentes, et parfois dans des versions et des traductions variées. Comment choisir ? Cette édition-ci est une des meilleures que je connaisse : non seulement le texte de la pièce est brièvement introduit, ainsi que le théâtre grec dans ses aspects matériels, mais de réguliers "arrêts sur lecture" (que l'on peut sauter ou bien lire) expliquent au lecteur contemporain les principaux enjeux du texte, qui pourraient lui échapper : par exemple, la difficulté de traduire le titre grec ; pourquoi la scène se joue devant le palais d'Oedipe ; à quoi sert un prologue dans le théâtre grec ; comment les cinéastes ont vu et représenté ce prologue, etc ... Ces textes permettent de nous rappeler que trop souvent, nous croyons comprendre une oeuvre en passant à côté de 90% de ses caractéristiques et de ses beautés. De plus, des "Prolongements" en fin de volume, montrent comment la pièce a été lue, comprise et adaptée par Corneille, Voltaire, Nietzsche, Camus, Cocteau, Pasolini, et par les philosophes et psychanalystes qui se sont emparés du mythe et du texte pour réfléchir dessus, de Freud à René Girard. Cet excellent petit volume vaut à lui seul toute une encyclopédie.
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Après plus de 70 critiques, je ne reviendrai pas sur l'intrigue et le mythe des Labdacides. Mais, après lecture de ces nombreuses critiques, on semble réduire cette célèbre tragédie à une morale sur l'inéluctabilité du destin des hommes vus comme de simples marionnettes aux mains des dieux. Mais Sophocle ne parle quasiment jamais des dieux. Il s'attache, à la manière des personnages d'Eschyle, à présenter un Oedipe, certes attentionné et soucieux de son peuple, mais avant tout trop orgueilleux quand quelque chose lui résiste, violent et tyrannique envers ses proches, donc un homme plutôt victime de son "hybris", cette démesure si nuisible aux hommes. Créon se présente alors comme en contrepoint, mesuré et respectueux, loin du chef intransigeant de l'une de ses autres pièces, Antigone, pour mieux révéler la démesure d'Oedipe. Enfin, comme dans ses autres tragédies, Sophocle joue sur le principe de cécité face à l'évidence. Oedipe ne voit pas ce que tout le monde voit, ce que tous les spectateurs connaissent, et lorsque il y a enfin révélation, il est trop tard, aucun recours n'est possible.

Lu dans le premier volume des Tragiques Grecs n°193 de la Pléiade, traduction de Jean Grosjean.
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Oedipe Roi de Sophocle est une très belle tragédie antique, accessible à tout lecteur curieux. La légende d'Oedipe étant très connue, il est fort plaisant de lire cette histoire qui nous fait suivre les enquêtes et les découvertes des personnages. Ceux-ci sont encore une fois victime de l'ironie tragique, et le lecteur assiste impuissant à la révélation de terribles vérités.
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J'ai beaucoup apprécié cette oeuvre, à mi-chemin entre la tragédie et l'enquête. La pièce est très facile à lire, et occasionne pourtant de nombreuses réflexions. A l'époque antique, c'est avant tout une démonstration de l'impossibilité pour l'homme d'échapper à un destin préétabli ; aujourd'hui, avec la dimension nouvelle que lui a conféré Freud, on a parfois tendance à vouloir y lire la mise en évidence du subconscient, même si je n'ai trouvé qu'un seul passage qui s'accorde véritablement avec le complexe du personnage éponyme. J'ai trouvé plus évident l'acharnement d'Oedipe à parvenir à la révélation de ses origines, qu'on peut extrapoler à une curiosité intellectuelle du genre humain qui peut aller jusqu'à l'autodestruction.
On a donc ici, avec une intrigue efficace qui fonctionne moins avec l'action sur scène qu'avec la réminiscence des actes passés, à un bon compromis entre efficacité littéraire, interrogation philosophique et émotion.
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J'ai eu la chance de lire "Oedipe Roi" dans la collection du Livre de Poche, qui non seulement donne le texte de cette tragédie, mais aussi propose des commentaires, clairs et sans érudition excessive, qui m'ont semblé très intéressants. Dans la suite, je me permettrai d'utiliser des éléments qui en proviennent.

La première chose qu'il faut admettre, c'est que le théâtre grec antique présentait des particularités qui ne correspondent absolument pas à ce que nous connaissons dans l'époque moderne. Les nombreuses différences tiennent notamment à la mise en scène de la pièce, au nombre et au jeu des acteurs, aux conventions admises par les spectateurs, ainsi qu'au rôle civique et religieux du théâtre (sur ce point, voir la belle critique de Nastassia.B).
De plus, les interventions du choeur entre deux épisodes de la tragédie, essentielle dans Sophocle, n'est évidemment plus de mise aujourd'hui. Dans chaque "stasimon", le choeur dansait et en même temps chantait ou psalmodiait son texte, écrit dans une veine résolument lyrique (voir par exemple la citation que je mets simultanément en ligne). Ce type de déclamation poétique parait surprenant au lecteur ou au spectateur du XXIème siècle après J. C.: il lui est presque impossible l'apprécier comme le faisaient les Athéniens du Vème siècle avant J. C. Cette lacune illustre notre quasi impossibilité à entrer vraiment dans l'esprit antique.

Concernant le personnage d'Oedipe dans la tragédie de Sophocle, il est absolument nécessaire d'oublier Freud si l'on veut éviter de grossiers contresens. le point de départ de la tragédie est la dénonciation de deux crimes. le héros malheureux est d'abord aveuglé par les dieux: tant qu'il reste dans l'ignorance, ces crimes n'existent pas, pour ainsi dire. Et c'est seulement au fur et à mesure que sa propre enquête avance qu'il devient un criminel. Arrivé à ce point, Oedipe ne peut absolument pas ergoter sur sa responsabilité personnelle et sur sa bonne foi (liée à son ignorance de sa parenté avec Laïos et Jocaste). En effet, Sophocle développe ici une conception "matérialiste" du crime: l'acte accompli est un fait constituant souillure, qui n'a rien à voir avec la psychologie individuelle et qu'il faut impérativement "laver". le héros doit donc payer le prix pour son forfait qui, pourtant, a été littéralement programmé par les dieux. Ensuite Oedipe, tout en étant maudit, devient un "intouchable sacré".

Une autre remarque me semble mériter d'être ajoutée. Un des nombreux commentateurs de cette tragédie, R. Girard, a avancé en 1967 une thèse surprenante. Pour lui, les crimes sont inventés au fur et à mesure de l'avancée de l'enquête. En fait, Oedipe est innocent mais il se "dévouerait" pour assumer la responsabilité des crimes reprochés par les dieux et, ainsi, exempter sa cité de la punition. Ses sujets fermeraient complaisamment les yeux sur l'invraisemblance de cet aveu de pseudo-culpabilité. Leur roi, réduit au rôle de bouc émissaire, se crève les yeux et disparait. On se rend compte que ce scénario, invraisemblable de prime abord, peut "tenir la route" en fin de compte. Cette simple considération rend encore plus fascinant le destin du héros maudit…
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