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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
"J'ai eu du mal à m'endormir, cette nuit - là, la femme sèche et blessée que Lucie était devenue me fascinait autant que la comédienne, autant que l'enfant qu'elle avait été .....
Je l'aimais d'être si droite....
Je l'aimais pour son obéissance rigoureuse aux lois de l'âme , je l'aimais et j'avais peur que mon honnêteté ne vaille pas la sienne ....
Il faudrait que je la prévienne , si je la revoyais , si elle se confiait à moi, que ma Morale ne résisterait pas à l'envie d'écrire un Roman...."
Voici un roman psychologique où la narratrice", double", "sosie" de l'auteur en quelque sorte
conte la rencontre et l'amitié entre Lucie Scalbert et Mina Liéger, l'une deviendra écrivain, l'autre comédienne...Lucie, une jeune femme - enfant fragilisée par une mére psycho - rigide ....
Je ne m'étendrai pas sur le déroulement de l'intrigue qui nous tient en haleine : menace diffuse, ombre d'un drame qui se profile .
C'est un roman dense qui étudie au plus près les rapports humains dans leur complexité , hypocrisie, emprise psychologique , sorte de vampirisation qu'exerce VDA sur sa compagne, redoutable et feutrée, angoissante et déstabilisante,lente et progressive descente aux enfers de Lucie, le méchant VDA manipulateur, tyrannique , cynique , calculateur doucereux, pervers et dangereux ...sa voix tendre et douce, fausse , entretenant une atmosphère lourde comme frelatée , un personnage diabolique , trompeur et fascinant .....
L'auteur entretient les fausses pistes, étudie avec finesse et talent les rapports humains et leurs ambiguïtés, décortique les obsessions , les errements, traque les failles béantes ....les pièges de la trajectoire amoureuse , les noeuds des relations mère - fìlle , ( les parents dans ce roman ne sont pas épargnés ) , l'envie incoercible de plaire .
La trajectoire de l'amie d'enfance piégée, devenue une proie : déstabilisée, angoissée, prise dans la souricière d'une relation perverse, à la fois répulsive et insidieuse ,une toile d'araignée où humiliations ,mensonges permanents , cruauté et narcissisme dominent.
Destructeur, rédempteur , glacant et habile , cruel et romanesque !
Pas facile à critiquer cet ouvrage !
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Elle interpelle, cette couverture montrant une étreinte entre deux jeunes femmes. Émergent-elles de l'eau ?
Sont-elles amies ? amantes ? soeurs ?
Le nom de l'auteur, Sorente, m'a évoqué le pseudo italien Elena Ferrante. Il ne m'en a pas fallu davantage pour imaginer une histoire proche de celle des deux Napolitaines dans 'L'amie prodigieuse' et être tentée par cette lecture.

Lucie a 12 ans et Mina 16, lorsqu'elles commencent à se côtoyer. Elles sont voisines, la seconde donne des cours particuliers à la première, la 'petite' est un peu à la traîne dans certaines matières, et surtout inhibée par les exigences et les piques maternelles.

Très vite, apparaissent des relations compliquées : chacune avec sa mère, mais aussi avec les hommes qu'elles rencontreront plus tard.
Leur amitié connaît de longues pauses, mais c'est un phare dans les tempêtes ; Lucie et Mina se consolent ensemble de leurs mères impitoyables, et de leurs compagnons difficiles à vivre.

Je ne connaissais pas Isabelle Sorente (pourtant chroniqueuse sur France Inter), elle m'a époustouflée. Je trouve ce texte aussi brillant qu'exigeant, cette plume mérite un effort continu du lecteur - presque sans pause, la ponctuation se faisant rare et les dialogues n'étant pas marqués.
J'ai apprécié les propos sur le couple et les relations de pouvoir entre partenaires, les réflexions sur la filiation, les relations mère-fille, l'amitié, les exigences professionnelles, et en filigrane, sur la 'manif pour tous'...
Cela dit, cette vision du couple est tellement sombre et dérangeante, que je ne conseillerais pas cet ouvrage à des adolescents ou de jeunes adultes.

Petit flottement à la fin, je ne suis pas certaine d'avoir compris le dernier message de celle qui s'épanche à son amie.

• Merci à Diablotin pour cette idée de lecture ! 😊
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La faille d'Isabelle Sorente est un roman aux aspects psychologiques et sociologiques très marqués.
L'histoire commence par l'amitié entre Lucie, très jolie lycéenne issue d'un milieu aisé et Mina (la narratrice) qui va être fascinée par sa beauté et son milieu de vie.
Lucie va déménager, elles se retrouveront 20 ans pus tard. Si Lucie est toujours aussi jolie, elle ne cesse de douter, toujours dans la crainte de ne pas être aimée, Mina quant à elle, sait et ose s'affirmer. Toutefois, Lucie séduira l'ami de Mina puis disparaitra pendant 5 ans. Cette fois, lorsqu'elles se reverront, Lucie sera amaigrie, ses cheveux tombent, elle est sous l'emprise de son mari.
Tout va alors tourner autour de la domination psychologique de VD (le mari) sur Lucie.
Les personnages sont attachants ( exception faite de VD) mais l'atmosphère du livre est oppressante et contrairement à ce que j'ai pu lire dans certaines critiques, je ne le trouve pas facile d'accès. C'est un très bon livre incontestablement mais qui n'a pas pour fonction de distraire.
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Un mot pour résumer La faille, le terrible roman d'Isabelle Sorente ? L'emprise. Pas nouveau dans la littérature ? Certes, Delphine de Vigan et Eric Reinhardt ont tourné autour dans leurs derniers livres, en se mettant en scène eux-mêmes, histoire de brouiller les perspectives. Isabelle Sorente va plus loin, plus profond, jusque sous la peau et nous présente l'addiction. Elle est diablement salée. Mais pas simple parce qu'au petit jeu des apparences et des faux-semblants, l'auteure est passée maître. Assuétude, dépendance si l'on se place d'un côté (la femme), perversité, malignité si l'on se met de l'autre (l'homme). Il est donc question d'une relation douloureuse entre une proie et son bourreau domestique. Que la romancière décortique et dévoile au fur et à mesure. Une emprise totale et fatale ? Voire. Tout le récit est narré par Mina, l'amie de Lucie, cette jeune fille magnifique devenue méduse au contact de l'homme qu'elle aime. Une amie qui elle-même ne voit rien d'autre que les conséquences de ce rapport telles que lui racontent la victime elle-même ou ses proches. Témoignages (in)directs puisque Mina ne rencontrera VDA, le bourreau, qu'une seule fois. Mise en abyme d'un abîme de passion et vampirisation de cette histoire par Mina puisque celle-ci est romancière et s'en nourrit pour ses écrits. Une autre forme d'emprise, si l'on veut. On peut d'ailleurs en trouver d'autres exemples dans le livre comme le monde du travail qui produit des drogués et des candidats pour le burn out. Tout est pervers et s'insinue dans les failles de chacun dans le roman d'Isabelle Sorente. Qui serait donc essentiellement psychologique ? Pas seulement si l'on lit les interviews de l'écrivain(e) : "Dans la mesure où l'emprise est une figure du mal contemporain, c'est aussi une épreuve initiatique et spirituelle, dont la vérité et la violence me semblent moins proches de l'analyse psychologique que de la trame romanesque." D'accord, mais cela ne l'empêche pas de fouiller au scalpel ce rapport de domination et de s'interroger sur le caractère soi disant masochiste des femmes ("Personne n'est une victime née") et les possibles circonstances atténuantes de leurs oppresseurs au passé marqué par un traumatisme ("La souffrance vécue par le prédateur psychique excuse t-elle ses actes ? Non !"). On l'aura compris, La faille est un roman d'une tessiture complexe et surtout nullement formatée. Où l'on en vient à la dernière forme d'emprise, celle qu'Isabelle Sorente, la romancière, exerce sur son lecteur. C'est du grand art, dans une construction on ne peut plus machiavélique qui s'affranchit du temps réel, s'autorise des flashbacks et des résurgences d'un passé lointain pour mieux revenir à un présent troublé et insaisissable pourtant étalonné très précisément par des indications de dates qui reviennent régulièrement. La romancière crée par la seule force de ses mots et de son style un sentiment d'étouffement et de saccage de l'âme de ses protagonistes. C'est d'une violence sourde et acérée, un étau qui ne se desserre que dans les ultimes pages alors que le dénouement est pourtant annoncé, en partie, dès les premières lignes. Cette manipulation, oui, cette emprise électrique de l'écrivaine (c'est ainsi que la narratrice aime être qualifiée car cela sonne "faux") est paradoxalement, alors que l'on a souffert tout du long, exaltant. de là à dire que plus le lecteur est masochiste plus il aimera à plonger dans la faille, il n'y a qu'un pas. En fin de compte, le livre tient du registre de l'horreur et qui n'aime pas se faire peur, la nuit tombée de préférence, en se soumettant corps et âme à ce bouquin monstrueusement brillant ?
Lien : http://cin-phile-m-----tait-..
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La faille est un roman langoureux, sensuel, violent, beau également qui retrace la vie de la narratrice dans laquelle elle va nous conter l'histoire d'une galerie de personnages importants de sa vie tels des satellites gravitant autour d'elle avec ses amitiés, ses espoirs et ses déceptions, avec autant de sentiments ambigüs vacillants entre amour et dégoût.

Du côté des personnages j'ai beaucoup aimé Mina (la narratrice) que ce soit au niveau de son caractère ou de ses pensées.
Pour les autres personnages j'ai eu plus de mal à les supporter (c'est voulu par l'auteure très certainement), que ce soit Lucie, VDA ou encore Eugenio (sans parler des mères de Mina et Lucie qui m'ont exaspérées), tous à leurs manières sont torturés intérieurement.

Concernant l'écriture de Isabelle Sorente, c'est beau, les mots sont bien choisis, les phrases bien tournées et c'est un des points forts du roman car cette beauté littéraire compense certains aspects plus difficiles à digérer telles que des phrases très longues (à la manière du roman Réparer Les vivants de Maëlys de Kerangal pour ceux qui connaissent). Malheureusement il n'y a pas que les phrases qui sont longues mais le roman en lui même est dans cette lenteur vaporeuse à laquelle on adhère tout de suite ou pas du tout, pour ma part j'ai eu du mal à partir de la deuxième partie de l'histoire, c'était long.

Pour conclure je dirais que La faille est une belle lecture, assez atypique dans son histoire. J'ai personnellement adoré la partie narrant la jeunesse de Mina et Lucie, une partie superbe, mais j'ai moins adhéré au reste du récit que j'ai trouvé de plus en plus long à mesure de mon avancée dans les pages.

Voir la chronique sur mon blog :

Lien : https://unbouquinsinonrien.b..
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Isabelle Sorente, LA FAILLE : roman psychologique où la narratrice, double de l'auteur raconte la déchéance de son amie d'enfance, Lucie, sous l'emprise d'un homme.
Le roman, dans son écriture et dans son thème, la relation entre deux femmes qui se sont connues dès leur jeunesse et persistent dans leur amitié, n'est pas sans rappeler les romans d'Elena Ferrante. Par ailleurs les prénoms des personnages, Mina, Lucie, Jonathan, sont tirés de l'oeuvre de Bram Stocker, Dracula. Rien à voir apparemment. En fait, l'auteur a voulu assimiler le destin de Lucie à une sorte de "vampirisation" psychologique. D'où les initiales, VD, pour Vincent-Dominique ou Vlad Drakul, l'homme qui vampirise (métaphoriquement) sa compagne et la laisse vide.
Le livre est très bien écrit et on se laisse entraîner au fil des pages dans cette narration de la vie de la narratrice et l'étude des rapports humains et de leur hypocrisie : c'est une étude psychologique cependant ce n'est pas ennuyeux car celle-ci ne prend jamais le pas sur l'action et la narration.
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Mina et Lucie sont amies d'enfance. Lucie a tout pour être heureuse, en apparence. Les apparences sont essentielles, elles empêchent de voir ce qui est fêlé. Et la vie de Lucie est fêlée. Derrière sa chevelure éclatante se cache une faille profonde et puis il y a « VDA » le mari qui a tout de suite senti la falile chez Lucie et comme un prédateur, il a tout fait pour répandre le mal et l'enfoncer ; c'est bien fait, c'est glaçant !
Cette auteure nous livre un roman d'une grande force, un roman marquant, les pages que l'on tourne poussent à la réflexion, on peut tous être des victimes mais aussi démêler les noeuds du fil de la vie qui s'avère être une tâche bien plus ardue qu'il n'y paraît. Et puis finalement, personne n'est toujours parfait e et chacun se révèle peu à peu ses complexités humaines… ses points faibles, ses failles…
J'ai bien aimé mais en même temps, ce livre assez dense m'a laissé une sensation à la fin d'être mal à l'aise.
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un roman dense et qui prend aux tripes
La lecture de ce roman est difficile car très intimiste .Il parle de relations ; les relations que les protagonistes ont entre eux mais aussi avec eux-même. Et comme souvent on peut se tromper sur les autres mais aussi sur soi. Difficile aussi car les faits sont racontés dans le désordre comme les pensées qu'on examine après un fait troublant en se demandant ce qu'on a laissé passer ou si on aurait pu empêcher un désastre. J'ai bien aimé et en même temps il m'a laissé une impression de malaise.
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Rien ne me prédisposait à lire La faille. du roman comme d'Isabelle Sorente, je n'avais jamais entendu parler. Parcourant les promotions du moment, c'est en voyant la version eBook de ce titre bradée à 3€99 que je m'y suis intéressé. 3€99 pour 130 000 mots annoncés, le deal me parût plutôt honnête. Ainsi suis-je parti explorer cette faille.

Celle-ci se raconte à travers trois femmes. Lucie, tout d'abord, décrite comme la plus belle fille du lycée, bien née et semblant promise à une vie de femme idéale. Il lui faut plaire en permanence, surtout ne jamais décevoir, quitte à s'oublier jusqu'à la destruction. Mina ensuite, sa meilleure amie, écrivaine de son état qui ne peut s'empêcher de tout noter de façon compulsive pour irriguer ses propres écrits. Issue d'un milieu plus modeste, elle est le reflet opposé de Lucie. Nul besoin de taire ses opinions, d'aller dans le sens de l'autre pour rechercher coûte que coûte sa bénédiction. Bich, femme fantasque surfant sur la poésie aussi bien que sur la provocation, vient compléter ce triptyque féminin.

À ce trio féminin vient répondre un autre trio, masculin. Vincent-Dominique Aubert, dit VDA tout du long du roman, est un être sombre, dans la recherche de l'absolue maîtrise. Rien ne doit échapper à son contrôle. Aucune émotion ne doit le déborder. de prime abord éminemment antipathique, Isabelle Sorente saura malgré tout instiller le doute sur sa véritable nature. Manipulateur, pervers narcissique, quelle béance cache la faille de VDA ? S'il est un des rouages centraux du récit, il faut également citer Jonathan et Eugenio qui auront leur importance respective.

Pour être complet sur les personnages, il convient d'évoquer le rôle des mères qui, bien plus que les pères, est mis sur le devant de la scène. Qu'il s'agisse de mère castratrice ou protectrice, leur apport est essentiel dans la fabrique de la matrice des vies contées dans ces pages.

Au fil des lignes, au-delà de l'histoire de Lucie narrée par son amie d'enfance Mina, le lecteur plongera dans le dédale de vies entremêlées où se cachent ces failles sur lesquelles doivent se bâtir les existences. Plus nous nous enfonçons dans la noirceur de ce récit, plus les remises en cause se multiplient. Une révélation s'avèrera finalement être une fausse piste et inversement. Ne soyez pas étonné si, petit à petit, vous reconsidérez vos premières impressions sur tel ou tel protagoniste. Explorer les failles ébranle les certitudes.

Sur la forme, le livre est merveilleusement écrit. Isabelle Sorente nous livre des images aussi glaçantes que poétiques qui savent renforcer une atmosphère lourde, souvent oppressante, parfois franchement angoissante. Un bémol cependant sur le manque d'aération. Plusieurs fois, j'ai buté sur des phrases exagérément longues. de même, l'ensemble manque d'aération. Je suis conscient que, loin d'être un manque de maîtrise de l'autrice, il s'agit d'une volonté assumée pour engluer le lecteur dans cette ambiance poisseuse. Mais à trop s'engluer, on risque de ne plus parvenir à trouver les pauses respiratoires inhérentes à toute bonne lecture.

Pour peu que vous soyez prêts à vous immerger dans ces eaux troubles où se cachent les prédateurs pour mieux se nourrir de leurs victimes, La faille est un roman hautement recommandable, un voyage qui ne sera pas oublié de sitôt.
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Isabelle Sorente manie la narration des caractères tel un metteur en scène de théâtre.
Elle peint, détaille la toile où l'intrigue se mêle et se démêle.
Elle dépeint l'amitié, puis l'amour. Revient à l'amitié et l'amour pour finir par l'amitié/amour.
Elle argument comment chaque individu façonne son personnage pour mieux manipuler les autres afin d'en être aimé.
L'histoire est retord, oppressante voir effrayante. Effrayante, car qui n'a pas un jour croisé la route d'un ou d'une manipulatrice ? D'un ou d'une perverse narcissique ?
Ce roman amène la réflexion le comportement psychologique de l'Humain.
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