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3,46

sur 50 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Je referme ce livre avec une étrange impression, j'ai certes passé un bon moment de lecture grâce à l'écriture fluide de Jean-Guy Soumy, mais je reste sur ma faim et ma curiosité. Ce livre a cependant beaucoup d'atout, mais à mon sens, il manque de profondeur, comme si l'auteur n'avait fait qu'effleurer les sujets abordés.
Jean-Guy Soumy met en scène « l'Armée Fantôme », unité qui avait été déployée par le gouvernement américain à la fin de la Seconde Guerre mondiale pour faire semblant d'être une armée. Leurs armes étaient des joujoux sophistiqués. Il s'agissait d'artistes et ingénieurs du son recrutés à New York et en Philadelphie en janvier 1944, afin de mettre en scène de fausses attaques à l'aide de sons d'explosions diffusés par haut-parleur, ainsi que de tanks gonflables, faisant ainsi croire aux troupes hitlériennes que les forces américaines étaient bien plus nombreuses que dans la réalité. Ne connaissant pas ce fait historique, j'aurais aimé en savoir plus, sans être obligée d'aller me documenter sur quelques sites historiques.
Stefen est « le soldat fantôme », comédien de son état, jeune, beau, nous le suivons dans son quotidien de soldat.
Parallèlement, l'auteur nous propose un portrait d'Hanna qui a fui Berlin avec l'idée d'atteindre Paris à vélo. Après des semaines de traversée d'une Allemagne en pleine débâcle, elle arrive dans un village au bord du Rhin, chez son oncle médecin.
Vous vous en doutez, les deux jeunes gens vont se rencontrer et s'aimer, mais il aura fallu pour cela attendre les deux-tiers du roman et je n'ai pas trouvé dans leur histoire l'amour fou, immédiat, absolu que nous annonce la quatrième de couverture.
Je remercie vivement Babelio et les Editions Robert Laffont et regrette cette critique en demi-teinte.
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La quatrième de couverture nous renseigne dès le départ : Voici l'histoire de deux êtres aux parcours diamétralement opposés et qui, possédant cependant de nombreux points communs, finiront par se rencontrer.
Mais c'est aussi l'occasion de faire une traversée du vingtième siècle, avec beaucoup de références, d'anecdotes et d'érudition.
L'ensemble du livre consiste à raconter, chapitre après chapitre des histoires parallèles. La rencontre ne se fera que dans la dernière partie du roman.
Mais quel est le véritable héros de cette histoire ? Hanna, qui a refusé le nazisme et essaie de vivre (survivre …) dans une Allemagne en guerre, sur le déclin et dont les villes principales subissent les assauts des alliés. Ou alors est-ce Steven, soldat américain, qui ne sait pas trop ce qu'il fait dans cet histoire, jouant un rôle, obligé à une sorte de dédoublement de personnalité.
Ou alors, la vedette n'est-elle pas cet épisode peu connu de la seconde guerre mondiale : L'existence d'un régiment composé d'acteurs, de scénaristes, etc. dont la mission va consister, avec une débauche de moyens, à tromper les états-majors allemands en leur faisant croire à la présence de troupes alliés dans des lieux où elles ne se trouvent pas ?
Sur fond de stratégie guerrière et concernant des épisodes peu connus de la seconde guerre mondiale, ainsi que la description de cette Allemagne vaincue et en déchéance, on a un roman superbement imaginé et écrit.
On aurait peut-être aimé que cet épisode soit un peu plus détaillé, un peu plus expliqué, nous qui n'en avions que peu entendu parler. Même la rencontre entre Anna et Steven prend bien peu de place dans le roman. Peut-être l'auteur a-t-il abordé trop de sujet sans vraiment les traiter….
Mais c'est une histoire passionnante, très bien écrite. On referme ce bouquin avec l'envie de réfléchir un peu…
Même si cela n'est pas parfait, c'est une très jolie découverte.
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Dans le cadre d'une masse critique privilégiée, j'ai eu la chance de lire le soldat fantôme de Jean Guy Soumy en avant première.

Je remercie les éditions Robert Laffont ainsi que Babelio pour cet envoi.

Outre le manque de temps actuel, j'ai mis beaucoup de temps à arriver à vraiment savoir ce que j'avais pensé de ce roman historique. Il est en effet pas si évident que cela à chroniquer.

Les points positifs: il est très agréable à lire car très bien écrit. le style est fluide, l'écriture souvent belle alliant dialogues, poésie, descriptions très visuelles mais aussi piques/jugements sur L Histoire.
Sa structure en plusieurs parties et les chapitres relativement courts permettent de progresser petit à petit dans l'intrigue. L'évolution est naturelle et est bien organisée.
Certains personnages sont attachants et la diversité de ceux-ci font de cet opus une lecture intéressante.

Les points neutres: l'alternance des chapitres entre elle et lui fait que parfois on s'y perd. Si au début cela participe à la dynamique du roman, j'ai trouvé que petit à petit cela perturbait plus la compréhension qu'autre chose.
Il y a aussi des longueurs. Certains passages auraient mérité un élagage et d'autres à l'inverse d'être traité plus en longueur (argument suivant).

Les points négatifs: l'histoire est finalement somme toute banale... On voit arriver la fin "gros comme une maison"... Et surtout je trouve que l'auteur ouvre et aborde plein de sujets mais ne fait que les effleurer. J'aurais vraiment apprécié, et je pense que cela aurait été un gros coup de coeur à ce moment là vu la rapidité de lecture de l'ouvrage, qu'il prenne davantage partie et analyse les choses plus en profondeur comme décrit plus haut dans le dernier argument des points neutres. C'est réellement dommage.

Et c'est avec ce dernier sentiment que je conclus cette chronique.
Bien mais peut beaucoup mieux faire. Je reste sur ma faim à mon grand regret.
Je pense néanmoins que le Soldat Fantôme trouvera son public.

3/5
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Ce roman m'aura finalement laissé une assez bonne impression…une fois le livre refermé, après avoir été quelque peu dubitatif au cours de la lecture.

Hanna Müller est une jeune femme allemande issue d'une famille bourgeoise de Berlin. Elle a fait ses études littéraires à Paris, hébergée par un couple de français, à la fin des années 30.
Au début de l'année 1945, elle décide de rentrer en Allemagne, cheminant à pied et à vélo au milieu de l'avancée des américains et se rend chez sa tante Edda et son oncle Manfred. Mais celui-ci soutient le régime d'Hitler, l'innommable, « l'Autre », et Hanna, préfère reprendre la route.

Pendant ce temps, Steven Porter est enrôlé dans le 23ème régiment des troupes spéciales, un régiment fantôme, dont la mission est de berner et dérouter les allemands, de faire diversion et illusion pour laisser le champ libre aux vraies troupes de combat américaines. Pour cela, il utilise des procédés propres au cinéma, faux chars gonflables, bruitages en tous genres…

Dans les derniers jours de cette guerre, les chemins de ces deux êtres vont se croiser, et l'amour va jaillir…

Il faut attendre la page 210, sur 270, pour en arriver là…Si l'attention du lecteur pourrait rester soutenue grâce aux chapitres très courts, l'auteur suit rigoureusement un plan d'alternance chapitre Hanna/chapitre Steven qui donne le tournis et agace : on n'arrive tout simplement pas bien à suivre nos personnages et à s'y attacher.

L'histoire d'amour ne manque pourtant pas tant que ça de crédibilité dans sa soudaineté : après tout, il y a sûrement eu en ce temps-là des coups de foudre, mais on s'étonne de ne pas avoir la moindre scène sexuelle…ça manque de cul, bordel !
Et pourquoi donc les deux tourtereaux se quittent-ils alors qu'ils s'aiment ?! Une façon de prévoir les retrouvailles quelques mois plus tard, dans un scénario un peu stéréotypé d'ailleurs ?!

L'ensemble donne un sentiment de superficialité.

Cependant, plusieurs points sont à mettre à mon avis au crédit de l'auteur : d'abord, il nous fait découvrir un moment d'histoire très peu connu, ce régiment ayant bel et bien existé, c'est une manière de lui rendre hommage, même si l'auteur survole trop sans doute son rôle et son action (il se rattrape en note conclusive, nous invitant à nous reporter à quelques excellents ouvrages sur plusieurs aspects de la 2ème Guerre mondiale).
Il fait parler aussi en la personne de Manfred un allemand favorable aux idées d'Hitler, et cela ne manquait pas, par conviction ou contraints forcés, intéressant témoignage sur ce qui a bien pu amener et maintenir ce cinglé au pouvoir.

Enfin, l'écriture est à la fois précise, économe en moyens, faite de phrases courtes et percutantes, et la qualité de vocabulaire et de style est excellente.

Au total, ce livre n'est pas un chef d'oeuvre, mais se laisse lire avec un certain plaisir.
Un grand merci à babelio et aux éditions Robert Laffont pour cet envoi.
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C'est entre la romance (enfin... plutôt discrète, un peu cucul et servant de prétexte) et le roman historique, et c'est plutôt réussi ! Avec un style impeccable, nous suivons le parcours d'une allemande cultivée et pacifiste dans une Allemagne en perdition après le débarquement et l'avancée des troupes russes et celui d'un soldat américain d'une division fantôme chargée de faire diversion sur le front à l'aide de moyens que Disney ou Kubrick n'auraient pas reniés.

La petite histoire au sein de la grande, celle d'un soldat qui ruse, d'une femme dans la déroute et de la difficile position des menteurs et des coupables.
Lien : http://noid.ch/le-soldat-fan..
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Lorsque j'ai reçu ce roman dans le cadre d'une masse critique Babelio, j'avoue que je ne savais pas à quoi m'attendre. Je ne connais pas l'oeuvre de Jean-Guy Soumy, pas plus que le genre de livres qu'il écrit. Avec "Le soldat fantôme", je me suis donc lancée dans l'inconnu.

Il m'aura fallu deux semaines pour venir à bout de ce roman. Me consacrant ce mois-ci à des lectures plutôt Jeunesse, j'avoue avoir eu quelques difficultés à me lancer dans la lecture de ce roman historique. Néanmoins, après quelques chapitres, j'ai fini par trouver mon rythme.

D'ordinaire, je n'apprécie pas vraiment les romans historiques. Avec celui-ci, Jean-Guy Soumy a pourtant réussi à susciter ma curiosité. Non pas que le contexte historique du roman sorte vraiment de l'ordinaire puisque l'auteur s'intéresse à la Seconde Guerre mondiale. Il choisit de centrer son intrigue sur les années 1944-45, années marquant le déclin de l'Allemagne nazie. L'élément qui m'a réellement intrigué est le fait historique qui est au coeur du roman. Un fait peu connu du grand public : le 23e régiment et ses soldats "Cecil B. de Mille", une troupe chargée de leurrer l'ennemi grâce à des techniques inspirées du cinéma. Il s'agit là d'un pan de l'histoire dont je n'avais jamais entendu parler et qui m'a plus qu'étonnée.

L'autre élément que j'ai apprécié est la manière dont l'auteur aborde la Seconde Guerre mondiale. Il ne cherche pas à traiter le sujet comme le ferait un manuel scolaire. Il l'évoque par petites touches, discrètes et brutales à la fois. Qui plus est, la guerre nous est montrée à travers le regard de deux personnages qui, même s'ils sont confrontés de manière directe à cette guerre, sont un peu en retrait des évènements : Steven parce qu'il fait partie d'une troupe "factice" et Hanna, parce qu'elle fuit. Nous voyons donc les choses d'un angle légèrement différent.


Malgré cela, je ne peux pas dire que j'ai vraiment apprécié ce roman. Pendant toute la lecture, j'ai eu le sentiment qu'il manquait quelque chose. Je ne saurais pas dire quoi exactement, mais cela m'a empêchée de me sentir totalement plongée dans l'histoire. En fait, je suis restée sur ma faim. J'ai trouvé que la rencontre entre les deux personnages principaux arrivait bien trop tardivement dans l'histoire. En effet, leur rencontre survient à peine 60 pages avant la fin ! Et de manière peu crédible à mes yeux… Tout se passe trop soudainement, c'est à peine s'ils échangent quelques phrases avant de se jeter l'un sur l'autre. Je veux bien croire au coup de foudre, à l'irrépressible désir de l'autre etc. mais là, ça ne prend pas. Au vue du résumé, je m'attendais vraiment à lire une histoire d'amour sur fond de guerre, pas une histoire de guerre romancée.

Pour conclure, je dirais que l'écriture de Jean-Guy Soumy est très fluide et plaisante à lire. J'ai aimé son style, habile à retransmettre l'état d'esprit de ses personnages. Mais comme pour l'intrigue, j'ai trouvé qu'il manquait quelque chose. En dépit des terribles évènements évoqués, je ne me suis pas sentie émotionnellement impliquée. J'ai trouvé les deux narrateurs trop distants. Les émotions qu'ils ressentent et les tourments qu'ils traversent ne sont pas parvenus à me toucher.

Malgré cet avis mitigé, je tiens à remercier Babelio ainsi que les éditions Robert Laffont pour m'avoir offert la possibilité de me forger une opinion sur ce roman.

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Ce récit relate le destin de deux personnes qui vont se rencontrer et s'aimer durant la période trouble qu'est la Seconde Guerre Mondiale. Steven, un américain qui a intégré une fausse armée réalisée par Hollywood afin de déstabiliser les Allemands. L'objectif est de faire croire à Hitler que l'armée alliée est plus importante qu'en réalité. Et Hanna, jeune allemande,absolument contre le nazisme, qui fuit Berlin.
Il s'agit d'un récit original qui a le mérite de faire découvrir un épisode peu connu de la Seconde Guerre Mondiale : l'opération "Cecil B. DeuxMilles", créée par le cinéma américain, dont l'objectif était de déstabiliser les nazis par la présence d'une immense armée fictive. Cela a fonctionné parfaitement, et a permis de sauver environ trois mille vie du côté des Alliés.
De plus, les questions posées étaient intéressantes : qu'est ce que le combat? Est ce vraiment prendre des armes, ou bien existe-t-il d'autres manières plus détournées tout aussi légitimes? Un soldat fictif a-t-il autant de valeur qu'un vrai soldat? Ce personnage se pose ces questions. Cela permet au lecteur de se rendre compte de la situation complexe de ces hommes qui ont néanmoins contribué à la victoire alliée. En outre, l'auteur insiste bien sur la complexité des personnages durant le nazisme. L'oncle d'Hanna, nazi convaincu, a pourtant sauvé beaucoup de vies en tant que médecin.
Cependant, la relation entre les deux amoureux a été trop peu évoquée. L'auteur s'attarde trop sur leurs péripéties. Même si la relation complexe entre les américains et les allemands qui attendent leur libération est évoquée, cela ne transparait pas assez dans l'histoire d'amour, qui reste peu originale. Cela lit, livre à connaitre. Je remercie les Éditions Robert Laffont de cette découverte.
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Spéciale dédicace à ces américains, capables de gagner une guerre avec des chars gonflables, et de laisser dans les mains de n'importe qui de vraies armes à feu.

Roman court mais assez original, puisqu'il aborde la fin de la 2nde guerre mondiale sous deux angles assez peu connus des français, sur fond d'histoire d'amour.
Mais honnêtement, cette romance est assez (trop peut-être) marginale. le sujet majeur reste la fin de cette guerre vécue par deux esprits artistes, qui parviennent à survivre au milieu des atrocités sans en commettre eux-même.
Il y a cette allemande qui fuit Berlin à vélo pour rejoindre un oncle plus à l'ouest. Elle traverse son pays épuisé, anesthésiée à la douleur des autres par les pertes qu'elle a vécues et vues. Elle déteste celui qu'elle nomme "l'autre". le mal absolu qui les a jeté dans l'horreur. Qui a scindé son peuple en 2 et obligé tous à choisir leur camp : ceux qui combattent avec ou contre lui. Cela redessine la carte de ses alliés, des membres de sa famille et jette des ombres laides sur les pans de son passé.
Sa façon d'être me rappelle une phrase d'une de mes professeurs de français au lycée "la meilleure arme contre la barbarie, c'est la littérature".

Et de l'autre côté il y a cet américain, un peu plus metteur en scène que soldat qui fait partie de l'armée fantôme : un régiment américain chargé de mettre en scène des bruitages, des aménagements et des chars gonflables, pour leurrer les allemands et détourner leur attention des réelles positions de combat. Lui vit la guerre d'une manière plutôt onirique, derrière une caméra ou un char à gonfler, réfléchissant à son rôle dans tout ça, mais finalement assez convaincu d'être plus à sa place à leurrer qu'à tirer. Pas par lâcheté, mais par pacifisme et humanisme.
Cette armée fantôme a réellement existé et je suis ravie d'en avoir aperçu un morceau d'histoire grâce à ce roman.

Alors, faut-il le lire ? Oui. C'est beau, avec un brin de cette poésie que l'on retrouve dans les Stefan Zweig ou Hermann Hesse.
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Il me faut bien l'avouer, c'est la "grande histoire d'amour", un "amour fou, immédiat, absolu" promis sur la quatrième de couverture qui m'a attirée vers ce livre...
C'est dans cette attente que je l'ai donc entamé; je me suis alors laissée intéressée par la présentation des personnages par l'auteur. le personnage masculin ne m'était pas spécialement sympathique mais le contexte d'armée fantôme dans lequel il évolue, et dont je n'avais jamais entendu parler, m'a beaucoup plu.
Le personnage féminin m'a davantage plu: sa nationalité allemande au coeur de l'Allemagne nazie et la difficulté de vivre à cette époque m'ont semblé bien rendues...

Et puis... et puis les pages défilent et toujours pas de rencontre, donc pas d'histoire d'amour! Quand, enfin, nous y voilà mais, pour moi, il ne s'agit pas d'amour que ces rendez-vous furtifs entre deux personnes qui ne se connaissent pas, n'ont que des discussions basées sur des mensonges et qui ne se projettent jamais dans l'avenir!

Bref, j'ai eu l'impression d'avoir été trahie: si l'on ne m'avait pas promis une jolie histoire d'amour, j'aurais davantage profité de la belle écriture de l'auteur et de toutes les infos que j'ai apprises... là, je reste sur ma faim: j'ai attendu en vain!

Merci à Babélio et aux éditions Robert Laffont pour cette découverte.
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Mars 1945. Steven appartient au 23e régiment, une troupe spéciale composée de comédiens, d'ingénieurs de son, de techniciens du cinéma. Hanna, après la mort de son père et la disparition de son frère Hanke au front, fuit Berlin à vélo, direction Paris. Leurs routes vont se croiser, le temps d'une parenthèse enchantée, de quelques jours d'apaisement.

C'est une opération de mystification incroyable qui sert de toile de fond à cette passion amoureuse entre un soldat américain et une civile allemande : l'auteur nous raconte comment fut constitué ce fameux régiment en charge d'une gigantesque action de désinformation, une sorte de leurre pour tromper l'ennemi à base de bruitages, de figuration ou encore de chars gonflables (!). Folle histoire que celle de cette armée fantôme grâce à laquelle bien des vies furent sauvées - l'occasion de rappeler de manière fort symbolique que souvent la guerre n'est qu'une mise en scène, de la poudre aux yeux à celui qui tirera le plus loin et le plus fort (l'auteur rappelle les moyens déployés par les nazis pour fanatiser les foules).

Le cinéma encore jeune est omniprésent dans cette histoire, Hanna y fait elle-même référence au hasard des paysages qu'elle traverse sur son vélo et de ses rencontres, donnant à voir tous les visages de la débacle allemande : fanatiques et victimes, exilés et exécutés, libérateurs et agresseurs (parfois les mêmes)... Et malgré le chaos ambiant, en dépit de la méfiance de tous bords l'amour reste encore possible - à peine abordé, à peine dessiné, ce n'est pas la partie la plus passionnante du roman, loin de là.

La plume est plaisante et juste, un peu ardue parfois, à coup de petites phrases comme autant de sentences poétiques qui laissent un peu sur le côté du chemin. Une belle lecture mais qui laisse insatisfait.
Lien : http://anyuka.canalblog.com/..
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