Lorsque j'ai reçu ce roman dans le cadre d'une masse critique Babelio, j'avoue que je ne savais pas à quoi m'attendre. Je ne connais pas l'oeuvre de
Jean-Guy Soumy, pas plus que le genre de livres qu'il écrit. Avec "
Le soldat fantôme", je me suis donc lancée dans l'inconnu.
Il m'aura fallu deux semaines pour venir à bout de ce roman. Me consacrant ce mois-ci à des lectures plutôt Jeunesse, j'avoue avoir eu quelques difficultés à me lancer dans la lecture de ce roman historique. Néanmoins, après quelques chapitres, j'ai fini par trouver mon rythme.
D'ordinaire, je n'apprécie pas vraiment les romans historiques. Avec celui-ci,
Jean-Guy Soumy a pourtant réussi à susciter ma curiosité. Non pas que le contexte historique du roman sorte vraiment de l'ordinaire puisque l'auteur s'intéresse à la Seconde Guerre mondiale. Il choisit de centrer son intrigue sur les années 1944-45, années marquant le déclin de l'Allemagne nazie. L'élément qui m'a réellement intrigué est le fait historique qui est au coeur du roman. Un fait peu connu du grand public : le 23e régiment et ses soldats "Cecil B. de Mille", une troupe chargée de leurrer l'ennemi grâce à des techniques inspirées du cinéma. Il s'agit là d'un pan de l'histoire dont je n'avais jamais entendu parler et qui m'a plus qu'étonnée.
L'autre élément que j'ai apprécié est la manière dont l'auteur aborde la Seconde Guerre mondiale. Il ne cherche pas à traiter le sujet comme le ferait un manuel scolaire. Il l'évoque par petites touches, discrètes et brutales à la fois. Qui plus est, la guerre nous est montrée à travers le regard de deux personnages qui, même s'ils sont confrontés de manière directe à cette guerre, sont un peu en retrait des évènements : Steven parce qu'il fait partie d'une troupe "factice" et Hanna, parce qu'elle fuit. Nous voyons donc les choses d'un angle légèrement différent.
Malgré cela, je ne peux pas dire que j'ai vraiment apprécié ce roman. Pendant toute la lecture, j'ai eu le sentiment qu'il manquait quelque chose. Je ne saurais pas dire quoi exactement, mais cela m'a empêchée de me sentir totalement plongée dans l'histoire. En fait, je suis restée sur ma faim. J'ai trouvé que la rencontre entre les deux personnages principaux arrivait bien trop tardivement dans l'histoire. En effet, leur rencontre survient à peine 60 pages avant la fin ! Et de manière peu crédible à mes yeux… Tout se passe trop soudainement, c'est à peine s'ils échangent quelques phrases avant de se jeter l'un sur l'autre. Je veux bien croire au coup de foudre, à l'irrépressible désir de l'autre etc. mais là, ça ne prend pas. Au vue du résumé, je m'attendais vraiment à lire une histoire d'amour sur fond de guerre, pas une histoire de guerre romancée.
Pour conclure, je dirais que l'écriture de
Jean-Guy Soumy est très fluide et plaisante à lire. J'ai aimé son style, habile à retransmettre l'état d'esprit de ses personnages. Mais comme pour l'intrigue, j'ai trouvé qu'il manquait quelque chose. En dépit des terribles évènements évoqués, je ne me suis pas sentie émotionnellement impliquée. J'ai trouvé les deux narrateurs trop distants. Les émotions qu'ils ressentent et les tourments qu'ils traversent ne sont pas parvenus à me toucher.
Malgré cet avis mitigé, je tiens à remercier Babelio ainsi que les éditions Robert Laffont pour m'avoir offert la possibilité de me forger une opinion sur ce roman.