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3,96

sur 136 notes
Paul pourrait être votre voisin, votre banquier, ou carrément votre cousin, votre frère.
Paul pourrait aussi être Paule.
Paul, le héros de l'histoire, est insatisfait, aigri.
Obsédé par son physique, il déteste les autres.
Tout sourire, poli, bon acteur, il n'en montre rien.
A l'image de son appartement, il est maniaque.
Il faut dire à sa décharge que son travail de guichetier n'est pas non plus très glorieux, mais je l'imagine bien enjoliver son activité.
Puis une jolie voisine au coeur brisé emménage en face.
Paul se transforme : obsessionnel, voyeur, oppressant. Ce héros pathétique devient petit à petit, insidieusement, effrayant.
La jolie dame l'éconduit. Un déclencheur .
La machine est lancée sans que nous nous en rendions compte.
Angélique arrive après. Une collègue au corps appétissant, une gentille fille comme certains hommes paternalistes le disent parfois.
Cela ne pouvait que fonctionner...
L'autrice Bénédicte Soymier est infirmière, c'est son premier roman.
J'ai trouvé l'écriture extrêmement maîtrisée, l'exercice est parfaitement réussi.
Poignant pour une première fois, j'ai même envie de dire empoignant.
Une description du pervers narcissique qui peut à la fois permettre de prévenir les violences mais aussi ouvrir le chemin de la parole et du respect de soi aux victimes.
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Je ne savais pas trop dans quel genre de livre j'allais atterrir, je savais juste que le titre me plaisait ! Parfois, il n'en faut pas plus, pour succomber. Et puis cette couverture avec ce portrait, ces jeux d'ombres et de lumières… On croit deviner, mais on est loin du compte…

Tout débute avec le mal-être de Paul, mal dans sa vie, mal dans sa peau, mal dans ce corps qu'il considère comme une trahison à sa beauté intérieure et à la bonté dont il se croit doté. Une certaine maladresse émane de lui, le rendant touchant… La vie ne lui a pas fait de cadeaux, il est moche ! Il n'a aucune confiance en lui, il ne tire pas satisfaction de son boulot. En bref, il n'a rien pour plaire… Il a été un bouc émissaire, toute son enfance et la blessure est profonde, très profonde, tellement profonde qu'elle est caverneuse et l'habite, lui parle, le rabroue, par des petites phrases en italique, pour peu à peu, créer un chiisme entre sa conscience et la réalité..

Au début, je pensais passer un moment de lecture opposant laideur et beauté avec tout ce que cela peut engendrer comme déconfiture… Un peu comme la vie… le moche n'a pas sa place dans nos sociétés… Faites place à la beauté physique qui supplante largement celle du coeur.

Pourtant…

Mais Paul va se révéler, Paul va éclore tel une fleur… Mais une fleur empoisonnée. Paul bascule dans cette espèce de revanche qu'on certaines personnes meurtries, il écrase, malaxe, jubile, veut faire mal, comme il a eu mal.

Sa rencontre avec sa voisine, dont il tombe éperdument amoureux, du moins le croit-il, et sa déconvenue, vont révéler sa noirceur, ses turpitudes, ses doutes. Mais les doutes, il les balaie, il n'a pas le temps de douter.

Il est déjà sur une proie…Tel un prédateur, il fonce sur Angélique, sa nouvelle collègue. La nana qui n'a pas confiance en elle, qui déteste ses rondeurs…

L'auteure dont c'est le premier roman, avec cette plume magique dont peu sont dotées, distille les ingrédients avec parcimonie, pour démontrer que Paul est un bon gars, mais un gars qui n'a pas de chance… Avec une plume d'une rare maîtrise, des phrases courtes, elle rend Paul sympathique. On en viendrait à le plaindre. Il devient attachant.

Le lecteur devient la proie, au même titre que Paul aura la sienne.

Et c'est là une grande qualité dans la construction du récit. Les choses ne sont ni toutes noires, ni toutes blanches. Toute la palette des gris est présente. L'angle pris s'appuie sur une construction psychologique fine de la violence et de ce qu'elle peut engendrer. On a très souvent de l'empathie pour la victime, mais le bourreau, est détesté, honni, on aimerait le trucider… Pourtant, même si le thème de la violence conjugale est central, l'auteure met aussi l'accent sur une partie de son origine. Alors, oui, certains peuvent trouver cela stéréotypé, mais si l'on connaît un peu le sujet, c'est la vérité. Un enfant maltraité, sera un adulte maltraitant. Oui, certaines personnes ne basculent pas, mais il y a autant de degrés de résilience qu'il y a de personnes. Tout est une question d'acquis et d'inné et nous ne sommes pas égaux.

À travers la parole de l'homme violent, la littérature blanche, n'a jamais été aussi noire, avec ce mécanisme de la violence décortiqué, pour comprendre, mais sans jamais l'excuser.
Lien : https://julitlesmots.com/202..
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****

Paul est un homme qui n'a rien pour lui. Un physique disgracieux, une personnalité plutôt renfermée et peu enclin à aller vers les autres, il mène une vie étriquée entre son poste à la banque et ses soirées solitaires. Quand Mylène emménage dans l'appartement d'à côté, Paul se prend de passion pour cette jeune fille. Comme envoûté, il imagine, il rêve d'une vie à deux... Mais cette idylle ne dure pas et Paul en sort brisé. Quand Angélique entre dans sa vie, Paul n'est que douleur, jalousie et frustration... de quoi le faire basculer dans un monde qu'il connaît bien mais qu'il tente de rejetter...

J'ai tourné la dernière page du Mal-épris avec une sensation à la fois de soulagement et de tristesse. Soulagement car j'ai lu l'histoire de Paul le souffle court, la nausée au bord des lèvres et la rage au ventre. Mais c'est déjà avec nostalgie et beaucoup de tendresse que je caresse le souvenir d'Angélique, cette lumière timide et vacillante dans l'obscurité.

Bénédicte Soymier signe un premier roman parfaitement maîtrisé. Elle n'esquive aucune difficulté : le sujet n'a rien d'original mais son point de vue est percutant, dérangeant, questionnant. Ses mots sont justes, choisis. Ils sonnent, frappent et apaisent.

Paul est un homme brisé mais rien ne l'excuse. Il est responsable. Angelique est une femme généreuse. Rien ne l'accuse. Ils sont pourtant liés. Ils auraient pu se soutenir, se consoler et peut-être panser leur blessure. Mais il n'en est rien... Découvrez leur histoire. Pleurez, souriez, compatissez... L'indifférence n'a pas sa place ici...

Merci à NetGalley et aux éditions Calmann Lévy pour leur confiance...
Lien : https://lire-et-vous.fr/2021..
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Paul cherche le bonheur, mais dès le début, son comportement effraie. Dès que Mylène emménage, il s'achète un petit carnet bleu sur lequel il note tout ce qu'il voit. On a envie de crier : fuis Mylène, fuis. Ce qu'elle fera et Paul se rabattra sur Angélique.
Ce qu'on ignore, et je crois que c'est impossible à savoir, c'est comment un homme qui aurait pu être un homme bien, en arrive là. On connaît, en revanche, le schéma qui le conduit à frapper : ses pensées, sa colère et son incapacité à se contrôler.
Bien que j'aie regretté une fin un peu abrupte ainsi qu'un manque d'information sur la thérapie de Paul, ce livre m'a séduite par les personnages finement décrits.

Lien : https://dequoilire.com/le-ma..
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Comme je le disais dans mon bilan de fin d'année, Bookstagram est devenu le « The Voice » de l'édition française. Bénédicte Soymier fait partie des candidats prometteurs. Ce n'est pas une surprise. Un écrivain en herbe demanda un jour à un auteur reconnu comment il perfectionnait son écriture. Il répondit qu'il fallait « lire, toujours et encore, lire ».
La jeune autrice maîtrise l'art du récit, évite les chausse-trappes et les maladresses d'un premier roman. On ressent dans son récit un amour sincère de la langue.
Ce qui m'a impressionnée, c'est sa capacité à se glisser dans la peau d'un homme, et de nous faire vivre ses pensées les plus inavouables. Elle saisit parfaitement les changements d'humeur, les troubles de l'instant, les dangers du silence, la tyrannie des hormones.
L'histoire, en soi, est assez banale. Un type moche (l'auteur insiste un peu trop, à mon goût) et frustré, obsédé par une femme trop belle pour lui, mal aimé, complexé, incapable de sortir d'une spirale où s'entrelacent le désir et la violence. C'est l'histoire d'une impasse, des sentiments mal ordonnés. La compassion n'est pas le plus court chemin vers l'amour. La sensualité n'est pas le réconfort d'une âme meurtrie. Paul, l'anti-héros, en fera l'amère expérience, handicapé par une enfance traumatisante.
Je n'ai pas été convaincue par le style, proche du morse, elliptique voire épileptique. Les successions de phrases courtes (souvent sans verbe), de mots orphelins et mitraillés, sont efficaces pour accentuer l'intensité d'une scène (ex : p127, 142, 160, 186) mais elles peuvent lasser, voire exaspérer.
Bilan : 🌹
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Paul est un type banal, moche et d'allure insipide. Il est réservé et prêt à rendre service, mais côté séduction, peu de réussites. Des liaisons éphémères sont à son actifs comme celle qu'il a eu avec sa voisine.
Il croit aimer, mais à l'arrivée, ce n'est qu'obsessions. Il est irascible, parano et jaloux.
Une stagiaire, Angélique, est embauchée à l'agence, elle l'attire, belle, joyeuse. Mère d'un jeune garçon, elle croit au grand amour. Tout évolue vite, elle va emménager avec lui, quitter son travail et la mécanique est enclenchée.
L'auteure nous décrit avec précision le point de vue d'un homme et c'est original. Elle nous dénonce la violence domestique, un sujet bien d'actualité.
Un premier roman percutant, qui nous met en face de notre impuissance dans ce genre de situation.
Merci aux 68 premières fois et aux Éditions Calmann-Lévy de m'avoir permis de découvrir ce livre.
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Paul, frustré par la vie et malmené dans l'enfance voue une obsession dévorante pour Mylène sa voisine. Mylène est fraîche et jolie, le considère comme un ami un peu collant. Après avoir cédé une seule fois à ses avances, elle le repousse. Furieux, il regarde alors davantage sa plantureuse et souriante collègue : la douce et gentille Angélique : ce sera elle, décide-t-il, qui lavera l'affront qu'une autre femme lui a fait. Angélique a besoin d'être aimée, cherche amour et protection pour elle et pour son petit garçon, alors elle répond à ses avances. Mais il la manipule, la dirige, la dénigre et finit par la frapper, distillant ainsi le chaud puis le froid, fait amende honorable puis retombe dans sa violence... jusqu'à quand, jusqu'où?
Un roman poignant dans lequel Bénédicte Soymier réussit le tour de force d'entrer dans la tête de Paul nous faisant saisir les les montées de violence et les moments de bascule, avec des clefs pour comprendre mais sans l'excuser. Un roman dur mais nécessaire.

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Dès le prologue, la tension est palpable. Les mots sont précis, on pourrait les entendre résonner dans la tête de l'auteure puis sentir leur impact lorsqu'elle les pose sur la feuille. Dès le prologue, mon attention est captée. Je trouve le choix courageux, mettre en scène un héros détestable, obliger le lecteur à le regarder en face sans détourner les yeux. Jouer un tant soit peu sur la fascination qu'exercent les "monstres" sur le commun des mortels tout en s'attachant à montrer qu'il n'y a pas de monstre dans la plupart des cas, mais un homme. Paul est laid, mal fagoté, solitaire et complexé. Mais Paul est un homme avec ses failles, son passif affectif, ses frustrations, son vaste désir d'aimer et d'être aimé. Paul est mal au monde. Mal aux autres.

"C'est donc ça la vie, une grande farce hypocrite dans laquelle il faut se fondre pour ne pas être méprisé. Il écoute, regarde, s'adapte. Il apprend, la nausée au bord des lèvres face à ce fourbe étalage, à cette course à l'apparence, à cet attrait de l'enveloppe alors qu'au fond il sait être le même".

Dans un style clair, dépouillé, à base de phrases courtes et percutantes, Bénédicte Soymier nous raconte Paul et Angélique. La séduction, l'obsession puis la violence. La détresse affective. Sans fausse complaisance, sans aucune naïveté, sans excuse bidon. Paul ressasse un précédent revers amoureux, une vraie claque. Mais la violence vient de plus loin, il le sait, même s'il ne peut l'empêcher de le submerger. Angélique est sexy, cible du regard des hommes et pourtant si inquiète d'être seule, si désireuse d'être aimée. Les conditions sont réunies, c'est l'escalade. Paul ressasse ses rancoeurs, Angélique accepte l'inacceptable jusqu'à ce qu'elle trouve la force d'en sortir. Paul est mal-épris, mais Angélique aussi.

"Angélique veut rester seule, vraiment seule, pour la première fois dans le silence. Les autres souvenirs remisés au sous-sol, la tête claire, pour enfin s'approprier l'idée de son importance".

Car dans toute relation, douce ou brutale, il y a deux acteurs. Bénédicte Soymier le montre très bien, décortique l'engrenage de la violence qui se nourrit des peurs de l'une et de la colère de l'autre. La réussite de ce convaincant premier roman est de parvenir à faire exister et ressentir les deux protagonistes. Mieux que ça, à susciter de l'empathie pour les deux et le malaise qui va avec. Car sa démonstration est limpide, servie par un travail d'écriture prompt à s'effacer pour laisser place aux émotions du lecteur et maintenir une tension narrative jusqu'à la dernière ligne. Qui claque comme un dernier uppercut.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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Paul n'est pas beau. Seuls ses yeux le sont. Mais plutôt que d'en faire un atout, il se convainc que seuls les beaux ont de la chance en amour. Paul n'est pas beau, pourtant, quand il a décidé de prendre soin de lui, il est devenu pas mal. Oui, mais Paul s'obstine à croire que l'amour n'est que pour les apollons. Sa rancoeur se reflète dans son visage. Il pourrait plaire s'il s'acceptait. Hélas pour elle, Angélique a succombé au charme de ses yeux. La jeune femme a, elle aussi, des complexes. Elle est belle, un peu ronde et elle n'est pas sûre d'elle. le regard des hommes la gêne, parfois, mais elle ne sait pas dire non. En toute personne, elle cherche le bon côté et elle essaie de guérir les plaies. Elle se donne parce qu'elle ne sait pas refuser.


La jeune femme est gentille, aussi elle paie pour les autres. Avant elle, il y a au Léa, mais surtout Mylène. Paul avait jeté son dévolu sur cette dernière, quand elle avait emménagé, dans l'appartement voisin. Elle n'était pas attirée, mais elle n'a pas su dire non à l'amitié que lui proposait Paul. Il a suffi d'une fois pour que celui-ci croit que leur histoire commençait. C'est vrai, elle n'a pas été élégante avec lui, mais ce n'est pas une raison pour se venger sur elle ou sur les autres. Pourtant, Paul a laissé la haine l'envahir. Il a détruit par ses mots, par son emprise, par ses interdictions. Il a laissé monter la violence. Sauve-toi, Angélique, tant qu'il est encore temps.


Dès les premières pages, Paul met mal à l'aise. Il observe ses futures proies, prend des notes, remplit des carnets. Au lieu de rechercher le bonheur, il accumule la rancune. Quand la bonté s'invite auprès de lui, il manipule. Il livre des bribes de son passé, mais rien n'excuse ses attitudes. Lorsque l'on connaît la douleur, on est encore plus attentif à ne pas faire de mal, Paul. Alors que je ne ressentais aucune empathie pour lui, je restais suspendue à son histoire, avec l'espoir que l'amour le transforme avant qu'il ne franchisse la ligne de non-retour.


Ce roman est dérangeant. Cependant, il m'a fascinée. L'écriture de Bénédicte Soymier est ciselée. Comme un martèlement, les mots percutent, atteignant leur cible, tels une mitraillette. Au fil des pages, j'ai senti un malaise m'englober, avec une intensité croissante.


Le Mal-épris bouscule et fascine à la fois.


Je remercie sincèrement Adeline des Éditions Calmann-Lévy pour ce service presse.


Lien : https://valmyvoyoulit.com/20..
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C'est l'histoire de Paul, cet homme lambda, pas très beau, seul, employé à La Poste, un travail banal, ennuyeux comme lui. Une certaine Mylène emménage dans l'appartement à côté du sien. de fil en aiguilles, il séduit Mylène, une femme qui n'ose dire non, jusqu'au jour où leurs corps se rapprochent pour en former plus qu'un...

Du jour au lendemain, Mylène ne donne plus de nouvelles. Paul, malheureux, devient violent lorsque Mylène ferme la porte à une suite favorable. Paul devient un monstre qui se réveille.

Par dépit, pour oublier, Paul jette son dévolu sur l'une de ses collègues, Angélique, mère célibataire qui élève seule son enfant. L'amour naît, ou est-ce une illusion, un mal-épris ? L'engrenage est lancé, Angélique doit respecter les ordres de Paul : arrêter de travailler, s'habiller autrement...

Angélique suit l'engrenage, espère un avenir meilleur, malgré les reproches et les coups la jeune femme s'installe avec Paul car elle espère l'aider. Jusqu'aux coups de trop...

Bénédicte Soymier délivre une histoire forte, une histoire de violence, une histoire d'homme. L'auteure décrit parfaitement, avec réalisme, l'engrenage de la violence, de la manipulation, de l'emprise grâce à une plume ciselée, acérée, qui monte en puissance au fil des pages.

Un roman sombre, fort, percutant où on se retrouve dans les mailles du filet de cette idylle qui tourne vite au cauchemar, de cet homme qui reproduit le même parcours que son père.

Un premier roman totalement réussi, sur la violence faite aux femmes, à la répercussion du passé sur le présent. En librairie, le 6 janvier, à lire absolument !
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