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sur 136 notes
Paul est un homme amer. Il en veut aux personnes belles, qui ont tout ce que lui n'a pas. Il doit se contenter des miettes, il passe après. Il fait bonne figure devant ses collègues, les gens qui le connaissent ou le côtoient de tant à autre. C'est un voisin discret mais un voisin entreprenant aussi. Surtout quand Mylène, une jeune et jolie jeune femme, s'installe en face de chez lui. Il l'épie, la suit, arrangeant des rencontres fortuites, la prend en photo, ... Ils vont peu à peu nouer une relation jusqu'au jour où elle le laisse tomber. Paul enrage, son amertume ressort, ne comprend pas. Et puis, il y a Angélique, une nouvelle collègue, qui va devenir sa nouvelle cible. Une nouvelle histoire naît pour le meilleure mais surtout pour le pire.

Ce roman nous trace la vie d'un homme quelconque mais qui a à l'intérieur de lui une noirceur qui ne demande qu'à sortir. Les femmes sont son échappatoire, là où il laisse transparaître sa vraie nature. Y a t-il un lien de cause à effet avec l'attitude violente de son père ? Des raclées prises petit à la place de ses petits frères et soeurs ? Lui qui se pensait mieux que tous ces hommes violant, il doit faire face à sa violence à lui, son côté sombre. Mais même sur le chemin de la rédemption, ses motivations sont-elles vraiment celles qui peuvent le sauver ? Pas sûr.
Un roman qui laisse un goût d'amertume. Une histoire de violence qui ne semble pas finir même avec le point final du récit.
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Voici un roman bien déroutant. Tant non pas par le sujet développé mais davantage par ce sentiment persistant et troublant qu'a laissé derrière lui ce personnage.


Très vite l'atmosphère se distille, insufflant cette oppression malsaine, peut-être nauséabonde, nous poussant à être le témoin involontaire et passif de cette vie délitée, macabre, douloureuse. Témoin de ses faux pas, de ses attentes idylliques, de ses névroses, de ce sentiment fort de persécution. Appartenir à quelqu'un ? Posséder quelqu'un ? Quelle place à l'amour dans ce schéma oppressif ? Est-il la somme des travers d'un père alcoolique et violent et d'une mère absente ?


Lui, Paul, est un homme commun qui a sombré depuis bien longtemps dans cette routine qui ne laisse plus la place à l'imprévu. Paul se sent certainement persécuté par cette société idéalisée dans cette beauté chérie et sommaire. Paul n'a pas de place. Il est l'homme sympa, peut être taciturne, délicat.


Elle, Angélique, a connu les déboires de l'amour. Coeur brisé, âme sensible, l'éternelle romantique, pulpeuse jusqu'au bout des ongles, elle croque la vie comme elle vient. Elle a appris à vivre avec le regard obséquieux des hommes. La convoitise, le désir, se sentir importante sont en quelque sorte ses piliers, ses protections.


Lui et Elle c'est une histoire qui s'enflamme et qui dérape. Virage serré, choc latéral, la vie d'Angélique part en vrille. L'isolement s'invite progressivement, la manipulation est rodée, la violence est l'ultime geste.


Elle a compris le mécanisme, elle a cerné le type, mais l'espoir même aussi mince qu'il soit, la pousse à croire à cet avenir meilleur, heureux.


Bénédicte Soymier signe un roman d'une puissance remarquable. J'ai vraiment été séduite par cette plume atypique qui joue avec les rythmes, les sons et la matière. Elle captive indéniablement et surtout instille cette part infime caractérisant ce personnage principal hors norme. Je suis sensible lorsque l'auteur développe le thème de l'amour toxique et de ses dérives. Est-ce que le roman de Bénédicte Soymier m'a touchée ? Certainement, même bien plus que je le soupçonne. Et malgré tout j'ai du mal à mettre mes mots sur ces maux. Indécise, mitigée, ne correspondent en rien à ce que je ressens. Je n'arrive pas à expliquer ce grand vide que j'éprouve quand je parle du roman, et ce n'est en rien négatif. C'est bien la première fois que je suis fasse à cela.


Un premier roman d'une qualité impressionnante.
Lien : https://lesmisschocolatinebo..
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Mal à l'aise, c'est ainsi que je me suis sentie pendant toute cette lecture, que j'ai au demeurant beaucoup, voire, énormément aimée.Paul est mal à l'aise certe, mais il est aussi maladroit, malheureux et mal aimé. Il a grandi entre un père alcoolique à la main leste et une mère transparente. Il a protégé et pris les coups pour ses soeurs, lui, le seul garçon de la famille. Il ne s'aime pas, il sait qu'il a un physique ingrat et ne peut supporter de voir des gens beaux, des gens épanouis, pour qui tout semble tellement facile. de la rancoeur il en a à revendre, de la haine et de la rage aussi...Avec les femmes, c'est pareil, il est mal à l'aise, toujours. Il les épient, note sur son carnet tous les menus détails de ses observations.Il y a Mylène, qui sait qu'elle est belle, qui l'allume un peu, se confie beaucoup, parle d'elle, semble jalouse quand il n'est pas disponible... Puis Angélique, femme tout en rondeurs et gentillesse, qui crève d'être mal aimée...
Ce texte m'a vraiment bouleversée car ce personnage monstrueux , je l'ai trouvé attachant...C'est un homme brisé, qui n'arrive pas à colmater les failles en lui, qui ne parvient pas à panser les plaies laissées par ses parents... Il est plein de rancoeur, de rage et de colère et n'arrive pas à tempérer ses sentiments face à Mylène, la belle, puis Angélique, abimée moralement, par tant d'hommes qui l'ont malmenée.C'est un roman sur les violences faites aux femmes, sur les blessures psychologiques liées à l'enfance, sur l'obsession, sur les regrets, tout ceci illustré par une plume vive, concise et percutante, que j'ai adorée.Un beau premier roman. Auteur à suivre!
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Deuxième lecture de cette rentrée littéraire d'hiver, une lecture en apnée pour ce premier roman écrit par Bénédicte Soymier alias « Au fil des livres » sur Instagram où elles partagent ses lectures depuis un moment.
Elle nous raconte la vie de Paul. Voici l'incipit : « Paul n'est pas beau ». Ça commence fort ! Les phrases sont courtes. le style direct nous touche en plein coeur.
Paul porte ce physique ingrat depuis toujours. La blessure est profonde, depuis l'enfance.
« C'est injuste et douloureux, chaque jour, chaque heure, cette laideur portée en fardeau. »
« Paul encaisse. Et se brise. »
Il travaille à la Poste. Il est toujours poli et avenant. Mais tout cela est une façade qui va craqueler au fur et à mesure avec les femmes de sa vie, en laissant apparaître une colère de plus en plus incontrôlable. Je ne vous en dévoile pas trop sur sa famille, sachez juste qu'il a un frère et deux soeurs, dont l'une qu'il voit régulièrement.
Il rencontre Mylène, sa voisine de palier. Elle est belle. Il devient obsédé par elle. Il l'épie et commence à remplir des carnets sur ses habitudes. Tous les soirs, il se poste à côté des boîtes-aux-lettres dans l'entrée de l'immeuble, à l'heure où elle rentre, afin de la voir et peut-être de lui parler. Et puis un soir, il ose l'inviter à boire un verre chez lui. Elle n'ose pas dire non et c'est ainsi que commence leur aventure qui se finira rapidement de façon abrupte. Une rupture, un refus qu'il aura du mal à encaisser, sombrant dans la dépression.
La deuxième partie du roman s'ouvre avec la rencontre d'Angélique. Elle effectue un contrat au guichet de la poste. Elle est petite, un peu ronde mais sexy et surtout rayonnante. Elle est mère célibataire et espère enfin sortir des petits boulots et galères. Mais elle a une fâcheuse habitude : vouloir sauver les gens.
Paul l'observe, la suit et tombe amoureux. Il se reprend en main, fait de la musculation afin de lui plaire et tente d'oublier Mylène. « Angélique sera son baume ».
Angélique n'est pas dupe mais elle a envie d'y croire à cette histoire d'amour. On assiste, la boule au ventre, à la chute de cet homme, à la montée de sa violence et surtout à la destruction d'Angélique. Avec ses mots, ses remarques blessantes quotidiennes, puis c'est une autre forme de violence qui explose dans les crises de folie et de colère.
Je m'arrête là et vous laisse découvrir ce roman glaçant et la troisième partie tout aussi surprenante. Ce qui est intéressant c'est que l'auteure nous donne le point de vue de celui qui bat, ce qui est rare. On a plutôt le point de vue des victimes habituellement. L'auteure précise bien en introduction que rien n'excuse la violence. Il y a aussi le regard des hommes sur les femmes, dérangeant.
Merci à Netgalley et aux éditions Calmann-Lévy pour cette lecture inoubliable.
Merci Bénédicte Soymier d'avoir pris la plume (ou le clavier) pour raconter cette histoire.
Lien : https://joellebooks.fr/2021/..
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Souvent je sais à peu près ce que je vais rédiger pour critiquer un livre que je viens de lire. Pour ce livre, je suis un peu hésitante.
Dans la mesure où j'ai repensé à cette lecture, je pense que ce roman a de la valeur (un bon livre n'est-il pas un livre qui vous poursuit ?). Toutefois il m'a laissé un certain malaise d'où mon hésitation à rédiger une critique positive.
Au début, la romancière nous raconte le quotidien plutôt banal de Paul, homme seul et encore jeune, souffrant d'une apparence disgracieuse. Cet anti héros exerçant le métier de postier a un physique ingrat mais un bon fond. Laid à l'extérieur mais beau à l'intérieur comme on dit. Aussi le lecteur a de l'empathie pour lui, espère que cet homme va rencontrer l'amour qu'il recherche.
Et justement cet homme tombe très amoureux de sa nouvelle voisine, Mylène, qui se remet à peine d'un chagrin d'amour. Habilement, Paul va se rapprocher de cette très belle jeune femme blonde qui semble pourtant inaccessible. Ils se retrouvent chaque soir après le travail. Va-t-elle céder à Paul ? Peut-être…
Mais Mylène ne fera que passer. C'est une autre femme Angélique, une collègue postière plus « ordinaire » a priori, qui va rentrer dans la vie de Paul et le révéler sous un jour inattendu.
Et c'est là que je me suis trouvée frustrée car ce roman explore deux thèm,es qui auraient à mon sens mérité deux romans différents. le thème de la laideur, peu exploité dans la fiction, n'est qu'ébauché dans ce livre car le thème de la violence masculine prend très vite le pas.
Paul n'est plus tant un homme laid (qui cependant parvient à séduire) qu'un homme violent. La laideur morale prend le pas sur la laideur physique sans transition. Aussi, le personnage de Paul devient insaisissable. Et le thème de la beauté intérieure en contradiction avec la laideur extérieure est abandonné alors qu'il était une piste intéressante en soi.
Par ailleurs, la question des violences masculines, au coeur de nombreuses fictions actuelles, me semble toujours traitée d'une façon caricaturale, trop simpliste. La femme pure victime innocente et l'homme monstrueux, toujours ce même schéma sans nuances devient lassant même s'il correspond à une réalité. Ce point de vue est certes très personnel.
L'intérêt de ce livre est toutefois de montrer le cheminement de deux personnages à qui la vie n'a pas souri. Angélique, mère célibataire, femme idéaliste un peu naïve au physique pulpeux, attire des hommes peu respectueux de sa personne mais elle va parvenir à modifier son image, à reprendre sa vie en mains. Paul, quant à lui, accepte de reconnaitre sa violence et de se soigner pour devenir un homme plus apaisé.
Tous deux veulent changer. Lui veut faire mentir l'atavisme familial, maitriser ses pulsions mauvaises. Elle, veut devenir autonome, se défaire de son image d'objet sexuel à la merci des hommes. Se retrouveront-ils à la fin du livre ? Au lecteur de le découvrir.

En conclusion, ce livre dense, plutôt bien écrit n'est pas inintéressant. Il est même assez prenant, surtout au début car la fin est un peu confuse. Bénédicte Soymier a l'art de saisir ses personnages, les rendre vivants, réels. Enfin, le vécu de Paul et Angélique ne peut laisser indifférent. Mais ce roman m'a aussi dérangée et parfois agacée sans que je sache vraiment expliquer pourquoi.
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De plus en plus de blogueurs passent avec succès de l'autre côté du miroir. Bénédicte Soymier nous livre depuis des années ses chroniques littéraires sur Au fil de livres. Elle publie ici son premier roman, un roman sur la violence conjugale. Un sujet qu'elle entrevoit parfois dans le cadre de son métier d'infirmière. Elle en livre ici une version intéressante, explorant certes l'inéluctable spirale dans laquelle un couple s'engouffre. Mais évoquant aussi la complexité des sentiments. Car rien n'est simple dans ce genre de cas.
Paul est laid, sec et austère, souvent mal fagoté. Mais il séduit parfois grâce à son regard d'un bleu limpide , vif et brillant. La vie de couple, il s'en méfie. Traumatisé par la violence d'un père qui a poussé sa mère dans l'alcoolisme. Il a dû élever ses frères et soeurs, jurant de les protéger contre la violence des autres, notamment Emilie, sa soeur qui tombe toujours sur des compagnons toxiques.
Une première experience amoureuse avec une amie de sa soeur lui a fracassé le coeur. Aujourd'hui, à quarante-cinq ans, gérant d'une petite agence postale, il souffre de la solitude et du regard des autres, rêvant lui aussi du grand amour. Il l'entrevoit avec la nouvelle locataire de l'appartement voisin. Mylène est belle, éplorée depuis sa rupture. Paul se place en consolateur, en homme différent de tous ces imbéciles qui ne savent pas aimer les femmes. Mais après une nuit passée ensemble, un moment d'égarement, Mylène l'évite. Blessé par cette nouvelle déconvenue, Paul souffre et plonge dans la vodka.
Angélique, mère célibataire, est intérimaire dans le bureau de poste que gère Paul. Personne ne peut rester insensible à ses formes, son sourire, ses boucles brunes et ses tenues courtes et moulantes. Depuis le lycée, elle souffre de ces regards qui la cataloguent. Mais elle a besoin d'amour. Alors elle se donne.
Paul, malgré sa laideur, semble gentil, différent. le vieux garçon accepte facilement l'opportunité de vivre un grand amour avec la pulpeuse Angélique.
Malgré leurs doutes, Paul et Angélique décident rapidement de vivre ensemble. Malheureusement, la jalousie et la frustration de Paul se manifestent violemment. Angélique s'effondre sous les coups.
Poussée à démissionner, Angélique se sent prisonnière et s'ennuie. Elle supporte de moins en moins les remarques mesquines de Paul. Lequel, enivré, joue facilement des poings.
Cette spirale, nous la connaissons. Romans, faits divers, c'est malheureusement un sujet toujours cruellement présent. Ce que j'ai aimé dans le récit de Bénédicte Soymier, c'est cette façon de faire comprendre que rien n'est facile ni évident. Les personnages ne sont ni laids, ni beaux. Ni méchants, ni sympathiques. Ni innocents, ni coupables. Sans défendre l'attitude de Paul, elle décrit intelligemment ce qui se passe dans sa tête, dans son corps. Les blessures d'enfance ne peuvent être totalement des circonstances atténuantes. Mais on écoute aussi les réactions d'Angélique. Victime, elle s'imagine coupable.
Dans un style vif, avec des phrases courtes, l'auteur dynamise le jeu, insiste peut-être parfois un peu trop sur la laideur de Paul. Une laideur qu'elle contrebalance souvent. Pour mieux nous montrer qu'il ne faut pas se fier aux apparences? Paul et Angélique ne se résument pas à ce que les autres voient.
Un premier roman percutant qui nous tient dans l'angoisse d'un dénouement incertain.

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Un roman sur l'emprise. Rien de nouveau. Sauf que celui-ci est percutant dès le début et même avant d'avoir commencé à tourner les pages. Pour le titre : le Mal-épris, annonçant que la suite va être fracassante, à frapper, comme les coups que subissent des millions de femmes de la part de leur conjoint.

Paul est un type banal, moche – de toute façon pour Paul « les beaux c'est laid » - et d'allure insipide. Mais il passe pour un gentil, un mec réservé prêt à rendre service. Côté séduction, c'est le calme plat, son physique et son attitude n'attirant guère. Ses quelques liaisons sont éphémères, comme celle avec sa nouvelle voisine. Il croit l'aimer mais tout en lui n'est qu'obsession, il doit tout maîtriser et dominer. Irritable, parano, jaloux, irascible, mais un corbeau n'engendre pas une linotte car son géniteur était une brute de premier choix ! Puis, un jour il jette son dévolu sur une nouvelle collègue, Angélique. Belle, sensuelle, elle plait aux hommes. Mère d'un petit garçon et pensant avoir trouvé le merle blanc avec Paul elle emménage chez lui. Tout va s'accélérer, la tempête phallique est en route…

L'originalité première de cette fiction est que la primo-romancière Bénédicte Soymier se soit glissée dans la peau d'un homme pour dénoncer la violence domestique. S'ajoute une forme singulière de poser les mots comme des gifles sans se soucier d'une quelconque harmonie. Aimant la féérie littéraire j'aurais pu être décontenancée mais le fond l'a emporté sur la forme. Et ce malgré quelques répétitions excessives, parfois à la limite de l'étouffement des yeux… mais après tout une emprise est cela, alors autant la transcrire ; la violence faite aux femmes n'étant pas un drapé de soie…
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Depuis son enfance, Paul encaisse les railleries, les humiliations à cause de son physique disgracieux. Sa laideur est un poids qu'il porte au quotidien et il souffre face au regard des autres. Mal dans sa peau, cet employé de la Poste cherche désespérément un peu d'affection. Jusqu'au jour où il rencontre sa nouvelle voisine, Mylène, dont il tombe amoureux. Un amour qui va se transformer en véritable obsession. Mais, rejeté par celle-ci et anéanti par cet échec, Paul s'enfonce. Il perd pied.

Pour panser sa souffrance, étouffer sa colère, il jette alors son dévolu sur Angélique, sa collègue également malheureuse en amour. le piège se referme peu à peu sur la jeune femme. Leur relation dérape à mesure que Paul se métamorphose en prédateur, que la jalousie l'emporte sur la raison.

Ce récit dissèque avec précision l'engrenage redoutable de la violence conjugale. Comment Paul bascule-t-il petit à petit? Il ne maitrise plus ses mots, ses gestes. Et, Angélique est engluée dans cette relation. Elle est enchainée à Paul, l'emprise est trop forte.

Les personnages sont finement esquissés. Bénédicte Soymier réussit le pari audacieux de se glisser dans la tête de cet être malsain, de cet homme à la fois détestable et attachant.

Les mots bousculent, dérangent et les phrases courtes, percutantes happent le lecteur. le malaise mais aussi la fascination dominent au fil des pages.

Un premier roman prenant et saisissant.
Lien : https://mesechappeeslivresqu..
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Paul est un homme insignifiant, célibataire, au physique disgracieux et au job ennuyeux. Il ne vend de rêve à personne mais lui aimerait la vie des autres. Par pur hasard, il séduit sa voisine, Mylène, jolie comme un coeur. A-t-elle eu pitié de lui ? Dans tous les cas, les corps s'embrasent et fusionnent. Mais voilà qu'un jour elle l'ignore et lui ne sait pourquoi. L'a-t-elle utilisé ? C'est la descente aux enfers pour Paul. La rage monte. La violence prend possession de lui. C'est un autre homme, incontrôlable. Et une autre femme en paie le prix.

« Il est une merde piétinant les principes, un contre-exemple, un contre-amour et un lâche. Il a frappé par fierté, par dépit, par stupidité, violent pour la violence, comme si les coups pouvaient gommer une frustration. Quel con ! Pourtant, il sait. Il a lu les articles sur les pervers narcissiques, les maltraitances, les femmes battues, les associations, a vu des reportages et, malgré tout, oublie quand ça l'arrange. Il n'a pas d'excuse. »

Dans un style franc et sincère Bénédicte Soymier livre une histoire intense, qui prend aux tripes. On y suit la montée de la violence faite à ces femmes. de ces petits riens qui font des hématomes. de cet amour destructeur de l'âme. de cette seconde chance qui brûle les doigts. Un premier roman déroutant. Les pensées de Paul déstabilisent la lecture. Bourreau ? Victime ? le récit monte en puissance. le mal-épris joue avec nos émotions et c'est parfaitement réussi.

Article paru dans la journal "Le Mans ma ville" N°216 du 20 au 26 janvier 2021
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Lecture en demi-teinte.

J'ai apprécié la finesse de l'analyse et l'intelligence qui sait raconter la psychologie des personnages. L'auteure, @au.fil.des.livres, écrit avec un certain talent le monde intérieur de ses êtres tourmentés qui ne savent que souffrir, ne sachant ni s'aimer ni aimer. Elle dessine très bien leurs portraits.

En revanche, il m'a semblé qu'elle tournait un peu en rond. Bénédicte Soymier ne finit pas de nous raconter les tourments intérieurs de Paul sans qu'il n'y ait plus rien de nouveau à en dire. le texte devient donc répétitif, lassant.

Quant à l'écriture, percutante parfois, elle perd de sa qualité et de son intérêt quand elle se contente d'enchaîner les mots, sans construction, sans sujet ni verbe. le style, trop employé, n'est plus en phase avec le récit. Il ne booste pas mais ennuie. Il tombe à plat. Dommage.

Ceci étant dit, Bénédicte Soymier signe ici un premier roman intéressant qu'il faut lire pour son sujet.
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