Les années fléaux ,c'est un beau titre à mon humble avis .Mais l'auteur est selon moi à manier avec précaution.
Il est capable du meilleur et du moins bon (pas du pire je crois , en effet son style est d'une façon générale très solide , mais il a écrit aussi , des textes « alimentaires « ou commerciaux qui sont cependant de bons moment de SF populaire.
D'autre part il est très politisé , et si cela lui confère une sensibilité remarquable pour animer par le biais de la fiction , certaines réalités et certaines questions sociales , cela peut aussi quelquefois tourner au manifeste politique à peine romancé ( ou grossièrement romancé ) et dans ce cas , il vaut mieux (à mon humble avis très humble ) faire les foires aux légumes, car après tout ,on y trouve aussi des tracts et ils sont gratuits en plus !
Cela dit , quand l'auteur s'y colle , ses textes sont souvent d'une remarquable qualité et les problématiques y sont méticuleusement fouillées .
Ce volume est un recueil en fait , mais la première fois que je l'ai lu , je ne me suit même pas rendu compte tout de suite que c'était un corpus de trois longues nouvelles hum!
Il a fallu que j'arrive au troisième pour atterrir et je ne sais comment cela fut possible ? C'est bien la preuve que je ne suis pas un commentateur fiable d'ailleurs !
Chairs à pavés (puissante formulation ! non ?) traite de la question sociale quand c'est trop tard , quand les écarts « de classes « sont devenus des abysses et qu'ils se sont tellement creusés que le dénuement est sauvagement installé et que les puissants et leurs ouailles s'enferment dans des ghettos fortifiés et quand les chiens sont devenus bons à manger .
L'auteur aborde dans ce texte la question par l'Interland , en choisissant de nous faire arpenter le bitume , les grillages et les paysages urbains aux allures de jungles laissées à l'abandon et livrées à elles-mêmes , par des personnages entre deux mondes et qui sont dans cette situation de par leur statut ou de par la nécessité .
Resitué en contexte culturel états-uniens , je dirais que c'est l'angoisse des classes moyennes de disparaître et le petit frisson que soulève naturellement , l'angoisse de voir se gripper le moteur social que représente rêve américain .
Cependant l'auteur extrapole à peine en fait , car d'une certaine façon ce quotidien est déjà celui de millions d'américains ( des Etats-Unis au brésil ) .
C'est un « beau « groupe de récit cohérents, angoissants et tranquillement dramatiques , bien écrit et suffisamment long. Par ailleurs on n' est pas dans la science-fiction prétexte , c'est bien du futur qu'il s'agit et ce n'est pas un futur de vahinés à l'ombre des cocotiers en fleurs que l'auteur nous propose .
J'aime beaucoup ce texte car si on y sent clairement le dégoût de l'auteur pour les réalités qu'il décrit , l'approche demeure systémique et il apparaît que à un certain stade , il est trop tard et que même la « la révolution et la lucha del pueblo « ne changeront pas grand-chose !
C'est un texte très sympa avec action et sensations qui sont bien au rendez-vous , un bon thriller .
Chroniques de l'âge du fléaux est un récit presque post-apocalyptique ( c'est celui que je préfère ).Il est de très bonne facture .
MST quand tu nous tiens ...Police sexuelle et pandémie , MST hargneuse et absolument incontrôlable , quarantaine , dossier médical systématisé et standardisé .
Big Brother gère l'épidémie et soyez tranquille , car il vous gère aussi par la même occasion .Et vous finirez par comprendre au grés de ces pages que ce n'est pas suffisant de ne pas être d'accord
et qu'il va falloir bouger son popotin , pas d'autres moyens que de s'y coller.
Dans la troisième nouvelle (la vie continue) l'auteur parle de son « exil « à paris ( à l'ombre de Notre Dame ) .
En toute franchise , j'ai décroché là et donc vous m'excuserez de ne pas m'étendre sur ce texte car je ne peux pas dire que je l'ai lu , et de ce fait j'aurais du mal à livrer mon impression honnête .
PS : il y a une préface qui serrait peut-être intéressante , mais à mon humble avis , elle est plus du ressort de la psychanalyse et du psychanalyste que de la géopolitique , donc n'étant pas compétant , je n'en dirais mot !