Roman fiévreux (sans mauvais jeu de mots) autour et sur une catastrophe sanitaire peut-être un peu méconnue hors USA, celle de
la fièvre jaune qui a complètement décimé Memphis.
(Je lisais qu'il y a eu tant de morts et de fuyards que Memphis a perdu son statut de ville pendant presque un quart de siècle !! ).
Dans ce décor apocalyptique,
Sébastien Spitzer y plante trois personnages principaux : Emmy une petite fille noire, Anna une patronne de bordel et Keathing, un patron de journal. Trois personnages qui vont devoir se battre pour survivre.
Roman choral donc (pour reprendre un terme à la mode) lancé à 200 à l'heure.
Sébastien Spitzer a comme toujours une écriture brûlante, fiévreuse, comme mue par une urgence. Cela donne des phrases courtes, les mots, choisis et justes, sont jetés sur le papier. Cela sied parfaitement avec l'intrigue, celle de la survie face à une catastrophe qui galope.
Il y aurait beaucoup à dire sur ce roman,
Sébastien Spitzer parle bien évidemment de la ségrégation raciste et des horreurs qui ont été commises en son nom, de l'hypocrisie de l'église, de cette époque charnière entre passé et avenir, entre ignorance et progrès.
C'est drôle d'apprendre, dans la "Note de l'Auteur" (rédigée par
Sébastien Spitzer durant le premier confinement, juste avant la sortie de son livre) que ce sujet ne lui est pas venu en tête à cause de la pandémie que nous connaissons actuellement mais ... d'Elvis Presley !!! L'inspiration des écrivains est décidément faite de curiosités, de vagabondages !