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3,85

sur 371 notes
J'avais beaucoup aimé "ces rêves qu'on piétine" et "le coeur battant du monde". J'ai été un peu déçue par cette "fièvre".
J'ai retrouvé le côté lecture addictive. J'ai eu du mal à lâcher le livre. Mais pour autant je n'ai pas retrouvé la finesse des descriptions psychologiques et historiques de ces deux précédents romans.
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L'histoire contée est intéressante, j'ai découvert que des épidémies de fièvre jaune ravageaient le sud des Etats-Unis à la toute fin du 19e siècle. Mais rien ne m'a permis de me dire que j'étais à Memphis, très peu de descriptions de la ville (contrairement au Londres du "coeur battant"). En fait j'aurais pu être n'importe où.
Le livre est dédicacé à celui qui a sauvé la ville. Je m'attendais donc à m'attarder sur ce personnage atypique : Noir, ancien esclave, récemment affranchi par les lois Lincoln. Noir dans une ville raciste du Sud. Et qui va sauver celle-ci des multiples pillards qui vont attaquer cette ville abandonnée par de nombreux habitants effrayés par l'épidémie mortelle qui s'annonce.
En fait ce personnage essentiel à L Histoire, est très fugace dans cette histoire, davantage centrée sur une romance.
J'ai trouvé le roman trop survolé. Je m'attendais encore à un roman historique fouillé comme les deux précédents. D'où ma déception.....
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Juillet 1878, le Natchez, bateau a vapeur en provenance de la Nouvelle-Orléans vient de débarquer à Memphis. Un des marins vient de mourir et est évacué rapidement sous les yeux des personnes amassées sur quai dans l'attente de leurs proches, puis c'est un homme qui s'écroule en pleine rue, c'est le père de la petite Emmy, une jeune métisse... Keathing patron du journal local, et membre du Ku Klux Klan, apprend que les morts se succèdent, rappelant étrangement l'épidémie de fièvre jaune qui a déjà sévi quelques années plus tôt. Les autorités restent partagées quant à la diffusion de la nouvelle, de peur de déclencher une panique dans la ville, alors que Anne Cook, propriétaire du bordel de la ville, commence à organiser les premiers secours en dispensant des soins aux nombreux malades qu'elle recueille dans son établissement. Passant outre les recommandations de ne pas publier la nouvelle, Keathing diffuse l'information, dont l'impact va générer la fuite de la ville, des pillages et une situation chaotique.

Publié juste après le début confinement, la fièvre a un caractère sinon prémonitoire, assez précurseur des conséquences que peut déclencher une epidemie qui va révéler le meilleur comme le pire. le destin de trois personnes va être mis en lumière, le grand patron de journal, raciste qui va devoir assumer la vérité qu'il a diffusée, la tenancière de bordel, au ban de la bonne société de la ville qui va organiser intelligemment et énergiquement les soins et la petite Emmy qui va se joindre à elle. Sébastien Spitzer, s'inspirant de faits historiques s'attache, au travers de ces héros ordinaires, à décrire des êtres en rédemption, d'autres s'illustrant par leur lâcheté ou leur violence lors de pillage, une mise à nu de la nature humaine, prise dans une pandémie qui les dépassent.
Un roman intéressant surtout dans le contexte actuel...
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C'est un roman qui fait écho à notre situation actuelle puisqu'il s'agit de l'histoire d'un virus, d'une fièvre : inexplicable, violente, mortelle qui décime Memphis en cette année 1878. le directeur du journal local Keathing, supremaciste, proche du Ku Klux Klan, et Anne Cooper, tenancière d'une maison close vont devoir revoir leurs priorités pour survivre. Emmy, 13 ans, métisse, va elle aussi devoir s'accrocher pour échapper à tous ceux qui se dressent sur son chemin. 3 personnages, 3 histoires et un roman, au contexte parfaitement rendu, qui se dévore.
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Fin du 19ème siècle à Memphis, une énième vague- à quelques années de distance - d'épidémie de fièvre jaune, plus virulente que jamais, sévit.. On compte plusieurs milliers de morts. En situation de crise chacun se révèle, dans ce qu'il a de pire ou de meilleur. Et ceux d'habitude mis au rebut de la société vont jouer un rôle de premier plan... le bien et le mal, le bon et le mauvais aucune place n'est figée.

L'auteur nous précise qu'il a écrit ce livre avant la pandémie de Corona virus... et il est vrai qu'au fil des pages, nous entrons en terrain familier (bien que les conditions de l'époque nous laissent à penser que vivre une pandémie à notre époque est tout de même bien moins terrible si j'ose dire !). J'avoue que ce thème créée chez moi une ambivalence... d'un côté, cela permet de rentrer dans l'histoire avec une certaine facilité et de l'autre... j'en ai un peu ma dose d'un tel sujet que nous ressassons déjà bien assez.

Si "cela se laisse lire", je dois dire qu'il m'a manqué de l'émotion pour m'attacher aux personnages. Sébastien Spitzer écrit bien, certes... mais son écriture est un peu trop précieuse pour moi et par la même un peu distante, froide. J'ai eu le même ressenti avec "Ces rêves qu'on piétine".
Un livre qui ne ma pas convenu tout à fait, qui ne m'a pas emportée avec lui, mais qui reste plutôt plaisant sans être inoubliable.
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Une ville américaine ravagée par la fièvre.

Memphis, Tennessee. le roman commence abruptement par un lynchage, car en plus d'avoir à faire face à une épidémie, le coeur de la ville est rongé par la gangrène du Klu Klux Kan depuis que la fin de la Guerre de Sécession a donné des droits aux Noirs.

La fièvre arrive par le fleuve, le Mississippi qui traverse la ville. On sait qu'il y a eu des morts plus au sud. L'annonce de la maladie déclenche des réactions diverses : les élus qui taisent d'abord la chose pour éviter de mettre à mal l'économie, puis, lorsque l'épidémie devient publique, la fuite, le sauve-qui-peut sans pitié où on peut écraser son voisin pour avoir une place dans le train. Mais à côté, on aura aussi des solidarités, un groupe de Noirs méprisés qui formera une milice pour repousser les pillards.

Pour lutter contre le fléau, la médecine de la fin du 19e siècle : pas d'analyse de laboratoire pour identifier la maladie, on ne connait pas le mode de transmission, il n'y a pas vraiment de remèdes. La ville décimée comptera des milliers de morts (et perdra même son statut de ville, ajoute Wikipédia).

Des personnages forts : une petite fille dont le père est en prison, une tenancière de bordel qui cache une âme charitable, un éditeur de journal pour qui la maladie sera un « chemin de Damas » qui changera ses convictions.

Un puissant roman d'Histoire américaine par un auteur français qui choisit de raconter des gens plutôt que de rassembler un pavé de détails historiques.
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Dans ce roman inspiré d'une histoire vraie, Sébastien Spitzer nous embarque à Memphis en 1878 au moment de l'épidémie de la fièvre jaune qui a fait de nombreux morts.
Cette fièvre va venir perturber la vie de nombreux personnages du roman.
La première victime de cette maladie meurt alors qu'il sortait de la maison close tenue par Anna Cook. Elle va faire de cet endroit par la suite un hôpital de fortune.
Keathing qui dirige le journal local est raciste et proche du Ku Klux Kan. (Le premier chapitre est vraiment difficile à lire)
Raphael T. Brown est un ancien esclave. Il se bat pour que les habitants reconnaissent son statut d'homme libre. Quand les pillards vont débarquer dans la ville, il ne va pas hésiter à prendre les armes et défendre sa ville.
Emmy, cette jeune fille ne souhaite qu'une chose : rencontrer enfin son père. Ce père Billy qu'elle idéalise.
On assiste, à la panique, au départ des habitants près à tout pour avoir une place dans les trains, puis le silence, le combat mené pour essayer de soigner les malades, protéger la ville des pillages pour les personnes qui sont restées,… Il met en avant le comportement des gens face à un tel évènement, le meilleur comme le pire, c'est l'instinct de survie. Les personnes ne réagissent pas toutes de la même manière.
La lecture de ce roman en ce moment donne un sentiment particulier et résonne en nous. C'était pour moi le premier roman que je lisais de cet auteur. J'ai découvert un réel talent de narration, son style est très agréable et il permet au lecteur de bien s'immerger dans cette période au coeur de cette épidémie. Belle découverte marquante pour ma part.

Note 4/5
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États-unis, 4 juillet 1878, Emmy a treize ans aujourd'hui. Elle se fait une joie de rencontrer enfin son père après des années d'attente. Elle vit à Memphis avec sa mère aveugle. Elle espère que son père leur a préparé la surprise d'une nouvelle vie. Pendant qu'elle se prépare, les premiers cas de malade d'une fièvre méconnue se déclarent. Notamment, le cas d'un homme Billy qui sort d'une maison close complètement nu et meurt en pleine rue. C'est la panique dans la ville après les premiers cas... même si cette fièvre est déjà connue de la population, la violence des symptômes mène la ville au chaos.
Nous allons suivre Anne Cook, propriétaire de la maison Close, Emmy et Keathing journaliste proche du Ku Klux Klan. Comment chacun, avec sa morale, vivra cet épisode d'une grande violence ?
Un roman qui se dévore en quelques heures, on tourne les pages sans s'en rendre compte. L'histoire s'enchaîne logiquement. Les personnalités sont minutieusement étudiées en fonction des intérêts ou du passé de chacun.
Un contexte et une ambiance parfaitement décrits, l'écriture de Sébastien Spitzer est toujours d'un très grand réalisme.

Déçue que le livre n'ait pas fait quelques pages de plus !
Merci aux éditions Albin Michel.
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Roman fiévreux (sans mauvais jeu de mots) autour et sur une catastrophe sanitaire peut-être un peu méconnue hors USA, celle de la fièvre jaune qui a complètement décimé Memphis.
(Je lisais qu'il y a eu tant de morts et de fuyards que Memphis a perdu son statut de ville pendant presque un quart de siècle !! ).
Dans ce décor apocalyptique, Sébastien Spitzer y plante trois personnages principaux : Emmy une petite fille noire, Anna une patronne de bordel et Keathing, un patron de journal. Trois personnages qui vont devoir se battre pour survivre.
Roman choral donc (pour reprendre un terme à la mode) lancé à 200 à l'heure. Sébastien Spitzer a comme toujours une écriture brûlante, fiévreuse, comme mue par une urgence. Cela donne des phrases courtes, les mots, choisis et justes, sont jetés sur le papier. Cela sied parfaitement avec l'intrigue, celle de la survie face à une catastrophe qui galope.
Il y aurait beaucoup à dire sur ce roman, Sébastien Spitzer parle bien évidemment de la ségrégation raciste et des horreurs qui ont été commises en son nom, de l'hypocrisie de l'église, de cette époque charnière entre passé et avenir, entre ignorance et progrès.
C'est drôle d'apprendre, dans la "Note de l'Auteur" (rédigée par Sébastien Spitzer durant le premier confinement, juste avant la sortie de son livre) que ce sujet ne lui est pas venu en tête à cause de la pandémie que nous connaissons actuellement mais ... d'Elvis Presley !!! L'inspiration des écrivains est décidément faite de curiosités, de vagabondages !
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Memphis 1877, la fièvre jaune fait des ravages, les habitants ont fui, la milice s'efforce de maintenir l'ordre contre les bandes de pillards, et la tenancière Anne Cook va transformer son bordel en hôpital.

Raconté au présent, une construction intéressante mais je reste, solitaire, gravement hermétique à la prose de Spitzer!

Décousu, inspiration poussive papillonnant entre souvenirs et nouveaux protagonistes, froideur et vacuité.
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Première rencontre avec la plume de Sébastien Spitzer. Il place son histoire lors de la fièvre jaune qui vida quasiment Memphis de ses habitants en 1878, à tel point qu'elle ne retrouva le statut de ville qu'en 1893 !

Il fait se croiser et s'entraider des personnages que tout sépare ! le rédacteur du journal est un pur sudiste jamais remis de la défaite lors de la Guerre de Sécession et membre du Klu Klux Kan ; la tenancière du bordel en vogue, française d'origine et femme de caractère mais au grand coeur ; une adolescente métisse qui attend le retour de son père pour son anniversaire et le barbier des faubourgs noirs ancien zouave yankee au temps de l'occupation de la ville !

Les gens meurent, fuient en grand nombre et certains pillent, tuent et se laissent aller aux sombres penchants qui ressortent en temps de catastrophes tandis que d'autres font montre de courage et d'abnégation !

Avec un art qu'il semble maitriser Spitzer fait ressortir ce qu'il y a de mieux au sein des personnages principaux alors que la violence extrême se déchaîne autour d'eux. Ses portraits sont fins, précis mais sans compromis !

Un roman difficile à poser et très addictif tant les sentiments contradictoires s'enchaînent et donnent envie de connaître la suite ! Je l'aurais apprécié bien plus long.

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