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3,85

sur 369 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
« La fièvre » de Sébastien Spitzer est, comme tous ses romans, tirée d'une histoire vraie : une épidémie de fièvre jaune dévasta la ville de Memphis, Tennessee, dans les années 1870 ; pour la petite anecdote, il y eut tellement de morts et de fuyards que Memphis perdit son statut de ville jusqu'en 1893.
Comme toujours Sébastien Spitzer réussit à faire d'un fait historique, un roman passionnant, qu'on ne peut plus lâcher, avec des personnages extraordinaires.
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Je viens de terminer ce magnifique et poignant roman. Sur fond d'épidémie de fièvre jaune à Memphis à la fin du 19e siècle. Des personnages vont se remettre en question face à la mort et à la violence qui les entourent. La tenancière du bordel, le rédacteur et propriétaire du journal local, une petite fille qui attend le retour de son père et beaucoup d'autres qui rendent ce récit attachant au point de ne pas pouvoir le lâcher. Les situations comme les sentiments sont magnifiquement décrits.
Une excellente surprise.
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J'ai adoré ce livre. Peut-être un peu masochiste de lire ce livre relatant une épidémie de fièvre jaune à Memphis (USA) au sortir de la pandémie de COVID 19. Cette histoire est vraie. Cette maladie a bien sévi à Memphis dans les années1870. Les personnages sont très bien décrits. Leur réaction face à cette épidémie mortelle dévoile la nature profonde de chacun d'eux. L'ambiance est pesante entre maladie et conflit opposant Noirs et Blancs. L'histoire se déroule en 1878 soit une dizaine d'années après fin de la Guerre de Sécession dont l'issue a fait des Noirs des êtres humains libres ce qui n'était pas du goût de tous....
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Une ville américaine ravagée par la fièvre.

Memphis, Tennessee. le roman commence abruptement par un lynchage, car en plus d'avoir à faire face à une épidémie, le coeur de la ville est rongé par la gangrène du Klu Klux Kan depuis que la fin de la Guerre de Sécession a donné des droits aux Noirs.

La fièvre arrive par le fleuve, le Mississippi qui traverse la ville. On sait qu'il y a eu des morts plus au sud. L'annonce de la maladie déclenche des réactions diverses : les élus qui taisent d'abord la chose pour éviter de mettre à mal l'économie, puis, lorsque l'épidémie devient publique, la fuite, le sauve-qui-peut sans pitié où on peut écraser son voisin pour avoir une place dans le train. Mais à côté, on aura aussi des solidarités, un groupe de Noirs méprisés qui formera une milice pour repousser les pillards.

Pour lutter contre le fléau, la médecine de la fin du 19e siècle : pas d'analyse de laboratoire pour identifier la maladie, on ne connait pas le mode de transmission, il n'y a pas vraiment de remèdes. La ville décimée comptera des milliers de morts (et perdra même son statut de ville, ajoute Wikipédia).

Des personnages forts : une petite fille dont le père est en prison, une tenancière de bordel qui cache une âme charitable, un éditeur de journal pour qui la maladie sera un « chemin de Damas » qui changera ses convictions.

Un puissant roman d'Histoire américaine par un auteur français qui choisit de raconter des gens plutôt que de rassembler un pavé de détails historiques.
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J'avais déjà beaucoup aimé "ces rêves qu'on piétine", j'ai autant apprécié "la fièvre", qui nous plonge par le hasard des choses au coeur d'une ville bouleversée par une épidémie mortelle (toute ressemblance avec une situation actuelle etc. ....). Encore une fois on ne sait pas ce qui tient du réel (à coup sûr, l'épidémie de fièvre jaune qui a dévasté le sud des USA) et de l'imagination de l'auteur (les personnages ?), mais ce livre assez court se lit d'une traite, et on tremble pour Emmy et pour les filles du bordel, on admire les miliciens et Annie Cook, on suit l'évolution de Keathing avec intérêt. Pour moi, un grand auteur est né depuis peu.
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Après «  le coeur battant du monde » et «  Ces rêves qu'on piétine » , deux ouvrages appréciés , voici un roman inspiré d'une histoire vraie , pas de commentaire superflu vu le nombre de billets.....

Et pourtant ...

Un livre passionnant , intéressant , riche, instructif et palpitant qui relate d'une façon équilibrée une tragédie survenue à Memphis en juillet 1878 : une fièvre inconnue sèmera la terreur et le chaos , modifiera le destin d'Anne Cook, Reine du vice et d'un Bordel fermé : Mansion Cook, cette femme le transformera en hôpital , Keathing , directeur du journal local, raciste et proche du Kü Ku Klan' , R. T Brown , ancien esclave et milicien au service de sa ville, enfin Emmy: singulière , attachante rejetée toute entière par les Noirs et les Blancs , petite fille métisse , considérée comme le fruit d'une union séditieuse....

Tout y est , montée de l'épidémie , panique, peur , fuite , violence générée par cette situation dramatique : rôdeurs , pillages , fuyards, squatteurs , miséreux vagabonds , loqueteux , sacrifiés pendus ( voir le 1 er chapitre et le racisme du Sud ) malgré le vote des lois....


L'histoire captivante de bout en bout sonde l'âme humaine , par delà le Bien et le Mal, interroge sur la notion de morale et de racisme , génère, dévoile , révèle de surprenants héros autant que d'insoupçonnables lâches !

Dans un style descriptif, sans misérabilisme, des dialogues intelligents ,comme pris sur le vif, en 37 chapitres courts, l'auteur maîtrise son sujet : il s'est installé à Memphis quelque temps, il n'a rien inventé «  Toutes les horreurs que les romanciers croient inventer sont toujours au - dessous de la vérité » écrivait Balzac .

«  Tout ricochait en elle. La lumière . La mort. La rivière et sa mère . le boyau des marais . le roulis de la charrette qui faisait craquer les pierres . L'insupportable chant de cette femme inconnue » .

«  À Mansion House on se jouait des fièvres du samedi soir, des licences débridées , de toutes les lubricité . Ici , chez Madame Cook, on soigne Une Autre Fièvre , celle qui terrasse et qui tue » ,..

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En pleine pandémie, Sébastien Spitzer m'a plongé dans une épidémie de fièvre jaune, à Memphis, dans le sud des États-Unis, en juillet 1878.
Cet écrivain que j'ai déjà beaucoup apprécié avec Ces rêves qu'on piétine puis le coeur battant du monde, confirme son grand talent avec La fièvre.
Sans ménagement, il débute avec une scène horrible d'une action du Ku-Klux-Klan durant laquelle un nom est prononcé : Keathing.
Ce Keathing est le propriétaire et rédacteur en chef du Memphis Daily, le quotidien local. Je vais le retrouver tout au long du roman dont le personnage principal est une ado de treize ans : Emmy. Malgré ses crises d'épilepsie, elle ne rêve que d'une chose : retrouver son père, Billy Evans, qui a promis de revenir pour son anniversaire : elle va avoir treize ans.
Hélas, cet homme est un escroc, un caméléon habile mais beau. Il sort de prison et Emmy, folle d'espoir, va l'attendre sur le débarcadère car un bateau arrive, le Natchez. Par malheur, la fièvre s'est déclarée à bord et va contaminer toute la ville. Les événements vont s'enchaîner et seront vite dramatiques.
Le troisième personnage important se nomme Anne Cook. Elle est la patronne du bordel, Mansion House, et son surnom, Poppy, signifie coquelicot, sa fleur préférée. Les Noirs ayant été affranchis depuis peu, le racisme fait fureur, encore et toujours. Emmy est traitée de négresse alors qu'elle est métisse. Les policiers, tous Irlandais, sont d'une brutalité incroyable avec les Noirs qui sont employés dans les champs de coton, comme avant.
Les événements se précipitent, la fièvre s'étend, l'affolement aussi. Deux médecins sont sollicités : un charlatan (Fitzgerald) et un compétent mais très âgé, le Docteur Mitchell. Tous les habitants qui le peuvent tentent de fuir la ville à bord d'un train à bestiaux mais sont accueillis à coups de fusil dans la ville voisine.
Ainsi, en contant l'évolution galopante d'une terrible épidémie dont personne ne connaît la cause, Sébastien Spitzer met en lumière les pires travers des humains comme leurs bons côtés : solidarité et dévouement contre cupidité et égoïsme. Pour être au plus juste dans son récit, il s'est abondamment documenté et a même vécu de longs mois à Memphis !
Tout cela donne un roman passionnant, émouvant, éloquent, roman auquel il ajoute une information à mettre en exergue : la découverte du médecin cubain, Juan Carlos Finlay (1833 – 1915), dont la société bien pensante s'est abondamment moquée. C'est lui qui a trouvé le responsable de cette épidémie de fièvre jaune : le moustique ! Pourtant, bien que son nom ait été proposé sept fois pour le Nobel de médecine, jamais il ne l'a obtenu.
Au cours de ma lecture, j'ai tremblé pour Emmy, été ému par le sort des habitants de Memphis. J'ai admiré le courage extraordinaire de T. Brown, ce géant noir créant une milice pour tenter de rétablir l'ordre dans la ville et la préserver des pillards. J'ai apprécié aussi l'évolution de Keathing tout en espérant qu'Anne Cook… mais je vais trop en dire et ce serait dommage de divulgâcher un roman qui fait partie de la sélection pour le Prix des Lecteurs de 2 Rives 2021, pour l'instant, mon favori.

Lien : http://notre-jardin-des-livr..
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Un vrai coup de coeur pour La fièvre, troisième roman de Sébastien Spitzer, après le coeur battant du monde et Ces rêves qu'on piétine que j'avais beaucoup appréciés.
Le roman démarre avec une scène terrible où un homme est maintenu face contre terre, pour être ligoté puis pendu. Il s'agit d'un noir et ses tortionnaires font partie du Ku Klux Klan.
Rapidement, nous allons faire connaissance avec les principaux personnages du roman. Nous sommes à Memphis, début juillet 1878, et une partie de la ville s'apprête à célébrer le jour de l'Indépendance.
Emmy dont la mère est noire et aveugle est impatiente et fébrile car ce 4 juillet est aussi celui de son anniversaire, elle a treize ans. Son père Billy Evans qu'elle n'a jamais vu, va arriver par le vapeur, elle en est sûre, il le lui a promis dans la seule lettre qu'il lui a adressée en treize ans.
Quand le bateau va arriver, immense déception car les passagers commençant juste à descendre vont bientôt devoir remonter, poussés par les policiers, car un des passagers est décédé de la fièvre et le navire doit être placé en quarantaine.
Anne Cook, elle, tient la maison close, Mansion House, la plus luxueuse de la ville et a prévu un bal costumé pour ce soir.
Keathing, proche du Ku Klux Klan, patron du Memphis Daily surveille la sortie des cinq mille exemplaires du journal.
Quant à T. Brown, ce géant noir, ancien esclave, il est le chef d'orchestre de la fanfare qui s'apprête à défiler. Lui et Keathing sont bien sûr ennemis intimes.
Mais voilà qu'un repris de justice, Billy Evans, justement, vient s'écrouler en plein jour au milieu de la rue, en sortant du bordel. Ce sera le début d'une terrible épidémie, une fièvre mystérieuse que personne ne savait encore soigner, ne sachant pas non plus comment elle était transmise. Beaucoup d'habitants vont rapidement fuir la ville tandis que l'on assiste à une hécatombe et que les pillards débarquent. C'est dans ces circonstances que nos personnages vont révéler leur véritable personnalité et se comporter soit en héros, soit en lâches.
Face à cette terrible réalité, à cet événement hors du commun que représente cette épidémie meurtrière, certains vont faire preuve d'un immense courage, de solidarité et se mettre entièrement au service des malades se comportant en véritables héros, alors que d'autres, terrassés par la peur réagiront comme des lâches.
On est presque incrédule en voyant à quel point, dans ces moments critiques, leurs regards sur le monde a changé du tout au tout et souvent pour le meilleur. Comment ne pas être ébloui par l'exemplarité de certains comportements ? Et comment ne pas faire le parallèle avec la pandémie actuelle ?
Ce roman passionnant, est inspiré d'un fait historique, la fièvre jaune qui sévit en 1878, à Memphis et dévasta cette ville en quelques mois, faisant plus de cinq mille morts.
N'oublions pas que l'abolition de l'esclavage ne date que de 1865 et dans cette ville du sud des États-Unis, le racisme est encore très virulent en 1878 et Sébastien Spitzer fait remarquablement revivre cette époque. Si les noirs sont théoriquement libres, ils sont encore très loin de vivre à égalité avec les blancs, ils en restent les serviteurs.
La fièvre, ce roman dans lequel un événement de l'Histoire est rattrapé par la réalité est une magnifique leçon de courage, d'amour et de solidarité.
C'est un bouquin qui m'a véritablement emportée et bouleversée. Les personnages resteront pour moi inoubliables. Certains ont réellement existé, l'auteur dédie d'ailleurs son roman entre autres « à la mémoire de Raphaël T. Brown qui a sauvé sa ville ».
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Quoi de mieux qu'une catastrophe ou une épidémie pour révéler qui nous sommes vraiment ?
Fin des années 1870, dans la ville de Memphis, Tennessee, sur fond de racisme et de lynchages, la fièvre jaune frappe aveuglément. le plus gros des habitants fuit, espérant échapper à l'épidémie. Seuls restent en ville ceux qui n'ont pas le choix. Et très vite, les caractères se révèlent.

Lu d'une traite sans presque lever les yeux. Comme quoi, d'un roman à l'autre, un auteur pour vous décevoir ou vous envouter. le style que je n'avais pas aimé dans « Ceux qu'on piétine » du même auteur, a évolué et m'a ici vraiment séduite. C'est rapide, les évènements s'enchainent et les personnages, limités en nombre, tous bien dépeints.
Pour certains on s'attache, pour d'autres, on voudrait les mettre au pilori.

Un roman d'ombres et de lumières que jai adoré.

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1878, Memphis. Un homme, arrivé récemment en ville, s'effondre en pleine rue. Il est la première victime de la fièvre. Keathing, raciste et suprémaciste, tient le journal local. Annie Cook, une Française, dirige le bordel. Alors que les habitants fuient la ville, des miliciens noirs, immunisés contre cette maladie qui décime les Blancs, protègent les maisons et les commerces contre les pillards.
Le petit avis de Kris
ous les aspects de cette période sombre sont abordés avec détail et tact. Que ce soit cette épidémie (qui fait étrangement penser à ce que nous avons vécu, en pire ) ou ce rapport noir/blanc fortement d'actualité, relaté avec justesse et objectivité.
Après il y a ces personnages qui, soit essaieront de se racheter comme Anne et Keathing, soit afficheront leurs forces comme T Brown, soit leur lâcheté comme la mère supérieure , soit subiront jusqu'à un certain point la bassesse des hommes (et des femmes) comme Emmy.
Le début m'a paru un peu laborieux mais on entre assez vite dans l'histoire et le lumineux finira par prendre le pas sur l'ombre.
Lien : https://collectifpolar.com/
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