Le jeu des couronnes, tome 1 : De miel et de cendres

Même si je pense que l'intrigue et l'univers présentés dans ce roman ont du potentiel, ils sont clairement mal exploités. Il y a un vrai problème dans la construction de ce récit, notamment en termes de chronologie ce qui le rend compliqué à comprendre et appréhender. Les personnages et le monde dans lequel ils évoluent manquent cruellement de développement, on ne peut ni s'attacher aux premiers ni se projeter dans le second. Ce n'est donc pas une grande réussite pour ma part, j'attendais davantage de ce roman et j'en suis ressortie assez déçue!

𝕌𝕣𝕓𝕒𝕟 𝕗𝕒𝕟𝕥𝕒𝕤𝕪 - ℝ𝕠𝕞𝕒𝕟𝕔𝕖 - 𝔽𝕒𝕖 - ℝ𝕠𝕪𝕒𝕦𝕥𝕖 - 𝕋𝕣𝕚𝕒𝕟𝕘𝕝𝕖 𝕒𝕞𝕠𝕦𝕣𝕖𝕦𝕩 - ℕ𝕖𝕨 𝔸𝕕𝕦𝕝𝕥
Cette histoire commençait bien, mais ce fut de courte durée avant que mon engouement se délite.
Ce roman nous raconte l'histoire de Kallik, une jeune métisse, la fille illégitime du roi de la cour d'été. Après 8 ans d'entraînement dans l'autre monde, elle revient dans le nôtre (ou presque les humains connaissent l'existence des faes). Mais un événement dramatique va avoir lieu. Et Kallik va être tenue pour responsable. Elle va devoir fuir les cours et prouver son innocence.
Au début j'étais vraiment enthousiaste, j'avais tout ce que j'aimais : des faes, de la royauté, la romance amour/haine. Mais le problème est là, c'est que la situation initiale m'a plus. Et plus j'avançais dans ma lecture moins j'ai aimé.
Déjà l'intrigue de base, il y a quelque chose qui disparaît et c'est Kallak qui est tenu responsable. Bon au début, on fait comme si de rien n'était ce n'est pas très cohérent mais bon cela passé, car on avait quelques arguments. Mais une fois qu'elle fuit pour élucider ce mystère, je m'attendais à ce qu'on rentre enfin dans le coeur du sujet, qu'on ait même une forme d'enquête et j'adore les enquêtes. Mais en fait pas du tout, l'intrigue est mise en pause et on n'y revient pas. Non il faut que les faes se tapent dessus. Je n'avais strictement rien à faire. Je trouvais même par moment cela vraiment ridicule, Kallik qui entraîne des faes qui ne savent pas combattre pour faire face aux armées des cours.
En plus cela n'a pas aidé que je n'ai pas aimé les personnages. Kallik est juste cliché, c'est la petite fille qui veut prouver à son père qu'elle est forte. Et donc on nous montre qu'elle est forte et courageuse. C'est vraiment de la psychologie de comptoir, par exemple elle a un traumatisme : l'eau, car sa mère est morte noyée et qu'un peu avant l'accident elle a failli mourir de la même manière. Comment construire une faiblesse pour la rendre plus humaine en trois coups de cuillère à peau (en plus cela fait passer le personnage masculin pour un héros : il la sauve).
Je pense que vous l'avez compris il y a de grosse ficelle scénaristique pour que le livre se tienne et qu'il soit à peu près cohérent.
Le personnage de Kallik est pas le pire pour moi, c'est la meilleure amie, à chaque fois qu'il était question de cette dernière. J'avais les yeux qui se levaient. C'est la bonne copine sans cervelle qui te suit partout (au moins elle est fidèle). Mais elle n'est rien d'autre qu'une pâtissière qui drague tous les hommes qu'elle voit. Oui, cette fille est une personnification de l'adage qui dit : “Le véritable chemin pour toucher le coeur d'un homme passe par son estomac.”. Bref cela me rendais folle.
La romance aurait pu être bien si elle avait été bien développée. Au début, c'est un amour d'enfance. Elle le retrouve. Il souffle le chaud et le froid. Donc pour le moment tout va bien. Je comprends que l'amour vient d'une relation enfantine, qu'on voit dans les flashback. Je tiens à le souligner leur utilisation est bien faite, on se concentre sur cette relation et pourquoi son amour grandit au fil des années. Mais ce n'est pas un amour réel, car il n'y a jamais eu de relation amoureuse. Mais on nous fait comprendre qu'elle est folle de lui depuis des années et des années. Alors quand il la repousse, mais en étant toujours là. Elle est perdue. Moi je comprends qu'il est obligé de cacher son attachement. Mais elle est à la ramasse et d'un coup elle est capable de draguer ailleurs sans que ce soit pour le rendre jaloux. En gros on nous met un triangle amoureux complètement lunaire. Alors moi qui n'aime pas cela en temps normal, je peux vous dire que cela a bien enterrer le peu d'affection que j'avais pour l'héroïne.
Une petite remarque avant que je parle de l'univers, par moment, on sexualise les personnages sans raison : l'héroïne se retrouve à moitié nu. Je pense que cela se veut drôle, mais cela ne l'est pas. Pour moi, c'est du male gaze. Ironique quand on sait que c'est écrit par des femmes et qu'à mon avis cela cherche à toucher un public féminin.
Pour ce qui est de l'univers, c'est trop timide dans les explications. Encore une fois, je ne suis pas sûr que si je donne ce livre à quelqu'un qui n'est pas familier, ils arrivent à bien se figurer ce monde. Je pense que comme bien trop de livres que je lis on nous en donne assez pour que l'histoire se tienne mais pas assez pour le rendre réel.
Pour ce qui est de la fin, je pense que les autrices ont fait le retournement de situation le moins surprenant que j'ai vu de toute ma vie. Cela ne me donne vraiment pas envie de lire plus.
Vous l'avez compris, c'est un échec pour moi. C'est dommage, car l'idée de base me plaisait mais c'est complètement laisser à l'abandon. A la place j'ai eu le droit à une histoire beaucoup trop rapide sur un conflit que j'avais du mal à comprendre et dont je n'en avais rien à faire.

Alli est mi- faë et mi-humaine, mais n'a pas de nom de famille car elle est orpheline.
A la fin d'une épreuve obligatoire pour tout bâtard ou orphelin qui souhaite acquérir sa place (et un emploi) dans le monde des faë, elle détruit l'entrée de l'Autre Monde qui est celui des faës mais aussi de toutes les créatures fantastiques qui existent sur Terre. Ils se retrouvent alors tous bloqués dans le monde des humains qui les craignent, voire les haïssent. Problème : sans une connexion permanente avec leur monde, toutes ces créatures risquent de sombrer dans une folie destructrice.
La jeune fille comprend qu'elle doit rapidement trouver la solution à son dilemme où sa vie en pâtira.
Elle se sauve alors pour se réfugier dans le Triangle où se sont enfuis tous les parias faës et où se trouvent aussi toutes les autres créatures.

L'histoire n'est pas des plus incroyables mais c'est une lecture sympathique, sans prise de tête et rapide. On est dans le monde moderne, où humains et créatures cohabitent mais chacun dans son coin (sur ses terres).
On commence tout de suite avec de l'action à la Hunger Game, ce que je n'ai pas trop apprécié car on est perdu pendant plusieurs pages, mais c'est toujours mieux que les longueurs de début qu'on peut trouver dans d'autres romans.

Gros point négatif : la construction des personnages féminins m'ont fait douter de l'intention des auteures. Au point où j'ai dû vérifier que : oui il s'agissait bien de femmes qui ont mal écrit sur des femmes.
Le plus dur à lire étant la meilleure amie d'Alli qui a des rondeurs et c'est répété plusieurs fois. Tout le temps même. Elle des courbes. Elle attire les hommes. Elle a une poitrine immense. Elle a un gros popotin. Bref.
C'est vraiment très limite toutes ces allusions constantes à sa poitrine, à son corps et à ses conquêtes. Très malsain même. Ça fait fille facile au lieu d'une femme libre et bien dans sa peau.
Et c'est d'autant plus flagrant qu'Alli est jolie, sans conquête masculine et mince bien sûr. Bref, une héroïne toute fine et bien comme il faut.
Je n'ai pas du tout aimé ce genre de caricature. Je pense que les auteures voulaient faire des éloges aux femmes voluptueuses en les mettant en avant, mais elles se sont complètement fourvoyées en voulant trop faire. En plus la copine ne sert à rien, juste à faire la popote. Véridique ; elle est bloquée aux fourneaux et se cache pendant les bastons.

Lecture sympatoche mais sans plus. le cliché de la meilleure amie ronde et inutile, me déplaît profondément.

Je ne lirais pas la suite, car rien ne m'a accroché : ni les enjeux, ni le triangle amoureux, ni la construction des personnages.