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Varg Veum, un ancien du service norvégien de la Protection de l'Enfance, 37 ans, et devenu détective privé, se rend en mission au Danemark pour retrouver Lisa Halle, 16 ans, disparue de chez ses parents à Bergen, la deuxième ville de Norvège, sur la côte sud-ouest du pays.

Grâce à ses relations dans le milieu, il réussit relativement vite à localiser l'adolescente dans un hôtel de passe dans le quartier chaud de Copenhague, où elle se prostitue pour payer ses drogues. En état de manque et contre son gré, Veum ramène Lisa chez ses parents Niels et Vigdis Halle, où se pointent leurs voisins, Håkan et Vera Werner, qui eux, ont leur fils qui vient de disparaître.

Nouvelle mission pour Varg Veum : retrouver coûte que coûte Peter Werner, un jeune de 22 ans. Une mission qui s'annonce d'emblée nettement plus compliquée pour notre détective privé et qui culmine dans le drame.

Je n'en dirai pas plus de ce récit d'enquête policière officielle par le commissaire principal de la police criminelle de Bergen, Vegard Vedheim, et d'investigation privée et parallèle par notre bonhomme.

La plus grosse partie de l'action est située dans un des endroits les plus pittoresques de Scandinavie : entre le plus long et plus large fjord du pays, le Sognefjord, et la montagne de Fløyen, qui avec un sommet rocailleux à une altitude de 400 mètres et joignable par funiculaire, offre une vue à vous couper le souffle.

Cette atmosphère extraordinaire ne compense malheureusement pas certaines longueurs dans le récit et, à mon avis, un peu trop de passages à vide, où l'auteur s'amuse à évoquer des personnes qui n'ont rien à voir avec l'intrigue. Quand bien même s'il le fait avec une bonne dose d'humour, comme à la page 116 par exemple où il est question d'une "femme maquillée comme une voiture volée" et à la page 88, où l'on apprend "qu'il en va des mariages comme des beuveries : le vide est toujours au bout."

Gunnar Staalesen, qui vient de fêter son 76e anniversaire, né le 19 octobre 1947 à Bergen, est un auteur prolifique. Rien que la collection des polars autour de Varg Veum, totalise pour le moment 20 volumes, dont celui sous rubrique constitue le troisième, paru en 1980 en Norvège et en 2002 chez nous en Français, dans une traduction d'Elisabeth Tangen et Alexis Fouillet.
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Istedgade, quartier chaud de Copenhague.
Quelle surprise! Varg Veum en vadrouille pour passer du bon temps et s'encanailler...
Non pas du tout, loin de son bureau empoussiéré , il achève une mission: retrouver et récupérer une jeune mineure en errance, Lisa Holle.
De retour à Bergen avec elle, il est aussitôt sollicité par les voisins des parents de Lisa pour mettre la main sur leur fils aîné, Peter Wenner, à son tour volatilisé...
Toujours à sa manière, appelant ses clients à la confidence, exploitant ses connaissances pour avoir de bons tuyaux, notre loup solitaire mène son enquête allant jusqu'à se faire rabrouer par le commissaire local. Chacun à sa place.
Notre détective, à l'aube de la quarantaine dans ce troisième volet, est face à sa solitude (il n'en perd pas pour autant son humour) mais il semble être en quête de la femme qui sera le garder, le regarder et il a tous ses sens en éveil...
Un polar noir sur la solitude, la difficulté d'être parents, l'incompréhension dans le couple, les conflits entre générations, les secrets de famille.
Gunnar Staalesen peint le tableau d'une jeunesse à la dérive, entraînée dans une spirale infernale (drogue et prostitution).
Un opus que j'ai beaucoup apprécié, et je vais essayer dorénavant de lire les autres dans l'ordre chronologique. Alors à bientôt Varg Veum...
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Voici un auteur qui compte dans le paysage des romans policiers nordiques. Gunnar Staalesen met en scène une nouvelle fois son héros, le détective privé Varg Veum, un enquêteur singulier, avec beaucoup de problèmes familiaux – divorcé, relations difficiles avec ses enfants, porté sur l'aquavit (alcool norvégien) et amateur de jazz ce qui ne gâte rien ! Il n'a pas d'arme, il utilise en cas de danger sa tchatche qui est redoutable, capable de perturber ses adversaires et ainsi de lui donner l'avantage. Il a travaillé auparavant dans les services de la protection de l'enfance, cela se sent. La psychologie est importante, les personnages rencontrés dans son activité sont intéressants et attachants, bien souvent maladroits et dépassés par leur destin. L'écriture est originale, les bons mots et l'humour sont au rendez-vous :
« Elle sourit à nouveau, mais c'étaient des sourires éclairs : ils allaient et venaient. Si par malheur vous cligniez des yeux à ce moment-là, vous pouviez les rater. »
C'est un enquêteur très sympathique que l'on peut suivre, si on aime comme moi, tout au long des quelques 16 romans de cette série déjà écrits et traduits dans plusieurs langues.

Le nom de Varg Veum est calqué sur une expression norvégienne (varg i veum, signifiant « loup dans le lieu sacré ») remontant au Moyen-Age, désignant un fauteur de trouble, voire un hors-la-loi. D'ailleurs la police officielle quand elle le croise, Vegard Wadheim par exemple, ne lui facilite pas toujours la tâche. Quand celui-ci lui demande si les gens se confient plus à un détective privé, il répond :
« En fait, c'est surprenant de voir à quel point les gens vident facilement leur sac, juste parce qu'ils ont en face d'eux quelqu'un sur qui ils pensent pouvoir compter – dans une certaine mesure. Parfois, ce n'est même pas nécessaire, il leur faut juste quelqu'un qui écoute, qui peut leur prêter une oreille, voire les deux. Pendant un moment. Et en ce sens, tu deviens presque une sorte d'assistant social, si tu vois ce que je veux dire. »
Héros solitaire, désabusé parfois, il reste malgré tout avide d'espoir et de justice. Au fond comme beaucoup d'entre nous et c'est certainement pour cela qu'il a un tel succès bien au-delà de la Norvège.

Tout commence ici par la mission de départ qui consiste à ramener en Norvège Lisa Halle, toute à la dérive de la drogue et de la prostitution. Excellente entrée qui se passe à Copenhague au Danemark. On va découvrir peu à peu les rapports compliqués entre la famille de Lisa, sa mère Vigdis et son père Niels Halle et la famille de l'ex petit ami de Lisa, Peter et ses parents Vera et Håkon Werner ainsi que sa soeur Ingelin.
Peter a eu le tort de réveiller la belle du titre, je ne dévoile pas l'intrigue... puis de s'éclipser un peu trop vite, avide qu'il était de griller sa vie par tous les bouts. Il n'est pas revenu chez son employeur, le terrible Arve Jonassen, patron d'une entreprise en bâtiment. Les besoins de l'enquête vont conduire Varg Veum dans la villa de celui-ci, à la rencontre d'Irène Jonassen, une femme fatale délaissée, un couple sans enfant, qui entend se distraire au dépend du détective. Varg s'intéresse particulièrement aux trafics d'appels d'offres et de marchés publics. Arve Jonassen s'est fait une spécialité dans le coulage de matériaux (détournement et revente) lui permettant des gains substantiels.
Les allées et venues de Varg donnent lieu à bien des scènes à la fois oniriques et réalistes, de celles qui restent gravées dans la mémoire, preuve qu'on a là un grand romancier.
La troublante Solveig hante les nuits et les jours du solitaire Varg. Mais elle n'est toujours pas disponible… Patience, patience car nous la retrouverons dans d'autres épisodes de la série.

Il s'agit du tome cinq des enquêtes de Varg Veum. L'histoire, relativement compliquée, est bien construite et le suspens tient jusqu'à la fin. L'auteur ne fait rien pour mâcher le travail du lecteur. Il faut suivre chaque personnage et lire dans les détails. Je conseille, surtout avec les noms norvégiens dont on est peu familier, de noter au départ les différents personnages et leurs rapports entre eux. Cela m'a aidé à comprendre le dénouement, une fin bien amenée et qui m'a surpris – c'est le but. Je trouve qu'il n'y a rien de pire que de terminer la lecture d'un roman policier et de ne pas totalement saisir la conclusion de l'enquête ou bien d'avoir compris dès les premières pages – cela m'est déjà arrivé...

Gunnar Staalesen est né à Bergen en Norvège, où se passe la plupart des enquêtes. La maison et les bureaux du détective existent – tout comme les lieux décrits par l'auteur – et attirent beaucoup de curieux. Les enquêtes de la série ont souvent donné lieu à des adaptations télévisées ou des films. La notoriété du personnage Varg Veum est telle à Bergen qu'il a sa statue. À travers la vie de Veum on peut en quelque sorte lire la vie de Staalesen, son humanisme, son attrait pour l'histoire et la vie sociale. Je conseille donc de découvrir cette oeuvre, si ce n'est déjà fait, et de commencer par « La belle dormit cent ans » au titre sympathique. J'ai aussi beaucoup aimé « Pour le meilleur et pour le pire », une histoire de kidnapping sur fond de tours de banlieue ; « Fleurs amères » où il est question de déchets toxiques et de lutte écologique, livre accompagné d'un CD dont est issu le titre Varg Veum accompagnant ma chronique ; « le loup dans la bergerie » ; « Anges déchus » ; « la femme dans le frigo » ou encore « Les chiens enterrés ne mordent pas »...
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Varg Veum, détective privé à Bergen, a été engagé pour retrouver Lisa, une fugueuse de 16 ans. C'est à Copenhague qu'il retrouve la jeune toxicomane, tombée dans un réseau de prostitution. Mais quand il la ramène en Norvège chez ses parents, les voisins de la famille lui tombent dessus. Leur fils Peter a disparu. Ils le croyaient en compagnie de Lisa, mais celle-ci assure qu'ils ont rompu une semaine plus tôt. Les parents de Peter engagent donc à leur tour Varg Veum pour retrouver leur fils de 21 ans…

La belle dormit cent ans (1980) est la 3e enquête de Varg Veum, le héros récurrent de Gunnar Staalesen, après le loup dans la bergerie (1977) et Pour le meilleur et pour le pire (1979).

Au début du roman, alors que l'on découvre deux familles qui se haïssent et une histoire d'amour entre deux adolescents, on se croit dans une réécriture de Roméo et Juliette. Mais à la fin du roman, on s'aperçoit qu'on a glissé du côté de la belle au bois dormant. On y apprend alors ce qui passe par la tête de la Belle quand elle se réveille d'un trop long sommeil.

La dérive des adolescents entre fugue et toxicomanie est le sujet de prédilection de Varg Veum, l'ex-travailleur social reconverti en détective privé. Pris au milieu des affaires de famille chez Lisa ou chez Peter, il songe à ses propres parents, à l'enfant qu'il a été, et à celui qu'il a eu et ne voit presque plus.

Le ton de Gunnar Staalesen est toujours léger, plein d'humour, et en même temps volontiers mélancolique. Dans ce roman, Varg Veum est confronté au mensonge, à ce que dissimule une apparente honorabilité dans les milieux bourgeois de Bergen. Mais jamais il ne juge. C'est un détective privé plein de compassion, qui considère toujours les petitesses des autres à l'aune de ses propres faiblesses. Finalement, s'il y a bien un meurtre dans La belle dormit cent ans, il n'y a pas de grand criminel, mais une belle brochette de menteurs dont Varg Veum va déterrer les secrets à la pelle.

Comme les précédents, j'ai beaucoup aimé ce roman de Gunnar Staalesen. Je crois d'ailleurs qu'en découvrant Varg Veum, j'ai mis le doigt dans un terrible engrenage. La série compte en effet 10 volumes et je compte bien les lire tous. le prochain sera donc La femme dans le frigo !
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La Belle dormit cent ans est la 3ème enquête de Varg Veum.

Varg est chargé de ramener Lisa, 16 ans, qui a fugué à Copenhague et finance son addiction à la drogue en se prostituant ; s'il la retrouve sans trop de difficultés et la ramène en Norvège, il n'en va pas de même pour Peter, petit ami plus âgé de Lisa, qui a lui aussi disparu.

Les débuts de l'enquête de Varg vont le mener vers deux pistes différentes :

- les parents de Lisa et ceux de Peter, et Varg va comprendre que certains d'entre eux avaient de bonnes raisons de souhaiter cette disparition;

- l'employeur de Peter, Arve Jonassen, qui acceptait un peu trop facilement les absences répétées de Peter.

L'univers créé par Gunnar Staalesen dans cette série présente des caractéristiques très particulières : en effet, l'auteur accorde une place prépondérante aux relations humaines (ou à leur absence) et aux évolutions sociales.

En effet, ce n'est pas l'action, les coups de feu, les cadavres qui sont prépondérants, mais les rencontres et réflexions de Varg dans le cadre de son enquête. La Belle dormit cent ans accorde une place particulère aux relations entre parents et enfants, à travers les relations de Lisa et Peter et leurs parents, mais aussi aux relations de Varg avec son fils de 8 ans, qu'il ne voit que certains week-ends ; dans les deux cas, les parents assistent, impuissants, aux changements de leurs enfants ; le père de Lisa se demande comment sa petite fille qui demandait des calins a pu se prostituer pour se droguer ; Varg se demande comment son fils a pu prendre des expressions de son beau-père avec lequel il vit au quotidien.

C'est aussi Solveig pour laquelle Varg a de tendres pensées, qui a trompé son mari mais reste à cause des enfants (Varg estimant que c'est un mauvais choix).

C'est un roman sur la solitude de Varg, qui n'a pas d'amis, pas de famille, qui conduit sans but dans Bergen le dimanche soir après avoir déposé son fils chez sa mère.

Les milieux journalistiques et universitaires sont aussi égratignés, à l'occasion d'une soirée très arrosée pendant laquelle Varg recueille des informations sur l'employeur de Peter : discussions stériles, adoration d'icônes que l'auteur méprise comme Hemingway qui a écrit le soleil se lève aussi :

"Pour un bouquin dont les gens parlent encore cinquante ans après sa parution, je le trouve on ne peut plus chiant...Je n'ai jamais percuté sur ce qui peut apparenter à un chef d'oeuvre un livre qui parle d'une poignée de glandeurs décérébrés qui errent à Paris et en Espagne, se bourrent la tronche, vont à la corrida et détestent les Juifs".

Sur le plan sociétal, l'arrivée massive des drogues, la prostitution, l'hypocrisie sociale occupent une large place dans ce livre. Lisa, en manque, ou lorsqu'elle raconte ses débuts dans la prostitution, est assez poignante.

Si Gunnar Staalesen conserve son humour et sa dérision, il ressort de la lecture de ce roman une poésie désenchantée toute personnelle (à l'image du commissaire Vadheim, coureur de fond aux Jeux Olympiques de Melbourne en 1956 et poète) et d'une grande mélancolie.

Bien que ce livre ait été publié en 1980 (en 2002 en France), il n'a rien perdu de sa fraîcheur.
Lien : http://occasionlivres.canalb..
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Troisième enquête de Varg Veum, détective privé façon Bogart, vivant à Bergen, ville côtière de Norvège. Cette fois, c'est à une enquête dans l'univers des jeunes qui ont "plongé" qu'il nous entraîne. Chargé de ramener chez elle, Lisa, droguée et prostituée, il se retrouve à la recherche de Peter, l'ex-petit-ami de celle-ci.

Un polar très réussi, moins classique que les premiers, plus noir et plus féroce à l'égard de la société norvégienne que ce que nous pouvons en imaginer habituellement.
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Une enquête de Varg Veum dans la drogue et la déchéance familiale. Dur d'en dire davantage sans déflorer le sujet. Pas de réel rebondissement, mais une longue descente vers l'horreur dans toute sa banalité, sordide et familière. Sans doute trop convenu et sans relief pour vraiment intéresser le lecteur habitué. Encore un exercice de déconstruction du rêve scandinave et de l'Etat-Providence. Lent et sans surprise, un peu comme un hiver norvégien. Question style, on reste dans le même schéma, dans lequel Staalesen installe pas à pas son intrigue, sans heurt, tranquillement. On pense à Malet, à Simenon, sans vraiment atteindre ces sommets encore.
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La Belle dormit cent ans : publié en 1980 en Norvège sous le titre original de "Tornerose sov i hundre år". C'est le troisième titre de la série Varg Veum.

Juin, Copenhague. Varg Veum vient de retrouver Lisa à Istegade, une rue où drogue et prostitution règnent. Lisa a fui une vie familiale pesante dans un milieu aisé, à moins que ce ne soit suite à la rupture avec son petit ami Peter. Ce dernier se droguait aussi. Il a disparu. de retour à Bergen, Varg Veum entame des recherches à la demande de ses parents, la famille Werner.

Le lecteur n'a pas été associé à l'enquête qui a permis de retrouver Lisa Halle. Par contre il emboîte le pas du détective privé pour découvrir bien vite le cadavre de Peter. Contre l'avis du sympathique commissaire principal Vegard Vadheim, Varg Veum entame une enquête pour découvrir l'assassin : filatures au volant de sa voiture à bout de souffle, recherches des amis de la victime pour reconstituer son passé, il questionne son employeur qui lui assurait des petits boulots grassement rémunérés. Peter Werner va se révéler un personnage aux multiples facettes, perdu dans un monde brutal fait de paradis artificiels qui ont remplacé une vie de famille bâtie sur des non-dits. Varg Veum apprend aussi à mieux connaitre Lisa, La famille Halle est proche de la famille Werner.

Pour le plus grand plaisir du lecteur, Varg Veum est au centre de ce roman. Il est tour-à-tour pince-sans-rire bien sûr mais aussi timide, parfois moqueur, joli coeur souvent, dévoué pour les parents dont les enfants brûlent leur vie, profondément désireux de sauver les jeunes au bord du gouffre de la mort, révolté par les trafiquants en tout genre et bien sûr émouvant lorsqu'il a la garde de son fils durant un week end. Et puis il a Bergen au détour de chaque page, Bergen sombre et lumineuse, édifiée sur une montagne qui plonge dans la mer.

Le titre fait référence à la Belle au bois dormant, très connue en Norvège sous la forme d'une comptine. Varg Veum s'interroge : à quoi a pensé la Belle à son réveil ?
Lien : http://cercle-du-polar-polai..
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C'est l'été à Bergen. Il fait trente degrés. Les femmes sont belles et peu vêtues. Les gens mangent des fruits de mer en terrasse en regardant la mer. Varg Veum admire le spectacle de la rue. Mais s'il flâne dans la ville, c'est d'abord parce que, à la demande de ses parents, il est à la recherche de Peter, un jeune drogué, qui travaille sporadiquement dans une petite entreprise, qui couche avec la femme de son patron et qui a disparu depuis quelques jours. Veum découvre que Peter est devenu un prostitué qui a ses habitudes dans un petit hôtel minable. Il découvre également que Peter a déclaré qu'il "tient son patron". Ce qui explique sans doute son manque d'assiduité au travail. Est-ce que sa disparition est juste une envie de changer d'air pour un temps ou est-ce plus grave que ça?
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Le style de Staalesen me plait. Les phrases coulent. L'humour affleure. Les personnes qu'on rencontre sont toujours décrites de façon très détaillée et avec une pointe de concupiscence lorsqu'il s'agit de femmes. C'est vrai qu'il est divorcé notre ami, le privé. D'ailleurs quand il reçoit durant un week end son fils, ce dernier lui dit : " ça te ferait du bien de trouver une fille." Donc Veum cherche Peter. Il a d'abord retrouvé Lisa, une relation de Peter, qui a fugué. Il enquête aussi sur le patron de Peter pour essayer de découvrir ce que Peter avait trouvé qui lui permettait - sans doute - d'avoir barre sur son patron.
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Certains protagonistes vont se confier à Veum. Ce sont des personnes qui ne veulent pas forcément que la police soit au courant des informations qu'ils détiennent. Ainsi la soeur de Peter parle à Veum, Lisa veut aussi lui parler. La femme du patron de Peter lui parlera, plus tard. C'est ainsi que Veum va avancer dans ses différentes enquêtes, souvent plus vite que la police, car il inspire confiance et gardera pour lui les secrets qui lui sont confiés. Il va pénétrer profondément dans les histoires d'amour et de désamour, dans ces infidélités entre les protagonistes. Mais ce jeu de l'amour se finira en drame.
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Au passage, l'auteur aborde les problèmes que peuvent rencontrer les jeunes de nos jours, d'abord à cause de la dureté du monde dans lequel on vit, mais aussi de l'accès facile à la drogue et enfin de l'affaiblissement de l'autorité parentale. Lisa s'est enfuie du domicile de ses parents et s'est retrouvée prostituée dans un bordel de Copenhague, pour pouvoir payer sa drogue. Peter a lui aussi quitté le domicile familial et cumule un salaire d'ouvrier et de prostitué, là aussi pour payer son hôtel et sa drogue. Les parents de ces jeunes peuvent-ils les sauver? Ce n'est pas toujours possible. C'est Veum qui conclut, dans les dernières pages : "Ce n'est pas facile d'être parent. Et ce n'est pas facile d'être enfant."
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Staalesen Gunnar, - "La Belle dormit cent ans" – Gaïa, 2002 (ISBN 978-207031051) cop. de l'original norvégien en 1980 - appartient au cycle des romans relatant les aventures du dective privé Varg Veum.

Après "Comme dans un miroir" (cf recension), c'est donc le deuxième roman policier de cet auteur que je lis. Il faut croire que c'est bien écrit, puisque je l'ai lu quasiment d'une traite, comme ce devrait être le cas pour tout roman policier digne de ce nom.

L'intrigue est bien menée, mais souffre de quelques longueurs (des descriptions de paysages certes quelque peu poétiques mais qui cassent le rythme) et surtout de deux ou trois lieux communs hélas récurrents aujourd'hui dans les romans policiers : la piètre vie sentimentale de l'enquêteur accompagnée de l'incontournable mais pitoyable scène de sexe destinée à renforcer la démonstration, sa voiture à deux doigts de rendre l'âme, son enfant perdu de vue, la solitude et l'alcoolisme dans un appartement de vieux garçon, tout ça est déjà tellement tellement ressassé !.

Passons sur ces lieux communs. Ce roman se rachète par la mise en scène des relations entres adultes et adolescent(-e)s aujourd'hui, et surtout par son évocation de la descente aux enfers vécue par ces jeunes issus de familles aisées victimes de la drogue jusqu'à la prostitution la plus sordide. Pour l'auteur, dans ce roman, cette dégringolade est provoquée par un gros traumatisme familial, sur le mode "ah toutes ces familles bon chic bon genre sont finalement des foyers de vices" ce qui est un peu court.
Pour ma part, j'aurais préféré trouver une explication incluant aussi la destruction des garde-fous qui existaient encore dans les années 1980, et qu'une certaine caste de privilégiés a tout fait pour détruire de façon à livrer les individus sans défense à toutes ces industries de la consommation la plus vulgaire. Pour ne prendre qu'un exemple, le quotidien de la gauche caviar bobo-intello, le Monde, ne rate aucune occasion de proposer la légalisation du cannabis : c'est une véritable obsession chez cette caste mortifère, et l'on sait qu'ils comptent sur l'effet domino pour ensuite légaliser le reste, salle de shoot à l'appui (comme ils sont en train de le faire pour détruire la filiation ou instaurer l'euthanasie).
Cet auteur mérite d'être suivi, pour voir...
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