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EAN : 9781505468588
136 pages
CreateSpace Independent Publishing Platform (12/12/2014)
4.75/5   2 notes
Résumé :
“Vous avez tous connu Georges Turner, un peintre, plus qu’un peintre, un poète, une de ces natures à la fois chevaleresques et mélancoliques qu’embrase l’amour du beau, qui ont le culte de ce dieu invisible qu’elles appellent l’idéal, et qui cherchent partout, même en ce monde, des preuves de la présence de leur dieu. Je le rencontrai un jour sortant du musée de Dresde. La vue des chefs-d’œuvre qui abondent dans ce musée, un des plus riches en trésors de toute sorte... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Il n'y a pas de roses sans épines, il n'y a guère de bonnes fortunes amoureuses sans déceptions et même sans remords.
L'amour, quoi qu'on en fasse, sera toujours un des pôles sur lequel la littérature est comme forcée de pivoter.
Ce qu'il y a de touchant dans ces trois nouvelles d'amour, c'est qu'à travers les accidents de la vie périlleuse de ces trois aventuriers, ils conservent une innocente jeunesse tout le long en se réservant un amour secret, qui sera toujours un peu mystérieux vous verrez…

1°/ Histoire d'une opticienne et d'un lieutenant de Dragons -

Un jeune dragon (miliaire à cheval) et lieutenant, Pierre, est envoyé, avec son équipe dans une maussade petite ville du Nord de la France. Cette gendarmerie de l'époque s'ennuie lourdement et subit en outre l'inévitable méfiance des provinciaux « La province est prudente, elle a une sorte de répulsion instinctive pour ce qui brille (uniformes, titres…) »
Aussi, c'est la grande joie lorsqu'ils sont mutés pour Paris, la vraie vie commence !
Aussitôt arrivé, Pierre reçoit une mystérieuse lettre anonyme : il aurait eu tout ce temps une adoratrice secrète, Thérèse, épouse de l'opticien, sorte de Madame Bovary, voyant en Pierre le remède à tous ses maux. Une dévorante passion d'autant plus surprenante que leurs regards ne se sont échangés que rarement dans une boutique, quelques banales paroles tout au plus. le soudain départ de son fantasme l'aurait rendu fiévreuse… tellement malade que seul un célèbre médecin parisien aurait pu la guérir… L'anonyme correspondant conseille donc vivement à Pierre de rassurer sa victime qui se serait justement rendue seule sur Paris…
La malhonnêteté de cette lettre anonyme est pressentie mais quel but est poursuivi ? l'humilier ? Une vengeance ? Est-ce un fol amour sincère ?
Après une première rencontre étonnante, Thérèse joue l'indifférence froide et l'innocence puis fond finalement en larmes, culpabilisant de tromper ainsi son mari. Elle le sait perdu à tout jamais dans les méandres parisiennes mais le supplie pour une seule et dernière entrevue chez elle…
« C'était une capitulation d'une heure dans le combat de sa vie, mais elle estimait que, dans la balance, cette heure valait sa vie toute entière »
Emporté par cette étrange admiration, Pierre s'abandonne à elle : « J'eus honte d'être au dessous de cette belle flamme » il s'aligne alors à sa flamme mais de façon platonique, solennel, grave mais intense aussi, car il ne reste que peu de temps « On sentait là une âme de choix trop longtemps comprimée et qu'exalte une heure de liberté »
On augmente encore les palpitations quand on entend les pas du mari de retour à son domicile, Pierre n'a d'autres choix que de se cacher dans un placard, s'assied sur un fauteuil et déclenche le mécanisme d'une boite à musique placée juste en dessous… Sans discussion, il reçoit une balle du mari qui « est dans son droit » et même mieux que cela puisque Pierre, 6 mois après, encore convalescent, est condamné à 3 mois de prison et au versement d'une importante somme à verser en dommages et intérêts ! Double peine…
Placée dans un asile, Thérèse ne prononce plus un mot mais chante de temps à autre une musique qui ressemble fortement à celle de la boite à musiques du drame…

2°/Appartement à louer :

l'éloquence fait tout en ce monde ! Et si la beauté et la richesse suivent cette éloquence, qui pourrait donc bien résister à la gravitation séduisante du jeune René, 20 ans ? « Il fut le dieu de toutes les femmes déroutées et leur prophète favori ».
Dans toute sa haute bonhonomie, il concède même quelques innovations féministes avant-gardistes « Tant que la femme ne sera pas un être sacré en France et pour tous, quelle que soit sa condition, le monde ne retrouvera pas son équilibre » sans doute attire-t-il davantage l'attention avec cette délicate et originale touche féministe.
Sorte de charité pour les causes perdues féminines et par le goût des défis, il pêche en eaux troubles « au lieu de chercher d'honnêtes femmes là où il y en avait de toutes faites, il en cherchait surtout là où il n'y avait aucune chance d'en rencontrer ».
La miraculeuse perle est une belle comédienne fauchée. Facile ! il n'y a plus qu'à ramasser et laisser aller son talent naturel. Ingénieusement coquette, la belle prétend être mariée pour se préserver de tout engagement durable mais soutire volontiers les deniers de René.
Tandis que René conte ses amourettes naissantes à son ami, ils visitent ensemble des appartements à louer. Coïncidence et malheur, un des biens visité est la demeure du véritable amant de la comédienne… le drame qui devait survenir arriva … La révélation vient d'une lettre qui trainait « Mon gros chien, fais le mort pendant quelque temps encore, prends patience, mon apôtre va comme sur des roulettes, il est sérieusement riche ; il est bon enfant, et, sans être plus bouché qu'un autre, il est d'une incommensurable crédulité. Les affaires sont si faciles avec lui, que c'en est honteux. Meubles, maisons, voitures, rentes, et du respect par dessus le marché ; j'aurai tout avec lui. Il n'y a de trop que le respect. » C'est d'une cruauté involontairement humiliante et délicieuse que cette lettre qui se prolonge sur plusieurs pages… Ce foudroiement émotionnel s'accompagne d'une tentative de suicide ratée.

En pleine convalescence, René tire avec flegme et lucidité les conséquences « je me suis bien plus trompé qu'elle ne m'a trompé » se retire sagement de la vie publique et de son statut de beau-parleur « il est très difficile d'être riche à 20 ans sans être un peu bêta » mais aussi « Aimer ou écrire à tort et à travers, sans but d'avenir, ce n'est pas l'emploi, c'est le gaspillage de ses forces ».


3°/ Les amours de Pierrot

Honnête étudiant habitué à la mansarde et la misère parisienne, Pierrot pleure de vraies chaudes larmes suite au cynisme de sa non moins pauvre et belle voisine, qui a accepté sans trop de remords de se faire entretenir par un riche rentier et l'ayant ainsi définitivement rejeté.
Places d'opéra, voitures, fleurs, bonbons… tout avait été soigneusement prévu, sacrifié sur ses rares économies pour une splendide soirée romantique.

Trouvant de la gaieté dans son désespoir, il se lance seul à l'opéra. Quitte à avoir payé des places, autant en profiter.
Toujours dans cette folie d'enthousiasme non sans quelques larmes, il se jette aux pieds d'une drôle de demoiselle sur scène « On eût dit un bonbon tout frais sorti de Chez Boissier et si bien clos, si galamment, si fraîchement empaqueté, que tenter de l'ouvrir eût été un péché. On devinait le fruit rare cependant sous cette jolie fleur » qu'il aborde sauvagement avec l'énergie d'une personne qui n'a rien à perdre « J'ai rencontré par grande chance une vraie perle dans cet éblouissant fumier. J'ai un besoin énorme que quelqu'un m'écoute et qui soit hors d'état de me répondre. Voulez-vous être le confident modèle, celui qui entend tout et ne dit rien, dont mon coeur a faim et soif depuis bientôt douze heures ? »
Son audace est récompensée par une danse mais la féérie s'arrête brutalement avec l'évanouissement de sa compagne.
Mariée et fidèle, elle doit cesser toute manière qui discréditerait l'honneur de son époux.
Allez savoir pourquoi ce début d'amour marqua autant Pierrot, sans doute le caractère surnaturel de cette femme et du contexte de la rencontre… Toujours est-il qu'il ne l'oubliera jamais.

Hasard un peu cruel, il se liera d'une très forte amitié avec son époux, un mystérieux aventurier avec qui il mène des expéditions autour du globe, sans savoir même qu'il est marié… Et bien sûr il va l'apprendre un jour.

Pierre Jules Hetzel ou « Stahl » donne un cadre heureux à ses récits malgré les larmes, les désastres, même quand la fin d'une nouvelle est sinistre. Tout est dans ce style d'une sensibilité fine, une sorte de pureté qui idéalise, qui apaise et nous conquiert et qui sait aussi montrer une gaieté vraie. Bref, un recueil de nouvelles charmantes en tout points.
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