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J'ai beaucoup de difficultés pour rendre un avis.
Le 4 est pour l'expérience vécu.
J'ai l'impression d'être venu écouter une conversation de femmes sans vraiment y être convié. Et au final je trouve déplacé de donner mon opinion.
Le but était de discuter entre femme pour se comprendre et se souder les unes les autres quelque soit les conditions sociales.

C'est très particulier comme sensation.
Et c'est finalement une expérience très formatrice.
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Club de lectures féministes

Starhawk est une militante féministe et écologiste. C'est aussi une sorcière. Oui, dis comme ça, ça fait un drôle, voire un peu ridicule, vu les images qui arrivent lorsqu'on évoque ces personnages souvent vus comme mythiques (dans le meilleur des cas) ou néfastes (dans le pire des cas). Et pourtant.
Pourtant, la magie c'est se reconnecter à la Terre, à ses cycles, à refonder une (des) communauté(s), avec ce qu'elles portent de frustrations et de créativité. Tient, mais il semblerait que ce sont des thématiques qui reviennent beaucoup, non ? Et là, pas question de chaudron ou de formules (même si elle parle de rituels. Mais un rituel, finalement, c'est une manière d'entrer dans quelque chose, une action, un lieu : il y a des rituels d'entrée en classe. Et y a pas une once de magie, croyez moi) Ce qu'elle cherche, c'est à créer une possibilité de soigner les maux engendrés par la société moderne, contre sa violence et ses peurs réelles et ses récompenses illusoires. Pour elle, la communauté, mais aussi ce qu'elle appelle la Déesse (le principe d'immanence, d'avant les religions monothéistes et patriarcales : la divinité est partout. Il y a un principe masculin et féminin. Voir les croyances celtes par exemple) Il s'agit de tirer sa force individuelle de la terre, de la communauté et de rendre cette force par l'aide que l'on apporte par exemple. Elle met en garde contre le New Age : il ne s'agit pas de troquer une aliénation contre une autre.
On est convaincu ou non. Certaines choses me posent questions. Néanmoins, je ne crois qu'il faille tout rejeter en bloc. Elle s'appuie sur des faits historiques vérifiés, notamment pour ce qui concerne la destruction des communautés traditionnelles et des conséquences qui en découlent, notamment la destruction de la nature et la dispersion des savoirs traditionnels. Comment expliquer autrement que les Indiens possèdent une médecine naturelle efficace et que les Occidentaux la redécouvrent ? Et si au moment de la Renaissance, des femmes (et des hommes) avaient été épargné.es, quel serait notre degré de connaissances des plantes ? Pourquoi tant de maladies mentales, tant de burn out, d'impression de non-sens ? Peut-être est-il temps de revenir, un peu, à ce dont nous sommes originaires et de nous écouter davantage. Mais sans tout ces guides de développement perso, qui sont autant de manière de développer notre compétitivité (ce que Starhawk ne cherche pas) De cesser d'avoir peur de nous, des autres, de ce qui nous entoure (des insectes, des oiseaux, des mauvaises herbes)
Les sorcières ont le vent dans le balai, et je crois que ce n'est qu'un début... Demandez à Mona Chollet.
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Starhawk est une militante américaine contemporaine, féministe, écologiste, pacifiste et altermondialiste. Je l'ai découverte par un concours de circonstances et sa personnalité m'a semblé au premier abord plutôt farfelue, je dois l'admettre. Une sorcière néo-païenne nous dit Cambourakis sur la quatrième de couverture de Rêver l'obscur, quézako ? Quoiqu'il en soit, la dame fait preuve d'un engagement politique tel qu'il serait malvenu de ne pas s'attarder un petit peu sur ses écrits.

Rêver l'obscur : femmes, magie et politique rassemble les idées principales de l'autrice dans un format que j'ai trouvé pour ma part assez déstabilisant et éloigné des écrits académiques traditionnels. On y parle de divinités, de magie, de pouvoir-sur et de pouvoir-du-dedans, de rituels à réinventer, de peur à exorciser et de futur à créer. Sous ces faux airs de science-fiction ou de récits fantastiques, les propos de Starhawk sont pourtant rationnels et fondés sur une véritable expérience pratique des rassemblements de militants. Publié pour la première fois en 1982, bien avant la vague de publications sur le développement personnel que nous connaissons actuellement, Starhawk théorise la communication au sein de petits groupes d'humains. Elle observe les manières dont chacun prend la parole et apporte des conseils pour réguler ces prises de paroles de façon bienveillante dans le but de faire avancer un groupe dans son ensemble, de faire émerger de nouvelles idées politiques et d'organiser leur mise en pratique. Cette gestion du groupe passe notamment par l'organisation de rituels précisément détaillés par Starhawk.
La magie et la circulation de l'énergie sont mis au centre de la pensée et de la pratique de Starhawk. Les rituels ont notamment pour but de capter l'énergie reliée à la Terre. Pour définir cette énergie, Starhawk s'appuient sur les traditions chinoise (ch'i), indienne (prana) ou encore hawaïenne (mana). La magie, quant à elle, est décrite très rationnellement comme le pouvoir résultant de la vérité, la sincérité, le dire-vrai, le bon usage du langage. La formulation des peurs est présentée comme le meilleur moyen d'en venir à bout, et surtout la formulation des rêves est la première étape nécessaire à leurs réalisations. Qui n'ose pas rêver un monde meilleur n'obtiendra rien de meilleur. D'où l'intérêt par exemple d'une science-fiction qui mettrait à l'honneur des héroïnes puissantes et indépendantes, ou de manière générale qui proposerait d'autres modèles de société.

Je suis souvent restée perplexe en lisant les écrits de Starhawk, j'ai plus souvent encore été surprise et intriguée. Ce livre m'a rendu plus curieuse, plus militante, plus confiante aussi. Rêver l'obscur m'a surtout incitée à m'engager personnellement dans la réflexion, à me faire ma propre opinion, à engager une action après l'autre pour faire évoluer les mentalités et notre société, petit pas par petit pas, et de petit groupe en petit groupe, une idée entrainant l'autre...
Lien : https://synchroniciteetseren..
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Rêver l'obscur, c'est se familiariser avec le concept de la peur, de nos côtés sombres, de nos conditionnements, de l'histoire humaine dans ses aspects macabres, c'est apprivoiser la bête pour mieux la comprendre, la dompter, vivre avec elle en espérant, une fois l'avoir identifiée, pouvoir la transformer. Affronter ce qui nous soumet, ce qui nous fait trembler, c'est affirmer son pouvoir, le pouvoir "du-dedans" contre le pouvoir "sur" (la supériorité imposée) et se rendre compte que nous pouvons changer les choses.

Starhawk est ce qu'on appelle une sorcière païenne, qui vit en harmonie avec la nature, l'environnement, l'animal et l'humain, qui crée et met en place des rituels magiques simples, basés sur la parole, l'énergie et le corps, en vue de se reconnecter à la Déesse Mère et de faire monter le pouvoir endormi en chacun de nous. Son but est de faire avec les moyens du bord pour changer la face du monde, tout en prônant une action non violente. Ce rôle n'est pas évident quand on sait à quel point la sorcellerie est mal vue, victime de préjugés depuis la nuit des temps, à quel point le mot magie peut faire rire ou trembler. C'est pour cette raison qu'elle s'évertue à en expliquer les fondements, à en donner des exemples afin que tout le monde se rende compte que la magie habite tout un chacun, et qu'elle réside dans les gestes, le verbe, l'intention, la volonté.

Tout en faisant un rapide compte rendu sur la chasse aux sorcières et ce que cette action a eu comme incidence tout au long de l'histoire, elle met en évidence les conditionnements qui ont eu pour but de diviser l'homme et la femme, de les enfermer dans des stéréotypes contraignants, et diviser également par le pouvoir et la terreur. Dans un contexte d'après guerre, de menace nucléaire, de libération de la sexualité étouffée, elle dresse un portrait, non seulement de l'Amérique mais du monde en général, peu élogieux mais nécessaire.

Le texte, écrit dans les années 80, n'a pas pris une ride, car il est intemporel - même si on peut dire qu'il est toujours urgent de redevenir soi, de redevenir humain, de retrouver l'adéquation avec l'environnement et la nature même des choses. La sagesse qui en émane s'applique partout, en tout temps, pour chacun, et ne se veut ni moraliste, ni discriminante, ni ésotérique. Il y a beaucoup d'amour, de bienveillance, de soutien, d'intelligence et de pistes de solutions pratiques dans ce texte, tout autant qu'il transpire la révolte, l'appel de la meute, et la revendication. Les maîtres-mots qui accompagnent ces solutions sont la solidarité, l'entraide et l'éveil des consciences. Et même si ce texte s'adresse essentiellement aux femmes de par sa nature féministe et par son historique, il n'en est pas pour autant un pamphlet excluant les hommes. Au contraire, il invite femmes et hommes à se départir des rôles imposés par la culture et la société pour redevenir avant tout des humains égaux.
Lien : http://lecombatoculaire.blog..
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Ce livre est en cours et le restera car il appartient désormais à cette pile parfois branlante que je garde à vue, et le jeu de mots est volontaire.
Pour les autres, dont l'excellent Livre des chemins, de Gougaud ou Les 13 mères originelles, de Jamie Sams, j'aurais dit "auprès du lit".

Acheté durant le premier déconfinement progressif, je l'avais gardé pour la fin...

Et bien sûr, je le dévore.

C'est brillant, énergisant.
Cela pose des mots, trace des chemins, ouvre des possibles.

J'aimerais beaucoup rencontrer son auteur, échanger avec celles et ceux qui, comme moi, sont époustouflés par la qualité de cette pensée qui s'offre au lecteur, nous prend par la main et nous guide à l'intérieur de nous même, là où réside " le pouvoir du dedans".
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Non il ne s'agit pas de jeter des sorts savants aux politicards et patriar-gars. Car ceci n'est pas un grimoire pour les fans du chaudron, d'Harry Potter ou des jeux de magie des soirs de panne électrique.
Ceci est un recueil d'essais qui marie brillamment théorie et pratique de la sorcellerie néopaïenne. La plus belle entrée que je connaisse dans la philosophie Wicca, les dynamiques de groupes et l'action non-violente américaine. Un point de vue trop trop trop peu regardé en France. Car on est encore trop mal à l'aise avec l'immanence, l'ombre, les rituels païens et les termes mêmes de "sorcière", "Déesse" et "magie". Ça fait ricaner, tiquer, écarter. C'est bien arrangeant de bloquer sur les formes, ça évite d'avoir à parler du fond...
Personnellement, je ne suis pas une fana de la "Déesse" dans la mesure où je ne crois pas au genre ou à l'existence d'une essence ou énergie typiquement féminine, mais ça n'a gêné en rien ma lecture dans la mesure où le mot Déesse ici aurait très bien pu être remplacé par le mot Force tant son usage est englobant : il irrigue l'humain et pas seulement de celleux pourvu.e.s de vulves.

Un livre qui bouscule, comme je les aime. Il a rajouté des branches à mon arbre de pensée et me donne envie (avec Peau de Dorothy Allison) d'acheter toute la collection Sorcières des éditions Cambourakis. Elle a acquis son droit d'entrée au Panthéon de ma bibliothèque !

Bref. Starhawk, une altermondialiste féministe venu tout droit de Californie, que je vous conseille vivement de lire, surtout si vous avez aimé Sorcières de Mona Chollet.
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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A la fois récit autobiographique, manuel de désobéissance civile, recueil d'expériences de militante altermondialiste, traité de néo-paganisme et plaidoyer écologiste et féministe (donc écofémiste) Rêver l'obscur : femmes, magie et politique est difficile à classer et donc génial.

Partant de sa propre expérience qu'elle théorise sans jamais adopter un ton docte, Starhawk tente d'esquisser les contours d'une nouvelle société où les rapports entre les être seraient basés non plus sur la domination mais sur le respect. Elle tisse une méthodologie des rapports de groupe (animation, place de chacun, célébration par des transes ou des danses collectives) et invite le lecteur à questionner sa place dans le monde. Elle en profite aussi pour distiller son expérience d'altermondialiste dans l'Amérique de Reagan, ou comment passer du désespoir le plus profond à l'activisme non-violent.

Starhawk est aussi une wiccane et parle de son rapport à la Déesse - le divin qui est en tout - et en profite pour dérouler en annexe une analyse solide et très politique du féminicide des sorcières au XVIe et XVIIe siècles.

C'est une lecture très dense mais vraiment passionnante. Cette édition de Cambourakis est en plus agrémentée d'une préface et d'une bibliographie formidable d'Emilie Hache, de deux des précédentes préfaces de Starhawk et d'une postface qui tente de replacer la pensée de Starhawk dans la société française du XXIe siècle.
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Philosophe sens antique du terme, Myriam Simos, dite Starhawks croit au pouvoir des visions et des rêves. A notre capacité d'entrer en contact avec la terre. Notre pouvoir de réclamer ce qui nous a été enlevé, de guérir de la dépossession que le patriarcat inflige aux femmes, à l'humanité en général. Elle est à l'origine de nombreuses actions écologiques et politiques non violentes, inspirés d'anciens rites païens. Une lecture vertigineuse.

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