Ouille, gros écueil là ! Dans la trilogie de l'Infini, c'est le tome de trop.
Dans « le Gant de l'Infini », Warlock s'est séparé de sa part de bien et de sa part de mal afin de pouvoir contrôler le Gant sans risques. Dans «
la Guerre de l'Infini » il affrontait sa part de mal : le Magus. Ici évidemment, le voilà aux prises avec sa part de bien : la Déesse.
Celle-ci a un projet qui apportera la rédemption et la lumière à cet univers si vil. Pour ce faire, elle a besoin de concentration et s'entoure de tous les héros qui ont un tant soit peu de croyance religieuse, de lien mystique ou de bonté pure afin de garder sa forteresse. Ces héros deviennent une bande d'extrémistes illuminés prête à tout pour sauvegarder le Grand Projet. Évidemment les héros peu réceptifs, devenus des infidèles pour le camp d'en face et regroupant les scientifiques (opposition basique de science et religion), les androïdes, ou simplement les demeurés, vont s'opposer à ce plan.
Voilà donc tout ce que « la part de bien » est susceptible d'apporter au monde, selon Starlin : c'est pourri ; on efface et on recommence. le Déluge donc. Sitôt libre de ses actes la « bonté » est pervertie et emploie les mêmes méthodes que le « côté sombre ». Bon, je suppose que l'auteur souhaitait mettre l'accent sur l'extrémisme néfaste qui peut surgir de n'importe quelle cause, si noble soit-elle, et qu'il est facile de se laisser berner. Un message qui n'est pas inintéressant mais très mal mis en scène. On a encore une fois droit à des affrontements sans grande imagination entre tous les héros Marvel. Il est toujours délicat de vouloir considérer comme des absolus les notions de bien et de mal qui sont avant tout relatives. Et dans ce cas, il est plus aisé de mettre en scène le Mal que le Bien pour concevoir une histoire intéressante. Starlin a pris trop de raccourcis ici, et cela affadit le récit.
Le dessin de
Ron Lim est toujours aussi peu séduisant et les dialogues sont franchement lamentables. Est-ce lié à la traduction ? Je ne sais pas. Aucun héros ne tire son épingle du jeu, tous plus transparents les uns que les autres.
Inutile que j'en rajoute, je crois. Ce tome gâche toute la trilogie à mon avis.