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Le jeune Déogratias à perdu la raison en même temps que le génocide Rwandais était perpétré.
En suivant son itinéraire parmi beaucoup de flash-backs avant et pendant les événements de 1994, cette bande dessinée nous interroge sur la folie qui le touche, lui qui a tant perdu pendant ces massacres, et sur la folie de ceux qui les ont aussi vécus sans en être traumatisés, où se trouve la vraie folie ? Où se trouve la vraie humanité ?
l'oeuvre nous touche de plein fouet, et l'auteur nous fait réfléchir sur l'endoctrinement et l'effet d'entrainement dont nous pouvons tous être les victimes avant de nous transformer en bourreaux.
Le trait et la couleur de Stassen sont extraordinaires, et leur côté enfantin contraste avec le sujet et le déroulé du récit. Les couleurs sont chatoyantes, les formes arrondies, et elles participent au choc reçu par le lecteur qui au détour d'une page se trouve enfoncé dans la noirceur et l'horreur.
Une oeuvre magnifique et terrible qui reste dans la mémoire
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Deogratias est une bd de Stassen retraçant le climat qui régnait sur le Rwanda pendant la guerre civile et l'extermination de Tutsi par les Hutus. Ce sujet est dur car il est relativement récent et témoigne d'une inhumanite déconcertante et le personnage de Deogratias dépeint bien tout ça. La raison a quitté les terres du Rwanda et l alcool a sûrement accéléré cet état.
Cette bd est assez dure par le thème et les sujets abordés. On se perd un peu dans le récit avec de nombreux flash-back qui se retrouvent dans des cases sans bord alors que le récit présent a un bord avec un gros liseré noir. Peut-être qu un code couleur aurait été plus judicieux. Cependant cette bd vaut le coup d oeil et nous retourne un peu.
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Il ne suffit pas d'exploiter un thème très sérieux comme un génocide pour obtenir mon adhésion ne serait-ce que par sympathie. Encore faut 'il que cela soit traité correctement. Au fil de ma lecture, la construction et les enchaînements sont si mal réalisés qu'on ne sait plus où l'on se situe réellement au niveau des flash-back sur l'avant et l'après.

Des contradictions, un contexte inexpliqué : cette BD se contemple comme une forteresse imprenable. C'est âpre et dur à la fois mais les promesses de cette Bd ne sont pas tenues. C'est bourré d'idées mais trop complexes pour convaincre.

Par ailleurs, le dessin ne m'a pas convaincu tant le trait semble gras et simpliste. C'est vrai que le graphisme est une question de goût personnel. En l'espèce, je n'adhère pas.

Pour autant, j'admets que l'auteur avait au moins essayé de faire passer un message selon sa propre construction. Je dois également tenir compte de cela dans ma notation pour éviter la note minimale.
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Comment décrire une chose d'indescriptible comme le génocide du Rwanda ? En décrivant la vie de Déogratias avant et après le génocide via des flash-backs habiles, Stassen parvient à nous faire imaginer l'atrocité de ce qui c'est passé pendant le génocide sans pour autant coller une image dessus et c'est bien là que se situe la force de cette bd ! Comment raconter une folie collective avivée par une propagande raciste des médias et qui fait que l'on tue ses proches, ses voisins et ses amis de façon la plus horrible qu'il soit ?

Même si Stassen a le mérite de décrire un génocide (dont on a trop peu parlé) de façon très habile, j'ai eu du mal à m'identifier au personnage principal qui, plongeant dans l'alcool pour oublier, se déshumanise totalement, errant sans but au milieu d'un décor africain très bien dessiné, ce qui m'a empêché d'entrer totalement dans l'histoire et me donne l'impression d'avoir manqué quelque chose ! J'ai donc apprécié sans accrocher, ce qui m'empêche sans doute de crier au chef-d'oeuvre comme la plupart des lecteurs, mais j'ai tout de même l'impression de presque devoir m'en excuser … bizarre !
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
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J'ai lu cette BD pour un projet sur les génocides au 20e siècle avec une classe de 3e. J'ai trouvé cette BD à la médiathèque mais elle ne sera pas dans la liste des ouvrages à lire car trop sombre à mon goût. Je l'évoquerai.
J'ai eu un peu de mal à la lire, je venais de lire plusieurs livres sur le sujets. je l'ai trouvé sombre.
Malgré tout, cette BD est à lire car elle témoigne de ce qui s'est passée en 94 au Rwanda.
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Rwanda, 1994. Entre avril et juillet de cette année, 800 000 personnes sont massacrées ; Tutsis pour la grande majorité, elles sont tuées par leurs propres compatriotes rwandais, de l'ethnie Hutu. Dire l'indicible est un oxymore insoluble. Pourtant, c'est ce à quoi s'emploie Jean-Philippe Stassen dans cet album. Témoigner, donner la mesure de l'horreur, un aperçu tout du moins, tant chaque meurtre est épouvantable, tant chaque exaction commise répugne.

Stassen ne heurte pas frontalement le génocide rwandais. Dans Deogratias, il le contourne, en montre les causes, en déplore les conséquences et, seulement à la fin de l'album, en expose sa cruauté et son ignominie. Pour cela, Stassen se met à hauteur d'hommes : la statistique, si impressionnante soit-elle, ne parle pas. L'expérience humaine, elle, permet l'identification, ouvre à des sensations tels que le dégoût, la tristesse, la colère, la consternation. Deogratias, le personnage qui donne son nom à l'album, est un jeune Hutu (mais Rwandais avant tout, comme il le précise) qui aide à la mission catholique. Un peu gouailleur, un peu rêveur, un peu dragueur aussi, Deogratias est amoureux d'Apollinaire et, à défaut d'en être aimé en retour, séduit sa soeur, Bénigne. Si certaines émissions radios qualifient déjà les Tutsis de cancrelats, si les professeurs d'école pointent avec froideur les différences ethniques du pays, aucune violence physique n'est encore à déplorer. Mais après l'assassinat du président, les massacres commencent. D'eux, on ne verra rien : parti pris de l'auteur qui peut étonner (parler d'un génocide et ne pas le montrer) mais trouve sa justification dans la construction de l'oeuvre.

Car la narration se construit justement sur la comparaison entre l'avant et l'après génocide. Deogratias est devenu fou : il erre dans les rues de sa ville, quémandant de la bière de banane, rencontrant et empoisonnant les hommes qu'il a croisés durant les mois de tuerie. Deogratias délire, se sent persécuté par les chiens qui dévorent le ventre des gens, se sent même devenir chien à la nuit tombée. Stassen, ici, ne se contente pas de la métaphore littéraire : on voit physiquement Deogratias se transformer en chien : preuve effrayante de la perte d'humanité, constat terrible de l'homme fait bête. La folie, comme la boisson (cette quête continuelle de l'urwagwa), sont le refuge de Deogratias. C'est la peur qui l'habite et le dirige après le génocide. Car Deogratias n'en a pas été seulement le témoin : il en a été l'acteur.

Sans doute manque-t-il - et c'est là le principal manque de la bande-dessinée - des éléments pour comprendre comment Deogratias, qui se dresse d'abord contre ces bandes de tueurs pour sauver Bénigne qu'il cache, commet les actes odieux qui le conduisent à la folie. Sans doute les menaces de mort qu'il reçoit le convainquent-elles, et peut-être la propagande radio joue-t-elle aussi un rôle. Toujours est-il que, pour sauver sa vie, Deogratias abandonne son humanité. Il n'est pas le seul. Les hommes d'Eglise fuient, eux aussi, laissant le pays à ses démons. On observe aussi avec impuissance le rôle ambigu des armées occidentales qui laissent faire, à l'image de ce lieutenant ou adjudant que retrouvera Deogratias après les événements. Il y a donc, tant dans l'armée que dans l'Eglise, ce double discours, antinomique, de la prétention paternaliste qui se transforme en fuite éhontée ou en indifférence sitôt que les massacres commencent.

Graphiquement, Stassen use d'un trait rond et appuyé, à la manière, en quelque sorte, des comics. La couleur, toutefois, ajoute une profondeur qu'il convient de ne pas négliger. Certaines cases sont magnifiques, notamment quand Stassen travaille sur le ciel à l'aube ou au coucher. Les nombreux détails finissent de solidifier le décor d'un Rwanda déchiré par ses habitants. Oui, les drames se jouent parfois dans de vertes vallées, et le firmament ne se teint pas plus de noir si ce qu'il observe est terrifiant. A défaut d'être exhaustive - mais c'est là un défi bien colossal et probablement irréalisable -, la bande-dessinée garde en mémoire ces événements marquants de la fin du 20ème siècle, et ouvre des pistes de réflexion multiples. C'est par cela, et aussi parce qu'elle rappelle avec acuité et émotion ce que furent ces cent jours de malheurs au Rwanda, que Deogratias est une bande-dessinée précieuse.
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Le sujet déjà dur de base est renforcé par les traits et les couleurs. On suit la transformation d'un petit garçon et un animal et par le biais de flash-back on comprend petit à petit son histoire et celle de ce massacre.
Les artistes ont vraiment bien retranscrit l'horreur de cette situation car c'est surtout le dessin qui m'a mis mal à l'aise.
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Il m'a fallu beaucoup d'années avant de me décider à lire Déogratias. Quelques pages aux couleurs bien sombres, feuilletées au hasard de librairies, ne m'y avaient guère incité. Maintenant que c'est chose faite, je pense qu'il faut prendre le temps d'entrer dans l'histoire, suivre son rythme assez lent que retardent en effet de nombreux flash-backs (aisément repérables , car les vignettes concernées ne sont pas encadrées par un trait noir comme les autres). Prendre d'autant plus son temps que plusieurs éléments ne s'éclairent que dans les toutes dernières pages. Et ne pas hésiter à relire, à revoir chaque vignette dans ses détails souvent fouillés, révélateurs du pays et du moment d'histoire en cause. Ne pas attendre non plus une explication ou une fresque du génocide : ce n'est qu'un conte, mais un conte terrible, autour d'une poignée de personnages emblématiques de l'époque et de ses protagonistes. Un détour préalable par les livres de Jean Hatzfeld ne serait pas superflu pour qui voudrait aller au coeur du génocide. Mais l'on peut tout aussi bien suivre le cours imparable d'une tragédie où sont entraînés une poignée d'humains dérisoires de fragilité ou bassesse. Humanité poignante des victimes, laideur des coupables, et puis ce personnage halluciné et hallucinant mi- humain, mi-chien, rendu fou par l'horreur. Un grand, grand ouvrage, écrit à peine six ans après les faits, au ton juste, très bien informé, en bref la BD dans toute sa magnificence (des images paradoxalement très belles), la BD dans toute son importance, car levant le voile sur un pan peu glorieux de la fin du 20e siècle et dans lequel la France n'est pas exempte de lourds soupçons.
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Un dessin somptueux (même si les personnages semblent parfois un peu figés) qui traite du génocide rwandais à travers les yeux hallucinés de Deogratias, jeune vagabond accro à la bière locale. A l'image de ce héros mystérieux, l'horreur se dévoile peu à peu, vous entraînant vers une histoire glauque aux relents sombres de vengeance.
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Stassen évoque le génocide rwandais à travers le destin de Déogratias, un jeune Hutu qui fréquente des femmes Tutsi. L'histoire se situe avant et après les massacres, mais les trop nombreux flashback nuisent à la lecture du récit.
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