"Le ciel était bleu. Et comme il n'y avait rien d'autre à voir dans le ciel, que ce bleu, Michel Aigu ne tarda pas à regarder un peu plus bas, une fenêtre ouverte, à un deuxième étage, sur une pièce dont l'ombre était troublée par une blancheur.
Cette blancheur triompha vite – nénuphar éclos sur l'eau trouble et lourde d'un étang. Et Michel Aigu fut ébloui…"
Parce qu'il a levé les yeux en sortant d'une méchante boutique où il avait acheté des cigarettes, Michel Aigu, présenté dès la première phrase comme "un garçon impressionnable", tombe raide dingue amoureux fou d'une inconnue entraperçue à sa fenêtre.
Et parce qu'il a de la suite dans les idées, voyant qu'un appartement y est à louer il décide de s'installer dans l'immeuble abritant la belle.
La bâtisse est sinistre, les deux soeurs qui la gèrent et tiennent la boutique au rez-de-chaussée sont au moins bizarres, le voisin est un étrange petit bonhomme effrayé et surtout, surtout, la belle est retenue prisonnière au dernier étage !
Ajoutons à cela que policiers, dont l'inspecteur Aimé Malaise, et truands, dont l'ennemi public numéro un Albéric Solomon, tournent furieusement autour de cette maison en particulier, et le tableau sera complet.
C'est mené à bon train, avec des personnages campés en trois coups de crayon, dans une atmosphère mystérieuse qui monte en gamme et devient franchement inquiétante au fil des tentatives du jeune héros pour sauver sa belle, et c'est drôlement bien écrit en prime.
Un bon moment de lecture que ce premier roman policier écrit en solo par le prolifique
SA Steeman, qui trouve même le moyen de s'y mettre en scène dans le rôle d'ami du héros !