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3,76

sur 185 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un petit roman sur la trahison, les convenances, l'acceptation du malheur, le mensonge, l'abnégation...
Quel aurait été le destin de ces 3 personnages si l'un d'eux avait demandé sa part de bonheur ?
Je ne savais pas à quoi m'attendre en lisant cette histoire. Et pourtant j'ai beaucoup apprécié cette lecture. Ecriture simple mais efficace. On ressent le malheur dans l'acceptation de la vie des personnages. Est-ce un bien ? Est-ce un tort d'avoir choisi cette vie ? Est-ce un choix, à cette époque ? Tant de questions se posent... L'auteur n'y répond pas, c'est un constat... A nous, lecteurs, de nous interroger sur les décisions de ces 3 protagonistes...
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Voici un petit roman qui a su toucher mon coeur. Ce roman est tellement dense qu'on en regretterait presque qu'il ne compte que 148 pages. C'est comme un condensé, un préambule à une excellente saga américaine.

Auprès de son mari Alec, Margaret attend l'arrivée de sa jeune soeur Elspeth quittant son Ecosse pour vivre avec eux dans l'Iowa. Elspeth est jeune, spontanée, pétillante. Elle s'émerveille très vite des joies de la vie à la ferme. Elle parle aux animaux, guette les écureuils et les rouges-gorges, toujours le sourire plein les yeux.
Alors que sa soeur Margaret est plus austère à l'image du salon décrit brillamment par l'auteur comme une pierre tombale. Margaret est parfaite dans son côté stoïque, catholique, droite et inflexible. Il fallait donc s'y attendre que son mari Alec s'intéresse de plus près à cette jeune soeur qui préfère sauter à saute-moutons que les compter, qui préfère rire aux éclats que chuchoter des politesses.

Dans une journée d'automne, Wallace Stegner dessine en peu de pages un univers nature-writing qui me plaît avec une nature en toile de fond épousant les visages humains. Il dresse aussi un portrait passionnant de la honte, la culpabilité, les non-dits faisant monter les ombres de la terre pour ensevelir des âmes de plus en plus torturées et prisonnières d'une journée d'automne. Un très beau roman qui m'a charmée tant par la plume, le fond et ce mélange nature et nature humaine.
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L'après-midi où Margaret Stuart attend, à la gare de Spring Mill, sa soeur, Elspeth, venue tout droit d'Écosse après le décès de leur père, son mari, Alec, ne l'avait pas vue aussi joyeuse depuis des années. La jeune femme est ravie, en effet, d'accueillir chez elle sa cadette et de vivre, de nouveau, avec elle. Elspeth est aussitôt charmée par les grandes plaines de l'Iowa, les animaux de la ferme, la somptueuse propriété et admirative de l'élégance presque guindée de son aînée. Un vent de fraîcheur, de jeunesse souffle sur le domaine et une tendre complicité unit rapidement Elspeth et Alec. Ce dernier n'est d'ailleurs pas insensible au charme et à la joie de vivre de la jeune femme...

Wallace Stegner nous plonge au coeur d'un triangle amoureux au sein d'une famille fort respectable et respectée, et plutôt aisée, du début du vingtième siècle. Malgré l'amour qui unit Margaret et Alec, ce dernier ne résiste pas à la jeunesse et l'insouciance de sa belle-soeur. Dès lors, leurs relations s'en trouvent inexorablement changées. Entre secrets, mutisme, rancoeur, jalousie, culpabilité, trahison et pardon impossible, tous les trois s'emmurent dans le silence. Un silence qui transforme cette journée d'automne en un interminable hiver gris, pesant et maussade. Wallace Stegner dépeint, avec finesse et une certaine mélancolie, les relations entre les membres de cette famille, soumise aux traditions et aux bonnes moeurs. Un roman qui respire la fin d'une saison au soleil couchant. Un tableau un brin désenchanté de deux soeurs séparées par un même homme qui les aura bafouées.
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Quel bonheur de découvrir au hasard de mes nombreuses déambulations au Hall du livre , ma librairie préférée cette pépite rééditée soixante - ans après sa parution en 1937, et un écrivain inconnu en France jusque là !

Histoire simple et secrets de famille mettent en scène l'inévitable triangle amoureux mais conté de manière adroite , émouvante , aboutie, bucolique et poétique , surtout que c'était un premier roman !

Au coeur de la campagne de l'Iowa , Margaret et son mari Alec accueillent avec grand plaisir la jeune soeur de Margaret , Elspeth, venue de son Ecosse natale après la mort du père pour vivre avec eux.
Court roman d'atmosphère : lumineux au début, fous- rires partagés, fêtes entre voisins, fraîcheur, vivacité communicative , joie de vivre d'Elspeth, curieuse de la chaleur dans cette rude campagne, grosses bêtises d'Alec, travail de la ferme , soins aux bêtes , complicité, émerveillement devant la flamboyante beauté de la nature au fil des saisons, la rivière et les arbres, le tout rendu avec virtuosité par l'auteur .

Puis tout bascule : piège du sentiment amoureux, rancoeur et jalousie, non - dits, lourds ,silences, , refoulement ,honte, froideur, trahison, piège dramatique, sans issue.......

La narration est parfaitement équilibrée : les deux soeurs acrimonieuses se transforment , décharnées , sèches, vieillies avant l'heure elles ressemblent à deux oiseaux noirs lugubres et tristes, prématurément âgées , à quarante et quarante -sept ans:
L'une ravagée par le poids de son péché.

L'autre empêtrée dans ses principes calvinistes et sa froideur, au comble de ses souffrances , repliée sur elle même, comme desséchée ....

Derrière les apparences paisibles de l'existence se joue l'irréparable...

Très belle première de couverture , un roman inédit chez Gallmeister que je ne regrette pas d'avoir acheté , lu d'une traite dans le train !
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Une journée d'automne pour Wallace Stegner, une journée d'hiver pour moi : voici un très court roman lu quasiment d'une traite.
Pour reprendre une expression du texte, l'auteur nous fait visiter "les geôles irrespirables de la culpabilité".

Le point de départ est tout simple. En compagnie de son mari Alec, Margaret va chercher à la gare sa jeune soeur Elspeth qui vient vivre avec eux.
Même sans lire la quatrième de couverture (trop bavarde, comme très souvent, malheureusement), le lecteur comprend tout de suite ce qui va se passer. Mais ce n'est pas grave car l'intérêt n'est pas là. L'intérêt est "après". Après la faute. Les conséquences, et les attitudes de chacun.

Wallace Stegner nous plonge dans un autre lieu, dans une autre époque. Nous sommes dans l'Iowa au début du vingtième siècle.
Le poids des convenances est fort, le regard des voisins compte énormément et il faut tout faire pour sauver les apparences. Margaret, Elspeth et Alec ne sont pas libres d'agir comme bon leur semble, ils doivent se soumettre aux contraintes sociales.
Que vont-ils faire ? Quelles vont être les conséquences sur leurs vies ?
C'est ce que l'on découvre dans cette journée d'automne.

J'ai beaucoup aimé l'omniprésence de la nature et de la vie à la ferme, qui offrent un très beau décor à ce récit bien triste.
Des vies entières vécues dans la honte et la culpabilité, des destins gâchés par ce que l'on pense être son devoir ou ce que les gens attendent de vous.
Margaret, Elspeth et Alec se sont-ils seulement autorisés à rêver à ce qu'aurait pu être leur vie si... ?
Le lecteur, lui, peut imaginer à leur place, envisager d'autres choix, prendre d'autres décisions : c'est la magie de la lecture !
Une courte histoire aux teintes automnales, un joli petit roman.
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Je ne connaissais pas cet auteur américain, surnommé " le doyen des écrivains de l'Ouest". Le livre, un roman court inédit en France, a été réédité soixante ans après sa parution, en 1937. Belle découverte pour moi!

Plongeons dans la rude campagne de l'Iowa, en ce début du vingtième siècle, décrite poétiquement , on perçoit l'intérêt écologique de l'auteur et son amour des grands espaces, où il a grandi. Margaret attend avec joie et impatience l'arrivée de sa jeune soeur , Elspeth, venue d'Ecosse apres la mort de son père. Son mari, Alec, l'accompagne à la gare.

Malgré une entente certaine,on sent déjà un tiraillement dans le couple, car Margaret , assez guindée et stricte, redoute qu'Alec n'aille attendre au cabaret, en buvant en compagnie d'autres fermiers.

Quand Elspeth descend du train, c'est l'enthousiasme et la gaieté légère qu'elle apporte , un vent de fraîcheur. Alec, qui aime plaisanter, ne s'en prive pas avec elle. Une complicité s'installe très vite entre eux...

...qui se transforme en un sentiment beaucoup plus fort, source de honte et de drame. L'auteur a su rendre avec justesse et finesse toutes les émotions de chacun des personnages de ce triangle amoureux, piégé dans ses non-dits douloureux, son silence pesant.

Sinistre conséquence que ces deux femmes, prématurément vieillies, l'une portant le poids de son péché, l'autre engoncée dans les principes calvinistes, deux corbeaux noirs, tristes, décharnés .

"Remember laughter", c'est le titre d'origine, on ne badine plus du tout ( et sûrement pas avec l'amour, désormais banni) , à la fin de ce roman , où les fous-rires du début ne sont effectivement que de lointains souvenirs.
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Un court roman ou une longue nouvelle, c'est au choix (une novelette dit Mary Stegner, la femme de l'autre dans sa postface), jusque-là inédite en France : c'est ce que Gallmeister nous apporte à propos en cette fin d'été avec Une journée d'automne, de Wallace Stegner, traduit par Françoise Torchiana.

Une histoire simple au début du siècle dernier dans un domaine fermier de campagne au coeur de l'Iowa, mettant en scène un classique trio amoureux : le mari et sa femme, rejoints au domaine par la jeune soeur de celle-ci. Je ne vous fais pas un dessin sur ce qu'il va se passer...

Le reste n'est qu'atmosphère, ambiance, sentiments refoulés, apparences sauvegardées, silences, non dits, et drame... rien que du classique donc, mais extrêmement bien restitué et rédigé.

Dès le début, ma lecture a été envahie par cette montée en puissance progressive d'une analogie fulgurante : changez le décor et faites un gigantesque saut au-dessus de l'Atlantique, de l'Iowa à la Normandie, et vous voilà chez Maupassant, dans un de ses contes de la campagne : le travail de la ferme, les domestiques dans les communs et les granges, l'alcool bu le soir à la veillée, les fêtes entre voisins, le drame tout simple qui s'installe brusquement et brise les équilibres...

Et quitte à abuser des parallèles aventuriers, il ya aussi du bovarysme chez Elspeth, la jeune soeur venue d'Écosse pour s'ennuyer dans cette campagne américaine où la nostalgie se cultive aussi bien que le reste.

Si on sait aujourd'hui que Stegner a enseigné et influencé nombre de grands auteurs américains - Abbey, McMurtry - il n'a sans doute pas eu l'occasion de s'inspirer des classiques français de la fin du XIXe . Mais les analogies sont saisissantes. Ne serait-ce que pour cela, il faut lire Une journée d'automne.
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« Quelques heures plus tôt, c'étaient des gens merveilleux, heureux en la compagnie des uns et des autres, sans méchanceté ni intention de faire le mal. Maintenant, ils avaient réussi à embrouiller les fils de leur vie de telle sorte que seul le malheur pouvait en résulter. ». Voilà qui résume bien ce court mais dense roman de Wallace Stegner, auteur que je découvre avec cette histoire d'adultère, pour laquelle il s'était inspiré de la famille de sa femme et avait gagné un prix. C'est bel et bien le malheur qui résultera de la relation qui se noue entre Alec et sa jeune belle-soeur, Elspeth, et le poids des convenances s'avèrera bien étouffant.
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Mon premier Wallace Stegner et je peux déjà dire que j'aime beaucoup son style d'écriture... Un roman d'ambiance, sans grands rebondissements... juste une histoire qui nous est contée et le temps qui passe... Margaret et Alec s'aime, mais d'un amour étrange. Beaucoup de non-dits entre eux... Une femme un brin éteinte, et un mari trop volubile... mais le temps courre, et le couple survit... Mais l'arrivée Elsbeth, la jeune soeur de Margaret, qui arrive tout juste de Glasgow viendra ébranler le quotidien de ce couple... Une jeune femme plein d'entrain, qui prends la vie à pleine main, et qui est émerveillé face aux beautés de l'Amérique. Aux antipodes de sa soeur, terne. Alec sera charmé et naîtra entre eux un amour interdit. de cette relation extra-conjugale naîtra un enfant... Et puis, peu à peu, la frivole Elsbeth s'éteint elle aussi... tout comme Alec... La nature présente, des personnages fort bien construits, des secrets, des non-dits, des tensions latentes ont fait de cette lecture un très bon moment. J'ai hâte maintenant de lire En lieu sûr du même auteur.
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Voilà un très court roman écrit par un écrivain connu pour être "le doyen des écrivains de l'Ouest américain " et c'est bien là que je mesure le gouffre de mon inculture ou le tonneau des Danaïdes que va devenir ma PAL , si elle ne l'est pas déjà ...

Une histoire simple, intemporelle mais avec une description implacable dans la belle campagne américaine de l'Iowa au début du vingtième siècle.

A la mort de leur père, Margaret accueille sa jeune soeur Elspeth dans la propriété qu'elle partage avec son mari Alec. Margaret a un caractère rigide et surveille les sorties alcoolisées de son époux , Elspeth, elle, est une jeune femme gaie et insouciante qui se lie d'amitié rapidement avec Alec, une amitié qui bien sûr va se transformer en relation amoureuse lors d'une journée d'automne qui sera sans issue et aboutit à une situation figée où chacun restera enfermé dans son chagrin et sa solitude.

Très bien écrit, où la description de la nature changeante au fil des saisons contraste avec la chape de silence et de tristesse qui s'est posée derrière les murs de la maison .
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