Une journée d'automne pour
Wallace Stegner, une journée d'hiver pour moi : voici un très court roman lu quasiment d'une traite.
Pour reprendre une expression du texte, l'auteur nous fait visiter "les geôles irrespirables de la culpabilité".
Le point de départ est tout simple. En compagnie de son mari Alec, Margaret va chercher à la gare sa jeune soeur Elspeth qui vient vivre avec eux.
Même sans lire la quatrième de couverture (trop bavarde, comme très souvent, malheureusement), le lecteur comprend tout de suite ce qui va se passer. Mais ce n'est pas grave car l'intérêt n'est pas là. L'intérêt est "après". Après la faute. Les conséquences, et les attitudes de chacun.
Wallace Stegner nous plonge dans un autre lieu, dans une autre époque. Nous sommes dans l'Iowa au début du vingtième siècle.
Le poids des convenances est fort, le regard des voisins compte énormément et il faut tout faire pour sauver les apparences. Margaret, Elspeth et Alec ne sont pas libres d'agir comme bon leur semble, ils doivent se soumettre aux contraintes sociales.
Que vont-ils faire ? Quelles vont être les conséquences sur leurs vies ?
C'est ce que l'on découvre dans cette journée d'automne.
J'ai beaucoup aimé l'omniprésence de la nature et de la vie à la ferme, qui offrent un très beau décor à ce récit bien triste.
Des vies entières vécues dans la honte et la culpabilité, des destins gâchés par ce que l'on pense être son devoir ou ce que les gens attendent de vous.
Margaret, Elspeth et Alec se sont-ils seulement autorisés à rêver à ce qu'aurait pu être leur vie si... ?
Le lecteur, lui, peut imaginer à leur place, envisager d'autres choix, prendre d'autres décisions : c'est la magie de la lecture !
Une courte histoire aux teintes automnales, un joli petit roman.