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EAN : 9782351786574
160 pages
Gallmeister (06/09/2018)
3.76/5   185 notes
Résumé :
Suspendue au bras de son mari Alec, Margaret guette avec impatience l’arrivée du train de sa sœur Elspeth, venue d’Écosse pour vivre avec eux dans l’Iowa. Vive et malicieuse, s’émerveillant d’un rien, Elspeth respire la joie de vivre et ne tarde pas à illuminer leur vie de riches fermiers bien installés. Mais alors que l’automne s’annonce, un triangle amoureux se forme peu à peu entre Alec et les deux sœurs. Lorsque survient l’irréparable, celui-ci ne tarde pas à se... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (70) Voir plus Ajouter une critique
3,76

sur 185 notes
Un petit roman sur la trahison, les convenances, l'acceptation du malheur, le mensonge, l'abnégation...
Quel aurait été le destin de ces 3 personnages si l'un d'eux avait demandé sa part de bonheur ?
Je ne savais pas à quoi m'attendre en lisant cette histoire. Et pourtant j'ai beaucoup apprécié cette lecture. Ecriture simple mais efficace. On ressent le malheur dans l'acceptation de la vie des personnages. Est-ce un bien ? Est-ce un tort d'avoir choisi cette vie ? Est-ce un choix, à cette époque ? Tant de questions se posent... L'auteur n'y répond pas, c'est un constat... A nous, lecteurs, de nous interroger sur les décisions de ces 3 protagonistes...
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Voici un petit roman qui a su toucher mon coeur. Ce roman est tellement dense qu'on en regretterait presque qu'il ne compte que 148 pages. C'est comme un condensé, un préambule à une excellente saga américaine.

Auprès de son mari Alec, Margaret attend l'arrivée de sa jeune soeur Elspeth quittant son Ecosse pour vivre avec eux dans l'Iowa. Elspeth est jeune, spontanée, pétillante. Elle s'émerveille très vite des joies de la vie à la ferme. Elle parle aux animaux, guette les écureuils et les rouges-gorges, toujours le sourire plein les yeux.
Alors que sa soeur Margaret est plus austère à l'image du salon décrit brillamment par l'auteur comme une pierre tombale. Margaret est parfaite dans son côté stoïque, catholique, droite et inflexible. Il fallait donc s'y attendre que son mari Alec s'intéresse de plus près à cette jeune soeur qui préfère sauter à saute-moutons que les compter, qui préfère rire aux éclats que chuchoter des politesses.

Dans une journée d'automne, Wallace Stegner dessine en peu de pages un univers nature-writing qui me plaît avec une nature en toile de fond épousant les visages humains. Il dresse aussi un portrait passionnant de la honte, la culpabilité, les non-dits faisant monter les ombres de la terre pour ensevelir des âmes de plus en plus torturées et prisonnières d'une journée d'automne. Un très beau roman qui m'a charmée tant par la plume, le fond et ce mélange nature et nature humaine.
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L'après-midi où Margaret Stuart attend, à la gare de Spring Mill, sa soeur, Elspeth, venue tout droit d'Écosse après le décès de leur père, son mari, Alec, ne l'avait pas vue aussi joyeuse depuis des années. La jeune femme est ravie, en effet, d'accueillir chez elle sa cadette et de vivre, de nouveau, avec elle. Elspeth est aussitôt charmée par les grandes plaines de l'Iowa, les animaux de la ferme, la somptueuse propriété et admirative de l'élégance presque guindée de son aînée. Un vent de fraîcheur, de jeunesse souffle sur le domaine et une tendre complicité unit rapidement Elspeth et Alec. Ce dernier n'est d'ailleurs pas insensible au charme et à la joie de vivre de la jeune femme...

Wallace Stegner nous plonge au coeur d'un triangle amoureux au sein d'une famille fort respectable et respectée, et plutôt aisée, du début du vingtième siècle. Malgré l'amour qui unit Margaret et Alec, ce dernier ne résiste pas à la jeunesse et l'insouciance de sa belle-soeur. Dès lors, leurs relations s'en trouvent inexorablement changées. Entre secrets, mutisme, rancoeur, jalousie, culpabilité, trahison et pardon impossible, tous les trois s'emmurent dans le silence. Un silence qui transforme cette journée d'automne en un interminable hiver gris, pesant et maussade. Wallace Stegner dépeint, avec finesse et une certaine mélancolie, les relations entre les membres de cette famille, soumise aux traditions et aux bonnes moeurs. Un roman qui respire la fin d'une saison au soleil couchant. Un tableau un brin désenchanté de deux soeurs séparées par un même homme qui les aura bafouées.
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Alec et Margaret sont à la tête d'une prospère exploitation agricole dans l'Iowa des années trente. Lorsqu'elle quitte l'Irlande pour s'installer chez eux, la jeune soeur de Margaret apporte avec elle sa fraîcheur et sa spontanéité, mais déclenche bientôt la tempête en glissant dans une relation adultère avec son beau-frère. Soucieuse de sauver avant tout et à tout prix les apparences, Margaret va enfermer le trio dans un huis-clos destructeur qui, jusqu'à la fin de leurs jours, fera de leur vie un enfer.


Wallace Stegner a laissé son imagination courir en pensant aux deux vieilles tantes lugubres de son épouse : quel drame peuvent bien cacher deux soeurs âgées et décharnées, vivant seules avec le fils de l'une ou de l'autre - nul ne sait -, qu'elles ont élevé ensemble ? L'histoire narrée ici déroule une trame implacable et cruelle, où un instant de faute adultère fait à jamais basculer trois existences dans un cauchemar dont seule la mort aura le dernier mot. L'atmosphère passe directement de la gaieté insouciante de la jeunesse à la désolation de vies irrémédiablement ravagées. Rongés par le poison du ressentiment, de la honte et de la culpabilité, les personnages se confinent dans un non-dit sclérosant qui les lyophilise peu à peu corps et âme.


En peu de pages, l'auteur parvient à suggérer les effroyables abîmes cachés derrière des existences ordinaires, la cruauté de comportements pourtant à la base exempts de méchanceté, l'ineffable tristesse de destins résignés au malheur par pur souci des apparences. La maîtrise de la narration, le rendu psychologique des personnages, l'impact et la profondeur du récit alliés à un style épuré et sans défaut, révèlent dès ce premier roman le maître de la littérature américaine qu'allait par la suite devenir Wallace Stegner.


Une journée d'automne est un petit bijou de lecture que l'on achève impressionné par la maestria de l'écrivain, et durablement hanté par le réalisme cruel de son histoire. Coup de coeur.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Une journée d'automne. Il aura suffi d'une seule journée pour que la vie d'Alec, de son épouse et de sa belle-soeur change à tout jamais. L'auteur choisit de nous décrire les journées sans fin qui se suivent et se ressemblent malgré les saisons. Par un accord tacite, les trois protagonistes décident de dépérir lentement dans la ferme transformée en tombeau pour expier leur faute. Wallace Stegner a su trouver les mots pour nous parler de la culpabilité, du ressentiment, de la fuite du bonheur.
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Citations et extraits (69) Voir plus Ajouter une citation
Les années passèrent : nuits d'été étouffantes, humides et chaudes, sans un souffle de vent, durant lesquelles les trois adultes, couchés dans trois chambres différentes, fenêtres grandes ouvertes, entendaient les pleurs irrités de l'enfant dans les ténèbres oppressantes ; journées interminables où les vêtements collaient aux corps humides de transpiration, où les feuilles de chêne se fanaient sous la chaleur, où la seule pièce passablement confortable de la maison était le petit salon ; la lente maturation de septembre, les champs blonds, la ferme bruissant de l'activité de tous les saisonniers, et, de la fenêtre du grenier à foin, l'extraordinaire flamboiement des berges de la rivière ; en octobre les premières chutes de feuilles encore hésitantes ; et entre deux tâches, cet intense regret qui jamais ne mourrait, qui resterait caché sous forme de silence, de dureté, de répression des sentiments, jusqu'à ce qu'il devînt une habitude, de sorte que tous les trois oubliaient parfois pendant des jours les raisons du silence vigilant et de la désolation qui régnaient dans leur maison. (p.70)
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Mais, comme bien d’autres femmes, Margaret Stuart avait gardé dans le regard toute la vie qui s’était petit à petit desséchée dans le reste de son corps, et quiconque croisait ses yeux ne pouvait que s’étonner de l’avoir prise pour une vieille femme. Ils étaient d’un bleu soudain et violent, clairs et sans voile, et durs comme la glace. Son corps était celui d’une femme de soixante ans, mais ses yeux ceux d’une femme de trente ans. En réalité, elle en avait quarante-sept.
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Les années s’écoulèrent comme du sable sous leurs pieds, les saisons se succédèrent au même rythme lent, du premier rouge-gorge et des premiers boutons de lilas à la chaleur étouffante de l’été, aux trilles métalliques des grillons et aux lucioles illuminant le velours noir de la nuit ; des dernières flammes du sumac et de l’érable à la longue attente de l’hiver ; puis de nouveau les premières pointes de crocus sous la neige.
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Aucun d'entre eux n'oublia jamais cette parodie de Noël [...] Aucun d'entre eux n'oublia jamais le goût de cendre qu'avaient ces mets délicieux, ni l'amertume de leur échange de cadeaux, otages de la vie mensongère qu'ils avaient tacitement choisie, parodies d'affection et de gentillesse. Aucun d'entre eux, assis autour de la table sans le moindre appétit, engoncé dans des habits de fête, velours et brocart, ne pouvait discerner d'espoir ni de promesse dans un avenir fait d'années interminables, figé par la même inclémence, tissé de la même honte, la même culpabilité.
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Son visage n'était que peau parcheminée sur les os, avec un nez saillant, un front haut, des cheveux sans vie tirés sévèrement sur le crâne, et des orbites si profondément enfoncées que, de prime abord, on les eût dites creuses comme celles d'un crâne.
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