Une histoire, si elle veut être grande et se perpétuer, doit toucher chacun de nous. L'étrange, l'étranger ne nous touchent pas. Nous voulons des faits profondément personnels et familiers.
La notion de seconde prend de plus en plus d’importance dans les activités humaines et bientôt ce sera un dixième de seconde, puis un centième, jusqu’au jour – je ne crois pas qu’il vienne – où l’homme fatigué dira : « Et puis, après tout, qu’est-ce qu’une heure dans la vie d’un homme ? »
Des images voletaient dans son cerveau comme des chauves-souris dans une pièce sans issue.
Adam passa cinq années à faire les choses auxquelles l'armée emploie les hommes pour les empêcher de devenir fous: briquage sans fin de métal et de cuir; parade; exercice; cérémonie des couleurs; ballet inutile pour oisifs.
Il y a des appétits de bonheur, disait Samuel, qu'un paradis entier ne satisferait pas.
C'est une façon de voir, Louis. Mais certains hommes éprouvent de l'amitié pour tout le reste du monde et certains autres se haïssent eux-mêmes et étalent leur haine autour d'eux comme du beurre sur du pain chaud.
Je ne sais pas ce que nous réservent les années à venir. De monstrueux changements se préparent, des forces dessinent un futur dont nous ne connaissons pas le visage. Certaines d'entre elles nous semblent dangereuses parce qu'elles tendent à éliminer ce que nous tenons pour bon. Il est vrai que deux hommes réunis soulèvent un poids plus aisément qu'un homme seul. Une équipe peut fabriquer des automobiles plus rapidement et mieux qu'un homme seul. Et le pain qui sort d'une fabrique est moins cher et de qualité plus uniforme que celui de l'artisan. Lorsque notre nourriture, nos toits ne seront plus que le fruit exclusif de la production standardisée, ce sera le tour de notre pensée. Toute idée non conforme au gabarit devra être éliminée. [...] Il est trop tôt. Là est le danger. La tension est grande. Le monde va vers son point de rupture. Les hommes sont inquiets.
Peut être avons nous tous un marais caché où le Mal germe et prolifère. Mais les berges en sont glissantes et nos virus nageurs ne le gravissent que pour en retomber.
Pour dire d'un homme qu'il fut heureux, attendez qu'il ait tourné sa dernière page.
Je sais qu'on utilise parfois le mensonge pour ne pas blesser , mais je ne crois pas que son effet soit bienfaisant. La douleur fulgurante de la vérité se dissipe, alors que la douleur lancinante du mensonge demeure. C'est un mal rongeant.