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sur 149 notes
La littérature c'est comme la musique : dès les premières notes, on sait si on est dedans ou dehors. Si ça colle ou pas. C'est comme cela : ce n'est pas une question de « niveau » mais d'alliage, de métal, de nature. L'étain n'est ni mieux ni moins bien que le bronze. Mais, dès le départ, on voit que c'est de l'étain, que cela ne sera jamais autre chose que cela. de même, dans un livre, dès les premiers mots, on voit où on va, on voit où on est. Bien sûr, par politesse et respect, on va jusqu'au bout du récit de l'ouvrage (car il y a bien une histoire à raconter), mais cela ne change pas l'empreinte de départ. le style est un entier, ni l'addition ni la multiplication de quelque chose. Cela ne se mélange pas.
Rien de mieux que ce recueil de « short stories » pour apprécier la plume du grand écrivain américain. En quelques traits, Steinbeck plante un décor, suggère une ambiance, montrant que le coeur de l'expression est dans le non-dit. Pas besoin d'épiloguer, de commenter : juste suggérer. Comme l'a commenté avec justesse Max-Pol Fouchet, la nouvelle ne se résume pas chez lui à une petite histoire (façon Maupassant). Non, « le récit court veut être un instant parmi les instants de la vie ». le but est de capter le coeur de l'instant, car c'est là où réside la lumière de la vie. le parfum est au coeur de l'instant présent. Et sa littérature évoque cela.
Ce qu'on ressent avec Steinbeck, c'est son humanité. Comme Tolstoï ou Stendhal, ce n'est pas un cérébral mais un sensitif : il comprend la pâte humaine. Sa noblesse lui permet d'aborder des profils humains très différents, au-delà des notions communes du bien et du mal, car il sait d'expérience (on sent que le type a vécu) que les jugements par définition sont caduques.
Ancrée au sol, réaliste, pragmatique, concrète, sa prose est délicate, fine, subtile. À la fois poétiques et précises, ses évocations de la nature font penser au grand Giono. J'aime la sobriété de Steinbeck, la magnanimité de sa pudeur, la dignité de sa retenue. L'immense qualité de l'auteur (qualité rare chez écrivains) est que son talent ne se voit pas. L'homme est viscéralement humble, il ne joue pas au grand écrivain. Il ne joue pas tout court. C'est une leçon d'humanité.
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LA GRANDE VALLÉE de JOHN STEINBECK
Magnifique recueil de nouvelles diverses et variées beaucoup moins sombres que ses grands romans. Style simple et direct non dénué d'humour.
Cette édition ancienne est agrémentée de dessins en couleurs et ces nouvelles sont une bonne façon d'aborder l'oeuvre de Steinbeck.
Pour ceux qui auraient déjà lu des petits recueils comme le meurtre et autres nouvelles, ainsi que le Poney Rouge, sachez qu'elles sont toutes incluses dans la grande vallée, ce qui ne vous laissera que 5 récits à découvrir!
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La Grande Vallée est un recueil de nouvelles de l'auteur américain John Steinbeck, prix Nobel de littérature 1962.

Ce recueil est un très bon aperçu du talent de Steinbeck mettant en scène principalement des fermiers de l'ouest américain. Ils sont frustres, rudes, non scolarisés et sont confrontés aux aléas de la vie.

Contrairement aux "Pâturages du ciel", les nouvelles sont disparates et n'ont pas de point commun, à part pour quelques-unes, mes préférées, qui concernent un jeune garçon, Jody, grandissant dans une ferme sous la férule d'un père intransigeant. Jody et son poney, Jody et son poulain, Jody et le grand-père qui a traversé les Plaines ...
L'auteur a une bonne intelligence de l'enfance et rend bien les joies et les chagrins du jeune garçon.
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Recueil de nouvelles qui se situent dans la vallée de Salinas. Les personnes et les histoires sont très variées, de milieux, âges ou conditions divers. Chaque fois fois, l'auteur nous met l'eau à la bouche et on a envie que cela continue. Cela ressemble plutôt à des débuts de romans. Je suis restée sur ma faim et je préfère les romans de cet auteur.
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Quinze nouvelles qui auraient pu être autant de nouveaux romans de Steinbeck, quel bonheur! Nous voilà comme souvent du côté de Salinas, chez l'auteur, dans ce paysage vallonné et aride au creux de deux chaines de montagne et à quelques kilomètres de la baie de Monterrey.
On y retrouve de manière embryonnaire les thèmes chers à Steinbeck telle que la révolte sociale qui gronde, dans la Rafle, et des esquisses de personnages qui reviendront dans certains romans, notamment celui de l'idiot. J'ai aimé certaines nouvelles plus que d'autres, dont bien sûr la plus connue, le Poney rouge, qui se décline et trois parties. le personnage du petit garçon est bien esquissé, vivant encore en partie dans son monde imaginaire de bravoure, mais j'ai surtout été touchée par Billy Buck, le garçon de ranch, qui fera tout pour que le petit Jody ait enfin son poulain, et son geste, vu son histoire personnelle, sera un immense sacrifice... tout cela exprimé avec une grande pudeur propre à l'auteur.
La dernière nouvelle, très surprenante (une truie diabolique se convertit et devient une sainte!!) permet de reprendre ses esprits après le Poney rouge, et j'ai fermé le recueil avec d'un coeur un peu plus léger. Toujours aussi fan de Steinbeck...
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Un recueil de nouvelle c'est un peu quitte ou double, soit on a des textes posthumes qui n'avait pas vocation à être publiés soit au contraire on a l'occasion de découvrir l'auteur sous un nouveau jour et ce livre est l'un de ceux-là. Treize nouvelles de qualité, venant de John Steinbeck ce n'est pas si étonnant, il a toujours réussi à me plaire avec sa plume et sa façon qu'il a de me transporter dans ses récits comme si j'y étais, comme si je l'avais vécu. Parmi toutes ces nouvelles, Johnny l'Ours et le meurtre m'ont le plus parlé mais les autres sont toutes autant de qualité.
Aucun défaut à lui reprocher, si ce n'est que j'ai envie de me replonger un peu plus dans ce recueil pour redécouvrir les textes. le meurtre m'a rappelé Des souris et des hommes du même auteur, et j'ai aimé cette proximité, car j'avais adoré ce roman, un véritable coup de coeur que je conseil d'ailleurs. J'adore aussi sa façon d'écrire ses personnages, aucun ne paraît faux, tous on cette force de l'humanité en eux.
Ce grand pays qu'est les Etats-Unis nous le retrouvons ici dans quelques nouvelles d'une grande qualité. En un mot : sublime.
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Le recueil de nouvelles parfait.
15 et pas une à jeter.
En quelques pages, le décor est planté, les personnages dessinés.
Steinbeck brille par sa plume intime et universelle, d'une acuité psychologique incroyable, toujours capable d'une analyse juste et profonde de l'âme humaine.
Il s'attarde sur les plus modestes et livre de très beaux portraits tout en subtilité, empreints de l'humanité que j'apprécie tellement chez cet auteur.
On retrouve dans ces nouvelles des petites choses qui immédiatement rappellent les autres romans de l'écrivain (Ici, le Doc de Rue de la Sardine. Ici, une scène qui semble sortie tout droit des Raisins de la colère. Ici , les revendications sociales trame de fond de Des Souris et des Hommes).
Chaque histoire mériterait à elle seule une chronique complète tant chacune porte en elle les germes d'un grand roman.

Traduit par Marcel Duhamel et Max Morise
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Ah Steinbeck et sa chère vallée de la Salinas! Un monde en soi dont,d'oeuvre en oeuvre, on ne finit jamais de faire le tour car chacune en révèle de nouveaux aspects.
Loin de l'humanité rieuse et chaude des Paturages du ciel ou de Tortilla Flat ce recueil détonne pourtant par sa noirceur, plutôt rare chez l'auteur. Dans cette quinzaine de nouvelles, que d'amertume, de violence, de regrets et de frustration! que l'auteur distille sur un large étal de tons, du plus dramatique au plus cocasse.
Je retiens particulièrement de ces pièces qui m'ont toutes plu les angoissantes Johnny l'ours, le ventriloque délateur et le serpent dont un biologiste va découvrir avec effroi le potentiel sexuel.
Un petit déjeuner, souvenir d'un moment de grâce est lumineuse; La caille blanche, symbole des phantasmes morbides dune femme, est dérangeante. Enfin je me suis surprise à frémir avec le petit Jody dans la nouvelle initiatique pour enfants le poney rouge, petite merveille de naturalisme champêtre.
Et toujours, à chaque ligne, la nature plantureuse et la lumière dorée de cette vallée qu'à force on a l'impression de bien connaître, partageant avec Steinbeck son amour des lieux et des pauvres humains qui l'habitent.
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C'est bien à regret et à mon grand étonnement, moi d'habitude si admirative du grand Steinbeck, que je vous confie mon immense déception pour ce recueil de nouvelles.

La trame qui relie chaque histoire est avant tout sa si chère vallée de Salinas en Californie, ses beautés et son âpreté. le format de la nouvelle n'offre pas à son talent si aiguisé pour modeler des personnages, la possibilité de s'exprimer, si bien que pour moi, ils sont restés de glaise, de papier.

Aussi, d'ordinaire si sensible à son habilité d'écriture, les histoires elles-mêmes me laissant dans un vide consterné, je n'ai pu m'y accrocher pour néanmoins apprécier ma lecture.

Enfin, en tant que personne aimant tout particulièrement les animaux, les références assez nombreuses à ceux-ci et le sort funeste ou cruel qui leur est à peu près à chaque fois réservé, m'a un peu plus encore détachée de tout plaisir.

Cette rencontre ratée ne me fera néanmoins pas oublier les grands moments de lecture que ce brillant auteur m'a déjà offerts et ne m'empêchera surtout pas de poursuivre la connaissance de son oeuvre.
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Dans ce recueil de treize nouvelles, publié en 1938, Steinbeck met en scène les habitants de la vallée de Salinas en Californie, la Grande vallée si chère à son coeur. Des bords de l'océan aux montagnes arides, traversant fermes, pâturages, villes et villages, l'auteur s'exerce à différents styles, nous montrant la palette de son talent : contes philosophiques, écrits engagés, description simple de la vie paysanne, suspense ... Les thèmes abordés sont ceux qui jalonnent toute son oeuvre, les joies et le peines de propriétaires terriens, l'injustice du sort réservé aux minorités, l'amitié, l'amour filial et le partage. Pour cette raison, la lecture de la Grande vallée est d'autant plus agréable si l'on est un familier de Steinbeck. Ce peut également être une bonne porte d'entrée dans l'univers de cet auteur.
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