Un gentil polar sans trop d'ambition et parfois même agaçant
Alors bon, cela va être rapide :
Viveca Sten n'a pas à rougir. C'est un gentil polar un peu pépère qui, franchement, ne va pas révolutionner la littérature policière. A titre de comparaison, ce roman est un peu du même type que le polar du samedi ou du dimanche soirs sur France 3.
L'intrigue est presque un peu trop scolaire. Alors, oui, on a des disparitions, puis des réapparitions, un mort, des multiples suspects mais que le lecteur réussit bien plus vite que les enquêteurs à innocenter. C'est cousu de fil blanc du début à la fin. Les personnages suspectés du meurtre se succèdent à vitesse grand V dans les 100 dernières pages et le coupable semble plutôt choisi par défaut comme si on devait conclure enfin. Quant aux enquêteurs, je ne suis pas un pro de la déduction mais parfois leurs déductions à eux tournent au ridicule. On leur donne le choix entre deux possibilités et c'est la moins évidente qu'ils choisissent, histoire de vouloir faire durer le suspense alors que le lecteur, lui, hurle dans sa tête : « Mais c'est pas possible d'être aussi cruche ! ». En somme, une intrigue policière un peu ratée. La seule chose intéressante reste l'avant-dernier chapitre qui offre un petit coup d'adrénaline au lecteur mais bon, il aura quand même fallu arriver à 5 pages de la fin.
A part cela, vous allez sans doute penser que je suis un vieux réac' voire pire mais il y a un truc qui m'a agacé voire fait bondir, c'est le comportement de tous ces gamins de 14-16 ans. Bon leur côté fils et fille à papa gâtés pourris, ok je leur accorde, ils n'y sont pour rien. Là est le problème des parents. Mais des gamins qui ont à peine fini le collège et qui sortent se bourrer la gueule, fumer des pétards et se gaver de drogues en tout genre, j'ai un peu plus de mal. C'est Sodome et Gomorrhe au jardin d'enfants ou quoi ? Bon j'exagère sans doute mais dites-moi que je ne suis pas le seul à avoir tiqué sur ce point. Je trouve cela d'autant plus hallucinant que l'auteur, dans ses remerciements, explique que l'idée du roman lui est venue en assistant à ce genre de scènes lors d'une précédente fête de la
Saint-Jean. Comme quoi, on est bien dans la réalité et cette réalité n'est pas des plus roses. Sans doute est-ce cela le principal intérêt de ce roman : la peinture d'une adolescence complètement à la dérive entre les filles qui n'ont qu'une angoisse, celle de se faire larguer, et les garçons qui fuient leurs angoisses et leur quotidien en se réfugiant dans des paradis artificiels qui ne sont guère de leur âge. En cela,
Viveca Sten a atteint son objectif car cette critique sociale ne laisse pas indifférent son lecteur (surtout s'il est parent lui-même, j'imagine) mais cela se fait au détriment de l'intrigue policière qui est, il faut là encore le rappeler, vraiment ras des pâquerettes.
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