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Citations sur Voyage avec un âne dans les Cévennes (164)

Je voudrais pouvoir décrire la noblesse de ces arbres : déployant leurs branches à l'image des chênes et laissant retomber leurs feuillages à la manière des saules; se tenant droits comme les piliers d'une église et, comme les oliviers, des plus décatis des troncs renaissant en jeunes pousses, une nouvelle vie se nourrissant d'une ancienne. Ils tiennent de nombreux autres arbres et même leurs faîtes hérissés, dessinés sur le ciel, leur conféraient un air de palmier qui frappait l'imagination. Mais leur personnalité, bien que relevant d'origines aussi diverses, n'en est que plus riche et plus originale. Découvrir, tel un troupeau d'éléphants, un clan d'irréductibles vieux châtaigniers accrochés au flanc de la montagne, ou contempler une terrasse couverte de leurs feuillages, c'est s'élever aux plus hautes méditations relatives aux pouvoirs de la Nature.
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La nuit est un temps de mortelle monotonie sous un toit; en plein air, par contre, elle s'écoule, légère parmi les astres et la rosée et les parfums.
Les heures y sont marquées par les changements sur le visage de la nature. Ce qui ressemble à une mort momentanée aux gens qu'étouffent murs et rideaux n'est qu'un sommeil sans pesanteur qui dort en plein champ.
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J'ai cherché une aventure durant ma vie entière, une simple aventure sans passion, telle qu'il en arrive tous les jours et à d'héroiques voyageurs et me trouver ainsi, un beau matin, par hazard, à la corne d'un bois du Gévaudan, ignorant du nord comme du sud, aussi étranger à ce qui m'entourait que le premier homme sur terre, continent perdu - c'était trouver réalisée une part de mes rêves quotidiens.
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A l'examen, le matin du 4 octobre, Modestine fut déclarée hors d'état de poursuivre le voyage. Elle aurait besoin d'au moins deux jours de repos, d'après le garçon d'écurie. Or, j'étais maintenant pressé d'arriver à Alais pour mon courrier. Comme je me trouvais à présent dans une région civilisée avec service d'omnibus, je décidai de vendre mon amie et de partir par la diligence de l'après-midi.
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Le vent dans les arbres me berçait d'une chanson dormoire.
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Je me hâtai de préparer mon paquetage et d'aborder la raide montée qui s'étendait devant moi; mais une idée me trottait par la tête. Ce n'était pas uniquement une fantaisie, pourtant une fantaisie est quelque fois importune. J'avais été hospitalièrement reçu et ponctuellement servi dans mon vert caravansérail. La chambre était aérée, l'eau excellente et l'aurore m'avait appelé à l'heure voulue. Je ne parle pas de la décoration de l'inimitable plafond, non plus que de la vue que j'avais de mes fenêtres. Mais j'avais le sentiment d'être en quelque manière le débiteur de quelqu'un pour toute cette généreuse réception. Aussi me plut-il, de façon de demi-plaisanterie, d'abandonner en partant quelques pièces de monnaie sur le sol, jusqu'à ce qu'il y en eût de quoi payer mon logement de la nuit.
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"Le paysan, en général, est peu disposé à renseigner un chemineau. Un vieux diable se retira tout bonnement dans sa demeure dont il barricada la porte à mon approche et j'eus beau frapper et appeler jusqu'à l'enrouement, il fit celui qui n'entend pas. Un autre m'ayant donné une indication que par la suite je reconnus inexacte, me regarda complaisamment m'engager dans la mauvaise direction, sans esquisser un geste".

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Dans le cours d'une marche de la journée, il y a, vous voyez, beaucoup de variations d'humeur. Entre le joyeux enthousiasme du départ et le calme heureux de l'arrivée, le changement est certainement très important. A mesure que la journée s'avance, le voyageur se déplace d'un extrême à l'autre. Il s'incorpore de plus en plus au paysage matériel, la griserie du grand air se développe en lui avec les grandes enjambées, jusqu'au moment où il suit la route, voit tout ce qui l'entoure, comme dans un rêve joyeux. La première étape est certainement plus brillante, mais la seconde est la plus paisible. Un homme n'en fait pas autant vers la fin, et ne rit pas tout haut ; mais les plaisirs purement animaux, le sens du bien être physique,les délices causés par chaque inhalation d'air, chaque durcissement des muscles en bas des cuisses, le consolent de l'absence des autres et le conduisent à destination toujours satisfait.
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Un sentiment partagé est l'un des grands biens qui donnent à la vie de la saveur et un renouvellement constant. Savoir que quelqu'un d'autre a éprouvé ce que nous avons éprouvé, et a vu les choses, même s'il ne s'agit pas de choses importantes, d'une manière qui n'est pas très différente de la nôtre, restera jusqu'à la fin l'un des plaisirs les plus précieux.
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Dans ce monde imparfait, nous accueillons avec joie des sympathies même partielles. Et ne rencontrerions-nous qu'un seule homme auquel ouvrir notre cœur franchement, avec qui pouvoir marcher dans l'affection et la simplicité sans feinte, nous n'avons pas lieu de nous plaindre ni du monde, ni de Dieu.
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