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Citations sur Voyage avec un âne dans les Cévennes (164)

« La Bête du Gévaudan a dévoré environ une centaine d’enfants de ce canton. Elle commençait à me devenir sympathique. »
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Nous parlons de fatigues, mais la fatigue réelle n’est-ce point d’être un sot hébété et de laisser la vie mal gérée selon notre manière étroite et folle.
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Ce ne fut qu'après être bien installé auprès du conducteur et roulant à travers un vallon rocailleux aux oliviers rabougris que j'eus conscience qu'il me manquait quelque chose. J'avais perdu Modestine. Jusqu'à cet instant j'avais cru la détester ; mais à présent qu'elle était partie " Ah ! quel changement pour moi ! "
Pendant douze jours nous avions parcouru sur les hauteurs plus de cent vingt kilomètres, traversé plusieurs chaînes de montagnes considérables, fait ensemble notre petit bonhomme de chemin avec nos six jambes par plus d'une route rocailleuse et plus d'une piste marécageuse. Après le premier jour, quoique je fusse souvent choqué et hautain dans mes façons, j'avais cessé de m'énerver. Pour elle, la pauvre âme, elle en était venue à me considérer comme une providence. Elle aimait manger dans ma main. Elle était patiente, élégante de formes et couleur d'une souris idéale, inimitablement menue. Ses défauts étaient ceux de sa race et de son sexe ; ses qualités lui étaient propres. Adieu, et si jamais...
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Je voyage pour le plaisir de voyager. L’important est de bouger, d’éprouver de plus près les nécessités et les embarras de la vie, de quitter le lit douillet de la civilisation, de sentir sous mes pieds le granit terrestre et les silex épars avec leurs coupants (p.77).
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(p. 65)
Ces deux jeunes filles, c’était une paire de péronnelles effrontées et sournoises, qui ne pensaient qu’à mal. (…) La Bête du Gévaudan a dévoré environ une centaine d’enfants de ce canton, elle commençait à me devenir sympathique.
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Comme pour ressembler mieux à un colporteur, je portais une bague d'argent, je pouvais la voir briller doucement, lorsque je l'avais ou abaissais ma cigarette et, à chaque bouffée de fumée, l'intérieur de ma main s'éclairait et je devenais, pendant une seconde, la plus intense lumière du site.
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J'ai couru l'aventure toute ma vie, la véritable aventure, celle des premiers et héroïques aventuriers. Et me trouver ainsi, un matin, perdu dans le recoin d'une forêt du Gévaudan, sans notion du nord ou du sud, aussi étranger à mon environnement que le premier homme sur terre, tel un naufragé terrestre, c'était déjà réaliser une fraction de mes rêves.
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La nuit sous un toit est un temps de mortelle monotonie mais en plein air, sous les étoiles, les heures passent légères avec leur rosée et leur parfum, et chacune d'elles amène un changement dans le visage de la nature. Ce qui est une sorte de mort temporaire pour des gens étouffés entre les murailles et les rideaux, n'est qu'un sommeil aérien et vivant pour l'homme qui repose à même la terre. Toute la nuit, il peut entendre la respiration profonde et libre de la nature; même lorsqu'elle sommeille, elle a des mouvements et des sourires. Et quel tressaillement, inconnu des emmurés, lorsque le signal du réveil se propage sur la moitié de la terre qui dort dans l'ombre et que les êtres vivants qui peuplent l'obscurité commencent à se dresser sur leurs pieds. Alors le coq chante pour la première fois, pas encore pour annoncer l'aurore, mais comme une sentinelle joyeuse qui hâte la fuite des heures nocturnes. Le bétail s'éveille dans les prairies, les brebis commencent à brouter les collines couvertes de rosée et cherchent un nouveau pâturage parmi les fougères; et les hommes qui dorment à la belle étoile, après s'être couchés comme les poules, ouvrent leurs yeux ensommeillés pour contempler la beauté de la nuit.
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(…) il m’apprit le véritable cri ou le mot maçonnique des âniers : « Prout » !

Quant à moi, je voyage non pour aller quelque part, mais pour marcher. Je voyage pour le plaisir de voyager. L’important est de bouger, d’éprouver de plus près les nécessités et les embarras de la vie, de quitter le lit douillet de la civilisation, de sentir sous mes pieds le granit terrestre et les silex épars avec leurs coupants. Hélas ! tandis que nous avançons dans l’existence et sommes plus préoccupés de nos petits égoïsmes, même un jour de congé est une chose qui requiert de la peine. Toutefois un ballot à maintenir sur un bât contre un coup de vent venu du nord glacial n’est point une activité de qualité, mais elle n’en contribue pas moins à occuper et à former le caractère. Et lorsque le présent montre tant d’exigences, qui peut se soucier du futur ?

Plus de citations sur http://notesdelecturedepatrickbittar.blogspot.com/2017/08/voyage-avec-un-ane-dans-les-cevennes-de.html
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Personne ne connaît les étoiles qui n'a dormi, selon l'heureuse expression française, "à la belle étoile". Il peut bien savoir tous leurs noms et distances et leurs grandeurs et demeurer pourtant dans l'ignorance de ce qui seul importe à l'humanité, leur bénéfique et sereine influence sur les âmes.Les étoiles sont la plus grande source de poésie et, à juste titre d'ailleurs, car elles sont elles-mêmes les plus classiques des poètes.Ces mondes même lointains, brillants comme des flambeaux ou agglomérés comme une poussière de diamants, là-haut, ont été les mêmes pour Roland ouCavalier, lorsque pour emprunter une expression de ce dernier, "ils n'avaient d'autre tente que les cieux et d'
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