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sur 808 notes
En septembre 1878, le jeune R. L. Stevenson entreprend de traverser à pieds les Cévennes, seul avec son âne. Pendant douze jours, sur les chemins des bergers, il note les lignes sensuelles et pittoresques de la nature qu'il prend pour refuge.

Invitation au voyage, ode à la liberté, ce livre sert d'éclatant prélude à la poésie d'un des plus grands romanciers en devenir.

Dans ce récit, remis au gout du jour grâce au film Antoinette dans les cevennes qui a connu un vrai succès l'an passé, l'auteur nous emmène sur les sentiers, traversant les Cévennes en compagnie de sons ânesse, Modestine. Il s'agit de notes qu'il a prises consciencieusement chaque jour tout au long de son périple.

Robert Louis Stevenson nous raconte ses démêlés avec Modestine, sa manière de l'apprivoiser, passant du gourdin à l'aiguillon

On prend énormément de plaisir à traverser les Cévennes, avec lui, sous la pluie, dans les sous-bois, à la rencontre de certains lieux : le Cheylard, le Gévaudan et sa fameuse bête, la Lozère, le Tarn…, tous ces formidables lieux traversés par l'écrivain à son époque!
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Stevenson ... quel auteur ! quelle hauteur ! Il créé des images avec les mots, les couleurs jaillissent, le récit coule comme l'eau d'une fontaine et nous voyons, vraiment, par ses yeux. Nous y sommes, les bruits, les craquements, on entend tout. Les lumières qui percent à travers le feuillage d'automne, les animaux, les fruits sauvages, nous les voyons. Nous cheminons le long du Tarn en compagnie de Modestine à laquelle nous nous attachons.
Cela faisait des années que je me promettait de lire ce carnet de voyage (où de voyages comme le dit le titre original). Je suis encore ébloui. C'est exceptionnel pour un écrivain de passer du récit d'aventure (l'île au trésor) au Thriller fantastique (Docteur Jekyll) ou encore au récit à chaud d'une équipée dans les Cévennes, avec le même talent, le même bonheur.
Un ultime conseil : ignorez le prélude de Jean Courrier, il vous gâche la découverte sans le talent de conteur de Stevenson. Une post-face pour éclairer certains points aurait été plus judicieuse.
Suis-je dithyrambique ? Oui bien sur et, est-il utile de le préciser, j'adore Stevenson, c'est un vieil ami.
Je ne peux que vous conseiller ce livre qui, cerise, peut être lu à haute voix à des enfants (les chapitres sont courts). D'ailleurs, ceux-ci adorent les ânes (un animal certes têtu mais très loin d'être stupide, je peux en témoigner).
Bon trek comme on dit aujourd'hui même si je préfère : bon voyage.
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Les chagrins d'amour sont souvent une source d'inspiration chez les auteurs. C'est justement à cause (ou grâce, pour notre plus grand plaisir) d'une peine de coeur que Stevenson, écrivain écossais, entreprend ce périple. Il lui fallait effacer l'image de cette belle américaine dont il était tombé fou amoureux, Fanny Osborne, lors d'une rencontre à l'auberge de Grez-sur-Loing, en Seine et Marne. Car bien qu'écossais, Robert-Louis passait le plus clair de son temps en France. Son médecin lui conseilla de se changer les idées. Stevenson partit alors à la campagne, au Monastier-sur-Gazeille. C'est l'ennui qui le poussa à effectuer cette longue randonnée à travers les Cévennes.

Nous sommes loin ici de L'Île au trésor ou de L'Étrange Cas du Dr Jekyll et de Mr Hyde. En toute simplicité, l'auteur nous décrit son périple, ses émotions, ses difficultés, notamment avec son ânesse, Modestine, à laquelle il est profondément attachée, l'accueil qu'il reçoit. Il s'interroge sur les camisards et nous fait revivre ainsi l'Histoire de ce lieu où baignent encore mystères et religions. Ce livre est un véritable hymne. L'amateur de randonnées pourra parcourir à la lettre les chemins empruntés par Stevenson. le lecteur lambda sera, quant-à-lui, transporté dans cette région dont on ne parle pas assez.

Cette lecture fut un grand moment. Je ne peux que vous la conseiller.
Lien : http://www.lydiabonnaventure..
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Un must read pour les amoureux des wild trip et du slow travel. Trop d'anglicismes en une seule phrase, désolée, mais c'était pour rendre hommage à la langue natale de l'auteur bien sûr !

Sinon, il s'agit d'un agréable carnet de voyage, tout en sincérité, sans mise en scène, dans des décors montagnards de toute beauté, et grâce auquel on en apprend plus sur la guerre des Cévennes, un soulèvement de paysans protestants début 1700.



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Voyage avec un âne dans les Cévennes de Robert Louis Stevenson a été écrit en 1879 , quelques années plus tard , l'auteur publiera son célèbre roman L'île aux trésors .
Stevenson entreprend un voyage dans les Cévennes et surprend tout le monde par sa destination atypique , nous sommes bien loin de notre société actuelle de voyages , de périples divers . Les habitants se demandent qui est cet étrange écossais et quel est le but de son voyage . le démet est annoncé , les préparatifs de voyage s'enchaînent , puis c'est la rencontre avec Modestine , l'âne qui va l'accompagner sur ce chemin difficile , sa découverte des villages qu'il rencontre , de ses habitants , les merveilleux paysages qui se méritent .
Les éditions De Borée ont eu une idée lumineuse , reprendre le texte intégral de Stevenson en y adjoignant dès les splendides photographies de Nils Warolin qui refait le chemin de Stevenson pour notre plus grand plaisir .
Un grand merci à Babelio pour ce Masse critique qui m'a enchanté .
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Ce récit de Stevenson me faisait de l'oeil depuis fort longtemps , il aura fallu une masse critique graphique et ce récit publié aux éditions De Borée en qualité de périple illustré pour que je fasse le voyage en compagnie de Modestine. Quel joli voyage !
Je ne savais rien ou presque de Robert Louis Stevenson, je ne connaissais pas l'homme et encore moins ses écrits. Je sens le cri d'indignation qui s'élève mais j'assume ...
Arrivée à Saint-Jean-du-Gard les choses ont bien changé. I
Stevenson a 28 ans en 1878 quand il entreprend ce périple. Chagrin d'amour, envie de faire la connaissance de la terre cévenole qui abrita les Camisards, envie d'aventure et de solitude avec juste un carnet pour noter rencontres et impressions de voyage. En tout état de cause je dirais un mixte de tout cela. Ecossais, protestant dans le coeur et dans l'âme, Stevenson retourne aux sources de sa foi. Et comme il est homme de dialogue il va écouter les gens qu'ils croisent même ceux qui, fervents catholiques, font preuve de prosélytisme ..Un voyage qui le verra émerger de sa mélancolie au fil des kilomètres avalés au rythme lent de son ânesse. Un voyage qu'il a entrepris désabusé et qu'il termine le regard vif et clair avec l'envie de retourner dans le monde, dans son monde fin prêt pour la grande aventure de l'écriture.
Une bien jolie édition que celle qui nous est proposée par les éditions De Borée. Les illustrations qui accompagnent le texte sont des cartes postales du début des années 1900 et nous montrent ce que Stevenson a du voir et ce qu'il a ignoré sciemment ou non.
Un ouvrage plein d'enseignement qui offre au lecteur curieux la possibilité de voyager dans le temps avec un guide hors pair.
Merci aux éditions De Borée et à babelio pour ce joli voyage en terres cévenoles.
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Quand Robert Louis Stevenson décide d'entreprendre un voyage dans les Cévennes, il n'est pas encore l'auteur célèbre de l'Île au trésor, il n'a écrit que quelques essais et nouvelles... Il a surtout besoin de ce dépaysement pour oublier Fanny Osborne, une américaine de dix ans son aînée, dont il est éperdument amoureux, repartie aux États-Unis pour finaliser son divorce. Francophile, ce bon vivant n'a pas choisi la France par hasard, il a déjà voyagé en canot en compagnie de Sir Walter Simpson en 1875 (En canoë sur les rivières du Nord). Mais cette fois-ci, il décide de partir seul pour une douzaine de jours en commençant par Monastier pour se diriger vers Alès. C'est donc un départ vers l'aventure qu'il débute le 22 septembre 1878, après avoir choisi sa monture, - une ânesse qu'il nomme Modestine - et après avoir rassemblé le matériel nécessaire pour camper, notamment avoir bricolé un sac de couchage, une première à l'époque.

Durant ces douze jours, Stevenson rédige son journal de bord, et, au gré d'un grand nombre de rencontres, obtient toujours de l'aide auprès d'habitants quelquefois rudes et toujours taiseux. Malgré quelques moments difficiles - quand il se perd et doit dormir à la belle étoile - il garde toujours un regard bienveillant sur ses aventures et ses rencontres. C'est également l'occasion pour lui de se confronter à l'histoire des camisards, ces huguenots poursuivis, chassés et exécutés du temps de Louis XIV - des protestants avec lesquels il se sent énormément de points communs. de son périple, il retient des rencontres, la découverte de paysages et de vallées qui évoquent pour certaines, son Écosse natale et une introspection qui lui permet de reprendre de l'énergie, douze jours dans sa vie qu'il a partagé avec Modestine, qu'il aura de la peine à quitter.
Voyage avec un âne dans les Cévennes est une longue randonnée, apaisante bien que quelquefois tourmentée, mais le caractère agréable et bienveillant de Robert Louis Stevenson en fait un récit plein de charme et de philosophie.
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Je projetais depuis longtemps de lire ce livre culte qui a ouvert la voie à la mode de la randonnée.
Voilà qui est fait.
L'auteur décrit la nature et les personnages rencontrés avec beaucoup de détails. Je suis avec lui, tout au long de ce voyage. Il dort où il peut, s'accommode des aléas rencontrés, fait contre mauvaise fortune bon coeur.
Ce livre est une merveilleuse ode à la nature, mais pas que.
En effet, les gens rencontrés n'étaient pas avares de confidences. La guerre menée par les catholiques contre les Camisards faisait encore le sujet des conversations.
Ce ne fut pas une guerre " en dentelles ".
Que d'exactions commises au nom de Dieu !
J'ai une pensée aussi pour cette pauvre, pauvre Modestine, aiguillonnée tout le long du chemin, y perdant ses forces au point d'être vendue par son maître, puisqu'elle ne lui sert plus à rien.
Pour cela, je lui enlève une étoile. ( oui, je sais, je fais preuve de sensiblerie, mais il faut vous y faire, je suis ainsi faite )
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Quant à la raison qui l'a poussé à partir par monts et par vaux sur les sentiers du Massif Central, Stevenson se contente de nous dire dans l'ouvrage qu'il avait d'abord intitulé Voyages avec un âne au travers des Highlands françaises : "Je ne voyage pas pour aller quelque part, mais pour marcher. Je voyage pour le plaisir de voyager. L'important est de bouger, d'éprouver de plus près les nécessités et les embarras de la vie, de quitter le lit douillet de la civilisation, de sentir sous mes pieds le granit terrestre et les silex épars avec leurs occupants." (page 93 Editions de Borée). Nombre de supputations tenteront d'y voir en réalité la manière de réprimer une peine de coeur, et la solitude choisie une condition nécessaire pour faire le point sur sa vie. Peut-être n'ont-ils pas tort car à la page 141, on peut lire cette rare confidence : "Et pourtant, alors même que je m'exaltais dans ma solitude, je pris conscience d'un manque singulier, je souhaitais une compagne qui s'allongerait près de moi au clair des étoiles, silencieuse et immobile, mais dont la main ne cesserait de toucher la mienne."

Protestant de foi, francophile de sensibilité, d'autres y verront pour le futur inventeur du Docteur Jekyll qu'il est en 1878 l'occasion de se plonger en une contrée qui a eu son lot de querelles de religion et y faire le constat in situ que si les guerres ne sont plus à l'ordre du jour, les tensions restent latentes dans les campagnes conservatrices. N'a-t-il pas force de symbole ce parcours dont le départ au Puy-en-Velay est aussi un de ceux des chemins de Compostelle et l'arrivée en Cévennes, pays camisard lequel conserve ancré dans sa mémoire le massacre de tant d'innocents perpétré par les troupes de Louis XIV animées de la folle illusion d'expurger les montagnes arides de l'hérésie protestante.

Dans un périple qui lui a fait revivre ces tensions entre confessions, l'officielle de Rome et la réformée, les questions de foi ne constituent-elles pas un second niveau de lecture à qui ne voudrait y voir qu'un récit d'excursion bucolique tant elles sont présentes d'un bout à l'autre de l'ouvrage. C'est peut-être la raison pour laquelle Stevenson a appliqué le pluriel au mot voyage, pour nous faire comprendre qu'il y avait aussi ces aspects historique et sociologie des religions dans sa conception de cette itinérance. A ce propos, l'étape à Notre-Dame-des-neiges est révélatrice de l'ancrage des croyances dans les gènes.

Et une conclusion de tout ça, que Stevenson connaissait d'avance mais dont il se rengorge, pour confirmer qu'après autant de sang versé au motif de divergence de convictions religieuses de par le monde, "l'Irlande est toujours catholique et les Cévennes toujours protestantes".

Maintenant que l'itinéraire est balisé aux couleurs des Sentiers de grande randonnée, il est fort heureusement moins question de ces manifestations d'intolérance sur ce qui est devenu pour nous-autres randonneurs du 21ème siècle le GR 70, le chemin de Stevenson. La première lecture de cet ouvrage reste donc possible et même enviable avec son ode à la nature et aux vertus de la méditation sous la voute étoilée. Superbe récit d'une équipée homme-animal, d'un coeur qui se livre non sans une certaine retenue et d'un esprit qui quant à lui nous dresse un compte rendu quasi journalistique de la France profonde en cette fin de XIXème siècle, dans laquelle le chemineau solitaire restait quand même sur ses gardes. La bête du Gévaudan avait-t-elle bien été tuée ?

Loin d'être exempt de sensibilité et de poésie le voyageur et écrivain célèbre qu'il deviendra sait nous toucher au coeur et faire de ce texte un aiguillon de nostalgie à l'instar de celui avec lequel il piquait la croupe de Modestine pour la stimuler dans les apathies récalcitrantes propres à son espèce : "Il était délicieux d'arriver, après si longtemps, sur un théâtre de quelque charme pour le coeur humain. J'avoue aimer une forme précise là où mes regards se posent et si les paysages se vendaient comme les images de mon enfance, un penny en noir, et quatre sous en couleurs, je donnerais bien quatre sous chaque jour de ma vie." Et s'il fallait encore douter de la sensibilité du bonhomme, il n'est que de l'entendre nous dire les larmes lui descendre sur les joues lors de l'adieu à Modestine.
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J'avais entendu parler (et j'en avais un peu rêvé) du mythique chemin Stevenson (GR70), sans imaginer un instant que je lirais un jour le compte rendu de ce voyageur ni qu'il était aussi le Stevenson de 'Lîle au trésor' et du 'Docteur Jekyll'.

Parti non sans mal (avec sa mule Modestine) fin septembre 1878, cet Ecossai instruit partage ses nuits entre débats dans les auberges, admiration de ciels étoilés ou discussions philosophiques au couvent des Trappistes de Notre-Dame des Neiges.

J'ai été surpris (lui aussi je suppose) par le mauvais accueil de certains paysans, moqueries et même refus d'indiquer la route, ou en indiquer une mauvaise. Mais une fois passé la ligne de partage des eaux, au pays des Camisards et seulement 180 ans après leur massacre, il s'étonne de la bonne entente entre catholiques et protestants.

Est-ce du au style d'époque ou à la traduction, mais j'ai trouvé l'écriture parfois laborieuse.
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