Le café suspendu

Souvent imité, jamais égalé.

Il y en a eu des tentatives d'exporter la tradition du café suspendu : en Italie, en France et jusqu'au café pas loin de chez moi (devenu depuis agence bancaire : O tempora o mores…). Mais délestées du sens qu'apporte la tradition, elles n'avaient que le goût du Canada Dry et ont souvent fait long feu.

Car la terre d'origine du café sospeso, c'est Naples, et nulle part ailleurs. Naples, ville de feu au pied d'un volcan qui ne fait que semblant de dormir. Naples, port cosmopolite à l'histoire glorieuse et à la baie somptueuse. Naples, ville éternelle où se mêlent à la fois les effluves de Parfum de femme et le souvenir d'El Pibe de Oro et de sa main de Dieu.

Et au milieu de tout ça, il y a les hommes et les femmes de Naples, natifs, immigrés, adoptés ou de passage. Ce sont eux que Jacques Madelin, le narrateur, observe au Café Nube, venus profiter sans honte d'un cafe sospeso ou au contraire, en pré-offrir quelques-uns, partageant au passage une tranche de vie.

Roman à nouvelles structuré comme un opéra, le Café suspendu d'Amanda Shters propose sept histoires, parfois reliées par leurs personnages qui s'y croisent, mais toujours par le Nube, lieu privilégié pour « sentir » la ville à travers celles et ceux qui la font.

Une femme attachée à l'amour et à un bout de peau de crocodile ; un médecin asiatique soucieux de s'assimiler en soignant les gens bien avant qu'ils ne soient malades ; un écrivain mutant qui vole au café la personnalité et une partie de l'âme de ceux qui les boivent ; un tailleur qui a tant à donner et une femme, tant à recevoir ; Et l'ombre de Diego qui plane sur l'amour d'une nuit…

Loin de l'anhédonie qui affecte l'un de ses personnages, Amanda Shters met tant de bienveillance et d'humanité dans ses textes et les actes de leurs protagonistes qu'il est difficile de ne pas céder aux charmes de ce livre hors du temps, même si toutes les nouvelles n'ont pas la même force.

Un livre suspendu : à lire donc, et même à offrir en le laissant en dépôt dans votre librairie préférée…

Direction Naples dans un café qui propose des cafés suspendus, lesdits cafés servant de prétextes à notre écrivaine pour nous conter sept nouvelles, d'inégal impact, liées en sus à l'histoire napolitaine du narrateur. Comme d'habitude, A. Sthers sait écrire et placer des phrases sur lesquelles on s'arrête... le temps d'un café !

A la manière des impressionnistes, Amanda Sthers présente un tableau de Naples par petites touches de couleurs.

Installé dans un café, un écrivain raconte ses souvenirs. Sept histoires qui font parler la vie napolitaine, les ruelles, la Camorra, l'amour, les petits métiers, le bruit, la ville, la mer, le bagout, la petite noblesse déchue, les femmes fatales, l'âme de Naples et les parfums du café
Lien : https://www.noid.ch/le-cafe-..

Elles sont très bien écrites, ces histoires qui ont le café suspendu comme premier lien entre elles, plaisantes pour la plupart, avec assez de légèreté, mais aussi de profondeur. J'ai beaucoup aimé « Le docteur Chen » et le deuxième « Intermezzo » où le narrateur parle de la pandémie telle que vécue à Naples en Italie, mais je suis ambivalente quant à « L'écrivain sans visage », histoire dans laquelle l'auteure incorpore la légendaire Elena Ferrante. le style d'Amanda Sthers est agréable, mais pour moi il manque quelque chose et je n'arrive pas à mettre le doigt dessus. C'est peut-être que malgré quelques personnages attachants, je n'ai pas trouvé le narrateur, lui, attachant.

Lire ce roman (si l'on se fie à la couverture), c'est comme s'attabler à une terrasse de café et s'attacher à chaque conversation, à chaque détail de la tenue de chaque client, et reconstituer toute l'histoire d'un quartier, à la manière de Short Cuts de Robert Altman.
Pour ma part j'ai donc dégusté mon café à petites gorgées, nouvelle après nouvelle, laissant infuser en moi chaque histoire séparément, en parallèle d'une autre lecture plus exigeante, comme une recréation.
J'ai apprécié le style fluide de l'autrice et sa tendresse pour ses personnages picaresques, la douceur et l'agrément d'un cappuccino délicatement sucré.
Il m'a manqué la force et la violence que je cherche dans le ristretto et la littérature en général.
Comme Amanda Sthers le conseille, je ne manquerai pas de faire circuler son livre à la manière d'un café suspendu.

J'ai beaucoup aimé l'ambiance napolitaine et au-delà l'Italie.
J'ai découvert cette coutume du café suspendu que je ne connaissais pas.
Par contre, j'ai trouvé la trame déconcertante et certains personnages n'ont que peu de choses à voir avec la philosophie du café suspendu.
Premier livre que je lis de cette autrice et j'ai trouvé l'écriture simple et agréable.

C'est une succession de personnages qui passent dans ce café et dont on entrevoit un bout de vie par l'intermédiaire du narrateur. Ce narrateur, on le découvre petit à petit.
J'ai été un peu frustrée par le côté "nouvelle" de chaque histoire sans forcément de lien entre elles. Une idée intéressante portée par une belle écriture, mais qui ne m'a pas totalement embarquée.

Après l'émotion ressentie à la lecture du précédent roman d'Amanda Stehrs, « Lettre d'amour sans le dire », j'attendais avec impatience de découvrir un autre de ses titres.
J'ai eu l'opportunité, grâce à @netgalleyfrance et @editionsgrasset de pouvoir lire en version ebook, son dernier roman.

Bien que l'écriture soit toujours aussi fluide, je n'ai malheureusement pas ressenti le même coup de coeur.
La succession des personnages et des anecdotes de vies, ne m'ont pas procuré les mêmes émotions, ni le même enthousiasme.
Bien sûr, on y parle de Naples, bien sûr les personnages sont atypiques, étonnants, riches de leurs originalités, mais je suis restée « de marbre » à la lecture de ces différentes histoires et tranches de vie.
Le conteur, Jacques, n'a pas réussit à m'embarquer avec lui dans ses récits. Je n'ai pas vibré, ou été émue… Durant toute ma lecture je ne me suis pas attachée à lui, cet homme au coeur brisé, ni aux personnages dont il nous raconte les histoires.
Évidemment, la ville est colorée, vivante, pleine de contrastes, les nouvelles parfois drôles et souvent originales, et on peut même ressentir le goût du café italien en bouche ; c'est pourquoi, je suis certaine que beaucoup de lecteurs ressentiront un grand plaisir à cette lecture.
Mais, malheureusement, cela n'a pas fonctionné avec moi.

Mais il me reste d'autres romans d'Amanda Stehrs à découvrir et je ne m'en priverai pas.
En auriez-vous un à me suggérer ?

Merci à @netgalleyfrance et @editionsgrasset de m'avoir donné l'opportunité de découvrir ce roman.

L'idée du café suspendu et la narration de 7 histoires liées par le fil rouge du café suspendu étaient assez alléchantes et le livre commençait plutôt bien. Jusqu'à ce que l'accumulation de clichés, d'invraisemblances et un côté un peu brouillon me fassent changer d'avis sur l'oeuvre. Il s'en est pas fallu de beaucoup pour que ce soit un très bon livre. Un peu dommage.

Jolie trouvaille, ce narrateur, caricaturiste de métier, installé au café Nube pour raconter quelques heures de la vie napolitaine. Pour qui n'a jamais visité la ville, c'est un dépaysement assez réussi, et les personnages que croise Jacques Madelin -le narrateur - ont tous une certaine épaisseur.
Mais si Amanda Sthers sait écrire, elle écrit vite, sans rigueur aucune, sans même se relire, ce qui donne lieu à de jolies perles :" la syrène Parthénope "(p. 145) , "mes jambes flagellaient" (p 150) ... C'est le lecteur qui flageole face à tant de négligence. le prestigieux éditeur Grasset ne peut-il pas s'offrir les services d'un(e) correcteur(trice) ? Dommage.... On aimerait un peu plus de considération lorsqu'on imagine ouvrir le livre d'une auteure soit disant confirmée qui se moque de son public.