Les gardiens du phare

Le livre donne alternativement la parole aux trois gardiens du phare et à leurs compagnes, tantôt en 1972, tantôt en 1992. Je m'y suis parfois un peu perdue et c'est le seul bémol à cette lecture qui m'a pris quelques jours, mais m'a vraiment intéressée.

En effet, on comprend très vite les conditions de vie de ces gardiens de phare, isolés dans un espace clos, livrés à eux-mêmes, mais aussi sous le regard des deux autres ! Dans ce roman, peu de descriptions de la mer, et pourtant, elle est toujours présente, régulant les conditions de vie dans le phare… et la relève !
Il n'est sans doute pas facile de vivre à trois dans un espace restreint clos, certes avec des tâches à accomplir qui revêtent une importance quasi excessive, mais surtout en prenant en compte la personnalité et les réactions de chacun. Au fil des chapitres, on apprend à connaître les trois occupants du phare : Arthur, le gardien-chef, un taiseux sans doute plus à l'aise dans le phare que dans la vie à terre ; Bill, renfermé, frustré, envieux et hanté par ses fantasmes, qui supporte mal ce métier et pense qu'il n'est pas capable de faire autre chose ; Vince, sorti de prison depuis peu, qui voit dans cette fonction l'occasion de prendre un nouveau départ.
Dans de longs monologues internes, chacun se dévoile progressivement, on comprend mieux sa personnalité et ses relations avec les autres, et cela est complété par le récit de leurs compagnes. Peu à peu, la compréhension des événements se construit. On a presque affaire à une intrigue policière au cours de laquelle l'autrice nous livre une forme de suspense jusqu'au dénouement.

Ce roman est très réussi et prometteur.

Ce livre est une belle découverte. En fait, tout le long de ma lecture, cela m'a fait penser à un film très noir que j'avais vu il y a un petit moment de cela: le phare avec Robert Pattinson.
Ici aussi on retrouve un huit clos entre hommes dans l'espace restreint qu'est le phare la Maiden. Que peuvent ressentir ces 3 personnes, enfermées pendant plus de 40 jours sur ce mini-récif entouré par les flots? (Dans le film, les protagonistes pouvaient au moins sortir du phare et marcher sur la terre ferme de l'ilot, dans le livre, il n'y a que le phare et sa plate-forme)

Cela ne devait pas être une vie facile surtout qu'à l'époque, il n'y avait pas les moyens de communication d'aujourd'hui.

Au fil des pages, le lecteur va découvrir les secrets de ces 3 gardiens et ce qui les relient. Que s'est-il vraiment passé sur le phare? Où sont passés les occupants? A plusieurs moments on oscille entre rêve et réalité jusqu'au dénouement final qui nous permet de comprendre le fin mot de l'histoire.

Inspiré d'une histoire vraie (les disparus du phare d'Eilean Mor), l'autrice écrit une histoire du point de vue des gardiens du phare la veille et le jour de leur disparition, et celle, 20 ans plus tard, de leurs conjointes à qui on rappelle tout cela par l'initiative d'un écrivain à succès de faire de leur histoire un roman.

L'histoire est terriblement triste, essaie d'imprimer le quotidien de gardiens de phares et de leurs épouses, la solitude des deux côtés, la folie, l'attrait du large. Ça n'a pas totalement fonctionné pour moi. Certes, certains passages étaient beaux et tristes, voire pathétiques, mais ils semblaient avoir été ajoutés par après pour rajouter du pathos à l'histoire.

Vivre sur un phare à quelques miles nautiques de la terre ferme. Vivre en autarcie pendant plusieurs semaines avec deux autres personnes. Un défi, une composition humaine qui doit se réinventer chaque jour. le travail bien sûr et les interactions avec les autres qui deviennent une seconde famille. La vie sur ce bout de béton est-elle la parenthèse ou bien est-ce la vie à terre avec l'épouse et les enfants ? Chacun amène une part de terre. Que se passerait-il si cette part était une trahison ?
Quel mystère entoure la disparition des trois gardiens du phare de Maiden Rock ?
Au delà de l'enquête sous forme d'entretien avec les trois « veuves », j'ai particulièrement apprécié le coté introspectif attribué aux gardiens de phare.
Pour avoir vécu des conditions similaires, plusieurs mois sur un navire et avant l'hyper-connectivité mondiale, j'ai retrouvé ces sentiments particuliers et cet environnement axé sur la routine du travail.

Une belle couverture, un sujet intriguant et une imagination trop débordante conduisent parfois à un échec de lecture…

Emma Stonex s'approprie un fait réel pour tisser un mystère autour de la disparition de trois gardiens de phare dans les années 1970. Deux décennies plus tard, un journaliste se lance dans l'enquête. Une narration à double temporalité pour désamorcer progressivement le suspense.

Sans aucune raison, emporté par cette annonce d'une disparition impossible au coeur d'un phare, je n'espérais nullement un sujet aussi trivial.

Emma Stonex nous introduit à la vie monotone et isolée de gardien de phare. le quotidien de ces hommes est décortiqué. Bien vite tous les fantasmes se dissipent et ne subsiste qu'une longue intrigue.

Sans le format audio, je pense que ce livre aurait été abandonné. Je me suis vite ennuyé et mon écoute n'a pas toujours été très attentive. En plus, le fin mot de l'histoire ne rattrape pas grand chose.

Inspiré d'une histoire vraie et teinté d'éléments fantastiques, ce roman oscille entre le huis-clos et le récit choral puisque les chapitres alternent entre le point de vue des gardiens pendant les jours qui précèdent leur disparition et celui de leurs compagnes vingt ans après la tragédie. Difficile en effet de faire son deuil quand on ne sait pas ce qui est arrivé à l'être aimé, surtout que les rancoeurs et la culpabilité empêchent les trois femmes de se soutenir mutuellement. L'arrivée d'un écrivain à succès qui se pique de résoudre le mystère va bouleverser la donne et faire resurgir des secrets enfouis.

Si j'ai été fascinée d'emblée par l'intrigue (qui ne le serait pas ?), j'ai eu un peu de mal au départ avec une écriture austère et des personnages rugueux et peu attachants. D'ailleurs, j'ai souvent eu plus d'empathie pour les gardiens que pour leurs femmes. Mais, dans l'absolu, ce n'est pas très grave, je dirais même que ça vient souligner l'âpreté de l'existence des gardiens et que ça n'en rend que plus poignante leur solitude.

Ce que j'ai le plus aimé, c'est l'intrusion subtile du fantastique à mesure que, dans leur isolement, les gardiens perdent peu à peu le contact avec la réalité. En proie à des émotions comme la peur ou la jalousie, ils finissent par voir et entendre des choses étranges, mais c'est à nous de décider s'il s'agit d'hallucinations, l'autrice ne se prononçant ni dans un sens ni dans l'autre. Bravo à elle, j'ai adoré cet aspect !

Au-delà de ce fascinant mystère, c'est aussi, je vous le disais, un roman saisissant sur la solitude, celles des hommes dans le phare et des femmes restées à terre, cette solitude qui conduit parfois à des moments d'égarement dont les conséquences peuvent être dévastatrices. J'ai trouvé aussi une certaine forme de poésie dans la description de cette vie entre deux mondes, un pied sur terre et l'autre en mer, comme si les gardiens ne savaient jamais vraiment où était leur place.

Je me rends compte en rédigeant cette chronique que j'ai vraiment beaucoup aimé Les Gardiens du phare. Il m'a manqué un tout petit quelque chose pour en faire un coup de coeur absolu, mais c'est un grand roman, et je remercie Audrey, du blog Light and Smell, de m'avoir donné envie de le lire !
Lien : https://aujourdhui-je-maime...

L'histoire d'Arthur Black, Bill Walker et Vince, trois gardiens du phare de haute mer « La Maiden » qui ont disparu lorsqu'arrive la relève est plutôt bien menée. Nous passons alternativement de 1972, date du drame avec le quotidien de ces trois hommes à l'intérieur du phare, à l'année 1992, durant laquelle un écrivain recueille auprès de la femme de chacun le récit de leur vie.
Outre les descriptions de la vie de gardien de phare qui sont très intéressantes, j'ai trouvé que cette construction dévoilant petit à petit les caractères de chacun, leurs secrets, leurs peurs, leur part d'ombre, renforce l'ambiance énigmatique du roman.
Mais, comme je le pressentais au fil de ma lecture, la fin est décevante. Je dirais volontiers : « Tout ça pour ça ! ».
Il n'en demeure pas moins que ce livre mérite d'être lu.

J'aime beaucoup les romans qui se passent dans les phares ou les maisons de campagne isolé, je trouve que cela crée une ambiance anxiogène dès le départ. La lecture de ce roman démarrait donc sous de bon hospice. Dès le départ, on se dit mais comment est possible? et on s'interroge, on a hâte de savoir, de voir comment va aboutir cette enquête 20 ans plus tard.

Je reconnais que la construction du roman est parfaite, comme un tourbillon, on se rapproche petit à petit du but, avec des découvertes sur nos protagonistes au fur et à mesure et de plus en plus grave. C'est très bien fait et très bien écrit.

Oui mais, vous vous y attendiez, je n'ai pas vraiment apprécié ma lecture, je me suis même profondément ennuyée. Il ne se passe rien. D'un chapitre à l'autre, on lit un monologue d'un personnage qui nous décrit son état d'esprit, puis ses souvenirs, ses secrets, ses rancoeurs, on change de personnages, d'époque, de temps, tellement souvent que c'est une gymnastique permanente de savoir où on en est et avec qui. Je me suis perdue, c'est trop lent, trop mou et je n'ai pas accrochée.


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1972 : les trois gardiens du phare Maiden Rock disparaissent.
1992 : un écrivain Dan Sharp souhaite écrire un livre pour essayer de comprendre ce qu'il s'est passé.
L'histoire, inspirée d' un fait divers, est intéressante. On alterne entre des chapitres au passé (1972) avec le récit des gardiens et d'autres au présent (1992) avec celui de leurs epouses. Au fur et à mesure, on decouvre leur histoire et leur destin tragique.
C'était une lecture agréable même si parfois j'ai été un peu déroutée par le changement de narrateur à chaque chapitre. A la fin du livre, le rythme s'accélère jusqu'au dénouement final.