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3,56

sur 88 notes
Explosif,
Julien Suaudeau nous présente ici un livre sur le thème politique / terrorisme / policier. L'ouvrage a été sélectionné pour 2015 dans le prix du meilleur Polar des lecteurs de Points.
Le roman tourne autour de plusieurs groupes : 5 terroristes se filmant dans une vidéo et menaçant de se faire explosé, une cellule antiterroriste et des politiciens. Ce mélange de personnages n'est pas fluide.
Le roman reste toutefois d'actualité, même s'il est édité en 2014. Attention de bien découdre entre la fiction et entre la réalité.
Cependant je n'ai pas aimé, et j'ai eu beaucoup de difficulté à terminer, lassée par l'auteur. le roman est ennuyeux, pessimiste, il manque d'action et traîne en longueur, pas assez de travail sur les personnages trop monocorde, et une évidence certaine il existe un problème entre l'auteur et les politiciens puis leur politique et les banlieues, (ici les faits se passe à la cité des 3000 à Aulnay).
J'ai testé un premier ouvrage sur le thème terrorisme, le sujet me plaisait, l'idée est là, mais je suis très déçue par cette enchaînement de mots. L'auteur doit se perfectionner pour que ses récits soit meilleurs.






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À la veille de l'indépendance algérienne, un petit garçon des Aurès assiste au meurtre de ses parents. Un demi-siècle plus tard, en pleine campagne électorale, un groupe terroriste annonce que cinq bombes vont exploser dans Paris. Deux hommes connaissent le lien entre passé et présent. Si le mauvais sang ne veut pas sécher, comment un pays peut-il vivre en paix ?
Dans une France en guerre contre elle-même, deux hommes sombres poursuivent une vengeance au long cours. La violence de leur idée fixe va renverser d'autres destins, puissants, infortunés, des cités de la banlieue parisienne jusqu'au coeur de l'État.
Dawa est un roman brute, qui nous plonge dans le chaos. Son propos résonne avec une actualité trop violente. Dawa c'est le portrait de la France actuelle, la radioscopie de ses grands problèmes économiques, sociétaux, identitaires, religieux, politiques.
Julien Suandau puisse dans le réalité sociale pour nous offrir une fiction d'une hyper réalité que l'on reçoit comme un uppercut.
Car il y a dans ce titre toutes les questions que chacun de nous se posent et aussi tous le points de vue sur ces fractures qui nous séparent tous un peu plus tous les jours.
Lien : https://collectifpolar.com/
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C'est avec un plaisir non feint que je m'apprête à publier ma quatre-vingt-neuvième chronique en souhaitant qu'elle soit assez constructive, objective et intéressante pour vous aider dans vos futurs choix littéraires.
Mon ressenti porte, cette fois-ci, sur « Dawa », premier roman de Julien Suaudeau paru en 2014 chez Robert Laffont.
Pourquoi avoir choisi celui-là plutôt qu'un autre, me diriez-vous ? Tout simplement, parce que le synopsis était intéressant, attirant et que comme le dit une célèbre expression « Quand on n'aime, on ne compte pas », je ne pouvais me dérober à la proposition de lecture commune faite par ma fidèle comparse nathalou93 de Babelio.
Un bouquin de cet auteur. Une première pour moi, tout comme ma camarade. Nous poursuivons donc notre exploration d'écrivains inconnus avec d'autant plus de joie et d'espoir de se régaler que ce texte utilise les codes du genre policier.
Le livre définitivement rangé, j'avoue que cette lecture a été simultanément passionnante et instructive, férocement ancrée dans la réalité et atrocement prophétique.
Magnifique ouvrage qui ne demande qu'à être dévoré !
A la veille des élections municipales de 2014, en pleine campagne électorale, dans une France en proie aux manigances politiques, qui s'égare sur des questions identitaires et de diversité, en plein marasme économique, nous faisons la connaissance de deux hommes autant éloignés par leur éducation, culture, parcours de vie que proches par la fatalité primitive qui les lie et le sentiment de vengeance qui les obsède.
Nous avons d'abord Assan Bakiri, professeur agrégé d'arabe, modèle d'intégration et de réussite, qui piégé par ses racines familiales et rongé par un vécu douloureux est habité par la haine de son pays d'adoption. A la tête d'un groupuscule terroriste baptisé Dawa al-Islamiya, il diffuse une vidéo promettant de détruire Paris par l'explosion simultanée de cinq bombes dans la ville.
Face à lui, se trouve Daniel Paoli, grand patron de la DGSI – Direction Générale de la Sécurité Intérieure – qui, avec l'ensemble de l'antiterrorisme, est à pied d'oeuvre pour identifier les membres du réseau ainsi que les cibles visées. Ce haut responsable, aux méthodes quelquefois peu conventionnelles, ne cesse de pourchasser depuis un demi-siècle le meurtrier de ses parents qu'il a vu se faire massacrer dans les Aurès, berceau de l'insurrection indépendantiste Algérienne. Seuls ces deux individus connaissent le trait d'union entre passé et présent. Quel est-il ? Si le mauvais sang ne veut pas sécher, comment une nation peut-elle vivre en paix ?
Autour d'eux, du sommet de l'état aux pavés de la banlieue parisienne, gravite une multitude de personnages disparates qui ne manquera pas d'être renversée par la violence aveugle issue de leur idée fixe.
La Dawa, au sens religieux du terme, est une invitation aux non-musulmans à écouter le message de l'islam. Dans la langue française, c'est un synonyme de bazar, désordre, capharnaüm, chaos.
Sachant cela, vous aurez certainement compris que l'objectif avoué de ces attentats est bel et bien de mettre le foutoir, de provoquer le grand chaos sur le territoire national.
A partir de cette trame, nous accompagnons les différents protagoniques (force de l'ordre, politiques, terroristes, citoyens des cités…) tout au long de l'intrigue. Nous assistons à la préparation de ces actes barbares, nous suivons l'enquête visant à déjouer le complot, et surtout nous sommes au coeur des deux revanches personnelles. Les « fous de Dieu » réussissent-ils ou sont-ils mis en échec par les autorités compétentes ? La vendetta du directeur a-t-elle lieu ? Avons-nous affaire à un vieux contentieux, à une résurgence des dernières blessures, des dernières braises de la guerre d'Algérie ou à l'avènement d'un djihadisme mondial ?
Les réponses à ces interrogations sont à portée de mains ou plutôt de lecture… A vous de jouer !
Ce récit est axé sur trois thématiques principales : La vengeance, la place de l'islam sur le sol français et le chaos.
Pour J.S. les vengeances de Bakiri et Paoli sont maladives. Ils sont tellement possédés par ce mal, ce besoin de « faire payer » l'autre, qu'ils en sont devenus des menteurs, des manipulateurs.
L'islam fondamentaliste est vu, par les terroristes, comme le moyen de discorde pour mettre les rues à feu et à sang, pour provoquer, à plus ou moins longues échéances, une guerre civile. Cette radicalisation est également le motif utilisé par le Ministre de L'Intérieur pour asseoir son pouvoir sécuritaire et par là même, s'ouvrir les portes de Matignon. Cette islamisation des jeunes prend sa source, selon l'écrivain, dans l'effondrement de l'économie, du chômage, de la pauvreté, du désoeuvrement des banlieues, du désintérêt étatique et non dans le virus de l'immigration.
Le tohu-bohu, la pagaille, le désordre se trouve, quant à lui, dans la corruption des élites, des décideurs publics, dans la mainmise de puissances pétromonarchiques sur des entreprises nationales, des financements électoraux, des capitaux privés.
L'auteur nous offre un roman mi polar mi sociopolitique. Il dépeint toute notre société avec ses défauts, ses difficultés économiques, religieuses, sociétales, son attentisme, sa diversité, sa diplomatie, ses coups bas politiques… Il dresse un portrait factuel, sans concessions de la France. Une juste représentation synonyme, pour moi, de frissons.
Style maîtrisé avec des descriptions assez détaillées, des dialogues efficaces. Les chapitres courts se lisent aisément malgré quelques longueurs et des passages complexes mais non rébarbatifs, non rédhibitoires à la compréhension.
Plume haletante, claire, prenante, acerbe et bienveillante en même temps.
Les protagonistes sont profonds, tout en épaisseur. La psychologie de chacun ressort parfaitement. Nous nous immisçons dans leurs « têtes ». Au fil des pages, nous avons la sensation de les avoir toujours côtoyés. Nous vivons, nous subissons, nous nous inquiétons avec eux.
Daniel Paoli est un être expérimenté, dur dans la vie comme dans le métier. Il est sans concession. Cette particularité lui sert auprès de son équipe mais le désavantage face à ses détracteurs. C'est un monsieur en souffrance depuis sa tendre enfance qui ne sera apaisé que par l'accomplissement de sa mission. Sous une carapace, se cache un être fragile qui vit avec une part d'ombre.
Franck, sous ses aspects de « gros dur », m'a touchée par sa sensiblerie, l'amour immodéré qu'il porte à son ex-femme. J'ai apprécié son sens du devoir, son abnégation au travail et son envie d'aider son prochain.
Assan est un individu complexe. Sans son passé familial pesant, il n'éprouverait certainement aucun ressentiment contre sa terre d'adoption, terre où son cheminement est exemplaire. Oui, mais voilà…
Frustré par des années de non-dit, anéanti par un vieil amour retrouvé, puis perdu à nouveau, il ne trouvera la sérénité que dans la mort et la propagation de l'horreur. C'est un être ambivalent : à la fois haineux et tendre, confiant et ombrageux, prévenant et indifférent. Je ne sais pas trop quoi penser de lui. Je l'ai détesté tout en le plaignant.
Momo et soul, enfants de la cité, m'ont émue. Leur histoire est marquée par une amitié qui les unit plus étroitement que jamais. J'ai été sensible au fait que le premier nommé abandonne (momentanément ?) le rêve de sa vie pour aller remettre son pote sur le droit chemin. Preuve d'une bonne intelligence et d'un immense attachement.
Soul, malgré un parcours brillant, ne croit pas en l'avenir. D'après lui, tout est écrit d'avance. Né au mauvais endroit sans atout majeur en main, il ne peut réussir. Ce jeune homme, fragile émotionnellement, influençable à souhait, aurait mérité mieux.
Ces deux copains ont essayé de sortir de leur vie de misère pourtant…
Alexandre Marion, le haut-fonctionnaire, apparaît comme ambitieux, avide. Il est suffisant, mesquin. Néanmoins, il est, à mon humble avis, l'archétype de la majorité des gens exerçant dans la haute administration.
J'ai admiré l'honnêteté et le charisme d'Hélène Faure qui préfère abandonner une carrière politique, pourtant prometteuse, plutôt que de se fourvoyer dans la corruption. Cette femme intransigeante, qui cache un lourd secret, a des principes que rien ne semble altérer.
En bref, nous sommes en présence d'un opus sombre, inquiétant, palpitant, indubitablement travaillé qui met en exergue les maux de notre beau pays ainsi que les responsables de cet état de fait. Tout le monde en prend pour son grade, si j'ose dire, que ce soit les politiques, les forces de sécurité, les dealers ou autres délinquants, les arrivistes, sans oublier les victimes de cette déliquescence.
A acquérir ? Sans l'ombre d'un doute, oui. Il vous accrochera et vous fascinera rapidement au point de ne plus pouvoir le lâcher. Ce livre redoutable par son efficacité est à lire nécessairement.
Je m’attellerai, dans un futur proche, à la lecture de ses deux autres publications que sont « le Français » et « Ni le feu ni la foudre » car ce romancier est incontestablement bourré de talent. Comme le dit si bien, @lireencore93420 d'Instagram, cet écrit est une « tuerie » dans tous les sens du terme.
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5eme livre de la mediatheque finis - Finis a temps - J'ai proposer a Cathy13 ma chére complice, de le lire ensemble, car ce genre de livre, c'est son dada.

Les premiéres pages sont criante d'émotion, c'est un petit garcon en Algérie, qui vois ses parents se faire assassiner par AL MANSOUR, a partir ce moment, il vivras que pour le tuer, seras t-il assez fort pour aller au bout de cette croisade ?

Ce petit garcon s'appelle PAOLI et rentre dans la sécurité interieure, quand on as vecu un tel drame, on as soif de justice de proteger pour que personne vive ce qu'il as vécu, c'est pour cela qui va diriger la DGSI.

En face de lui, Alexandre MARION, directeur du Ministére de l'interieur, prof a la fac, mais Marion et Paoli ne s'accorde pas ne s'entendent pas, Marion représente la politique, des gens qui se montrent, qui parlent beaucoup, qui sont la pour convaincre, quand la DGSI lls sont dans l'ombre, ils nous protégent, et enquête toujours en sous marin

Mais malheureusement une menace arrive sur le pays, et seront obliger de s'entendre pour la sécurité de tous.

Et puis ya Momo et Sybille fou amoureux fou d'amour et qui as tout vécu, mais s'en sort, il devient boxeur, et veut s'en sortir pour sa belle, il est aussi tres fidele surtout en amitie, son ami de toujours dérive, et il va etre la, et est capable de tout perdre pour lui.

Ce livre est un enorme coup de coeur, j'adore comment l'auteur ecrit fait de longues phrases, mais rentre tres profondement dans chaque personnalite de chaque personnage, ça parle de politique, de toutes les magouilles qui peut avoir, c'est un livre sur aussi la guerre d'Algerie, et ses consequences, mais toute l'histoire se passe dans ma region tout prés de chez moi, a aulnay a Villepinte, ces lieux citées je les connais, et ce Momo, un prenom qui signifie beaucoup pour moi, et j'adore ce personnage, ce jeune homme qui se bat pour reussir pour sa belle, et malgre tout est la pour son ami et va aller tres loin, c'est simple dans ce livre, j'ai tout aimer, le tournant terrorisme et un supens fou dans ce récit on es accrocher tout les 20 pages, il y a un bouleversement, il m'as retournée comme une crêpe, mais l'auteur as aussi mis en avant des valeurs, l'amitié et l'amour, mais aussi la perfidie des politiciens.
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« Dawa » premier roman de presque 600 pages de Julien SUAUDEAU n'est pas au sens propre du terme un thriller mais plutôt un polar sociopolitique !

Difficile d'en raconter l'intrigue en quelques lignes :

A la veille de l'indépendance algérienne, un enfant voit ses parents mourir sous ses yeux. Devenu adulte, il n'aura de cesse de se venger. Un demi-siècle plus tard, un groupe terroriste annonce que cinq bombes vont exploser dans Paris. Quel lien existe-t-il entre ces deux affaires ? Au milieu de ces deux évènements, la cité des 3000 d'Aulnay-sous-Bois avec sa population en totale déperdition, les services du renseignement intérieur et du contre espionnage et pour finir les instances musulmanes françaises en cheville avec les politiciens de tout bord, compromis à la limite de la corruption afin de servir leur besoin de réussite personnelle ! Je m'arrêterai là pour l'intrigue.

« Dawa » est un roman dense dans lequel Julien SUAUDEAU nous dépeint des personnages écorchés vifs, terriblement seuls, quelque soit le milieu social auquel ils appartiennent, menant chacun de leur côté sa guerre personnelle, sa vengeance, sa rébellion. Il nous décrit au vitriol tout ce qui représente pour lui la France d'aujourd'hui : la menace terroriste islamiste, des cités en ébullition et un pouvoir politique totalement dépassé , bref une République en totale faillite.

Ce roman reste avant tout une fiction mêlant il est vrai différents thèmes tristement réalistes de nos jours : le terrorisme, le désespoir social, la solitude….

Malgré de nombreuses longueurs, j'ai pour ma part beaucoup apprécié cette lecture. Certes c'est un roman très noir, d'un pessimisme extrême sans la moindre lueur d'espoir. Mais je veux y voir également un immense cri de colère de la part de son auteur, qui tape là où ça fait mal sans aucune concession, contre ces instances politiques qui depuis tant d'années ont baissé les bras ! Et pour moi c'est cela aussi la lecture !

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Un roman noir jouant sur des cordes très contemporaines : la menace terroriste islamiste. Mais, derrière, Suaudeau propose une chronique au vitriol de la France contemporaine, des cités en ébullition aux arcanes du pouvoir et ses coups tordus. Des personnages terriblement seuls, aux prises avec leurs ambitions, leurs rêves, parfois impossibles, et au coeur, un thème ultra-classique mais surprenant dans ce contexte : la vengeance.
Lien : http://appuyezsurlatouchelec..
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Une vidéo inquiétante est massivement partagée sur les réseaux sociaux. Cinq hommes cagoulés y apparaissent assis en tailleur devant une bannière portant une inscription en arabe. Des explosifs et des détonateurs sont posés sur une table. le groupe terroriste nommé «Dawa al-Islamiya» promet de mettre Paris à feu et à sang dans un délai de quinze jours. L'homme qui a pris la parole au nom du groupe a parlé un français sans accent. « Da'wa » est littéralement l'appel à rejoindre les enseignements du prophète dans l'islam mais il a pris un sens plus commun puisqu'il désigne aussi le désordre social, le bordel. Nous sommes à la veille d'élections municipales. La panique s'empare de l'opinion publique. Pascal Paoli, le patron du renseignement intérieur, met tout en oeuvre pour identifier et arrêter les membres du réseau. le temps est compté.

Julien Suaudeau dépeint une République en faillite. Deux mondes coexistent : d'un côté les beaux quartiers et les ministères avec leurs luttes de pouvoir intestines faites de coups foireux ; de l'autre, les banlieues de Seine-Saint-Denis où le seul ordre qui prévaut, c'est celui des trafiquants de drogue. L'auteur sait évoquer le poids du passé colonial de la France, l'influence grandissante des investisseurs qataris et l'absence de valeurs et la perte du goût de l'intérêt collectif. de la part des élites politiques

Le roman est d'une construction aboutie. Les scènes se succèdent, haletantes, avec l'angoisse de l'ultimatum annoncé par le groupe terroriste. le lecteur suit une galerie de personnages, du petit dealer au Directeur de cabinet ; cette diversité des personnages symboliques permet de balayer l'ensemble d'une société en crise. Tout est plausible, on se demande parfois quand commence la fiction, à quelques exceptions près, notamment les apparitions abracadabrantesques de la CIA.

La force de ce roman est qu'il est porté par un message politique précisé par l'auteur dans une entrevue : "Je suis exaspéré par ce contresens absolu qui nous fait croire à un clash ethnoculturel entre la France blanche et chrétienne et la France issue de l'immigration, alors que les constructions identitaires résultent d'une bonne vieille lutte des classes entre ceux qui sont dedans et ceux qui sont dehors". Le problème est donc social et non pas culturel ou idéologique à l'image de ces jeunes français qui deviennent kamikazes moins par conviction religieuse que pour se venger d'une société qui les a rejetés.

Julien Suaudeau dresse un portait amer et noir de la société française d'aujourd'hui pour en dénoncer les disparités sociales et les reniements de la République. Un roman contemporain et militant. Un roman choc.
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La misère au service de la vengeance, en habit religieux de circonstance, tandis que les pouvoirs s'empiffrent de leur mieux.

Sur mon blog : http://charybde2.wordpress.com/2016/03/07/note-de-lecture-dawa-julien-suaudeau/

Lien : http://charybde2.wordpress.c..
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Abordé à la veille des attentats du 13 novembre dernier, Dawa se révéla, dans l'émotion de ces moments, particulièrement saisissant. C'est que l'histoire de ces jeunes de banlieue mal dans leurs peaux, confits dans un désespoir qui pousse à la haine de la société dans laquelle ils vivent, décidés sous la houlette d'un universitaire bien intégré mais assommé par le poids de son histoire familiale, à se faire sauter dans les grandes gares parisiennes un vendredi 13 au nom d'un islam mal digéré avait alors un écho bien particulier. La presse ne s'y est pas trompée, qui s'est saisie du roman de Suaudeau pour y voir une sorte de vision prophétique, et a offert quelque tribune à l'auteur.
Il va de soi, pourtant, que Dawa n'est rien d'autre qu'un roman qui a pour lui d'être particulièrement bien documenté. Surtout il montre bien comment le roman noir est apte, lorsqu'il est bien mené, a saisir les failles de nos sociétés. Julien Suaudeau, en fin de compte, n'a fait que mettre en musique un morceau qui existait déjà ; il a réuni de fragments, les a assemblé, a extrapolé, pour arriver à donner une cohérence à l'ensemble et à le doter de cette force romanesque qui le rend d'autant plus percutant.
Cette histoire d'apprentis terroristes lancés dans un projet destructeur et manipulés autant par celui qui les y a entrainés que par les divers services de renseignements jouant avec bien des intérêts contradictoires – vengeances personnelles, campagne électorale tendue, guerre entre factions – se révèle donc comme un roman ambitieux et clairvoyant. Mené tambour battant, Dawa est de ces livres qui accrochent le lecteur et arrivent à allier l'efficacité et l'intelligence.
On s'y laisse entrainer avec fascination et, aussi, une certaine admiration pour ce premier roman complexe et réussi, même s'il n'est pas exempt de défauts, en particulier quelques fils tirés un peu trop vite, comme cet infiltration de Franck, le policier, et d'autres, comme cet affrontement qui traverse le temps, de la guerre d'Algérie à nos jours, entre Al-Mansour et Paoli, qui s'étirent longtemps pour ne mener finalement pas à grand-chose. Cela dit, répétons-le, intelligent, engagé à sa manière et d'une efficacité redoutable, Dawa mérite incontestablement les éloges qui lui ont été faits.

Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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Num spécial dans l'OBS-Comment vaincre Daesch- Dossier RESISTER- Article "Nous y sommes" de J.Suaudeau - 19112015
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