Nous sommes nés pour regarder ce monde, pour l'écouter. C'est tout ce qu'il demande.
Il s’agit de bien observer la mine des haricots asuki. De s’ouvrir à ce qu’ils ont à nous dire. C’est, par exemple imaginer les jours de pluie et de beau temps qu’ils ont connus. Écouter l’histoire de leur voyage, des vents qui les ont portés jusqu’à nous.
- C'est une question de courtoisie.
- Pour la clientèle ?
- Non pour les haricots.
- Les haricots ?
- oui, puisqu'ils ont fait l'effort de venir du Canada.
Et je vous ai vu.
J'ai vu votre visage.
Vos yeux semblaient si tristes.
Votre regard donnait envie de vous demander ce qui vous faisait en souffrir. C'était mes yeux autrefois.
Mes yeux quand je me suis résigné à ne plus jamais franchir la haie de houx.
C'est pour cela que je me suis planté devant la boutique.
Irrésistiblement attirée
p228
" La loi sur la prévention de la lèpre a été abrogé, mais la société n'a pas encore changé."
"Vous avez beau tendre l'oreille, peut-être n'entendez-vous encore rien, mais je vous en prie, ne baissez pas les bras, persévérez .
Quels que soient vos rêves, un jour on trouve forcément ce qu'on cherchait grâce à la voie qui nous guide, j'en suis convaincue. Une vie est loin d'être uniforme.Parfois sa couleur change du tout au tout ."
Dans la rue, sous la lueur diffuse de l'éclairage public, se découpait le cerisier qui perdait ses feuilles.
"La première fois que je suis venue, il était en fleuri, mais maintenant, il paraît bien triste.
Autrefois, il y en avait une au sanatorium de Kusatsu. Un cachot. Il y
avait des cellules dans tous les sanatoriums, mais quand on partait pour le cachot de Kusatsu, on n’en revenait pas vivant, disait-on. On était enfermé pendant des mois dans une pièce totalement obscure, où la lumière du jour ne pénétrait pas. En hiver, elle était ensevelie sous la neige, il paraît qu’on y mourait de froid.
C'est une question de courtoisie.
-Pour la clientèle?
-Non.Pour les haricots.
-les haricots?
-Oui, puisqu'ils ont fait l'effort de venir du Canada.
La nuit, il suffit de tendre l'oreille au murmure des étoiles pour sentir le cours de l'éternité
Respirer le parfum du vent, tendre l’oreille au bruissement des arbres figurent parmi les choses qui nous sont accessibles au Tesheon. Voilà déjà plus de soixante ans que je m’y exerce, que j’écoute les mots de ceux qui n’ont pas la parole. J’appelle cela être à l’écoute.