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sur 28077 notes
J'ai lu le livre lorsque j'étais en seconde (oui, ça remonte !) et j'en garde encore un souvenir mitigé. Je ne me souviens plus de tous les détails de l'histoire, mais la première chose qui me vient à l'esprit lorsqu'on me parle de ce livre c'est le mot "dégoutant". Je m'explique. Patrick Süskind arrive à vous décrire des scènes, des odeurs avec un réalisme et une minutie incroyable, dérangeante même... J'avoue que certains passages m'ont écoeurée mais dans un bon sens. Je ne connais pas beaucoup d'auteur capable de faire cela, d'être aussi réaliste, aussi pointilleux. Il est même fascinant de voir comment Patrick Süskind a su entrer dans l'esprit de Grenouille, car l'auteur devait vraiment être "proche" de son personnage pour pousser autant la complexité de sa psychologie.

Parlons un peu de l'histoire. Je dois avouer que je n'ai sûrement pas dû apprécier le livre comme il se le doit. 15/16 ans, je ne dirais pas que ce soit le bon âge pour lire un tel livre. Mais dans l'ensemble, l'histoire est incroyable. La psychologie de Grenouille est terrifiante, malsaine, effrayant, abjecte même. Qui aurait cru qu'un tueur en série pourrait utiliser un don comme l'odorat pour tuer. Cela n'est pas forcément très crédible et pourtant ça fonctionne très bien, cela en est même effrayant à souhait. Grenouille passe à la fois pour un anti-héros incompris et aussi comme un monstre sans âme. Est-ce dû à son enfance malheureuse, ou bien est-ce qu'il est juste un psychopathe. Sa complexité est absolument intrigante et passionnante à la fois.

Tout le long du roman, je me souviens avoir ressenti du malêtre car je n'arrivais pas à comprendre comment un tel monstre pouvait exister. J'étais encore jeune, et il faut bien l'avouer très loin de croire que les Hommes pouvaient être aussi cruel envers leurs semblables. Avec le recul, ses actes me paraissent moins insensés, dans le sens où je sais parfaitement que l'horreur se profile à tous les coins de rues. Mais je n'arrive pas à comprendre comment on ne peut pas ressentir un amour vrai, pas morbide ou obsessionnel. Comment est-ce qu'on ne peut pas ressentir juste une once de compassion ? Comment quelqu'un peut être le mal incarné. Et pourtant Grenouille a un don extraordinaire qu'il "salit" du début à la fin.

Attention spoilers !

La fin est d'ailleurs épouvantable, écoeurante. Elle rappelle bien sûr le tout début du roman, la naissance de Grenouille, mais elle a quelque chose de risible en soit. L'homme qui n'avait pas d'odeur et qui cherchait à en trouver une parfaite (pour avoir enfin une identité, et donc exister - voire être parfait selon ses idées), se retrouve dépecé par les criminels des alentours et disparaît complètement... Une fin tragique mais qui a des airs de "tout ça pour ça".

Je n'ai mis que trois étoiles car je n'arrive toujours pas à savoir si j'ai aimé ou pas le livre. J'en garde un souvenir dérangeant et en même temps une curiosité morbide. Mais en tout cas, je conseille ce livre.
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Ce roman bien construit parvient à restituer une époque à travers son langage. Les descriptions des lieux et des odeurs sont aussi sublimes qu'écoeurantes. Au fil de l'histoire, on est complètement transporté par le don et la passion de Grenouille qui l'amènera à devenir un meurtrier.
Un livre inoubliable, à lire absolument!
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L'action se situe au XVIII ème siècle, le héros se nomme Jean-Baptiste Grenouille. Est-ce sa naissance des plus sordides qui le voue à sa destinée? Celle d'être doté d'un sens beaucoup plus développé que n'importe quel autre individu, ce sens qu'est L'Odorat. le don olfactif qu'il possède va l'accaparer intégralement au point de dissimuler son intelligence au profit de paraitre sot pour la plupart. En effet, il a pour unique quête de s'approprier les odeurs de ses semblables pour les collectionner, à en devenir un assassin dépourvu du moindre sentiment.
La première lecture de ce classique date de quelques années et sa relecture n'a pas pris une ride au niveau de la sensation éprouvée tantôt frisant le malaise, tantôt l'humour par son côté caricatural ou encore frôlant le dégoût, le mépris.
Patrick Suskind a su donner diverses senteurs à son récit et une chose est sûre sa lecture ne laisse pas indifférent !
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Dans leur formule secrète les parfums conservent les souvenirs de qui les a associés à leurs effluves. Quand tout s'est tu, quand tout a disparu, une senteur a le pouvoir de combler l'absence, le don de remplir l'espace de la mémoire de ceux qu'elle a autrefois auréolés. L'odorat est le sens de la persistance, quand les autres sont ceux de l'instant. Pourtant, des cinq sens de l'espèce humaine il est celui auquel elle affecte le moins de noblesse esthétique. Il est un apanage animal. C'est le sens de l'instinct, et néanmoins le plus apte à stimuler l'imagination.

A peine sorti du ventre de sa mère, Jean-Baptiste Grenouille avait déjà cette faculté d'analyser, de décoder les senteurs complexes, de les recomposer longtemps après. Il avait le don d'en créer de sublimes, d'ensorceleuses. En parfait limier, il avait aussi cette capacité à suivre entre mille à la trace les parcelles moléculaires d'une odeur et d'aboutir à son porteur.

Qui n'a pas rêvé de s'ennuager de la fragrance magique propre à faire chavirer les coeurs à la seule apparition de son porteur, en parfaite revanche d'un penchant narcissique entretenu dans l'exiguïté d'une naissance misérable. La fin justifiant les moyens, Jean-Baptiste Grenouille ne recule devant rien pour s'affubler de ce pouvoir divin, y compris s'il faut prendre la vie de jeunes filles vierges pour recueillir leurs effluves sensuels. Ce n'est pour lui qu'un acte technique parmi d'autres de captation d'une aura prodigieuse.

Je viens de réparer une lacune de jeunesse qui m'avait fait négliger de lire le Parfum. J'en ai encore les narines frémissantes. Un roman au surréalisme bien dosé, propice à susciter les émotions les plus ardentes alors que trop de vraisemblable les étoufferait. Un roman dans lequel les autres sens sont au service de l'odorat pour tenter d'en divulguer les pouvoirs. Un roman auréolé de vapeurs sibyllines qui nous envoûtent et nous gagnent à la géniale folie de Jean-Baptiste Grenouille. Un roman pour lequel je vais manquer d'originalité en exprimant qu'il est fabuleux.
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Voici un livre dont à l'issue de la lecture je suis incapable de répondre sincèrement à la question : »Est-ce que je l'ai aimé ? » . Oui, je le reconnais, cette lecture me laisse un sentiment mitigé, car j'ai vraiment été en proie à des sentiments contradictoires.
J'ai oscillé entre fascination et dégoût, complètement déroutée par ce livre que je qualifierais d'inclassable.
En effet, cette accumulation d'odeurs de toutes sortes, mêlée à l'histoire de Jean-Baptiste Grenouille, un homme dépourvu d'odeurs mais affublé d'un nez incomparable et surtout capable de détecter n'importe quelle odeur ou essence de toute matière vivante, m'a un peu déstabilisée.
Il faut dire que Grenouille est tout sauf sympathique, et pas seulement par son aspect physique qui est repoussant, mais son manque d'empathie envers le genre humain n'arrange rien non plus. Comment éprouver ne serait-ce qu'une petite once de sympathie pour ce personnage même s'il est incontestablement doué dans son domaine ?
Le milieu dans lequel il gravite est saturé en odeurs de tous genres et il faut avouer que l'auteur y est allé de tout son coeur jusqu'à l'excès, jusqu'à l‘overdose, en tout cas pour ma part. le Paris du siècle des lumières est un Paris qui ne sent pas vraiment la rose ou la violette il faut le dire. Entre les odeurs d'immondices, de charognes et j'en passe, Patrick Süskind ne nous épargne rien dans ce domaine. Avec ses phrases à rallonges, il m'a cependant obligé à revenir en arrière de temps en temps, histoire de vérifier si je n'avais pas perdu le fil de l'histoire.
Une lecture qui marque, malgré mes impressions contradictoires.


Challenge A travers l'histoire 2021
Challenge Multi-Défis 2021
Challenge BBC
Challenge Mauvais Genres 2021
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Lu pour la première fois il y a 35 ans, je me souvenais que j'avais aimé ce livre mais sans bien me souvenir de l'histoire, si ce n'est que ça parlait beaucoup d'odeurs et de parfums.
J'ai donc tenté une relecture, ce qui dans mon cas est souvent décevant, j'ai par exemple relu des Stephen King que j'avais adoré quand j'étais adolescente et dans lesquels je me suis ennuyée 20 ou 30 ans après et idem avec certains romans d'Émile Zola.
J'ai été plongée directement dans l'histoire de Jean-Baptiste Grenouille, ce bébé né sur l'étal immonde d'une poissonnerie et qui va consacrer toute sa vie à trouver une odeur particulière et ce, par des moyens plus ou moins contestables.
Ce roman est un vrai roman d'ambiance, où les odeurs, les senteurs et les parfums, qu'ils soient légers, délicats et fleuris comme l'odeur des roses à peine écloses, forts et puissants comme des fumets de viande rôtie, ou même lourds, écoeurants ou carrément nauséabonds comme les ruelles sales et glissantes d'urine et d'excréments, sont les vrais héros de l'histoire.
J'ai à nouveau dévoré ce roman palpitant dans lequel j'ai pris plaisir à me plonger toute entière, malgré une abondance de parfums en tout genre.
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Je suis tombée dans le parfum comme dans une étuve. J'y ai fait la découverte de Grenouille, ce petit être ignoble et fascinant. Ce petit être sans odeur, au flair animal, au comportement lupin.
Oublions tout : oublions les intrigues, oublions les protagonistes, oublions les phrasés... La diction, oubliée elle aussi, tout comme le sens des mots. chassons-les. Ce n'est pas un roman, c'est une odeur. Ou plutôt, un entrelacs de mille odeurs. Au commencement, il y avait la puanteur, suintante, grasse, luisante... Puis les notes suaves, les parfums capiteux, les notes obsédantes... D'effluves en volutes, j'ai été happée toute entière. J'ai appris à sentir comme si la vie en dépendait, à sentir comme on respire.
Une plume brillante pour une atmosphère capiteuse... C'est lugubre à souhait, à la façon d'un jack l'eventreur, d'un sweene Todd avant l'heure.
Je suis sortie du livre fascinée par des mots puissants et une incroyable symbolique .
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Il se trouve que j'ai lu il y a fort longtemps ce conte métaphorique sur la monstruosité, la normalité, l'égalité (tout le monde pue, pauvres comme riches, perso j'adore cette remise à niveau de l'humanité de ceux qui se croient meilleurs que les autres), l'acception de ces mots dans la société. Edit : J'ai oublié de parler de la quête éperdue de la perfection qui en est à la base, c'est tellement évident... C'est en lisant d'autres avis que je me suis rappelé que cela m'avait beaucoup parlé...


C'est aussi un roman historique qui nous décrit la vie quotidienne, économique, sociale, mais aussi l'histoire, et les courants de pensées du XVIIIème siècle. Il reprend avec brio (sans que ce soit DIT, donc la lecture de ce roman peut se faire à plusieurs niveaux, le plus bas étant sans aller chercher plus loin que l'histoire qui est racontée, mais c'est en perdre ce qui en fait la quintessence…) les codes de l'époque sur laquelle il est écrit (siècle des lumières avec une rationalisation presque caricaturale des méthodes et techniques mais couplé à une foi limite bigotte, avec ici l'omniprésence du diable et de ses basses oeuvres, symbolisé par les différentes disparitions entourant Grenouille).

C'est également un livre qui propose une autre façon de "voir" le monde, autrement qu'avec les yeux et les oreilles. Qui utilise son nez pour décrypter le monde ?
Quel changement de point de vue (qui n'aurait rien d'étonnant si nous étions des chiens ! Mais nous n'en sommes pas...) ! C'est une approche à la base tellement originale et inventive, rien que pour elle ce livre mérite son succès... Quoi qu'en disent certains.

Il est resté très vivace dans ma mémoire tant il est excellent à tous les niveaux de lecture, le meilleur étant, bien sûr, celui qui décrypte ce qui y est caché. Ce livre est à lire comme un conte (exactement comme Nadejda que je lis en ce moment). Pas au premier degré, ce que semblent ne pas comprendre certains lecteurs.

Il se trouve également que lu il y a longtemps, je ne l'avais que noté, je n'avais pas mis d'avis dessus. Nastasia-B l'a fait remonter à ma mémoire, ayant mis hier un avis vitriolé qui, ajouté à quelques autres que j'avais lu d'elle depuis la mort de d'Ormesson et qui m'ont fait tiquer (sans que je sois fan de d'Ormesson, moi non plus, c'est juste le ton et ce qu'il me semble y avoir derrière, un racolage malséant), a fait que je l'ai éjecté de mes amis babelio. Cela tombe bien que je l'ai lu il y a longtemps, ça me permet de mettre dans la foulée un avis contrebalançant le sien (et d'autres, récents, ils ont du monter un club), qui me parait un tantinet insultant pour les lecteurs qui l'ont aimé.

Comme elle m'a bloqué et a supprimé mon commentaire explicatif, (un signe de plus que j'ai bien fait de la virer, la propension à en mettre plein la tête à des gens qui ne répondront jamais, planquée derrière un pseudo, mais à refuser soi-même la critique et la discussion n'étant pas ma qualité préférée chez les autres), voilà l'occasion d'ajouter un avis sur un livre qui m'a beaucoup marquée…

Je remets un bout de mon commentaire sur son avis qui me parait essentiel (oui, je me doutais qu'il ne serait pas apprécié et donc je l'avais copié, lol)
J'avais donc écrit à Nastasia-B : Si les subtilités métaphoriques de cette histoire t'ont échappé, si le fond ne t'a pas touchée, si l'intrigue ne t'a pas intéressée, est-ce pour autant une bonne raison pour descendre le bouquin, le style, l'auteur, le traducteur, et les lecteurs qui ont aimé de cette façon ?

Qu'on n'aime pas un livre, soit, ça arrive, on a le droit de le dire. Qu'on se permette par contre d'être aussi violent et mauvais, contre un livre qui est très bon mais qu'on n'a pas compris, pas ressenti, pas décrypté, c'est quelque chose que je ne comprendrai jamais, et c'est une absence évidente du moindre respect élémentaire envers l'auteur et les lecteurs amateurs du livre en question. (il m'arrive de me mettre en colère et d'être méchante. Mais c'est en général que le bouquin est mauvais. Vraiment mauvais. ça m'est arrivé il y a peu, d'ailleurs... Du coup je vais aller relire et peut-être adoucir mon propos, tiens, encore que ce soit plus difficile à faire sur un livre qui n'a pas vocation "métaphorique" mais juste de divertissement... )
D'où mon coup de gueule à moi. Voilà. Non mais...
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Savant mélange ce roman, contrasté entre classique et thriller. Je me souviens avoir senti toutes les odeurs décrites, des plus nauséabondes et fétides, aux arômes les plus subtils.

L'intensité érotique de l'oeuvre est latente. le parfum de la chair, unique, tour à tour délicat et obscène, nous offre une densité lascive.

L'auteur nous dresse une esquisse envoûtante et hypnotique du personnage principal, Grenouille. Sans odeur, Grenouille nous entraîne dans les bas-fonds.
Cruel, instinctif et animal, il nous livre un voyage olfactif puissant, où le dégoût et la beauté cohabitent et finissent par ne faire plus qu'un.

Un livre choc sans aucun doute.

Lu en juillet 2003.

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le Parfum fait partie de ces livres jubilatoires où le mot clé est "plaisir" !
Plaisir à tous points de vue !
Plaisir de l'écriture, d'abord. Car Süskind sait fichtrement bien écrire !
Plaisir de l'histoire, ensuite. Comment ne pas être séduit à cette histoire originale, pleine de rebondissements et d'idées ?
Plaisir de l'aventure, également. Car le Parfum est aussi, d'une certaine manière, un grand roman d'aventures. Mais un roman d'aventures olfactives…
Plaisir de la découverte du personnage principal. Car Grenouille, dans sa quête d'odeurs qui est comme une quête spirituelle est un bien beau personnage !...
Plaisir de découvrir tant de truculence et tant de verve. C'est sans doute l'une des plus grandes qualités du récit.
Une épopée jubilatoire au coeur d'un monde d'odeurs !...

● Si Patrick Süskind a choisi de sous-titrer son roman "Histoire d'un meurtrier", ce n'est certes pas l'aspect le plus intéressant du "Parfum" que de conter l'histoire d'un meurtrier, et s'il y avait un aspect à retenir de ce texte, ce serait le côté odorant du texte.
C'est un livre plein d'atmosphères et de sensations, plein d'odeurs et d'une atmosphère très particulière, l'atmosphère de l'époque où se déroule le Parfum.
On trouve dans ce texte maints passages méritoires et je ne m'imposerai la peine de dénombrer tous les passages plein de mérite qu'a essemé Süskind tout au long de son texte.
L'une des choses frappantes dans ce récit est la propension de l'auteur du "Pigeon" à tenir un propos sur l'importance des odeurs.
On trouve également dans ce texte des passages digne du meilleur roman d'aventures, ainsi que des descriptions très vivantes et colorées, parfois morbides.
Les rebondissements sont permanents dans ce roman haletant, original et bien écrit.
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