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sur 236 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Ou comment le romancier peut faire don de prophétie

La fin des hommes, comme son titre l'indique, ou en tout cas met bien sur la voie, raconte comment un virus mortel, ne touchant que les hommes, peut éradiquer une grande partie de la population en un rien de temps. On y parle aussi de distanciation sociale, de confinement et de vaccin.
Ce roman, sorti cette année, ne peut que nous faire écho. Pourtant, comme l'autrice a tenu à le faire savoir en avant-propos, il a été écrit en 2019, avant que l'épidémie de covid ne devienne une pandémie.

J'ai acheté ce livre pour plusieurs raisons. D'abord, parce qu'il s'agit d'une sortie des éditions Gallmeister, que j'aime beaucoup, trouvant leurs romans généralement très qualitatifs et les traductions à la hauteur. Ensuite, parce que j'apprécie de plus en plus les romans d'anticipation, du moment que ce n'est pas totalement barré. Et ici, l'autrice place son intrigue dans un futur très proche (quelques années), dans notre propre société, ce qui fait que je m'y retrouve totalement, que j'ai (presque) l'impression de lire de la littérature blanche contemporaine, qui reste quand même l'un de mes genres préférés.
Et je peux avouer qu'encore une fois je n'ai pas été déçue par cette maison d'édition, ni par le genre : j'ai trouvé le roman plaisant à lire, palpitant et réaliste à la fois.
La plume de Christina Sweeney-Baird, dont c'est le premier roman, se prête bien au genre: elle est simple, sans être simpliste, elle raconte une histoire – ainsi que plusieurs histoires dans l'histoire – qui tient – tiennent - la route, elle donne envie de tourner les pages. J'ai dévoré ce roman en deux jours, ayant beaucoup aimé la façon de faire de l'autrice, soit en faire un roman choral, à la polyphonie très bien maîtrisée il faut le dire, développant plusieurs personnages principaux (ou plutôt principales car il s'agit en très grande majorité de femmes) sur le juste avant, le pendant et l'après pandémie. Certains pourraient lui reprocher d'être restée en surface, ou de ne pas donner assez de place aux hommes. Pour ma part, j'ai trouvé qu'elle avait fait une vraie proposition, imaginant les dérives qu'un monde (presque) sans homme pourrait donner, racontant aussi les débordements qui arrivent au moment de la catastrophe, ou ce qu'il advient lorsque certaines personnes profitent de la peur qu'un tel virus inocule à la population. Et, je dois ajouter, que je n'ai jamais perdu le fil de l'intrigue malgré les nombreux personnages, et ce parce qu'elle a su rendre ces derniers vivants, humains.

En lisant ce livre, je n'ai pu m'empêcher de faire un parallèle avec deux autres romans lus ces dernières années : le pouvoir de Naomi Alderman, qui raconte comment les femmes prennent l'ascendant sur les hommes grâce à un artefact particulier, mais aussi Les hommes protégés de Robert Merle qui narrait déjà l'histoire d'un virus ne touchant que les hommes et qui donnait, par conséquent, le pouvoir aux femmes. C'est étrange de voir comment ce sujet, entourez l'option qui vous convient le mieux, fascine, dérange, démange, interpelle, perturbe, etc..., et ce depuis de très nombreuses années voire décennies. Et ce n'est pas fini vu le nombre de sorties récentes sur le sujet, mais aussi le nombre de romans déjà écrits dessus, soit d'un monde sans homme. Ou presque

En résumé, un livre que j'ai globalement beaucoup apprécié. C'est simple, je l'ai terminé il y a plus de deux mois et je m'en rappelle encore très bien, preuve s'il en est qu'il m'a marquée. Et, surtout, il m'a confortée dans l'idée d'aller encore fureter sur le sujet, j'ai déjà prévu de lire Moi qui n'ai pas connu les hommes de Jacqueline Harpman, Les filles d'Egalie de Gerd Brantenberg, ou encore Herland de Charlotte Perkins Gilman qui raconte « l'incroyable équipée de trois hommes piégés au royaume des femmes ». Siphonnée vous avez dit?
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j' avoue que j'ai hésité avant d'acheter ce livre parce que honnêtement rien que les mots épidémie ou pandémie aujourd'hui me donnent des boutons ! Oui ces mots me sortent par les yeux. Pourtant le sujet avait de quoi m'intéresser : la fin des hommes ! Quoi? Un virus qui ne tuerait que les hommes? Ça interroge quand même sur ce que pourrait devenir l'humanité si les hommes étaient si minoritaires qu'ils n'auraient plus les moyens de dominer et d'imposer quoi que ce soit. Qu'adviendrait il de nous, humains, si les femmes se retrouvaient par la force des choses aux postes clé qui jusqu'à présent étaient réservés en grande partie aux hommes ?
Alors comme j'avais très envie de voir ce qu'aller nous raconter l'auteur je l'ai lu.
Et la façon dont elle s'y est prise est plutôt originale. Nous voyons évoluer les effets de cette élimination sélective au travers des yeux de plusieurs femmes.
La peur évidemment est ce qui arrive en premier. Ces femmes voient le mari, leur fils, le père disparaître sans pouvoir rien y faire. Certains hommes fuient, quittent tout en espérant leur salut. Certaines femmes tentent tout pour protéger les hommes de leur famille.On a donc de part et d'autre une nette vision comportementale de chacun et chacune face à la panique provoquée par ce virus si sélectif.
Et donc est ce que les femmes sont plus aptes à prendre en charge l'avenir de l'humanité?
Les femmes sont en général différentes des hommes dans leur façon de penser, d'agir, il est donc évident que l'humanité s'en trouvera changée. jusqu'à quel point et jusqu'à quand ?
C'était une lecture très riche émotionnellement et donner la parole à ces femmes confrontées chacune à des défis, un devenir difficile sans ces hommes qui faisaient partis de leur vie, c'était bien vu.
J'ai beaucoup apprécié cette approche découpée qui tend quand même à donner l'espoir d'un avenir bien différent du précédent …du moins pour un temps.
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Que j ai aime cette lecture pourtant l anticipation n est pas mon genre de lecture de prédilection..
L auteur a beaucoup d imagination mais quand nous faisons un parallèle à ce que nous vivons et avons vecu quelle visionnaire .
C est ce qui m a plu dans ce roman.
Un petit clin d oeil pour sourire les femmes prennent le pouvoir ce n est pas sans me déplaire
Un livre conseille par ma librairie une couverture toute rouge et originale une sélection Babelio tout m a attiré et j en suis ravie
Helas un livre dont à ma connaissance nous n avons pas beaucoup entendu parler
N hesitez pas.
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Cette maladie foudroyante touche le monde entier mais ne tue que les hommes. Alors que les représentants du sexe fort, vulnérables, deviennent une minorité en voie d'extinction, les femmes s'emparent des postes clés et cherchent une solution à ce qui pourrait signer la fin de l'humanité. Comme Robert Merle avant elle, l'auteure, qui en profite pour remettre en question les notions de famille, d'intimité, de rapports de force et de domination, s'interroge sur les fondements de la société patriarcale, sur sa disparité et sa pertinence, sans se heurter à l'écueil revanchard inhérent à cet exercice ni tomber dans le pamphlet féministe outrancier. Elle aborde ces concepts avec intelligence et, prenant toujours soin de rester à hauteur des individus, elle donne la parole aux citoyens et multiplie les points vue sans se disperser pour autant.

Ces derniers points me font me dire que l'avant-propos est une simple maladresse. En effet, le livre qu'il introduit est malin, son propos est pertinent et sa réflexion sociétale est fine. Mais c'est surtout la crédibilité de sa projection qui m'aura le plus impressionné. Tous les aspects de la pandémie sont pensés. Or, je crois que ce qui nous semble une évidence depuis les années Covid n'avait rien de si évident auparavant. Ainsi, les contraintes sanitaires, les gestes barrières, les certificats de vaccination, le confinement, les visioconférences, la paranoïa, le sentiment d'injustice, les porteurs sains, les complotistes, l'impuissance des politiques, le cynisme de l'industrie pharmaceutique, l'opportunisme des lobbies, tout y est. À tel point qu'il est parfois difficile de croire que ce livre ait pu être écrit avant 2020.

L'article complet sur Touchez mon blog, Monseigneur...
Lien : https://touchezmonblog.blogs..
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Lire ce livre en sachant qu'il a été écrit avant le Covid , donne un sentiment bizarre de « déjà-vu » . le « Fléau », le confinement , laver ses courses , limiter les contacts. On se replonge dans nos propres souvenirs sauf que heureusement le Covid a été beaucoup moins meurtrier que le Fléau ! On suit plusieurs femmes, différents profils, dans un monde qui se vide de sa population masculine . J'ai mis du temps à lire ce livre du coup j'avoue que j'avais du mal à retrouver qui était qui.
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Ce qui est proprement glaçant à la lecture de "La Fin des hommes", c'est que ce roman a été écrit à partir de septembre 2018, c'est-à-dire bien avant que l'ombre de la pandémie de covid ne commence à planer sur nous. Or, page après page, nous sommes confrontés à une description quasi-exacte de ce que nous avons vécu à partir de mars 2020. Cette capacité de prédiction ne doit cependant pas être associée à un don de vision quelconque. Comme l'a expliqué Isaac Asimov, les écrivains (surtout de Science Fiction) passent leur temps à tâtonner, à concevoir des futurs possibles, à envisager des évolutions crédibles de nos sociétés et parfois ils tombent juste ; mais cela tient davantage de l'exception que de la règle.

Après une brève évocation de l'avant-épidémie par Catherine, une londonienne de 34 ans, Amanda, médecin-chef d'un hôpital de Glasgow, prend la parole et explique avoir accueilli vingt-sept patients atteints d'un virus inconnu le 3 novembre 2025. Tous sont des hommes et, en quelques heures, six d'entre eux décèdent. Elle cherche à alerter les autorités qui font la sourde oreille alors que le Fléau, comme on nommera cette épidémie, fait des ravages à travers le Royaume-Uni. A l'échelle mondiale, plusieurs chercheuses et médecins se lancent dans l'étude de cette pathologie comme Lisa, professeure de virologie à l'Université de Toronto ou Elizabeth du Center for Disease Control américain.

La panique gagne le monde alors que nos sociétés menacent de s'effondrer puisqu'elles sont majoritairement construites sur des modèles patriarchaux. Il est dramatique de penser qu'il faudrait une catastrophe de ce genre pour que les femmes puissent avoir accès à certains postes, être plus présentes dans certains secteurs, gagner un salaire égal à celui des hommes ; mais ce n'est pourtant pas si loin de la vérité, non ? L'autre point à souligner est que Christina Sweeney Baird s'inscrit ici dans le courant de pensée qui estime, avec raison, que le plus grand risque pour l'humanité n'est plus une guerre mais bien une épidémie.
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'ai bien aimé ce roman post apocalyptique décrivant les ravages d'une pandémie extraordinairement léthale. Avec un taux de mortalité de 90% décimant uniquement que les individus de genre masculin. de quoi inverser les rapports Homme/Femme de nos modèles de sociétés patriarcales. L'autrice, dont c'est le premier roman, d'une ambition rare, nous relate les effets de la disparition soudaine des hommes aux quatre coins de la planète, multipliant les petites histoires individuelles pour nous raconter la grande histoire. C'est là que le lecteur se perd un peu, tant il y a de cas traités, on a du mal à s'attacher, et se repérer, mais l'ensemble a le mérite de soulever des questions diverses, variées, et essentielles. le message sous jacent est très féministe, ça m'a un peu gêné, non contente réduire la part des hommes à 10%, il faut encore que ceux qui survivent soient des ordures, bref, un peu too much, à mon goût, comparé à la résilience extraordinaire des femmes. D'un autre côté, on en a tellement lu avec l'effet inverse sans que cela soulève la moindre critique, que ce n'est quelque part qu'un juste retour de bâton. Un coup d'essai réussi pour Christina Sweeney-Baird, tant il nous diverti et donne à réfléchir.
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Le début de la pandémie puis son déroulement et jusqu'à la vie d'après selon plusieurs femmes. Les chapitres suivent un ordre chronologique qui permet de bien appréhender l'évolution des sociétés et les impacts des mesures prises.
C'est bien écrit et l'anticipation des problématiques est très intéressante tout comme les solutions qui peuvent y être apporter.
Il manque, peut-être, un développement de la partie économique mais cela ne fait pas baisser la qualité de l'histoire.
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Je n'ai pas ouvert ce roman avec beaucoup d'enthousiasme puisque son sujet me semblait peu original et le nom de ce virus étrangement familier ! Mais le prix Polars Pourpres me réserve souvent d'agréables surprises et ce fut le cas ici. Si je n'étais pas très emballée au début, il ne m'a fallu que quelques pages pour apprécier et vouloir aller au bout de cette histoire.
Avec ces nombreux personnages féminins, l'auteur nous fait vivre l'horreur que provoque le Fléau; la disparition des êtres chers, l'impuissance face à l'hécatombe, l'acharnement des médecins et des chercheurs, la solitude, l'envie de s'en sortir, d'en parler, de profiter de la reconnaissance sociale …
Le traitement est très intéressant et le roman habilement construit, mais je reprocherais quand même un manque d'attachement aux protagonistes (en trop grand nombre) et l'insuffisance de développement du monde « d'après » trop survolé au final.
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Génial, comment un livre d'anticipation écrit avant la COVID peut être aussi réaliste !!!! c'est un truc de fou, alors bon certes il y a quelques différence et heureusement mais tout y est abordé.
Comme je travaille dans le monde de la santé, j'ai bien reconnu les problèmatiques....vraiment très intéressant.
Vous êtes tout de suite dedans, le livre se lit super bien, c'est fluide !!! une vrais bonne lecture !
En plus j'avais vu l'auteur au quai du polar à Lyon, mais bon je n'avais pas encore lu le livre c'est dommage.
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