« Les « Landes ». Une curieuse dénomination pour un département, l'unique sur la centaine née de la Révolution à porter le nom d'un type de végétation. Cette singularité a néanmoins réduit l'image de ce territoire à un seul paysage, celui de « la lande », lui-même supplanté au XIX° siècle par la forêt de pins. »
Cette «
Petite histoire des Landes » atteint pleinement son objectif : apporter un maximum d'informations sous une forme réduite et accessible à tous les publics. Et son auteur,
Jean-Jacques Taillentou, a su tenir cette gageure de résumer l'histoire du territoire qui allait devenir le département des Landes, en partant de la préhistoire. le tout en prenant en compte les plus récentes études archéologiques ou historiques.
Je suis natif de cette région. À quelques kilomètres près, j'aurais été landais et non pas girondin. J'ai passé mes sept ou huit premières années près d'un village entouré de kilomètres de forêts de pins. Mes grands-parents maternels, avec qui nous vivions en « famille élargie », étaient alors métayers : quelques vaches, un potager magnifique, quelques arbres fruitiers, de la volaille, un cochon, un peu de vigne qui donnait une piquette âpre mais à laquelle mon grand-père ne voulait pas renoncer… J'ai évidemment été bercé par ce que mes parents et grands-parents disaient de leur passé, pas toujours idyllique, on s'en doute. C'était pour mes grands-parents la fin de cette époque qui permettait de vivre d'une si petite exploitation et leur mise à la retraite ne s'est pas effectuée sans résistance, surtout de la part de mon grand-père.
Cet ouvrage, qui fourmille de faits que j'ignorais, m'a permis de renouer avec mes impressions d'enfance et m'a fourni bien des explications sur le contexte de ce qu'avaient vécu mes proches depuis le début du XX° siècle : déclin du gemmage et fin du métayage en particulier.
Et pourtant, je vivais bien loin des rives de l'Adour, aux paysages si différents de ceux de la lande, avec une terre beaucoup plus riche et une prospérité plus grande. Je n'avais pas idée non plus avant cette lecture du rôle central tenu par la ville de Dax, depuis les conquêtes romaines jusqu'à la Révolution, justement, pendant laquelle la qualification de Préfecture lui échappa, au profit de Mont-de-Marsan.
Ce livre comporte deux cahiers d'illustrations, qui ajoutent à son charme et une bibliographie très pointue, qui permet d'avoir les sources pour éventuellement approfondir certains sujets. le seul petit reproche que je lui ferais est le manque d'une carte géographique du département actuel. Quand on n'est pas familier de tout ce département, le deuxième plus grand, on peine un peu à visualiser certaines informations.
Mais j'ai été ravi d'avoir pu lire cet ouvrage des éditions Cairn, qui m'est parvenu dans le cadre d'une opération « Masse Critique » de Babelio. Je pense chercher ensuite une « Petite histoire de la Gironde », si elle existe !