Quelle foule… T'ai-je déjà dit que j'ai une allergie chronique pour les rassemblements humains. Et tu veux m'emmener voir La Joconde au musée du Louvre. Ce minuscule tableau derrière des dizaines et des centaines de personnes, touristes chinoises, touristes japonaises et mafieuses russes. Si encore il y avait de belles et divines brunes en mini-jupes à mater. Mais avec ce froid si glacial qu'on se croirait au Québec, elles doivent être emmitouflées dans leur zibeline avec un gros bonnet de laine (et pompon en poil de yack) à pouffer de rire… Bref, le musée du Louvre, je n'y ai pas encore mis les sabots. A moins que…
Une fièvre terrible… du genre hallucinatoire. Les gouttes de sueur qui perlent du front, la température qui frôle celle du soleil dans un concert à Pompéi. Un célèbre mangaka, venu visiter la capitale, et qui apparemment a mangé un peu trop de sushis avariés – ou bu trop de saké chaud avant d'atterrir sur Paris. Il réussit tout de même à se mettre debout, à affronter la foule, et grâce à son billet coupe-file, il parvient jusqu'à la porte surveillée par cinq militaires armés comme en temps de guerre (mais nous devons être en guerre contre l'arrogance humaine). Je me faufile derrière lui. A moi, les chefs d'oeuvres de de Vinci et de van Gogh… …. ….
J'ai ainsi la chance de pénétrer ce grand musée parisien. D'y voir de près les plus beaux tableaux, loin de cette foule, de sentir l'intimité du peintre et de, même, les rencontrer. L'un des mystères les plus gardés du Louvre, ses gardiens. Des anges qui me font passer de la réalité au rêve. Mais est-ce vraiment un rêve… N'ai-je pas abusé moi aussi du saké chaud ?
Que penser… Une oeuvre dans l'oeuvre. Graphiquement,
Jirô Taniguchi est toujours au top. Même en couleur, ses dessins foisonnent de détails. Les scènes extérieures sont si belles et si réalistes qu'elles ressemblent à des cartes postales idylliques de la capitale sans pollution ou à des photographies qu'un bison pourrait prendre avec son Canon. D'ailleurs, n'ai-je pas les mêmes ? Par contre, et parce qu'il faut bien un bémol pour contrecarrer l'esthétisme de ce livre d'art, le scénario ne m'est pas apparu des plus emballants. Autant déambuler dans les rues de Tokyo m'avait transcendé avec «
l'homme qui marche », autant lire les menus des izakayas tokyoïtes m'avait enthousiasmé avec «
le gourmet solitaire », j'ai cependant traversé les galeries du Louvre sans grand entrain, trainant presque la patte, sauf lorsqu'il fut évoqué l'occupation nazie de la capitale et le déménagement des oeuvres à l'extérieur pour les sauvegarder dans notre patrimoine nationale.
Une errance dans Paris, comme un guide touristique pour les japonais voulant visiter la capitale. Et ainsi leur donner le goût de faire une halte au musée du Louvre entre deux séances de shoppings entre les Galeries Lafayette et le Bon Marché.
« Entre rêve et réalité j'erre encore à l'intérieur du Louvre. »
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