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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
C'est ma deuxième lecture de cet auteur après ''Le coupeur de roseaux'' que j'ai lu il y a une dizaine d'années et que j'avais moyennement aimé. Mais ces nouvelles (il y a en fait quatre nouvelles, dont deux qui se suivent) m'ont beaucoup plus plu. La première, qui donne son titre au recueil, raconte l'histoire d'un homme, sa femme et son ex-femme qui chacun à sa manière est obsédé par le chat que l'homme a depuis dix ans. J'ai beaucoup aimé cette nouvelle, psychologiquement brillante avec des personnages très réussis, de nombreux flashbacks maitrisés qui nous font comprendre peu à peu le pourquoi de l'obsession de ce chat pour chacun de ces trois personnages et au final une histoire assez prenante. La fin en revanche est trop brutale, trop subite et m'a laissé sur ma fin. J'ai d'ailleurs eu le même ressenti avec la fin de la deuxième nouvelle: ''Le petit royaume'' qui m'a également plu et m'a fait d'une certaine façon penser au film ''La vague'' (tiré d'un roman que je n'ai pas lu). La troisième et la quatrième nouvelle étaient intéressantes mais sans plus, mais elles étaient suffisamment courtes pour ne pas lasser. En bref je suis content d'avoir redécouvert cet auteur avec ce court recueil de nouvelles dont ''Le chat, son maitre et ses deux maitresses'' est incontestablement la meilleure, et je le relirai sans doute un jour avec ''Quatre soeurs'' ou/et ''Un amour insensé''.
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Il s'agit en réalité d'un recueil de nouvelles dont la principale (115 pages sur 190) donne son nom au recueil. Vu son importance, je parlerai surtout de cette dernière.

Nous y découvrons le gros Shōzō, indolent jeune homme qui a hérité d'un magasin de couleurs situé le long d'une route de la région de Kobe où ne passe plus grand monde, et qui s'accommode fort bien de sa situation, d'autant qu'il vit en compagnie de sa mère, O-Rin, de sa seconde femme Fukuko, capricieuse, mais provenant d'une famille riche, et surtout de sa chatte Lily.
Shōzō n'est guère romantique, il est manipulé par sa mère et utilisé par son épouse, mais dans sa vie simple, il n'a qu'un seul véritable plaisir : la complicité et l'affection qu'il partage avec sa chatte. Hélas, au début de l'histoire, sa première femme, l'industrieuse Shinako, qu'il a abandonné sans le sou, vient réclamer à sa nouvelle épine la « garde » de Lily. Fukuko, jalouse de l'affection que Shōzō donne à son chat, persuade ce dernier de confier Lily à son ancienne femme, et ce dernier, après quelques molles protestations, se laisse convaincre. 

Shinako, qui au départ voyait la garde de Lily comme un moyen de reconquérir son mari, va découvrir la tendresse que peut donner un animal, alors que Shōzō va tenter de savoir ce qu'est devenu l'animal cher à son coeur.

Cette chronique nous offre le portrait savoureux d'un homme tendre et malheureux, qui n'a trouvé l'amour que chez un animal alors même qu'il est environné de femmes qui, chacune à sa façon, éprouvent de l'amour pour lui sans être capables de le lui montrer.
L'écriture de Tanizaki est limpide, sa description de la vie quotidienne (nous sommes en 1936), des sentiments et de leur évolution chez les différents protagonistes est remarquable. L'histoire est parsemée de références à la nature toute proche, aux temps et aux saisons, alors que l'absence de Lily grandit dans le coeur de Shōzō et que cette dernière attendrit la feinte inflexibilité de Shinako. 

Tous ceux qui ont eu la chance de partager l'amitié d'un chat se retrouveront aussi dans les scènes où Lily apprivoise les humains que le destin met sur sa route, et ils ressentiront aussi les doutes et les peurs de Shōzō, tout comme l'attendrissement de Shinako devant cette incarnation de l'impérieuse nécessité féline.

La nouvelle suivante, le petit royaume, nous raconte les déboires d'un instituteur expérimenté, Kaijima, qui s'enfonce dans la pauvreté tout en faisant face à un élève particulièrement retors doté d'un charisme exceptionnel. La description des difficultés de Kaijima parlera particulièrement, hélas, aux professeurs qui reconnaîtront, malgré la distance (cette nouvelle a été publiée en 1918, il y a plus d'un siècle) certaines des difficultés de leur métier. 

Tanizaki, là aussi, décrit fort bien la lente dérive d'un homme qui, de renoncement en renoncement, de petits sacrifices en grandes accommodations, va mettre en péril sa raison.
Les deux dernières nouvelles sont plus humoristiques, elles mettent en scène les deux mêmes personnages, à savoir le narrateur, un journaliste, et un universitaire enseignant la philosophie, le professeur Radō, qui donne son nom aux deux récits (Le professeur Radō et sa suite le professeur Radō revisité). 

Le premier récit met un journaliste aux prises avec le « célèbre » professeur Radō, personnage mutique, ce qui n'est pas un caractère facilitant son interview. Notre journaliste, déçu de prime abord par l'accueil qui lui est réservé, découvrira que le sérieux du personnage n'est qu'une façade. La seconde histoire le met de nouveau en présence de l'énigmatique professeur, qui semble fort attiré par une mystérieuse danseuse, sur laquelle notre malicieux journaliste va se faire un plaisir d'enquêter. 

Il s'agit là de deux nouvelles très courtes dans lesquelles Tanizaki s'amuse du sérieux de façade des universitaires des années folles, mais il faut tout de même préciser que l'humour a changé en un siècle, et que ce qui faisait rire au japon dans les années folles fera simplement sourire ici. Toutefois, ces récits sont intéressants pour la maîtrise narrative dont ils sont le support, car écrire des dialogues avec un personnage quasiment muet est un tour de force que Tanizaki parvient à exécuter avec brio.

 Le chat, son maître et ses deux maîtresses est donc un excellent recueil où Tanizaki montre les différentes facettes de son talent d'explorateur des passions humaines. La nouvelle principale est l'occasion de montrer comment, sans mièvrerie aucune, un chat peut être le pivot d'une histoire, ce que savent, depuis Soseki, tous les auteurs japonais… et tant d'autres !
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Un homme plutôt dilettante et à la personnalité un peu inconsistante a épousé successivement deux femmes qui se jalousent mutuellement. Au milieu se trouve une chatte écaille de tortue vieillissante qui catalyse les frustrations et névroses des uns et des autres en créant une sorte de trait d'union ou au contraire en les opposant. Elle acquiert au fur et à mesure une présence de plus en plus forte qui lui donne pratiquement une place de troisième épouse dont la personnalité à la fois séductrice et mélancolique est formidablement bien caractérisée. Ce court roman est à la fois caustique, drôle, intelligent et émouvant. Les portraits successifs de ce chat notamment sont très réussis et le final désenchanté. Je connais encore trop peu Tanizaki mais je sens qu'il ouvre un continent qui va me plaire beaucoup.
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Des nouvelles très bonnes, qui tentent de troubler le lecteur et qui y parviennent plutôt.Un coup de coeur pour la deuxième du recueil : le petit royaume. Où un garçon, sans payer de mine, semble dominer toute une classe, avec l'adhésion intégrale de chacun...
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Très bon roman où le chat devient l'enjeu principal dans une bataille sentimentale entre l'ancienne épouse délaissée et le mari remarié déchiré entre son amour pour son animal de compagnie et son désir de tranquillité. Récit très bien mené. Et quand on connait les chats, on comprend d'autant plus, ce qui se joue. Drôle et captivant.
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Ah, les animaux domestiques peuvent être la cause de problèmes indissolubles... Voici un exemple probant. Avec ce sujet somme toute banal, l'auteur nous développe la pensée de chacun des personnages impliqués (peu s'en faut que le chat lui-même reçoive ce traitement !) comme si c'étaient des livres ouverts. La conception première que l'on se fait des personnages évolue au long de l'histoire. le tout est drôle et divertissant ! Quel abruti tout de même ce Shôzô ! Mais il est aussi à plaindre, avec toutes ces femmes qui tentent de le contrôler et lui rendent la vie difficile.

Les 3 autres petites nouvelles sont également intéressantes ou comiques.
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