En croisière organisée dans le grand collecteur !
Première incursion en 67 pages en noir et blanc (chaque planche étant composée de 6 grandes vignettes dans l'ensemble) de l'anar
Tardi dans l'univers de l'anar Malet (« qui se ressemble… »), ‘
Brouillard au pont de Tolbiac' est une adaptation datant de 1982 du roman éponyme de
Léo Malet (1909-1996) datant de 1956, qui fait partie des ‘Nouveaux mystères de Paris' (une série de 15 aventures de Nestor Burma -tous les livres (34 au total) tournant autour de ce personnage ne faisant pas partie de cette série- parues entre 1955 et 1959 qui ont pour particularité de se dérouler dans un arrondissement précis de la ville) et dont l'action, située dans le XIII° arrondissement en 1956, concerne des faits qui se sont produits en 1927 d'abord, puis en 1936 ensuite.
L'anar Nestor Burma (on s'entend toujours mieux entre gens de bonne compagnie), qui a une grande pratique des bistrots, mène une enquête à la demande d'une troublante gitane, une vendeuse de fleurs, concernant la mort par violence d'Abel Benoit, ex Albert le Nantais, chiffonnier de son état, qui a bien connu notre détective de choc, toujours à la recherche d'un morceau de pain, d'un abri et d'un peu d'amour, il y a bien longtemps.
C'est en Novembre, le mois des morts, essentiellement de nuit et sous la pluie, que Malet et
Tardi dénouent les fils de cette morbide fantaisie qui pue la misère et le malheur, d'un foyer végétalien au club des insurgés, dans une ambiance de roman noir marquée par les déceptions et les désillusions, dans le brouillard, sous les réverbères blafards et sur les pavés luisants, dans les petits bars décrépits et les environs du Pont de Tolbiac, en une symphonie funèbre à laquelle le destin, implacable, met fin, brutalement, un petit matin calme.
A ne pas manquer évidemment si vous aimez les atmosphères et ses gueules !