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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Simple et beau ! Voilà comment je pourrais résumer mon sentiment vis-à-vis de « Brouillard au Pont de Tolbiac ». Typiquement le genre de polar en B.D que j'affectionne. L'intrigue est faussement alambiquée, sous des dehors complexes je la trouve finalement assez épurée, sans doute parce qu'elle fait appel à des archétypes du polar français. Et comme j'ai déjà eu l'occasion de le dire sur babelio, j'aime les archétypes. Je trouve que, lorsque l'utilisation de ces motifs et personnages classiques est maîtrisée, cela donne un impact émotionnel et esthétique incomparable. Dans ce 1er tome de Nestor Burma, ces archétypes sont convoqués à bon escient et parfaitement utilisés. Tout fonctionne très bien : le privé désabusé, le petit côté politique avec les anciens anars, la femme au destin tragique… Quant au dessin, c'est du Tardi donc c'est superbe. Très épuré, le trait épais et les noirs intenses, le style visuel a un impact dévastateur proportionnel à sa simplicité.

Voilà une lecture indispensable pour tout amateur de B.D. C'est le cas de beaucoup de Tardi mais là, associé avec Malet, ça n'est que plus vrai, il y a une véritable osmose entre les univers de chacun qui se marient à merveille, le tout offrant une sublime balade parisienne, à la gouaille désenchantée et pleine d'un spleen poétique.
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Cette bande dessinée est la première adaptation par Jacques Tardi de l'oeuvre de Léo Malet, le créateur de l'inspecteur Nestor Burma. Issu des Nouveaux Mystères de Paris, où chaque arrondissement fait l'objet d'une enquête spécifique, nous sommes ici dans le Paris XIIIème des années 1950 avec tous les clichés du genre noir : truands patibulaires, gitans et bohémiens, friches industrielles, gourbis humides et mal famés. On pourrait voir surgir au coin d'une rue Jean Gabin ou Lino Ventura… A cela se greffent deux histoires originales : l'enquête proprement dite dans les milieux anarchistes (que Malet a bien connu entre les deux guerres) et la rencontre avec la jolie gitane Bélita, par qui le drame arrivera.
Les dessins de Jacques Tardi sont magnifiques et servent à merveille l'oeuvre originale de Malet. On pourra apprécier le sens du détail du dessinateur et sa maîtrise de la mise en scène sur certaines planches. le noir et blanc caractéristique de beaucoup de ses ouvrages (notamment ceux traitant de la grande guerre) est ici plus qu'approprié. Grands nostalgiques du Paris ancien, ouvrier et populaire façon Robert Doisneau, Jacques Tardi et Léo Malet se retrouvent dans cette adaptation et nous livrent un superbe ouvrage. Même si je suis plutôt un inconditionnel des adaptations de Malet par Tardi, Brouillard au pont de Tolbiac reste pour moi la plus belle réussite.
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Malet-Burma-Tardi... le duo gagnant... OK je sais, ils sont trois, mais c'est comme le Picon de Marcel Pagnol avec ses 4 tiers... C'est comme cela que l'on a une équipe qui gagne.

Oubliez Guy Marchand et Pierre Tornade... Allez, ce n'est pas si difficile.

Roman emblématique de Malet, profondément ancré dans le XIIIè Arrondissement de Paris, lorgnant dans le passé aussi avec le Foyer Végétalien où les anars, dont Burma, se rassemblaient pour rêver à une société meilleure, pour penser à des "coups", discourir sur l'illégalité...

Mais le temps a coulé comme la Seine, et Burma est détective privé, un des anars a fait de la taule, deux autres sont devenus de fieffés capitalistes... un seul est resté pur, idéologique... et il meurt le premier.

Récit nostalgique, entre "être" et "avoir été"... On a tous les codes du polar, la belle gitane, l'amant jaloux, les flics toujours trop tard... Ce n'est sans doute pas une coïncidence si Tardi l'a adapté en premier en BD. Son trait y fait des merveilles, ses noirs et blancs sont puissants, ses tronches sont vraies... Une réussite.
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Dans cet album, adaptation du roman de Léo Mallet, Tardi sort de son univers de prédilection, la première guerre mondiale et la société française qui peine à s'en remettre, ses gueules cassées, ses déclassées, ses femmes obligées de retourner à la maison.
Une constatation à la lecture de cet album, le dessinateur est aussi à l'aise pour donner au Paris des années 1950, la même force qu'il donne à celui des années 1920, laissant supposer que la ville n'avait pas autant changé que cela après avoir connu, successivement, deux guerres.
Les dessins de Tardi font revivre pour nous, les anciens quartiers du 13ème arrondissement aujourd'hui enfouis sous le béton.
l'intrigue se déroule dans le milieu anar, et s'appuie sur une série de règlements de compte étalés dans le temps, où la vengeance sert de moteur aux personnages.
Nestor Burma, le héros et narrateur, est une sorte d'Adèle Blanc-Sec homme, avec les mêmes certitudes, les mêmes incertitudes et les mêmes faiblesses humaines.
Une BD que je garde toujours dans ma table de nuit.
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Pour ceux qui ont eu la chance de lire les aventures parisiennes de Nestor Burma, voire l'intégrale de Léo Malet, on ne pouvait pas imaginer meilleur dessin que celui de Tardi. Sa connaissance de Paris son trait particulier, les couleurs grises et humides comme le pavé luisant après la pluie… Surtout commencez votre lecture par celui-ci, et dès que vous avez l'occasion cherchez chez les libraires et le bouquinistes tout Nestor Burma. Au cinéma avec M. Serrault et A. Bashung, dommage pour eux, c'était RATÉ ! Par contre à la télévision Guy Marchand faisait un très convaincant Nestor avec des histoires habilement remises au goût du jour.
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Un roman graphique tout en noir et blanc pour illustrer le roman - noir - de Leo Malet 'Brouillard au Pont de Tolbiac'.

Un trait précis qui a su rendre avec une précision photographique différents aspects du XIIIème arrondissement parisien comme le pont de Tolbiac, du titre, la place d'Italie, les abords de l'Hôpital de la Salpétrière, mais aussi, au carrefour de la rue Bobillot, l'église Sainte Anne de la Butte-aux-Cailles ou la rue de Cinq-Diamants ... 

On reconnaît bien, inchangés plus de 50 ans après, les cafés de la place d'Italie, les colonnes Morris, l'entrée de l'hôpital ... 

Quand au roman de Léo Malet, il est superbement rendu dans une ambiance de film noir typique des années 50. 

Bref, cela faisait très longtemps que je n'avais pas lu d'album de Tardi, et je me promets d'en réemprunter ... dès que la médiathèque du village voisin réouvrira ses portes !  
Lien : http://les.lectures.de.bill...
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En croisière organisée dans le grand collecteur !


Première incursion en 67 pages en noir et blanc (chaque planche étant composée de 6 grandes vignettes dans l'ensemble) de l'anar Tardi dans l'univers de l'anar Malet (« qui se ressemble… »), ‘Brouillard au pont de Tolbiac' est une adaptation datant de 1982 du roman éponyme de Léo Malet (1909-1996) datant de 1956, qui fait partie des ‘Nouveaux mystères de Paris' (une série de 15 aventures de Nestor Burma -tous les livres (34 au total) tournant autour de ce personnage ne faisant pas partie de cette série- parues entre 1955 et 1959 qui ont pour particularité de se dérouler dans un arrondissement précis de la ville) et dont l'action, située dans le XIII° arrondissement en 1956, concerne des faits qui se sont produits en 1927 d'abord, puis en 1936 ensuite.


L'anar Nestor Burma (on s'entend toujours mieux entre gens de bonne compagnie), qui a une grande pratique des bistrots, mène une enquête à la demande d'une troublante gitane, une vendeuse de fleurs, concernant la mort par violence d'Abel Benoit, ex Albert le Nantais, chiffonnier de son état, qui a bien connu notre détective de choc, toujours à la recherche d'un morceau de pain, d'un abri et d'un peu d'amour, il y a bien longtemps.


C'est en Novembre, le mois des morts, essentiellement de nuit et sous la pluie, que Malet et Tardi dénouent les fils de cette morbide fantaisie qui pue la misère et le malheur, d'un foyer végétalien au club des insurgés, dans une ambiance de roman noir marquée par les déceptions et les désillusions, dans le brouillard, sous les réverbères blafards et sur les pavés luisants, dans les petits bars décrépits et les environs du Pont de Tolbiac, en une symphonie funèbre à laquelle le destin, implacable, met fin, brutalement, un petit matin calme.


A ne pas manquer évidemment si vous aimez les atmosphères et ses gueules !
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Il y a comme un parfum de nostalgie à lire un tel album je trouve... Peut-être parce que le dessin de Tardi me rappelle les Adèle Blanc-Sec lus quand j'étais ado... ou alors l'ambiance brumeuse en noir et blanc de cette enquête de Nestor Burma.
En tout cas, une lecture sympathique, une histoire de vengeance sur fond de vieille magouille.
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Un pur et dur polar noir avec un texte reprenant bien le langage argotique du Paris d'après guerre. Les dessins de Tardi sont parfaits pour décrire l'atmosphère et les personnages malfrats. Un point à signaler: Tardi a représenté son acolyte Léo Malet dans un caméo.
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J'ai découvert cette série des Burma par hasard car une des planches de ce volume était étudiée dans un manuel de français de 3e, eh oui !
Ensuite j'ai lu tous les épisodes, et celui-ci est l'un des meilleurs. Il faut dire que les dessins sont réellement de Tardi, ce qui n'est pas le cas de tous.
J'ai plongé avec grand plaisir dans cet univers sombre, aux côtés de ce privé solitaire qui doit résoudre une vieille affaire de vol datant de 1936 en même temps que l'assassinat de Lenantais, un ancien compagnon anarchiste. Burma travaille seul, mais il croise régulièrement les flics du 36, qu'il ne veut pas mettre au parfum. L'ambiance m'a particulièrement plu : on est dans une époque qui parait déjà lointaine (les années 50), une époque sans téléphones portables, sans caméras de vidéo-surveillance, sans l'artillerie lourde des nouvelles technologies qui assistent les enquêteurs d'aujourd'hui. Burma réfléchit beaucoup, le récit se fait à travers ses pensées et on suit ses hypothèses, ses déductions mais aussi parfois des fausses-pistes et des changements de directions.
Le trait est noir, aux contours très marqués, caractéristique de Tardi et on reconnait avec plaisir les rues, les places, les troquets, les immeubles et les taudis du vieux Paris comme dans un film en noir et blanc.
Nostalgique ? Oui, sans doute, du moins le temps d'une lecture. :)
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