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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Le confinement et cette drôle d'époque dans laquelle nous vivons actuellement m'auront au moins permis de lire enfin ces deux bandes-dessinées de Tardy, agrémentée toute deux d'un documentaire historique de Jean-Pierre Verney. Je crois qu'en d'autres circonstances, je ne les aurai peut-être probablement pas lues et cela aurait été bien dommage.

Même si nous nous replongeons dans cette folie humaine que fut la Première Guerre mondiale, cela permet au moins au lecteur d'aujourd'hui, de relativiser, même si d'autres guerres sévissent encore dans le monde et qu'il y en aura, malheureusement, encore d'autres.
Ici, ce sont non pas seulement les deux dernières années de la guerre qui nous sont comptées mais les trois dernières car la fin de la guerre ne s'est pas faite en un jour et autant bien l'auteur que l'historien vont bien au-delà en se penchant également sur l'année 1919. Notre jeune protagoniste, même si il reviendra presque indemne de cette "putain de guerre", en gardera à jamais des séquelles bien plus graves que celles que l'on peut voir sur son aspect physique : ce sont des millions d'hommes qui garderont dans leurs souvenirs ces horribles actes qu'ils ont été contraint de faire, ces scènes horribles auxquelles ils ont été contraints d'assister pendant que sur l'arrière, des millions de femmes continuaient elles aussi, à leurs moyens, à l'effort de guerre. Même si elles n'ont pas vécu les mêmes épreuves que leurs fiancés, époux, fils ou frères, elles n'en ressortiront pas moins même marquées à jamais, tout comme les millions de pupilles de la Nation.

Un graphisme toujours aussi bien soigné et de plus en plus gris, au fur et à mesure des pages et des années qui s'écoulent avec cependant des petits moments qui m'ont émue plus que d'autres, comme celui des diverses rencontres de notre jeune français avec son allemand des bois, celui-là même qui s'était endormi contre son épaule dans le premier tome. Français ou Allemands, alliés ou ennemis, c'étaient avant tout des hommes...
Une lecture qui m'a remémoré tous mes cours d'histoire, m'amenant même de nombreux autres détails grâce au documentaire qui se trouve en fin d'ouvrage et rédigé par Jean-Pierre Verney et je suis à la fois contente d'avoir enfin découvert ce dernier et écoeurée en même temps par la bêtise humaine (pour rester polie) mais cela, je vous laisse le découvrir par vous-mêmes ! A découvrir !
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Il m'a fallu un sacré moment avant de lire enfin cette bande dessinée rangée depuis longtemps sur mes étagères. c'est qu'en le feuilletant, les images ne sont pas vraiment ragoutantes: cadavres mutilés, visages arrachés (et réparés autant que la chirurgie le permettait), corps mangés par les vers... sans oublier toutes ces manoeuvres statégiques incompréhensibles pour une inculte - incapable de comprendre la politique de la guerre...

Le narrateur, que je ne connais pas puisque je me suis maladroitement lancée directement dans un deuxième tome (en même temps, nulle part sur la couverture il n'est indiqué qu'il y en a un premier, même si c'est logique puisque nous sommes ici directement en 1917), ce narrateur donc nous conduit dans le cauchemar du Front de son ton désabusé, aigri et sarcastique (comment ne pas lui pardonner?). Les côtés allemands, britanniques, italiens, américains sont aussi évoqués, tout aussi misérables que nos propres soldats et la dernière partie, 1919, se décompose en images où le narrateur tutoie tous ceux qui ont participé de près ou de loin à la guerre, femmes, infirmières, villageois.

En-dehors de l'horreur décrite, j'ai découvert qu'il existait une section officielle "camouflage", ce qui m'a pas mal intriguée: j'ai pu trouver des photos et l'historique de cette section sur Internet, voilà un pan que je ne connaissais pas.
Je ne serai pas celle qui confirmera ou infirmera les propos tenus par Tardi ou son acolyte Verney, spécialiste de la première guerre mondiale, conseiller auprès de réalisations cinématographiques, mais ce livre a le mérite de nous rappeler l'horreur qu'on a infligé et qu'on infligera encore au nom de la patrie.
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Second volet du remarquable récit de Jacques Tard, co-écrit avec Jean-Pierre Verney, spécialiste reconnu du premier conflit mondial dont on peut admirer l'incroyable collection au musée de la Grande Guerre de Meaux.
L'album de Tardi, tout comme le musée de Verney, décrit toute l'horreur et la souffrance des hommes qui ont combattu dans des conditions abominables et ont côtoyé la mort de chaque côté du no man's land.
Ces descriptions sans complaisance et, heureusement, bien loin des récits épiques, nous font demander comment ils ont pu tenir si fermement et si longtemps.
Tardi et Verney contribuent, presque cent ans après le début des hostilités d'août 14, à ne pas laisser mourir la mémoire des poilus.
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« Putain de guerre ! 1917-1918-1919 » conclut la série en deux tomes par un ouvrage de niveau encore supérieur.

Si le ton reste similaire au premier opus: antimilitarisme farouche, révolte et haine d'avoir été jeté dans ce qui ressemble le plus à l'enfer sur terre, et si la trame scénaristique n'est pas plus étoffée, Tardi parvient à surprendre et bouleverser le lecteur en ciblant les destins individus, hommes, femmes, militaires ou civils happés par le conflit et changé à tout jamais.

Sacrifiés, miraculés, estropiés, traumatisés, les protagonistes de cette horreur témoignent une nouvelle fois sous le crayon habile du maitre d'un vibrant message aux générations actuelles, qui bien que jouissant d'un sort incommensurablement plus confortables se considèrent comme des « victimes ».

Une oeuvre difficile donc mais ô combien accessible et édifiante !
Lien : https://lediscoursdharnois.b..
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Le premier tome abordait la période 1914-1916. le second parle de la fin de la guerre et de l'après... la période 1917-1919.

Très dur encore, ce tome m'a moins plu (verbe étrange... un tel livre doit-il réellement "plaire"?). Il m'a semblé plus décousu, moins homogène. J'ai donc moins accroché. J'ai eu l'impression qu'il s'adressait à des personnes ayant une connaissance assez correcte (meilleure que la mienne) de la seconde guerre mondiale, au contraire du premier volume qui pouvait se lire sans rien connaître (ou presque).

Cela dit, il y a des temps forts. Les citations de l'Etat-Major. La double page de gueules cassées dont on devine qu'il s'agit de photos que Tardi reproduit en dessins. Et je n'ai pu m'empêcher de penser qu'il avait dessiné les moins horribles.

L'évocation de l'après-guerre, des haines qui se font jour entre Allemands et Français, le sort réservé aux invalides, aux femmes qui ont bien oeuvré pendant la guerre, tout cela est bien vu, mais trop rapide.

Le carnet historique de Verney est, une fois encore, salutaire et bien écrit.
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Initialement parue sous forme de journal, un par année de guerre, cette histoire consacrée à cette « der des Ders » qui ne cesse de fasciner Tardi, se retrouve publiée en deux tomes cartonnés. Ce deuxième volet, qui regroupe les années 1917 à 1919 relate donc la suite et fin de cette première guerre mondiale et est également disponible dans une édition DVD bonus, qui propose un reportage de 52 minutes sur le travail de recherche des auteurs. Au scénario, Tardi se fait à nouveau assister par Jean-Pierre Verney, historien dont les textes viennent d'ailleurs compléter le récit en fin d'album.

L'album est composée de cases dépourvues de bulles, montrant toute l'horreur et la bêtise de cette guerre. La narration en voix-off de cet ouvrier tourneur en métaux mobilisé dès 1914 accompagne ces cases avec un mélange de dégout, d'ironie et de désillusion. Une narration qui dénonce tour à tour l'injustice, l'absurdité, la bêtise, l'incompétence, la violence et l'horreur qui accompagnent cette putain de guerre. Alors que le début du premier tome était encore assez coloré, ce deuxième tome débute directement dans la noirceur et l'horreur de cette guerre qui s'enlise dans des tranchées parsemées de morts baignant dans le sang.

Si au niveau didactique ce documentaire/témoignage parvient à illustrer cette guerre des tranchées dans toute son horreur, je n'ai pourtant pas accroché tant que ça au récit. Cette accumulation de faits et de dénonciations ne laisse malheureusement pas de place aux développement des personnages. Certes, une sorte de lien se crée avec le narrateur, mais qu'en est-il de tous ces autres soldats que l'on croise au détour d'une case, dont on n'apprend quasi rien et auxquels on a du mal à se lier ? Pas de héros dans ce récit, pas de personnages pour lesquels on éprouve de l'empathie, juste une guerre abjecte et certes parfaitement décrite, mais en ce qui me concerne, ce n'est pas assez. L'année 1919 est à ce titre un peu différente car elle revient sur l'après-guerre, mais également sur certaines destinées brisées par la guerre. Ces passages qui créent des liens avec différents protagonistes, m'ont donc plus plu que ceux dédiés principalement à la guerre en général.

L'autre reproche que je fais à ce reportage, ce sont ces cases qui se suivent souvent sans véritable lien, abandonnant ces dénonciations sans véritable fil rouge, si ce n'est l'absurdité et l'horreur des faits décrits.

Au niveau du graphisme, on retrouve le trait typique d'un Tardi qui n'hésite à nouveau pas à montrer toutes les horreurs de cette guerre et une colorisation plus sombre que lors du tome précédent, qui s'assombrissait au fil des pages alors que celui-ci baigne dans le noir et blanc.
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1917, dans le texte : "Malgré l'habitude, c'était pas plaisant de voir à quoi on ressemblerait à coup sûr, d'ici la fin de la journée. ... En décembre, nous avons eu six jours de permission."
1917, guerre souterraine, ballade sur le front, Craonne, le chemin des Dames pour certains, pour les anglais Passchendaele dans les Flandres belges, sous d'autres horizons le camp de la Courtine pour les russes, la guerre des sommets entre les italiens et les autrichiens.
1917, le déplacement des fronts, les américains sont des associés et non des alliés et les évènements de Russie. le début de la mondialisation, première guerre mondiale rappelons nous !

1918, "c'était un drôle de déjeuner sur l'herbe, une trêve pendant la tuerie, qu'ils se permettaient les Brancos ......" Silence radio, juste des portraits, des hommes auxquels on a retiré le droit de parler.... Ces gueules cassées.
1918, la mort partout encore et toujours, l'adieu aux copains, et les caméras qui sévissent pour nous laisser des témoignages humiliants, le prix Nobel de chimie remis à celui qui a mis quatre ans à rendre plus efficace les gaz de combats !
1918, que rajouter à tant d'ignominie !

1919, "tu évacues toute seule ta soeur et ton frère. Tes parents sont morts. ....Louise a repris son turbin, place Gambetta .... Elle vend des chrysanthèmes."
1919, nous suivons maintenant des individus, des personnalités diverses et variées, civiles ou militaires, françaises ou allemandes, des anonymes qui ont laisser leurs vies, leurs raisons dans cette boucherie ou simplement un morceau d'eux mêmes, une mâchoire, un bras, une jambe ou les deux.

Livret complémentaire de l'historien, les évènements sont décryptés à la lueur des ambitions personnelles et des enjeux économiques.
N'oublions pas de saluer le dernier mort à 10h50 le 11 novembre 1918, Auguste Trébuchon, il avait quarante ans !
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C'est vrai ce deuxième album accroche moins que le premier, trop de noirceur peut être. Les gueules cassées, les derniers assauts, les anglais, sénégalais, américains, oui ils étaient là. Ces planches me font penser à l'incroyable récit "orage d'acier" ou à "au revoir la haut". mais il en ressort trop de rancoeur.
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