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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
C'était une bonne idée, ce choix de lecture avant le week-end pascal.
J'ai ainsi pu faire connaissance avec toute une équipe de saints sympathiques (dont saint Expédit !) . Mais j'ai surtout découvert l'extraordinaire complexité de la canonisation et donc l'existence du promotorat des causes des saints !
Mais commençons par Alice, qui tient cette histoire de bout en bout, Alice imaginée par Tiffany Tavernier, la fille de Bertrand.
Alice est née au Guatemala et a vécu une enfance sauvage et radieuse grâce à Ida, une sorte de nounou chamane. À l'âge de dix ans, Alice, sa petite soeur et ses parents rentrent en France. Alice est percutée de plein fouet par des exigences sociales et scolaires qui la poussent vers une introversion et une timidité sévère.
Malgré l'effarement total de son entourage, Alice va tout lâcher pour vivre sous l'emprise d'un compagnon pervers qu'elle veut sauver malgré lui. La situation financière du couple est rapidement désastreuse et elle est sommée de trouver du travail. Cela tombe finalement assez bien : elle est recrutée par le diocèse de Paris pour aider l'évêque à la section « canonisation ». Elle va être entourée de collègues d'une bienveillance radieuse dont une certaine Anne-So, mariée à un militaire parti six mois de l'année, mère de sept enfants dont deux ayant la maladie de Charcot…
Grâce à cette fine équipe et à la découverte de la vie des aspirants saints, Alice ira au bout de son destin. le roman s'offre alors un petit décalage chronique pour une dernière partie tout à fait étonnante.

Il y a peut-être deux façons de lire ce livre étrange, d'une luminosité blafarde :
-Il s'agit d'un millefeuille narratif qui pour la énième fois remet sur le tapis la question de l'emprise. Beaucoup moins pédagogique que « La deuxième femme » de Louise Mey, il met l'accent sur le masochisme féminin dont la déconstruction passerait par la sororité et la spiritualité.
En parallèle on découvre donc tout le dispositif d'instruction des candidatures à la canonisation, d'une complexité sidérante. Morceau choisi:
«… ok, alors accrochez-vous parce que c'est loin d'être fini et je n'ai plus que cinq minutes. Une fois ces deux feux verts obtenus, l'archevêque publie, d'un côté, le décret d'ouverture de la cause, de l'autre, un édit dans le Journal officiel, soit, pour vous, à Paris, le journal Paris Notre-Dame, demandant au peuple d'apporter des témoignages en faveur de cette cause. Est-ce assez clair ?
Ça l'est.
Pendant ce temps, le postulateur ou la postulatrice se met en quête de trouver trois historiens prêts à enquêter de façon bénévole sur la vie de ce futur possible saint.
Une tâche bien difficile, sachant qu'aucun de ces historiens n'a le droit de publier le fruit de ses recherches.
Pourquoi trois historiens, pourquoi pas juste un seul ?
Parce qu'ainsi le veut la procédure : trois historiens, trois axes de recherche différents. le premier sur tout ce qui a trait à la vie familiale de notre serviteur, le deuxième, sur tout ce qui a trait à sa vie sociale, le troisième, sur tout ce qui touche à sa vie spirituelle. En parallèle, l'archevêque ou son représentant, le délégué épiscopal, aura nommé dans le plus grand secret deux censeurs théologiens. Ces deux-là devront vérifier si notre serviteur a bel et bien respecté, dans ses dires et dans ses ouvrages, le dogme catholique romain… »etc.
Enfin l'histoire d'Alice se déploie, émaillée de monologues numérotés et insérés dans le texte avec des bouts de haïkus, plus ou moins sibyllins, plus ou moins mystiques.

-Il s'agit d'un livre sur l'avénement de sainte Alice.
Et c'est une toute autre grille de lecture ! Ce qui nous est proposé n'est ni plus ni moins qu'un manuel de sainteté car Alice finira par cocher toutes les cases. On vous propose donc une lecture chrétienne, voir orthodoxe dont le titre, EN VÉRITÉ ALICE, annonce la couleur !

À vous de voir, bien sûr…
Allez, je vais conclure sur deux histoires de saints , relatées par Tiffany Tavernier:

VIE DU SERVITEUR DE DIEU TAÏSSIR TATIOS - 1943-1956
Dès son plus jeune âge, Taïssir, dit « Toussi », atteint de myopathie, endure de grandes souffrances. Incapable de marcher, il passe le plus clair de ses journées en chaise roulante sur son balcon, au Caire, en profite pour discuter avec les enfants pauvres du quartier et leur venir en aide. Aux nombreuses personnes de toute religion avec lesquelles il aimait parler de sa foi, il disait : « La meilleure preuve de l'existence de Dieu, c'est ma joie. » Il meurt à l'âge de treize ans.

VIE ET MIRACLE DE SAINT DOMINIQUE SALVIO - 1842-1857
Dès l'âge de cinq ans, il sert la messe et, tout au long de sa courte vie, il confiera souvent que Dieu le veut saint.
À l'âge de quinze ans, il meurt d'un mal de poitrine en prononçant ces mots : « Oh ! comme c'est beau, ce que je vois ! » Il est le patron des adolescents.

Avant Pâques, avouez que c'était le livre idéal.


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Sommée de trouver un travail pour échapper à la toxicité de son compagnon Alice va se retrouver assistante au Promotorat des causes des saints.
Avec en vérité Alice, son dernier roman, Tiffany Tavernier nous plonge dans un monde méconnu, celui des bureaux chargés d'instruire les candidatures à la canonisation et sonde aussi l'emprise que subit une femme dans son couple et sa difficulté à s'extirper des griffes de son bourreau,.

Tiffany Tavernier, avec ses phrases courtes, coupantes, sans fioritures, dresse la touchant quête de vérité d'une femme qui va trouver dans son travail la force de se libérer.

Cependant, comparé à ses précédents romans, le puissant Roissy ou le très troublant L'ami, la fille de l'immense Bertrand Tavernier ne nous convainc pas tout à fait.

La faute sans doute à ces monologues intérieurs qui appuient un peu sur ce qu'on avait déjà compris et qui ont tendance à mettre un peu trop de pathos sur un sujet casse gueule.

Et la dernière partie qui se perd dans des détails trop techniques sur le procédé de canonisation oublie de captiver le lecteur.. Un roman qu'on aurait adoré aimer sans réserve, mais qui nous laisse un peu sur notre faim.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Alice est une femme soumise, complètement manipulée par son mari, un homme détestable et toxique qui la tient sous sa coupe en la coupant de son entourage, alternant déclarations enflammées et maltraitance caractérisée. Une femme sous influence, presque conditionnée, qui accepte tout sans la moindre remise en question, incapable de détecter l'anormalité dans l'attitude machiavélique de ce pervers narcissique. Dénigrements, surveillance, harcèlement, riennne lui est épargné mais quand les finances du foyer déclinent, il la somme de trouver un emploi. Et c'est un peu par miracle qu'elle est recrutée par le diocèse de Paris dans le service en charge des canonisations, un challenge et une découverte pour elle qui n'a jamais versé dans la religion mais aussi une confrontation au sacré qui lui permettra peut-être d'ouvrir les yeux et d'infléchir son destin.
.
Depuis le temps que je voulais découvrir l'écriture de Tiffany Tavernier, je n'ai pas résisté longtemps quand j'ai vu ce titre disponible dans les rayons de ma médiathèque. Une histoire d'emprise, une touche d'originalité, et un contexte singulier, voilà qui avait tout pour me plaire, mais me voilà bien mitigée. J'ai aimé l'écriture de l'autrice, sa capacité à nous immerger dans les pensées de cette femme, et à nous faire ressentir son désarroi. La description de ce phénomène d'emprise est glaçante et j'ai aimé sa manière de décrire le lent chemin de prise de conscience, la façon dont le doute peu à peu s'instille, mais aussi ses rechutes, ses remises en question, ses peurs. J'ai trouvée intéressante la description du processus méconnu de sanctification, même si j'ai trouvé la multitude de détails parfois excessives et la partie sur la vie des saints moins captivante. Mais j'ai eu du mal à lier ces deux histoires, et j'ai eu l'impression de suivre deux trames narratives juxtaposées sans jamais réussir à les connecter ou à les faire former un tout cohérent. Quand à la fin, elle m'a laissée un peu interrogative. Pas sure d'avoir tout compris…
Une lecture en demi-teinte donc, mais qui m'a donné envie de relire cette autrice . Un titre en particulier à me recommander
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Mon avis

Je remercie VERSION FEMINA de m'avoir permis de faire partie du jury « Coup de coeur des lectrices » février 2024 et de m'avoir envoyé , dans ce cadre, « La Vérité, Alice», roman de Tiffany TAVERNIER.
Le titre de ce livre à connotation biblique m'a de suite interpellée.
L'auteure, en alternant un monologue avec la voix d'Alice, jeune femme de 29 ans et des chapitres sur la vie des saints, nous présente l'histoire de cette femme qui est totalement sous l'emprise de son compagnon.
En effet, Alice est amoureuse, aveuglée, perdue, complètement dans le déni. Elle est la victime mais dans sa tête c'est son homme, ce personnage pervers, égoïste, colérique, violent qui la harcèle moralement et physiquement, la brutalise, qui est à plaindre. Elle se voile totalement la face et, persuadée qu'il l'aime et que leur histoire est merveilleuse, elle pense que tout est de sa faute.

Alice parviendra-t-elle à ouvrir les yeux et à se sortir de cette relation toxique ?

Ce livre plutôt sombre, original dans la forme, fort bien écrit qui aborde divers thèmes tels que les violences psychologiques et physiques faites aux femmes, les relations amoureuses, les traumatismes de l'enfance, la foi.... se lit facilement.

Toutefois j'émets un avis mitigé car je n'ai pas été captivée par l'histoire qui devrait plaire aux amateurs du genre.

Lien : https://www.facebook.com/joe..
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Alice vit avec un homme depuis 5 ans. Elle l'aime passionnément et lui l'aime sans doute. Mais d'un amour toxique. Alice est sous son emprise, il l'a surveille, la coupe de son entourage. Ils manquent d'argent et elle trouve un travaille dans le bureau du diocèse qui est en charge des commissions sur les futurs saints catholiques.
Un livre qui démarre de manière intéressante sur ce couple et cette Alice sous emprise mais cela se corse quand se mêlent à ce récit, des rêves sur les saints et une histoire d'enfants endormis par on ne sait quel mystère tout autour de la planète.
Une fin confuse, on ne sait pas trop où l'auteure à voulu nous conduire.
Je suis restée dans un entre deux un peu dérangeant.
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J'ai aimé, oui, mais pas tout, loin de là !

Il y a pour moi heureusement deux points forts qui sont bien étudiés et maîtrisés. le premier est le sujet principal du livre, l'emprise d'un homme détestable sur Alice, prisonnière de son déni. Quand il est infect, brutal, irrespectueux, c'est à elle-même qu'elle s'en veut en se disant qu'elle est la première responsable de ses dérapages. Tout le monde a beau essayer de l'éclairer, elle est obstinément et stupidement amoureuse pendant presque tout le scénario. Excellent.

Le deuxième point bien maîtrisé est la description minutieuse d'un service diocésain chargé entre autres missions de savoir qui pourrait être déclaré saint. On y voit des femmes cathos un peu caricaturales, dans leur mode de vie (7 enfants) et dans leurs expressions (tu devrais prier Saint Truc ou Saint Machin, ça donne de bons résultats). Est-ce une satire pour les dénigrer et nous faire rire ? Non, pas vraiment parce qu'elles ont tellement de qualités humaines que l'ensemble reste positif et cela réussit à faire oublier leur semi-bigoterie voisine de la superstition. Et puis il y a l'évêque, si pro, si parfait, qui s'en sort sans même une égratignure. Donc l'autrice les respecte visiblement.

La question qui reste est quand même : qu'est-ce que cela vient faire dans un bon livre centré sur l'emprise ? N'est-ce pas juste la récupération d'un matériau tout prêt, à disposition ? C'est un peu : “Pourquoi as-tu mis ça dans ta soupe ?
- Eh bien, j'avais ça qui traînait dans mon frigo, alors voilà…”.

Le livre est truffé de prières, de témoignages et d'anecdotes anciennes sur les biographies des saints, sur les miracles. C'est parfois ridicule de naïveté et de bêtise. On s'en passerait bien, surtout que rien ne vient indiquer ce que l'autrice en pense ou veut en tirer. Vers la fin, également, des allusions de plus en plus nombreuses à une épidémie nouvelle qui endort les enfants du monde entier surviennent. Là encore, quelle utilité si l'autrice n'en pense rien et n'en sort rien ? Est-ce pour dire : “après le covid, d'autres punitions divines viendront, en vérité, je vous le dis !” ? Pourquoi mentionner la guerre en Ukraine si elle n'en pense rien ? Juste pour dire : “mon livre est récent, vous avez vu, hein ?”. Décevant.

Je n'ai pas aimé la fin où Alice commence à devenir bien mystique, passée d'une emprise à une autre. Athée au départ mais devenue une vraie spécialiste de béatification, elle me fait penser qu'elle est sur le chemin de la bêtification !
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