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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Merci beaucoup à Version Fémina et aux Éditions Sabine Wespieser de m'avoir permis de découvrir ce livre et cette auteure.
J'avais déjà entendu parler des deux premiers romans de Tiffany Tavernier et lorsque j'ai reçu son troisième roman En vérité Alice, j'avais hâte de le lire.
C'est l'histoire d'Alice, une femme complètement aveuglée et perdue qui ne perçoit pas la maltraitance de son mari. Heureuse quand elle vivait au Guatemala, elle l'est moins depuis qu'elle est arrivée en France. Mariée à un homme qui ne la considère pas, la surveille et la manipule. Celui-ci l'isole de sa famille et de ses amis. Il va perdre son travail et déménager à Paris. Là, il va la sommer de trouver un travail. On ne connaîtra jamais le prénom du mari.
Alice, par le biais de ce travail, où l'on instruit les candidatures à la canonisation, lui offrira peut-être une porte de sortie ?
Dès la première scène du livre, on connaît le sujet de l'histoire et ce qu'est un couple toxique. A savoir, comment Alice va pouvoir se sortir de ce guêpier ? Et là le hasard des rencontres entrouvre des portes.
L'auteure s'est bien documentée sur la façon dont les Saints peuvent être canonisé. Ce qui rend intéressant le procédé et m'interpelle car j'aime quand j'apprends des choses, en lisant un roman.
Mené tambour battant, ce livre nous mène sur des chemins inattendus, ponctué de trouées de lumière.
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Difficile de me prononcer sur le dernier roman de Tiffany Tavernier. J'ai adoré Roissy et l'Ami, ses précédents textes, que je conseille volontiers ; celui-ci me laisse plus mitigée. Pourtant, j'ai trouvé le mécanisme de l'emprise parfaitement décrit dans la relation de l'héroïne avec son compagnon. de même, toute la partie religieuse sur le processus de canonisation et la vie des saints m'a plutôt intéressée. Et J'ai tourné les pages avec avidité tant j'avais envie de savoir si Alice allait enfin s'extirper de cette relation mortifère.
Par contre, la fin m'a laissée dubitative, notamment la partie concernant les enfants endormis. J'ai compris l'enjeu, ce qui était suggéré, mais cela m'a complètement déconcertée. Et j'ai moins adhéré.
Mais cela n'engage que moi, à vous de vous faire une idée 😉
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Une sainte femme, ou presque

Dans son nouveau roman Tiffany Tavernier imagine une femme sous emprise être embauchée comme assistante auprès d'un évêque pour trier des dossiers de canonisation. Um emploi qui va lui permettre de s'ouvrir à la spiritualité et s'émanciper.

Alice Fogère, vingt-neuf ans. Elle vit en couple depuis cinq ans auprès d'un homme qui a très vite trouvé le moyen de la contraindre à ses désirs en jouant avec elle un jeu particulièrement pervers. Après chaque accès de colère et de violence, il vient demander pardon, expliquant qu'il est victime de son lourd passé, ayant lui-même été maltraité. Il promet alors de s'amender avant de recommencer de plus belle. Alice continue à espérer et à prendre des coups. C'est alors qu'il lui explique qu'il ne peut plus assumer seul la charge du ménage et qu'elle doit trouver un plus vite un emploi.
La chance va lui sourire lorsqu'elle découvre dans un bulletin paroissial un annonce pour un poste d'assistante auprès de l'évêque.
Malgré son inexpérience, elle est engagée afin de mettre de l'ordre dans une pile de dossiers de canonisation.
Alors qu'elle tâtonne et subit les premiers quolibets de son mari, elle va découvrir auprès de ses collègues l'envie de l'aider et de la soutenir. En se plongeant dans la vie des saints, elle va voir son horizon s'éclaircir.
Tiffany Tavernier a construit son roman comme un cheminement intérieur. Outre la vie d'Alice dans son quotidien fait de violences psychologiques et physiques, elle nous dévoile – sans prosélytisme – la vie des saints et des candidats à la canonisation. Ces deux récits sont entrecoupés de monologues intérieurs qui nous permettent de mieux cerner l'état d'esprit d'Alice, au fur et à mesure que le doute s'installe dans son esprit. Car après sa prise de fonction, elle va chercher les signes propres à la conforter dans sa position. Et les trouver, car elle se dévoue à son homme et pourrait même s'identifier à ces femmes qui donnent tout. Mais au fil des jours, à la fois en creusant ses dossiers et en donnant du crédit aux réflexions de ses collègues et notamment de son amie Anne-So, elle va voir ses certitudes s'ébranler. Au fur et à mesure que ses dossiers se structurent, qu'elle comprend la différence entre les différentes catégories, du serviteur de Dieu au vénérable, du bienheureux au saint, elle avance vers la lumière. Avec elle, on se nourrit des témoignages recueillis.
Solidement documenté, ce roman nous offre aussi de découvrir la complexité des enquêtes menées pour le promotorat de la cause des saints et de comprendre qu'elles sont toujours en cours. Il y a toujours un saint auquel on peut se vouer...
NB. Tout d'abord, un grand merci pour m'avoir lu jusqu'ici! Sur mon blog vous pourrez, outre cette chronique, découvrir les premières pages du livre. Vous découvrirez aussi mon «Grand Guide de la rentrée littéraire 2024». Enfin, en vous y abonnant, vous serez informé de la parution de toutes mes chroniques.

Lien : https://collectiondelivres.w..
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Lui, c'est la victime, il s'est sacrifié pour elle, il aurait pu" se barrer pour une autre"mais c'est elle qu'il aime. Alors il faut comprendre quand il se met en colère. Faut dire qu'il a souffert quand il était gamin !
Alice fait tout pour mériter son amour.
Elle trouve du travail au diocèse. C'est un monde inconnu. Chargée de monter des dossiers de canonisation elle apprend les critères pour être saint. Ces gens là par amour pour dieu ont une vie de sacrifices, d'abnégation, de mortification. Par amour pour lui qui l'aime tant elle supporte les coups et les humiliations.
Sa mère, sa soeur, ses amis la prient de le quitter, mais ils ne comprennent pas que leur amour est unique. Toujours il regrette, il pleure, elle seule peut le consoler et chasser ses démons.
Le chemin va être long pour qu'elle se réveille un jour sans lui.
C'est l'histoire du mécanisme qui se met en place dans la tête d'une victime sous emprise.
Les passages en italique, sorte de journal, montrent à quel point la victime arrive à se sentir responsable de la violence du bourreau. L'écriture de Tiffany Tavernier, la construction du roman rendent très compréhensible la façon de penser de celle dont on dit souvent : elle n'a qu'à partir ".
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Un roman reçu grâce à une masse critique Babelio, merci beaucoup pour cet envoi.
Un roman très fort, j'ai été saisie des les premières pages. Alice a une trentaine d'années et est en couple avec un homme dont on ne connaîtra pas le prénom. Selon elle, ils s'aiment très très fort. Selon ses proches, elle est sous emprise et en effet, cet homme se montre jaloux, la harcelant au téléphone, l'empêchant d'avoir des amies, de voir sa mère et sa soeur. Il boit et a de nombreuses crises de violence, mais elle lui pardonne à chaque fois.
A Paris, Alice a dû trouver un emploi car lui a perdu le sien et est endetté. Elle va travailler pour le diocèse, sur des dossiers de béatification. Elle n'y connait rien et n'est pas croyante. Mais elle va rencontrer des collègues et patrons très bienveillants et petit à petit, va prendre de la distance vis à vis de son couple.
J'ai lu ce roman un peu en apnée tant on étouffe pour Alice. A côté de cette histoire, la profession d'Alice nous permet de connaître le milieu catholique de l'intérieur et c'est très original et lumineux.
J'ai été un peu gênée cependant par un sujet un peu étrange comme ces enfants endormis.
Un roman prenant et une façon originale de parler de la violence conjugale. J'ai aimé.
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C'est toujours un plaisir de lire le dernier Tiffany Tavernier, tant son écriture est claire, et nous emporte. « En vérité, Alice » ne fait pas exception à la règle. Ce roman est parfaitement bien écrit, le personnage principal, Alice, nous est rendu attachant.

L'histoire est celle d'Alice, jeune femme sous l'emprise d'un compagnon violent qui contrôle sa vie, ses amis, et sa famille dont il l'a consciencieusement éloignée, un homme qui la rabaisse constamment, lui a enlevé toute confiance en elle, la culpabilise, lui inflige des traitements et une vie d'un bourreau à sa victime. Lorsque lui-même se retrouve sans emploi, il la somme d'un trouver un pour subvenir aux besoins du couple. C'est alors la rencontre d'Alice avec un monde qui lui est totalement inconnu : celui de la religion. Elle trouve un travail au sein d'un diocèse, auprès d'un évêque, pour s'occuper de toute la paperasse nécessaire pour la sanctification. Là, en fréquentant ses collègues très catholiques comme Anne-So, elle prendra conscience de sa situation, elle dira non à son compagnon et oui à la vie. En filigrane, on trouve la métaphore des enfants qui s'endorment au fur et à mesure dans le monde entier, ce qui correspond à sa descente aux enfers à cause de son prédateur et à son absence de réaction malgré les mises en garde de ses proches.

Alors, un énième roman sur le sujet des violences faites aux femmes, sous emprise, qui peinent à s'en sortir ? Oui, mais l'originalité de ce celui-ci vient de l'introduction de la religion par qui viendra le salut et la délivrance d'Alice de cette relation toxique. Comme d'habitude, Tiffany Tavernier a fait un formidable travail de recherche en amont pour pouvoir nous décrire si précisément la procédure qui permet de donner le titre de « saint » ou « sainte » à une personne.

Un roman intéressant, mais parfois quelques longueurs, et une religiosité importante qui peut en effrayer plus d'un.

Je recommande ce roman très bien écrit, avec un bémol : parle beaucoup de Dieu, des Saints, beaucoup de références catholiques, donc pas pour tout le monde.

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Décidément, la rentrée littéraire 2024 est favorable au thème de la violence conjugale. En même temps que le beau roman de Marie VareilleLa dernière allumette »), Tiffany Tavernier choisit le même sujet et le traite également de façon passionnante.

L'histoire : Alice est sous l'emprise de son mari. Quelle que soit la façon dont il la traite, elle lui trouve des excuses, et même des raisons, et demeure persuadée que leur amour, pardon, leur Amour, est plus fort que les craintes, les avis de ses proches et même de sa médecin.
Une Foi invincible en leur amour réciproque. Un déni amoureux parfaitement bien analysé, comme le montrent les monologues d'Alice, quelquefois lucides, plus souvent erratiques : « Nous nous aimons si fort, pourquoi cet acharnement à démolir notre union, n'y a-t-il pas assez de désespoir dans le monde ? »

La situation va évoluer quand son fainéant et alcoolo de mari ordonne à Alice de chercher un travail. Il s'est fait licencier par son entreprise.
Par hasard, (est-ce vraiment le hasard ?), elle trouve enfin un poste au diocèse de Paris. Elle doit préparer les dossiers favorables à la canonisation des saints, « des serviteurs de Dieu » ou « des bienheureux ». Sauf qu'elle ne comprend rien à ce qui lui est demandé….

Sa névrose s'amplifie en même temps que la pression de son mari qui comprend qu'en allant à l'extérieur, elle lui échappe. Malgré les sollicitations bienveillantes de ses collègues, elle dégringole… Pas facile non plus, d'aider quelqu'un qui se noie et qui persiste dans son geste.

Jusqu'au moment, où des éléments extérieurs vont la solliciter :« Partout dans le monde, des centaines d'enfants se sont brusquement endormis à 16 heures, heure française, dans des rues, dans des écoles, dans des hôpitaux. »

Retours sur la petite enfance d'Alice au Guatemala. Une enfance sauvage et épanouie. Mais ses parents la jugent trop proche d'une nounou chamane et choisissent de repartir en France. Elle se referme alors sur elle-même et sa timidité extrême fait fuit les autres. « Sauvage… A son retour du Guatemala, la maîtresse de son école primaire lui avait collé cette étiquette et, très vite, tous les élèves de son école. » Une enfant solitaire, timide, déracinée.

- Ce que j'ai aimé dans ce roman, c'est les deux expertises de la vision conjugale. Celle de la victime au fond du trou, et celle du recul de l'extérieur.

- J'ai aimé aussi le contraste entre les deux milieux : celui de l'obscurité où l'une se laisse enfoncer la tête, et celui de la lumière avec les collègues d'Alice, rayonnants de bonté et d'attentions.
Cela aurait pu être caricatural, ce n'est pas le cas. Et j'ai adoré la fin où Alice, après avoir jugulé sa peur, trouve enfin sa voix.

Un beau roman bien maîtrisé, juste et sensible.
Lu dans le cadre du Prix Orange 2024. Je remercie Lecteurs.com et les éditions Wespieser de m'avoir permis cette belle découverte.

Lien : https://commelaplume.blogspo..
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Intéressant roman et assez addictif.
Tout d'abord, j'ai trouvé le roman très réussi sur le plan du couple et du petit-ami d'Alice violent et harcelant. Alice est sous l'emprise de celui-ci, ce qui ne peut que révolter le lecteur.
En effet, ces pages paraissent parfois tellement réalistes, mais aussi tellement terrifiantes.
Et bien sûr il y a le nouvel emploi d'Alice qui nous fait rentrer dans le milieu catholique.
Là aussi, j'ai trouvé le roman intéressant, et je dois dire que je n'ai pas tout compris à la fameuse procédure, qui semble si complexe... Mais quoi qu'il en soit on apprend tout de même beaucoup de choses et notamment sur les Saints !
Par ailleurs, on retrouve beaucoup de bienveillance dans ce milieu, ce qui vient contraster avec la vie conjugale d'Alice.
Le gros bémol à mes yeux c'est l'histoire des enfants qui s'endorment... J'avoue ne pas très bien avoir compris ce que cela venait faire dans le roman, et m'a un peu gâché celui-ci, d'autant que la fin du roman est surtout basée sur cette histoire.
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Une femme sous emprise est persuadée, malgré l'évidence, de pouvoir aider son compagnon violent. Grâce à son travail sur "le promotorat des causes des saints", et à la bienveillance de ses collègues, la réalité de sa situation va peu à peu faire jour dans son esprit.
Un récit original et lumineux, malgré la violence qui domine la vie d'Alice.
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Alice vit sous l'emprise d'un mari menteur, manipulateur, jaloux, violent. Mais elle est convaincue qu'il agit par amour. Sommée de trouver un emploi ( il a perdu son travail ) elle est embauchée par un évêque pour gérer les dossiers de demande de canonisation. du monde extérieur, elle ne côtoie alors que des êtres lumineux : les saints qu'elle découvre, les bénévoles et les prêtres de l'association diocésaine pleins de gentillesse et de sourires à son égard.
Va-t-elle enfin ouvrir les yeux ?
L'autrice alterne les monologues d'Alice, écrits à la première personne, les récits de sa vie quotidienne, les biographies de saints et de saintes, des extraits de psaumes en italiques.
La fin prend un tour magique : Alice revit en rêve son enfance sauvage au Guatemala auprès d'une nourrice aux pouvoirs chamaniques - pouvoirs qu'elle lui aurait transmis - et par ailleurs partout dans le monde les enfants s'endorment.
Alice va-t-elle se transformer en sainte et réveiller miraculeusement tous ces enfants endormis ?
Une manière originale sans doute de traiter le phénomène de l'emprise !
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