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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Divergence de point de vue n'a jamais été aussi grande et pourtant ces deux personnages s'alignent : ouverture d'esprit, similarité de caractère ou égoïsme ?

Deux histoires, deux visions.

L'auteur est un équilibriste qui écrit deux histoires en une. L'une est un récit fantastique où une princesse fait appelle à un magicien, l'autre est une histoire de science fiction où un anthropologue du futur tient un avant poste sur une planète lointaine. Je pensais que de leur rencontre naitrait une troisième histoire celle qui fait le lien mais en réalité je crois plutôt que les personnages font le lien mais les histoires restent distinctes. Chacun trouve une place dans le scénario de l'autre. C'est brillant de jouer sur les distinctions de culture, de communication, de traduction, de compréhension du monde pour tenir la cohérence sur toute la longueur.

Des personnages en difficulté dans leur univers, des rebelles ?

Nos deux héros ont des similitudes. Ils ont une place compliquée à tenir dans leurs sociétés respectives. Ils sont tous deux prêts à un peu brouiller les lignes de la respectabilité pour répondre à leur besoin individuel. Chacun trouve dans l'autre son espoir et sa béquille. Mais, malgré tous leurs efforts, ils sont incapables de se comprendre et d'adhérer au monde de l'autre. Ce qui me plait dans ce livre, c'est une prise de position subtile dans l'approche des liens interculturels. L'ouverture d'esprit ne nait pas de l'altruisme mais d'un besoin égoïste. le rapprochement ne se fait pas par le savoir et la compréhension mais plutôt par l'acceptation de la différence. Ne pas comprendre l'autre, c'est ça l'accepter comme il l'est.
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La série a beau être merveilleusement bien illustrée, au point d'en faire un objet de collection, je ne peux pas dire que l'ensemble des tomes que j'ai lus m'ait tous emballés. Néanmoins, c'est aussi, pour moi, l'occasion de sortir de mes habitudes et de m'aventurer dans des directions plus risquées.

Tout ça pour dire que, cette fois-ci, je n'ai pas joué l'aventurier puisqu'il s'agit d'un auteur que j'ai découvert récemment, mais qui m'a bien plu. Et ce troisième livre est là encore une vraie réussite.

Un livre qui mélange fantasy et SF pour nous faire réfléchir sur le rôle d'observateur des scientifiques et l'influence d'une civilisation technologiquement plus avancée sur des peuples moins avancés pourrait paraitre rébarbatif... Mais pas quand c'est Adrian Tchaikovsky qui prend les choses en mains. C'est vif, intelligent, pertinent. Tout fonctionne et les pages. se tournent toutes seules.
La formation de psychologue et de zoologue de l'auteur trouve résonnance dans l'intelligence avec lequel il traite des éléments de communication et de traduction. Les mêmes qualités qui avaient été à l'oeuvre dans son livre "dans la toile du temps".

Un auteur que j'apprécie de plus en plus et un livre-plaisir de plus dans cette collection qui en compte déjà beaucoup.
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« Toute technologie suffisamment avancée est indiscernable de la magie. »
Telle est la troisième de loi de Clarke, et ce roman l'illustre à merveille, comme le souligne très justement la présentation de l'auteur en 2e de couverture.

SF ou Fantasy ?
Prenant au mot son illustre aîné (le dernier ?) et compatriote, Adrian Tchaikovsky, par ailleurs lauréat du prix Clarke 2016, semble s'être fixé pour objectif premier de mettre en défaut les maniaques de l'étiquette, les puristes du genre.
Ce texte repose ainsi sur un équilibre subtil entre les deux genres majeurs de l'Imaginaire. Et pour balayer définitivement les arguments des classifieurs les plus endurcis, l'auteur a sorti sa botte secrète, un coup imparable : se servant de la troisième loi de Clarke comme d'un cheval de Troie, il fait entrer la question – technologie ou magie ? – à l'intérieur même de l'histoire, de son intrigue principale ! Un coup de maître ou… serait-ce de la magie ?


La forme du texte est parfaitement adaptée au propos : une succession de paragraphes alternant les points de vue des deux principaux protagonistes : la princesse Lynesse (une référence au cycle Lyonesse de Vance ?) et le l'anthropologue Nyr.
La narration reste simple et linéaire, étant donné que les personnages sont ensemble du début à la fin.
Quand Lynesse raconte, on a le point de vue Fantasy, car pour elle et son peuple, le comportement de Nyr et ses actions relèvent de la magie.
Quand c'est Nyr qui raconte, on a le point de vue Science-Fiction.
Mais, comme je l'ai dit, ce n'est pas qu'une question de point de vue narratif : le thème est intégré à l'intrigue, car les personnages débattent de leurs divergences de point de vue. Par ce dialogue et par les épreuves qu'ils vont traverser ensemble, il vont également faire évoluer leur compréhension. Tout simplement fascinant !


L'histoire se déroule sur une planète ayant traversé deux périodes de colonisation humaine : la première dont est issue Lynesse et son peuple, et la deuxième, plus récente, dont Nyr est le dernier représentant.
Ce contexte permet à l'auteur de développer naturellement son idée.
Le thème de la double colonisation est riche en possibilités. Sigbjørn Skåden en donne un bel exemple dans sa nouvelle « Oiseau ». le propos est différent, mais on a ce même fossé générationnel qui est exploité, et qui dans les deux cas fait particulièrement ressortir la naïveté chez les premiers colons.


Dans les thèmes développés et la façon de les traiter, on est assez proche de ce que propose un Jean-Michel Calvez : la colonisation, la compréhension de l'autre, le point de vue anthropologique...
L'idée de la régulation des hormones (le Système de Dissonance Cognitive) pour atteindre une « objectivité maximale », mais aussi pour gérer la douleur, est particulièrement développée. On la retrouve aussi dans l'un des derniers romans de Calvez : Aliénations.

La dimension psychologique est omniprésente. Nyr et Lynesse se heurtent constamment à la barrière culturelle qui les sépare, et les connaissances anthropologiques de Nyr s'avèrent finalement peu utiles. Beaucoup de finesse dans le rendu de cette confrontation et des ressentis. J'ai retrouvé un peu l'ambiance de la Main gauche de la nuit, d'Ursula K. Le Guin.
C'est aussi une belle histoire humaine.


Enfin, difficile de ne pas dire un mot sur l' « adversaire » auquel sont confrontés nos héros dans cette histoire. En même temps, je ne veux pas trop en dire car ce serait un peu gâcher le plaisir de la découverte. Disons que cet adversaire est assez étonnant. Il détonne autant pour de la SF que de la Fantasy. Cela ressemble à ce qu'on trouve dans Annihilation, de Jeff VanderMeer. J'avoue que le manque d'explications m'a gêné, mais après réflexion on comprend très bien ce choix si l'on suit la logique de l'auteur sur ce point, qui est assez bien vu et donne encore plus de relief au propos.


Petit bémol, j'ai trouvé l'écriture pas toujours très précise, m'obligeant à relire certains passages plusieurs fois afin d'être sûr de comprendre ce qui était dit. Or, entre quiproquos, monologues intérieurs et expression des sentiments, beaucoup de choses sont dites, et de manière souvent assez élaborée. Pour rester positif et selon la formule consacrée, je dirais que c'est une lecture exigeante (pour ce type de roman). de bons points malgré tout, comme cette idée des épithètes qui rend assez bien et joliment l'exotisme de la culture de Lynesse.
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Adrian Tchaikovsky illustre la célère formule d'Arthur C. Clarke que "toute technologie suffisamment avancée est indiscernable de la magie". Dans le dernier des ainés, l'auteur oppose deux croyances: celle en la magie et celle en la science confrontées à une 3ème force inconnue. Il aborde les thèmes qu'il affectionne: l'altérité et la solitude de l'observateur dans un récit de quête initiatique et d'acceptation.
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Le concept est simple : un personnage de fantasy rencontre un personnage de science-fiction, ensemble ils se lancent dans une quête pour détruire un “démon”.

Lynesse et Nyr, issus de 2 univers temporels inconciliables, sont incapables de se comprendre tant leurs référentiels sont différents. Les quiproquos sont à la fois drôles et tragiques. Drôles, parce que l'auteur joue avec brio sur les tropes de chaque genre. Tragiques, parce que chacun est coincé dans sa propre solitude, dans ses propres angoisses, incapable de les partager avec l'autre, capable seulement de se raccrocher aux valeurs et aux principes de son propre univers. Pourtant, le danger auquel ils vont être confrontés ne trouvera sa solution que lorsque les frontières entre science et magie commenceront à se mêler, car “toute technologie suffisamment avancée est indiscernable de la magie”

En attaquant cette novella, je m'attendais à quelque chose de drôle, d'épique, je trouvais le concept amusant. Je ne m'attendais pas à ce que ce soit si fin, si introspectif et si intelligemment mené. Je m'attendais à dévorer ce court roman en un rien de temps, et finalement, je l'ai dégusté lentement, pour en savourer toutes les implications. C'est une novella qui parle de rencontres, de communication, d'émotions et de santé mentale, de dépression, de légendes et d'apprentissages.

Tout ça en 190 pages

Une vraie pépite qui me donne très envie de découvrir d'autres romans d'Adrian Tchaikovsky.

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Adrian Tchaikovsky est un auteur dont j'ai beaucoup entendu parler, en bien, pour son roman Dans la toile du temps. Ne lisant pas énormément de SF, le Dernier des Aînés était l'occasion parfaite de découvrir sa plume. Cette novella publiée en français dans la collection Une Heure-Lumière entremêle en effet deux intrigues, une de fantasy et une de science-fiction (et j'avoue que la superbe couverture signée Aurélien Police me faisait vraiment de l'oeil)

D'un côté, on a Lynesse Quatrième Fille, princesse téméraire qui entreprend d'aller quérir l'aide d'un puissant sorcier pour sauver son peuple et les royaumes voisins d'une entité démoniaque. de l'autre côté, Nyr est un anthropologue terrien envoyé sur cette même planète afin d'y faire des observations et des rapports. Avec toutes les avancées technologiques et outils numériques dont il dispose, il est considéré comme un "Aîné", ces ancêtres vénérés et redoutés qui maitrisent la magie.

Le Dernier des Aînés c'est la rencontre de ces deux personnages issus de cultures différentes, aux coutumes, univers et enjeux profondément éloignés. À plusieurs reprises, selon leurs paroles ou leurs gestes, ils vont générer de l'incompréhension, des quiproquos voire du malaise et de la colère chez l'autre. La frontière du langage est abordée avec notamment les difficultés de traduire au mieux un concept, une idée d'une langue à l'autre. Cette novella interroge également les frontières entre la magie et la science, entre le rationnel et l'irrationnel, entre le dicible et l'indicible en montrant que tout est une question de perceptions.

Les chapitres alternent les points de vue de Lynesse et de Nyr à tour de rôle. Ce dernier dispose d'un système qui lui permet de bloquer le flux d'émotions dont il est normalement assailli afin d'être le plus neutre et objectif possible, à l'image du bon scientifique. Lorsqu'il décide de mettre ce dispositif sur pause, on découvre un personnage touchant, à la psychologie bien construite. Si humain malgré son transhumanisme, il est solitaire et dépressif car loin des siens sur une planète où tout lui est étranger et où il a parfois du mal à se faire comprendre. Lyn en revanche est plus en surface, je l'ai trouvé moins attachante que Nyr malgré ses qualités.

Le Dernier des Aînés est donc une novella originale, prenante et passionnante que j'ai adoré découvrir (elle est assurément dans mon top 3 des UHL) J'ai trouvé ce croisement entre fantasy et SF astucieux et vraiment bien mené.

Merci à Babelio et le Bélial pour l'envoi de ce roman dans le cadre d'une Masse Critique !
Lien : https://adoptlibrarian.blogs..
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Formidable novella.
Dense et efficace, sachant jouer avec les codes de la fantasy et de la science-fiction avec un certain brio, sans oublier une intrigue et des personnages généreux ; un plaisir complet.
Très habile mélange me faisant mieux comprendre l'enthousiasme autour du travail de l'auteur.
Lien : https://syndromequickson.com..
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J'étais très intrigué par cette novella situé à la limite du genre SF et de la fantasy où notre héros mage se révèle être un simple anthropologue venu étudier les humains présents sur Sophia 4. Ce fut finalement une très bonne surprise avec un récit rondement mené pour ce finaliste du prix Hugo 2022.

On doit tout d'abord noter l'originalité de ce texte car il n'est pas aisé de flirter avec les genres. le texte m'a fait penser au Manuel du Sorcier Frugal de Sanderson mais je dois avouer en beaucoup plus abouti et réussi. Ici, tout est cohérent et tout se comprend facilement. L'alternance des points de vue entre Lynesse et Nyr est judicieuse et nous apporte notre dose de magie avec la première et d'explication scientifique avec le second. Quelque soit le type de lecteur, il y trouvera son compte.

Les personnages ne sont pas en reste et j'ai beaucoup apprécié notre duo, Lynesse en tant que femme forte et déterminée mais principalement notre aîné. Il sera en permanence tiraillé entre le manque, le souvenir de ses compagnons terriens et son mandat d'anthropologue dans ce monde qui n'est pas le sien et dans lequel il souhaite le moins intervenir. Comment Nyr arrivera t-il à trouver son équilibre, comment arriver a-t-il à faire la part des choses ?

Autant de questions que l'on se pose et dont les réponses se trouvent dans cette nouvelle novella de la collection UHL. Je vous invite sincèrement à la découvrir et à vous immerger dans ce monde en équilibre permanent entre deux genres.
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Excellent ! Quelle lecture plaisante et enthousiasmante. Tout sonne juste. Certes le style est très simple mais l'histoire est passionnante et la narration est maîtrisée du début à la fin. Tour à tour Fantasy, science-fiction et enfin une touche d'horreur. Même la fin est riche et surprenante. Je conseille sans hésiter, c'est pour moi un texte qui gagnerait à être davantage connu.
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[Extrait de l'article "TUGPÉUA #34 Spécial Une Heure-Lumière"]

Lyn est la benjamine d'une famille royale qui cherche à accomplir un exploit digne de rester dans les chansons de geste. Quand elle entend parler d'un horrifique démon tourmentant les royaumes lointains, elle décide de partir en quête de Nyrgoth l'Aîné, le seul sorcier susceptible de vaincre une aussi puissante menace surnaturelle…
Nyr est un anthropologue sur Sophos 4, colonie spatiale dont les habitants ont tout oublié de leurs origines terriennes. En stase, il ne se réveille que lorsqu'il se produit quelque chose d'intéressant dans la culture qu'il est chargé d'étudier. Hélas, le fait de vivre ainsi des siècles entiers sans pouvoir s'attacher à personne le rend dépressif et condescendant. Pire encore : étant donné qu'il est le dernier à avoir accès à du matériel hi-tech sur cette maudite planète, tout le monde le prend pour un sorcier…
Dans cette épopée tragi-comique, Adrian Tchaïkovsky s'amuse allègrement à mélanger les registres de la science-fiction et de la fantasy, les deux genres décrivant au final chacun une partie de la vérité : la vision du monde de Nyr est conforme à la réalité scientifique, mais trouve un complément dans celle de Lyn teintée d'espoir et d'humanité. Plus qu'un simple exercice de style, cela débouche sur un récit touchant parlant de la dépression, et montrant comment un homme à qui la science a arraché toute innocence peut retrouver du sens à sa vie en acceptant de se mêler à une culture qu'il jugeait primitive. On regrettera juste de ne pas avoir davantage d'informations sur ce qu'était le « démon », visiblement une entité extraterrestre ; allez, soyons grand seigneur, je mets quand même le label « lu et approuvé », comme ça tous les livres de cet article l'auront. Il ne me reste à présent plus qu'à rager tant on aura déjà eu une bonne novella sur un sujet que je comptais moi-même exploiter…
Lien : https://cestpourmaculture.wo..
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