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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un court récit très intéressant sur les problèmes de communication inhérents à une différence de langage et de culture.

Dans une lointaine galaxie, Nyr Illim Tevitch, anthropologue terrien, étudie la jeune civilisation que les humains ont créée sur la planète Sophos 4. La civilisation est au stade du début Moyen-Age. Un sujet d'études intéressant mais ennuyeux.
A tel point qu'il n'a pu s'empêcher, cent ans auparavant, d'intervenir dans une guerre qui opposait deux clans, trahissant ainsi une des premières règles de sa profession : ne jamais interférer.
Il a surtout révélé sa présence aux habitants.

Lynesse, princesse de Praimesite, une cité de la civilisation que l'anthropologue est chargé de surveiller, se souvient de sa légence. Elle vient requérir son aide, celle du grand magicien Nyrgoth, le dernier des Aînés, pour chasser un terrible démon qui fait des ravages dans la région.

Adrian Tchaikovky réussit en 180 pages à décrire tout un univers et deux cultures différentes et à nous attacher à ses personnages.
Un bel exploit.

J'ai savouré les dialogues entre les deux protagonistes qui montrent à quel point il est difficile de communiquer lorsque les repères sont aussi différents. Lynesse est convaincue que le savoir et les actions de l'anthropologue relèvent de la magie alors que Nyr, alias Nyrgoth, tente de lui expliquer qu'il s'agit de science et non de magie.
Le final montre à quel point la frontière entre les deux est mince.

L'auteur pose une question intéressante : comment expliquer des concepts lorsqu'il n'existe pas de mots pour les décrire ?
Il démontre la difficulté de communiquer et de se comprendre quand on ne parle pas la même langue et qu'on n'a pas le même niveau d'avancée technologique.
Magie pour l'une, sciences pour l'autre.
Quand le langage ne fonctionne pas, ne reste alors plus que les actes pour se comprendre.

J'ai beaucoup aimé.

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Adrian Tchaikovsky est un auteur dont l'imaginaire me fascine depuis notre première rencontre. Son travail sur l'autre, sur l'altérité et l'évolution de nos relations avec eux a quelque chose de fascinant pour moi. C'est à nouveau le cas dans cette novella aussi intéressante qu'amusante au concept original.

Auteur avant tout pour moi de la saga Dans la toile du temps où il fait preuve d'un très beau sense of wonder. Il récidive ici, mettant encore une fois à profit ses études de zoologie et de psychologie dans un récit aux frontière entre la science-fiction et la fantasy où il joue avec la Troisième loi de Clarke : toute technologie suffisamment avancée est indiscernable de la magie. On adore !

Dans ses précédents textes que j'ai lus (note à moi-même : lire absolument Sur la route d'Aldébaran), l'auteur s'intéressait déjà aux relations entre colons et autochtones, entre humains et races extraterrestres ou créatures ayant échappées à leurs créateurs. Il récidive ici en nous plongeant le temps d'une novella assez conséquente, 175 pages quand même, dans la rencontre entre Nyr Illim Tevich, un anthropologue terrien, et Lynesse Quatrième fille, princesse de Praimesite, sur la planète Sophos 4, qui est un lieu d'étude pour le premier. Contrevenant aux règles, Nyr en interagissant avec les autochtones a acquis un statut légendaire de quasi divinité sous le nom de Nyrgoth l'Aîné, et nous allons suivre ses interactions avec Lynesse au cours d'une aventure où celle-ci aura besoin de l'aide du « sorcier » pour vaincre une menace qui pèse sur sa royale famille.

Le concept m'a de suite interpelée. J'ai aimé ce jeu entre ce qu'est vraiment Nyr et ce qu'il représente pour Lynesse et ses sujets. L'auteur avec une certaine malice joue énormément là-dessus dans sa narration, offrant un ton léger qui frôle l'humoristique, quand il met face à face que dit, voit, pense, considère Nyr et la façon dont Lynesse le reçoit, l'interprète et le transmet. le décalage entre les deux est savoureux et met le doigt sur ce que peuvent représenter des problèmes de communication entre individus pas sur la même longueur d'onde, pour employer une image grossière. C'est vraiment particulièrement parlant dans un des chapitres où sur deux colonnes face à face l'auteur oppose le discours et l'interprétation de chacun, éclairant !

Ce faisant, il flirte donc avec les frontière de la SF et de la fantasy et c'est savoureux également. Cela rappelle la façon, par exemple, dont les natifs américains ont pu accueillir les colons européens et voir en eux des dieux, des démons, des sorciers, des génies, que sais-je ! Il se noue alors entre l'auteur-narrateur et nous une certaine connivence voire même un jeu, celui de deviner ce que cachent les interprétations « magiques et extraordinaires » de Lynesse. On se plaît à essayer d'imaginer qui se cache derrière telle ou telle créature qu'elle nous décrit, car bien sûr ce n'est pas le monstre qu'elle croit, et c'est très amusant. Mais du coup, le revers, c'est que ça donne une teinte légère à l'oeuvre et que par moment, je suis passée à côté de l'ambiance plus sérieuse que j'attendais et aurais voulu.

L'auteur joue de cette maxime de Clarke sur la science et la magie, donc, il joue également avec la morale et interroge : Est-ce bien de se faire passer pour ce qu'on est pas auprès de gens crédules et de jouer sur leur foi et croyance ? Ce questionnement agitera Nyr tout au long de l'aventure et le lecteur se verra lui-même poussé à trouver sa propre réponse à cela, ce qui est intelligent. Mais à être tourné essentiellement vers lui, il en oublie parfois un peu Lynesse qui n'est là que comme contrepoids et témoin de l'expérience, ce qui est dommage. Idem pour l'aventure, juste prétexte à mettre en scène cette idée et au final assez survolée et peu exploitée, ce qui la rend parfois un peu longue et répétitive. Il ne faut pas que le jeu prenne le pas sur le récit.

Alors oui, j'aurais peut-être aimé un texte plus dense et sérieux, mais cela m'a amusée également d'être surprise par ce versant de la production de Tchaikosky qui continue d'exploiter ce qu'il aime en SF : les questions sur les rencontres et communications avec l'autre. J'ai aimé ce jeu de flirt entre magie et science. C'était amusant de voir ce que chaque discours cachait et comment il allait être interprété. Petit texte peut-être plus de test et d'essai avec un concept, il a su me charmer par son ton et son originalité. C'était une vraie ode à l'Histoire de la colonisation et des natifs.
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Adrian Tchaikovsky est un auteur britannique très prolifique connu en France pour sa série Dans la toile du temps publiée chez Denoël dans la collection Lunes d'Encre. Il a également eu les honneurs de la collection Une-Heure-Lumière avec un objet littéraire horrifico-science-fictif : Sur la Route d'Aldebaran et nous revient aujourd'hui dans cette même collection avec un texte de Fantasy, de Science-Fiction et/ou de Science-Fantasy, bref un récit qui transcende les genres et qui met en application la troisième loi de Clarke : Toute technologie suffisamment avancée est indiscernable de la magie.

Le dernier des aînés est la rencontre entre Lynesse, Quatrième fille, princesse de Praimesite et de Nyr Illim Tevitch anthropologue de seconde classe. Ils symbolisent deux mondes que tout oppose bien qu'ils aient une Histoire commune. En effet Nyr a été envoyé sur Sophos 4, en tant qu'observateur afin d'étudier le comportement d'une ancienne colonie humaine et surveiller son évolution. Lyn, quant à elle, est l'une des descendantes des premiers colons à s'installer sur Sophos 4 et puise son histoire dans les contes et légendes de sa famille. Lui, un transhumain bardé de technologies et de connaissances scientifiques ne doit jamais interférer avec les colons. Elle, a pour modèle sa grand-mère qui avait fait appel au sorcier des montagnes pour libérer son royaume d'un terrible danger. Quand Lyn apprend qu'un démon hante ses terres et s'attaque à ses habitants, elle décide d'invoquer le sorcier des montagnes pour qu'il leur vienne en aide. Pour la seconde fois, Nyr accepte d'aider le Royaume de Praimesite. Cependant le fossé technologique entre les deux monde est énorme et l'incompréhension totale...

Adrian Tchaikovsky met en scène la rencontre entre deux univers si opposés qu'ils ne peuvent se comprendre. La technologie est différente mais le langage associé l'est aussi, comment expliquer ce qu'est la science à quelqu'un qui n'a pas de mots pour la décrire. Toute l'ambiguïté du récit se résume dans cette incompréhension. Passant de Lyn à Nyr et de Nyr à Lyn, l'auteur nous narre la même histoire vue de deux perspectives différentes, la même scène ayant des explications rationnelles ou irrationnelles selon celui ou celle qui la raconte et/ou l'entend. C'est un tour de force de l'auteur et vraiment le seul intérêt de la novella mais qui vaut à lui seul cette lecture. Quant à l'intrigue, elle n'est en fait qu'un prétexte à cette dualité de point de vue, et l'auteur maitrise de main de maitre ce récit à la frontière des genres.

Le dernier des aînés est donc une novella qui joue sur les genres de l'Imaginaire, un texte de Fantasy qui sera apprécié par le lectorat de Science-Fiction ou un texte de Science-Fiction qui sera adoubé par le lectorat de Fantasy. le dernier des ainés symbolise les deux faces d'une même médaille qui bien qu'étant toujours dos à dos ne font en fait qu'une !

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La collection Une Heure Lumière du Bélial s'enrichit avec ce quarante-sixième ouvrage d'une nouvelle pépite signée Adrian Tchaikovsky. le format adopté ici reste court, mais la novella s'inscrit malgré tout parmi les plus longs textes édités dans la collection. Avec « Le dernier des aînés », l'auteur nous entraîne dans une histoire qui ravira aussi bien les amateurs de science-fiction que ceux de fantasy, puisque ce court roman peut se revendiquer (et ce n'est pas banal) des deux genres. En effet, l'histoire nous est narrée selon le point de vue de deux protagonistes et, selon celui que l'on va suivre, on ne va pas du tout avoir la même vision de la situation ni du monde dans lequel se déroule l'intrigue. le premier de ces deux protagonistes est Lyn (ou, pour être plus exact, Lynesse Quatrième fille), la princesse d'un royaume qui a décidé d'en appeler à un puissant sorcier, désormais retiré du monde mais ayant conclu autrefois un pacte avec sa famille. Son objectif est de le pousser à sortir de sa tour pour l'aider à affronter le démon qui sème la terreur dans un territoire voisin, chose que sa mère et l'ensemble de la cour, réprouvent fortement, ce qui l'oblige à agir dans la clandestinité. Passionnée par les histoires de monstres, de magie et de combats épiques, la jeune fille entend répondre au cynisme et à la déception de sa famille par l'accomplissement d'une quête certes périlleuse, mais qui, avec l'aide du magicien, pourrait enfin faire d'elle une princesse reconnue et admirée de tous. le second héros du roman n'est autre que ce sorcier, Nyr, qui ne possède en fait aucun pouvoir magique. Et pour cause, puisqu'il s'agit d'un anthropologue envoyé étudier les habitants de cette colonie fondée par les humains il y a plusieurs siècles. Laissé seul sur cette petite planète après la disparition de ses collèges et l'arrêt total de toute émission venue de la Terre, le scientifique dispose de toute une batterie de technologies qui lui permettent de prolonger sa vie et d'observer les habitants de la planète avec lesquels il n'est pas censé interférer puisqu'il n'est là qu'en tant qu'observateur. le doute le ronge cependant : et s'il était le dernier à se souvenir des origines de cette planète et de la Terre ? Quel sens cela aurait-il alors de continuer à se cloîtrer dans son avant-poste ? Et si l'appel au secours de Lyn lui fournissait l'occasion de rompre sa solitude et de vivre une palpitante aventure ?

Le roman alterne entre l'un et l'autre des points de vue, ce qui nous permet d'appréhender la situation dépeinte de manière totalement différente. En effet, nombreuses sont les technologies sophistiquées utilisées par les premiers colons à être restées sur place bien après que la population ait totalement oublié leurs origines ainsi que l'existence même des robots et autres machines. Si Nyr identifie sans mal un drone ou une quelconque autre technologie lui paraissant parfaitement banale, Lyn, elle, va y voir un monstre ou un démon doté de pouvoirs exceptionnels et d'une apparence effrayante. Ce n'est certes pas la première fois qu'un auteur tente de mêler fantasy et science-fiction : on pense beaucoup par exemple au « Livre de Koli », publié récemment par Mike Carey, ou encore à l'oeuvre la plus connue de Javier Negrete qui reprenait un peu le même concept dans les derniers tomes de sa série. Il faut toutefois reconnaître qu'Adrian Tchaikovsky s'y prend ici à merveille, et que la construction de son intrigue permet astucieusement de maintenir constamment en éveil l'intérêt du lecteur. Les deux personnages sont pour leur part aussi attachants l'un que l'autre, et il est amusant de les voir se parler sans parvenir à toujours se comprendre en raison du décalage profond entre leur culture. le chapitre mêlant brièvement le point de vue des deux protagonistes est notamment remarquable et permet à la fois de se rendre compte du fossé séparant les deux personnages, mais aussi de souligner la beauté que peut receler cette histoire, et ce quelque soit le genre littéraire avec lequel on choisit de la raconter. La langue elle-même paraît jouer contre le scientifique puisque, lorsqu'il tente d'expliquer qu'il n'est pas le sauveur tout puissant que la jeune Lyn espère, celle-ci ne possède par les mots ni les concepts nécessaires pour le comprendre. Pour elle, il reste un sorcier, capable de parler aux monstres et aux démons, de repousser une attaque par la pensée ou de ne ressentir aucune émotion, tandis que tous ces prodiges trouvent au contraire une explication parfaitement cartésienne du point de vue de Nyr. A l'envers, ce dernier ne parvient pas toujours à saisir les codes de ce monde qu'il connaît finalement très mal et dont il doit se familiariser avec des aspects aussi basiques que la façon dont on s'adresse respectueusement à une personne, ou avec des facteurs plus complexes tels que la hiérarchie sociale ou la géographie des lieux. On prend ainsi autant de plaisir en tant que lecteur à découvrir l'intrigue du point de vue de Lyn ou de Nyr, avec l'impression de suivre parallèlement deux histoires différentes et pourtant étroitement liées.

« Le dernier des aînés » est une excellente novella dans laquelle Adrian Tchaikovky mêle astucieusement fantasy et science fiction grâce à deux personnages appartenant à deux civilisations dont le degré de sophistication technologique est extrêmement différent. L'alternance entre le point de vue de la princesse et de l'anthropologue permet ainsi de vivre en même temps le récit d'une quête épique peuplée de sorciers, de princesses guerrières et de démons terribles, que celui d'une expérience spatiale ayant dérapé et dont il s'agit à présent de gérer les conséquences. Les deux sont aussi passionnants l'un que l'autre.
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Plus riche qu'il n'y paraît.

Cette plaisante novella d'Adrian Tchaikovsky me paraît soulever bien d'autres questions que celle de l'incommunicabilité, et être bien plus qu'une belle illustration du principe d'Arthur C. Clarke selon lequel toute technologie suffisamment avancée est indiscernable de la magie. Y sont en effet abordés le transhumanisme, la rationalité -- Nyr est-il plus à même de prendre des décisions lorsque ses émotions sont tenues à distance, ou lorsqu'il les laisse s'emparer de lui ? --, la science dans le rapport entre l'observateur et l'observé mais aussi dans son but ultime -- y-a-t-il un sens à faire des observations et prendre des notes que personne ne lira jamais ? --, et d'autres encore. L'alternance des chapitres Nyr-Lynesse est bien adaptée au propos, les autres personnages bien intéressants, en particulier Esha, et l'ensemble comme toujours intelligent et bien écrit. En conclusion, un divertissement malin et un petit livre tout à fait recommandable.

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Un nouvel UHL est toujours synonyme de bons moments, de belles couverture, et de découvertes. le dernier opus qui vient de paraître fin août, le dernier des aînés de Adrian Tchaikovsky, ne déroge pas à la règle. L'auteur anglais a une très riche bibliographie dont seulement une petite partie a été traduite en France. La traduction est à nouveau l'oeuvre de Henry-Luc Planchat comme pour les autres romans de l'écrivain en France.

Le point de départ de ce court roman est assez simple: si une personne du moyen-âge venait à côtoyer la technologie moderne, elle penserait certainement que c'est de la sorcellerie, de la magie, car elle ne pourrait pas la comprendre. Sur la planète Sophos 4, la vie s'écoule normalement, les armes sont des épées, la technologie n'est pas du tout développée. C'est un monde qu'on pourrait qualifier de médiéval fantastique. Malheureusement, depuis quelques temps, un redoutable démon voleur d'esprits fait des ravages dans une région appelée l'Ordibois. Lynesse Quatrième Fille, princesse de Praimesite, veut résoudre ce problème et pour cela, elle veut faire appel au sorcier Nyrgoth l'Aîné qui a jadis aidé le royaume. Cependant, les choses ne sont pas celles qu'elles paraissent être. En réalité, Nyrgoth est le dernier scientifique terrien venu il y a des années en mission sur cette planète étrangère. Nyrgoth était un simple observateur, il a transgressé les règles et a aidé les habitants de la planète. Aussi hésite t'il à les aider à nouveau quand Lynesse vient quérir son aide. Ne recevant plus de nouvelles de la Terre depuis longtemps, il se laisse tenter par l'aventure.

Avec ce point de départ, Adrian Tchaikovsky s'amuse à mélanger les genres entre science-fiction et fantasy. Il change de points de vue à chaque chapitre entre Lynesse et Nyrgoth, ce qui donne un échange savoureux de points de vue. Nyrgoth essaye désespérément de faire comprendre à Lynesse qu'il n'est pas magicien, mais la communication entre eux est fort difficile. Il en ressort des situations plutôt comiques dues au décalage entre les deux mondes d'où viennent les héros. Un chapitre en particulier est fort bien écrit avec le point de vue en parallèle des deux personnages, et présente à merveille l'incompréhension entre les protagonistes. A travers ces deux êtres, ce sont deux mondes totalement différents qui se confrontent. Lynesse représente la fougue, les combattants, l'esprit médiéval. de l'autre côté, Nyrgoth apparaît plus détaché, venant d'un monde où la technologie est à des années lumières, il est plus raisonné, moins passionné, c'est un scientifique. Ils représentent ce mélange entre fantasy et science-fiction, mélange savoureux et qui fonctionne à merveille.

Le dernier des aînés est la novella la plus longue parmi la collection UHL. On y suit avec grand plaisir les aventures de Lynesse et Nyrgoth et surtout leurs difficultés à se comprendre.
Lien : https://aupaysdescavetrolls...
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Un petit livre futé issu de la jolie collection "1 heure lumière" (beau p'tit bouquin, couverture sympa).
Dans un environnement qui fleure bon l'âge médian (royaume, château, épée...), Lynesse, une princesse rebelle qui refuse sa condition de dernier rejeton d'une famille princière, accompagnée de Esha sa servante libre, partent à l'aventure chercher un sorcier pour combattre un démon qui sème la terreur dans un bled paumé.
On croirait presque une parodie digne d'un Naheulbeuk.
Mais si on ajoute Nyr Illim Tevitch, un anthropologue abandonné sur une ancienne colonie terrienne et qui a pioncé pendant des siècles, vous obtenez un petit cocktail littéraire sympathique qui réussit la prouesse de vous rendre accroc jusqu'à la dernière page, d'autant plus que l'auteur donne des clés de compréhension avec parcimonie ce qui nécessairement nous incite à continuer.

Surtout l'auteur recycle avec brio des thèmes classiques comme la Prime Directive chère à Kirk, le devoir d'ingérence à la Grotius ou le célébrissime "toute technologie ...de la magie" de Clarke.

Je regrette peut être quelques rares passages un peu ennuyeux (notamment les tergiversations de Nyr).

Cela se lit (trop) vite et bien, c'est finement écrit et en somme, j'ai passé un bon moment de lecture.
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C'est la seconde incursion d'Adrian Tchaïkovsky dans la collection Une Heure Lumière, après le sympathique mais pas fantastique Sur la Route d'Aldébaran.

Le Dernier des Aînés est une longue novella (175p) mélangeant SF et Fantasy, magie et science (un thème que l'ont peut retrouver sous une autre forme dans un autre tome de la même collec : Waldo de Robert Heinlein).

Dans un univers typique de Fantasy, Lynesse Quatrième Fille, part réveiller un puissant sorcier endormi pour lui demander son aide dans la lutte contre un mal inconnu qui se répand dans le royaume.
On comprend vite que ce Nyrgoth l'Aîné n'est pas vraiment un magicien, mais plutôt un scientifique terrien suréquipé d'une technologie plus avancée, et envoyé sur cette planète pour étudier ces tribus sans intervenir. le choc des cultures.

En alternant les points de vue de l'un et de l'autre, on obtient deux visions distinctes du même environnement. L'un est plus scientifique, froid et cartésien, l'autre plus ancré sur les traditions et le mysticisme.
Ça fonctionne bien et c'est très malin, comme tous les livres de l'auteur. Ce dernier se permet même une petite facétie littéraire en proposant au beau milieu du livre le même dialogue, mais perçu différemment par les deux interlocuteurs.
Ces deux mondes ne se comprennent pas toujours, même s'ils oeuvrent dans le même but. La difficulté de communication entre la science et le mystique est au coeur de cette aventure. Un sujet d'actualité avec ces scientifiques qui s'époumonent mais que personne n'écoute ? Peut-être.

Je me suis un peu perdu lors du dernier tiers dans la résolution ésotérique de la quête, mais la conclusion est belle et termine cette chouette novella sur une note d'optimisme.
Merci à Babelio et au Belial pour l'envoi de ce livre lors de la Masse Critique.
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Après avoir lu Dans la toile du temps, ma première surprise a été la taille du livre, moins de 200 pages. La couverture est belle, et semble annoncer un peu de fantasy, ce qui est confirmé dans le résumé. le sommaire annonce un récit qui alterne entre 2 personnages, comme Dans la toile du temps où les chapitres sont en alternance entre les humains et les araignées.
Au départ, j'ai cru que nous allions avoir droit à un double récit, en réalité, il s'agit plutôt de la rencontre entre 2 êtres, Nyr et Lynesse, du gouffre culturel, linguistique qui les sépare. L'une voit de la magie ou l'autre parle science. Toutes les questions que se pose Nyr témoignent de sa volonté de s'intégrer, de ne pas commettre d'impair.
C'est l'histoire d'un exil, d'une volonté d'intégration. le travail de Tchaikovsky et de son traducteur, Henri-Luc Planchat, est incroyable dans tous les passages qui traitent justement de la langue. Comment faire comprendre un concept plus ou moins complexe à quelqu'un qui n'a pas le même système d'analyse et donc pour qui les mots n'existent pas dans sa langue. Et ce qui est bien, c'est que l'incompréhension change régulièrement de camp.
Cette rencontre entre fantasy et science fiction fonctionne vraiment bien. Merci à Babelio et à le Belial pour cette belle lecture.
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Voilà un livre a la fin duquel je me suis dit « c'était trop court ! ».
Je n'ai pas lu de SF depuis bien longtemps, et j'avais un peu d'appréhension, mais j'avais envie de changer de mes lectures fantasy YA ou je commence sérieusement à tourner en rond. du coup quand j'ai lu le résumé qui promettait la rencontre entre un anthropologue résolument SF et une princesse Fantasy, je me suis dis que c'était le combo parfait pour ne pas plonger directement dans un univers SF sans échauffement.
Et le pari est gagné : j'ai trouvé cela formidable.
Le style d'écriture en lui-même n'est pas inoubliable (lu en anglais), le scénario pas révolutionnaire. Mais j'ai trouvé les personnages très bien maitrisés, très humains et attachants. J'ai trouvé le concept de l'histoire malin, et exécuté avec un réalisme confondant. Pas de niaiserie ni de mièvrerie YA ici, pas de manichéisme non plus, et pourtant le style n'est pas trop sombre (moi trop de réalisme, parfois, ça me déprime).
Tout est cohérent, et je n'ai pas été surprise après lecture de voir que l'auteur a étudié non seulement la psychologie, mais aussi la zoologie.
C'est malin, agréablement écrit et intéressant.
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