Contre la pesanteur une flamme se dresse.
Parole ou parabole? alouette ou fusée?
Arme d'archange? hostie éclairant le cénacle?
Cette main a saisi le fil de la caresse;
Dans l'espace du coeur cette âme est diffusée;
Cet orgue a retrouvé le chemin du miracle
[...]
Henri Pichette, 1954
Comme tous les autres êtres animés, sans doute, l'Homme désire essentiellement être heureux. Mais cette exigence fondamentale, chez lui, prend une forme compliquée et nouvelle. L'Homme, en effet, n'est pas seulement un vivant plus sensible et plus vibrant que les autres. De par son « hominisation » il est devenu un vivant réfléchi et critique. Or ce don de la réflexion entraîne avec soi deux propriétés redoutables, je veux dire la perception du possible et la perception de l'avenir, - double pouvoir dont l'apparition suffit à jeter le trouble et la dispersion dans la montée jusqu'alors si cohérente et si limpide de la Vie. Perception du possible et perception de l'avenir, l'une et l'autre se conjuguant pour rendre inexhaustibles et pour disperser en tous sens nos craintes aussi bien que nos espérances... Là où l'animal ne paraît pas trouver de difficultés à avancer, infailliblement, vers ce qui le satisfait, l'Homme, lui, voit, à chaque pas et dans chaque direction, un problème, auquel il n'a pas cessé, depuis qu'il est Homme, de chercher, sans succès, une solution définitive et universelle.
Comme et avec le Monde, voulons-nous donc être heureux ? Laissons les fatigués et les pessimistes glisser en arrière. Laissons les jouisseurs s'allonger bourgeoisement sur la pente. Et joignons-nous sans hésiter au groupe de ceux qui veulent risquer l'ascension jusqu'au dernier sommet. En avant!...
Léopold Sédar SENGHOR et la mort. Teilhard de Chardin
Off,
Léopold Sédar SENGHOR lit un extrait de son oeuvre traitant de Dieu, de la mort et de
Pierre TEILHARD DE CHARDIN.