Mentir devient un jeu d’enfant. On brode des histoires tellement grosses que personne n’ose les remettre en cause, surtout pas ceux de la race des adultes. Ces « grandes personnes » à l’allure si sérieuse, qui ont toujours l’impression ou le besoin de tout savoir sur tout. Elles errent si loin de ce qu’elles sont au fond d’elles-mêmes, de ce qu’elles étaient à l’origine. Avant d’être souillées à leur tour. Au stade de dégénérescence qui est le leur, comment pourraient-elles encore déceler le vrai du faux ? Cet instinct oublié reste pour le mieux l’apanage de quelques poètes et marginaux, mais ceux-là, on les repère à cent mètres, et dans tous les cas, je n’ai guère l’occasion d’en croiser.
Petites natures, surveillez votre glycémie. Au temps de la lampe à pétrole, j’aurais sonné la cloche pour rameuter la troupe au coin du feu. Je vous l’aurais soufflée au lobe de l’oreille, d’une voix râpée à la gnôle de chez derrière les fagots. A l’ancienne, papa ! Cowboy style!
Tout ça, c’est finito, terminado, Game over! Que voulez-vous, à chacun son époque. Avantage évident : inutile de se flinguer les cordes vocales ou d’invoquer les esprits pour s’imposer conteur de fables dans la tribu.
Si une petite hyperglycémie n’a jamais tué personne, même un diabétique, c’est une autre histoire sur le long terme. Chronique, c’est la détérioration des vaisseaux sanguins et des nerfs assurée, et en prime des complications aussi multiples que sérieuses : insuffisance rénale, rétinopathie diabétique menant à terme à la cécité, impuissance, infarctus du myocarde, artériopathie, gangrène des extrémités, polynévrite, mono-neuropathies, neuropathie végétative, mal perforant plantaire, infections.
Leur « coup de foudre » n’était pas que le fruit du hasard. Sous leurs airs de jolies poupées bien câblées se dissimulent les crocs aiguisés de femmes fatales, cruelles et manipulatrices. Toujours à la recherche du dépassement de soi et de l’autre, leur relation devient très vite ambiguë.
Bien que se vouant une admiration réciproque et fusionnelle, c’est au travers d’une rivalité acharnée qu’Hiroko et Léa se retrouvent plus qu’ailleurs complices dans le quotidien.
Ah, Gabrielle ! C’est qu’elle m’a touché, la petite. Si belle sur ses gambettes, et en même temps si frêle. Si belle… De là à enfreindre la règle de base du métier – ne jamais sympathiser avec le badaud – je me suis épaté moi-même. Ça n’a l’air de rien comme ça, mais ceux qui se sont laissés tenter sont unanimes : au début, c’est l’euphorie, mais avec le temps, on en perd sa plume. Les mots vous quittent, un à un, par touffes, et vous terminez la page aussi lustrée que le scalp d’un chauve.